VII- PROBLEMATIQUE
La fin de la guerre froide provoque une reconfiguration
sécuritaire dans le monde et en Afrique en particulier. Elle ouvre la
porte à un nouveau type de conflit baptisé les conflits de
troisième type. Ces conflits provoquent une montée de la violence
en Afrique centrale69. La situation dans la sous-région est
alarmante et l'ONU tente d'apporter des solutions mais ces dernières
sont inopérantes70. La raison de cet échec est la non-
mise à jour de son format des opérations de Maintien de la Paix
après la guerre froide. Les Etats africains également sont
impuissants face à cette situation. Les forces africaines ne sont pas
formées aux nouveaux types de menaces.
Il devient urgent de créer un établissement
policier assurant la formation du personnel sécuritaire aux nouvelles
menaces. Le Cameroun relève ce défi en 2008 en créant
l'EIFORCES (Ecole Internationale des Forces de Sécurité). Cette
école se donne pour missions : de former, entrainer, recycler et
perfectionner les forces de sécurité camerounaises et celle des
autres pays du continent. Elle reçoit mandat de contribuer à
l'élaboration des réponses les plus pertinentes aux défis
posés par la complexité et la complexification constaté
68E. R. DIEMISSENE, "L'EIFORCES comme structure de
réponse aux besoins de formation en coopération de soutien
à la paix multidimensionnelles de l'Afrique Centrale CEEAC",
Mémoire de Master en Stratégie, Défense,
Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophe,
CRESP-Université de Yaoundé II SOA, 2015.
69 E.W. Fofack, " L'ONU face aux conflits en
Afrique Centrale post- guerre 1990-2004 ", Guerres mondiales et conflits
contemporains, n° 248, 2012, p. 2.
70 Ibid.
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des menaces71. En d'autres termes d'effectuer la
recherche sur les questions sécuritaires dans toutes leur
globalité. Elle met à la disposition des décideurs
politiques, acteurs du domaine sécuritaire un ensemble d'outils
contribuant à apporter des solutions aux problèmes
d'insécurités. Depuis sa mise en service en 2008 l'EIFORCES
contribue activement au processus de sécurisation nationale,
continentale et internationale.
Fort de ce constat, la question principale ainsi posée
dans ce travail est : comment le Cameroun à travers l'EIFORCES participe
à la construction et à l'implemention de la coopération
sécuritaire? En d'autres termes, il s'agit d'apprécier l'action
du Cameroun par l'entremise de l'EIFORCES dans le projet d'édification
sécuritaire nationale et internationale.
VIII- HYPOTHESES DE RECHERCHE
L'hypothèse est une suggestion donnée à
la question centrale. La solidité d'une hypothèse repose sur sa
vérification. Celle-ci donne lieu à une recherche
concrète72. Elles sont le fruit d'un ensemble
d'éléments purement théoriques s'adossant sur les
connaissances empiriques. Les hypothèses lors de la démarche
analytique peuvent être infirmées, confirmées ou
nuancées. Elles sont les points focaux d'une recherche. A partir du
moment où l'on formule une hypothèse principale, elle remplace la
question de recherche dans cette fonction73.
Dans la présente réflexion nous avons une
hypothèse générale qui se décline en deux
hypothèses secondaires. Elle structure les autres hypothèses et
établie une liaison cohérente entre elles.
1- Hypothèse Centrale : Le Cameroun
à travers l'EIFORCES participe à la construction de la
sécurité à l'échelle nationale et
internationale.
Cette hypothèse principale est sous-tendue par deux
hypothèses secondaires.
2- Hypothèses secondaires
- Le Cameroun par le truchement de l'EIFORCES dispose d'une offre
sécuritaire à la
hauteur des menaces sécuritaires contemporaines nationales
et internationales.
- Le Cameroun au travers de l'EIFORCES bâtit la
sécurité nationale et internationale.
71AIDEE, catalogue des formations, p. 16.
72 Olivier et als, l'élaboration d'une
problématique de recherche, Paris, L'Harmattan, 205, p. 81.
73 Raymond Quivy et als, pp. 113-114.
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