C- Les organes consultatifs de l'EIFORCES
Ces organes peuvent être de trois types, à savoir
:123
- Un conseil pédagogique qui est chargé de
donner son avis sur les questions relevant du domaine académique de la
structure.
118 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant
organisation et ..., Article 34.
119 Marcel Abanda, 35 ans, Assistant des projets au CRD/EIFORCES,
Awae, le 14 mars 2022. 120Gabin Fréderic Kome, 42 ans, Chef
service logistique par intérim DTL, Awae, le 12 mars 2022. 121
Idem
122AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
portant organisation et..., Article 17.
123AIE, Rapport du Général de Brigade,
Commandant l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité sur
la
présentation des travaux du Groupe projet EIFORCES, 2011,
p. 2.
60
- Un comité de gestion chargé d'assister le
Directeur Général de l'EIFORCES dans ses tâches
d'administration et de gestion. Il est constitué de certains
responsables de l'école, des représentants des organismes ou des
pays contributeurs au projet.
- Un conseil de discipline
L'organigramme simplifié de l'EIFORCES se présente
de la manière suivante : Organigramme n° 1 : Présentation
simplifiée des organes de l'EIFORCES
![](Le-Cameroun-dans-la-cooperation-securitaire-internationale-le-cas-de-lEIFORCES-2008-20223.png)
Source : Document de présentation de l'EIFORCES.
Dans cet organigramme simplifié de l'EIFORCES les
acteurs présents dans les cases vertes se situent au niveau
stratégique dans la gestion de la structure. Les acteurs des cases
bleues se situent niveau tactique et opératif dans la chaine de
commandement de la structure. Ils implémentent les missions de la
structure sécuritaire d'Awae. Dans les cases jaunes sont logées
les directions d'appui à la réalisation des missions de
l'EIFORCES.
En somme le premier chapitre a présenté comment les
éléments structuro-conjoncturels suscitent la naissance de
l'école internationale de sécurité d'Awae au Cameroun.
L'accomplissement de cette tache a nécessité l'adoption d'une
ossature textuelle tripartite. La première manche était
consacrée à la présentation conjoncturelle et structurelle
des mobiles de la naissance de l'Ecole internationale de sécurité
camerounaise. La seconde manche s'intéressait au cadre juridico-Normatif
de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae. La
dernière manche de cette analyse portait sur les acteurs
décisionnels de l'EIFORCES.
La création de l'EIFORCES par le Cameroun le 22 mai
2008 est liée à une combinaison d'évènements
d'ordres endogènes et exogènes. Dans l'optique de construire un
environnement sécuritaire interne et externe stable, le Cameroun met sur
pied l'école internationale de sécurité d'Awae. C'est une
structure sécuritaire fixant les normes répondant
61
aux exigences de la communauté internationale dans le
cadre de la formation des composantes polices et civiles des opérations
de Maintien de la Paix. Dans un contexte sous- régional en manque
criarde ce centre s'impose comme une référence en terme de
formation et de recherche sécuritaire.
L'école des stratèges après sa naissance
va connaitre l'élaboration d'un texte qui va organiser son
fonctionnement et sa gestion. Ce dernier va permettre à la police de
faire son entrée à l'EIFORCES comme cotutelle technique de la
structure. Il va donner suite à une cohabitation gendarmerie et police
au sein de la structure.
Le décret de 2012 va également permettre une
hiérarchisation de la décision à l'EIFORCES. A travers la
mise en place des organes de gestion se trouvant à des niveaux
différents, à savoir le Conseil d'Administration, la Direction
Générale et les organes consultatifs. Le Conseil Administration
est l'instance suprême dans la gestion de l'EIFORCES. Il est en charge de
la validation des formations de l'EIFORCES. Dans le chapitre suivant de cette
réflexion, une attention particulière sera faite sur la nature
des formations de l'école internationale d'Awae.
62
CHAPITRE II : EIFORCES : OBJECTIFS, MISSIONS,
l'OFFRE FORMATION ET RECHERCHE
En 1992, le Conseil de Sécurité des Nations
Unies (CSNU) modifie le format des opérations de Maintien de la Paix.
Cette modification introduit des nouvelles missions dans le cahier de charge
des soldats de la paix des Nations Unies1. Dès lors les
soldats onusiens aux OMP ont pour mission de s'interposer entre les
différents belligérants, de rétablir la paix et de
l'imposer. Ces nouvelles missions mettent les casques bleus dans un
environnement plus conflictuel. L'opérationnalisation de ces missions
fait perdre aux casques blues leur neutralité pour devenir des
belligérants2.
L'opérationnalisation du nouveau cahier de charge des
soldats de la paix débouche sur des affronts. A la suite de celle-ci,
des casques bleus perdent la vie. En somalie vingt-quatre soldats pakistanais
et dix belges au Rwanda3. Cette situation provoque le retrait des
troupes onusiennes sur le sol africain. Ce départ en pleine crise
économique accentue la détérioration sécuritaire du
continent. Le départ des soldats de la paix en Afrique pousse l'ONU
à lancer le processus d'africanisation de la sécurité
africaine. Ce projet est porté par la France (Recamp) et les Etats Unies
(ACRI) qui visent à développer les capacités africaines en
matière de Maintien de la Paix. Ces initiatives extérieures
n'apportent pas une réponse efficiente.
Les leaders politiques africains prennent l'initiative
d'africaniser le processus de sécurisation du continent. Et la
matérialisation de cette volonté passe par la substitution de
l'OUA par l'UA en 2002. La nouvelle organisation africaine se dote
d'institutions novatrices dans le domaine de la gestion des crises. A savoir :
le conseil de paix et de sécurité (CPS), un conseil de sages, un
système d'alerte précoce et une Force Africaine en
Attente4. Pour assurer le fonctionnement de la Force Africaine en
Attente l'UA, donne mandat aux organisations sous régionales africaines
de créer des brigades assurant la formation des administrateurs
sécuritaires et civils. Il revient ainsi à la CEEAC de mettre sur
pied une structure formatrice du personnel de police et civil au Maintien de la
Paix pour le compte de la Force Africaine en Attente. Le Cameroun membre de la
CEEAC décide de relever le défi. Les autorités
1 B. Traore, "L'Afrique dans les opérations
de Maintien de la Paix : évolution d'une participation de plus en plus
importance ", Rev hist archéol afr (GODO GODO), 2012, p. 4.
2 Ibid.
3 Ibid.
4 R. Esmenjaud, B. Franke "Qui s'est
approprié la gestion de la paix et de la sécurité en
Afrique ?", Revue internationale et stratégique, 2009, n°
75, p. 9.
5 C. Abe, " Pratique et productivité de la
criminalité transfrontalière en Afrique centrale : l'exemple des
Zargina ", Bulletin de l'APAD, n° 25, 2009, p. 6.
63
camerounaises créent le 22 mai 2008 une structure
formatrice du personnel civilo-sécuritaire. Il s'agit de l'Ecole
Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) d'Awae. A l'aube
de l'annonce de la création de l'école internationale de
sécurité camerounaise une question perturbe les esprits. Comment
se présente l'offre sécuritaire de l'EIFORCES pour la
construction de la sécurité à l'échelle nationale
et internationale ?
Pour répondre à cette question ce chapitre
procède par une analyse triptyque : les objectifs, les missions et la
proposition sécuritaire de l'EIFORCES.
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