INTRODUCTION GENERALE
I- CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE
Le premier déploiement policier onusien a lieu en 1960
dans le cadre de l'opération des Nations Unies au Congo1.Il
est établi par la résolution 143 du conseil de
sécurité afin de fournir au gouvernement congolais une assistance
militaire. Au lendemain de cette opération, la présence
policière dans les opérations de Maintien de la Paix gagne du
terrain. La fin de la guerre froide légitime la présence
policière dans les OMP. Elle fait suite à la modification par
l'ONU de son approche des missions de paix. Elle restructure son format des
missions de paix en missions polyvalentes de paix2. Dans cette
nouvelle architecture la composante police a une part importante de
responsabilité dans l'accomplissement du nouveau cahier de charge de
l'ONU. Avec ce format, il est question pour la structure de New-York d'assurer
la mise en place des structures post-conflits dans les Etats en crise afin de
construire une paix durable.
L'opérationnalisation de ces structures
nécessite un accompagnement de la composante Police onusienne à
l'endroit de la Police hôte dans les missions de police judiciaire et de
police administrative. L'ONU ne disposant pas de forces militaires et
policières, fait appel aux Etats membres de son système pour
mettre à sa disposition les administrateurs militaires et
sécuritaires. Le Cameroun répond à cet appel en mettant
son personnel à la disposition l'ONU pour la réalisation des
opérations et des missions de la paix dans le monde. Il apporte son
expertise sécuritaire dans la résolution des crises
sécuritaires internationales. Sa participation aux OMP peut être
observable à travers le déploiement individuel ou collectif de
ses administrateurs sécuro-défenses. En 1992, les forces de
défense et sécurité camerounaises sont pour la
première fois labélisées casques bleus dans le cadre de la
mission onusienne de transition de l'autorité au Cambodge
(UNTAC)3. Ce détachement camerounais prend part à
cette mission de février 1992 à septembre 1993. Un second
contingent camerounais est déployé au Cambodge avec pour mission
d'observer et de surveiller le territoire. Il est constitué des
fonctionnaires de police et des militaires. Au lendemain de son baptême
dans les OMP, le Cameroun participe à l'action humanitaire au
1 A. Onkelinx, "Rapport les missions de Maintien de
la Paix de l'ONU", Erevan (Arménie), Assemblée parlementaire de
la Francophonie, commission politique, 19-21 mars 2018, p. 3.
2 Ibid, p.4.
3 V. Hameni Bieleu, Politique de défense
et de sécurité nationale du Cameroun, paris, L'Harmattan,
2012, p. 461.
2
Congo Démocratique à travers son contingent pour
contribuer à la gestion catastrophique humaine dans le pays4.
La présence camerounaise est effective au Kosovo en 1999 dans le cadre
de la mission d'administration intérimaire des Nations
Unies5. La mission des Nations Unies pour la stabilité en
Haïti (MINUSTAH) a dans son lot de casques blues des agents
sécuro-défenses camerounais6. Le Cameroun participe
avec un effectif de vingt (20) hommes à la demande du Haut-commissariat
des Refugies à la crise catastrophique au sud Kivu de 19957.
Le Cameroun est également du voyage onusien au Burundi8, au
Rwanda trois (03) et cinq (05) officiers en République
Démocratique du Congo comme observateur en 19959.
La participation camerounaise est observable à tous les
niveaux de la chaîne décisionnelle. Des officiers
supérieurs camerounais assurent des fonctions dans les Etats-majors des
missions onusiennes de Maintien de la Paix. Un Officier d'état-major
camerounais est dans l'organisation des Nations Unies au Congo (MONUC)
10 . En République Centrafricaine un Officier
supérieur camerounais occupe les fonctions de chef de l'instruction de
la police civile. Le programme de suivi des opérations pour le compte de
l'UA au Darfour connait la présence des forces camerounaises
labélisées par l'Union Africaine11. En Ethiopie un
officier camerounais est membre de l'Etat-major de la force Africaine en
Attente (FAA). Le représentant militaire du Président de la
Commission de l'Union Africaine lors du conflit ivoirien de 2003 est
camerounais12. C'est le cas également en République
Centrafricaine en 2007 où la présence d'un Officier camerounais
dans le haut commandement de la mission onusienne est observable. Bien que le
Cameroun prenne activement part aux missions onusiennes, celles-ci semblent
être inefficaces dans les pays en crise. L'ONU essuie des échecs
cuisants dans sa mission de rétablissement de la paix en
Afrique13. La participation permanente du Cameroun aux
Opérations de Maintien de la Paix l'incite à
s'intéresser
4 Hameni Bieleu, La politique de, p. 462.
5 Dossier presse, " Participation de S.E. Paul Biya
Président de la République du Cameroun à la
71ème session ordinaire de l'Assemblée
Générale de l'ONU ", Cellule de la communication du Cabinet
civil de la Présidence, 17 septembre 2016, p. 5.
6 Les Opérations de Maintien de la Paix de
l'ONU, " 115 pays contributeurs de troupes", Mission permanente de la France
auprès des Nations- Unies, New York, 2010, p. 16.
7 J.N. Ndzie, "La participation des forces de
défense camerounaise aux opérations de Maintien de la Paix en
Afrique", Master en Relation Internationale, IRIC, Université de
Yaoundé II, 2016, p. 45.
8 Dossier de presse, " participation de S.E", p. 5.
9 Ndzie, " La participation des forces", p. 44.
10 Mission de l'ONU au Congo en 1999, elle fait
suite à une volonté des cinq Etats de la région a
signé un accord de cessez- le- feu. Le conseil de sécurité
crée cette mission. Elle est la plus grande opération de Maintien
de la Paix des Nations- Unies. Le Cameroun met une unité de police
à la disposition de l'ONU dans le cadre de cette mission.
11 Les opérations de Maintien de la Paix, "115
pays contributeurs", p. 10.
12 Ndzie, "La participation des forces", p. 46.
13 E. W. Fofack, "L'ONU face aux conflits en
Afrique centrale post-guerre froide 1990-2004", Guerres mondiales et
conflits contemporains, n° 248, 2012, p. 84.
3
d'avantage à la coopération sécuritaire
internationale c'est dans ce cadre que s'insère cette étude qui
porte sur "le Cameroun dans la coopération sécuritaire
internationale : le cas de l'EIFORCES (2008-2022).
|