La République Démocratique du Congo et la lutte contre la prolifération des groupes armés, bilan et perspectives.par Potient MUKADI BIAKAPIDIABO Université de Kananga - Graduat 2020 |
SECTION II CAUSES DE LA PROLIFERATION DES GROUPES ARMES§ 1 CAUSES D'ORDRE ETHNIQUEC'est à partir de l'année 1992 que ce mouvement NGILIMA d'auto-défense populaire commença aussi ses opérations contre la philosophie de MAGRIVI constituée en majorité des hutus dans les territoires de Masisi, Lubero et Rutshuru, sans tenir compte de tutsis ou de hutus. Ces derniers ont attaqué tout le monde qui parlait le kihutu (soi-disant kinyarwanda). La cause majeure de ces conflits était l'accession à la terre; les hutus et les tutsis étant considérés comme étant des immigrés par ces autres tribus autochtones du Nord-Kivu, lesquelles ne voulaient pas que ces « Rwandophones » occupent des grands terrains comme propriétaires mais comme locataires en payant les redevances coutumières comme cela est de stricte application sur toute l'étendue de notre pays, en respectant le principe coutumier qui dit que : « le sol ne se vend pas, mais il se loue ». Ces conflits ont dégénéré jusqu'à pousser les tutsi à quitter la RDC, le Zaïre à l'époque pour aller se rallier à la rébellion de KAGAME contre le régime de Kigali sous le règne du feu président Juvénal HABYARIMANA à l'époque, qui fut assassiné dans son avion en provenance de la Tanzanie, dans une réunion avec les responsables de la rébellion de l'APR, actuellement au pouvoir à Kigali, et ceci en 1994. Cet assassinat fut à la base du génocide au Rwanda et par conséquent des violents combats ont suivi, menés par l'APR (Armée Patriotique du Rwanda) appuyés par le régime de Yoweri MUSEVENI actuellement au pouvoir en Ouganda, contre le régime hutu rwandais de HABYARIMANA qui était au pouvoir. Grâce à cet appui ougandais, L'APR fut en mesure de pouvoir chasser ce régime hutu qui était au pouvoir au Rwanda. Ces hutus se sont réfugiés tous à l'Est de la RDC, l'ancien ZAÏRE, précisément dans les deux Kivu, le Nord et le Sud Kivu, c'était alors le début de la présence des groupes armés étrangers en RDC, étant donné que ces militaires hutus ont franchi la frontière avec leurs armes et munitions. En même temps, ces groupes NGILIMA créés par les autochtones « non rwandophones » du Nord-Kivu, actuellement appelés MAÏ-MAÏ, étaient encore dans les maquis en territoires de Masisi, Lubero et Rutshuru. Ils s'attaquaient aux autochtones hutusqui, après avoir créé leur mouvement tribalo-ethnique MAGRIVI, et après avoir allumé le feu, n'avaient plus été en mesure de l'éteindre. C'est ainsi qu'ils furent refoulés par ces NGILIMA partout dans les territoires de Masisi et Lubero. Ils sont allés de Rutshuru vers Kinyandonyi à plus de 20 Kms vers l'Est du territoire dans une agglomération appelée Nyongera. Plus des 10 000 hutus congolais furent massacrés dans ce camp des déplacés au même moment que les hutus rwandais qui étaient amassés au nord et au sud de la ville de GOMA, dans les localités de Kibumba, Katale, Kahindo et Kalengera, ici c'est dans le Nord de GOMA et dans la localité de Mugunga au sud de la ville de Goma59(*). Constatons en bref que les conflits terriens, le tribalisme, la guerre au Rwanda de 1994, la guerre de libération du Congo de 1996 et celle de rectification du RCD de 1998, que ces situations sont à la base de tous les maux que la RDC en général, et la partie Est en particulier est en train de connaître jusqu'à nos jours. * 59ONGD PEREXC, Rapport sur la présence des Forces et groupes armés Maï-Maï et la situation sécuritaire en Territoire de Lubero et ville de Butembo, 2007, pp. 5 |
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