2. Le Palais de justice
Propriétaire : Etat du Cameroun
(MINUIT)
Type de bâtiment : Administratif
Exécutant : non connu
Année d'exécution : vers
1953-1955
Matériaux : Tuiles en argile ; bois ; béton
; ciment ; vitres ; pierres.
Nombre de niveaux : rez-de-chaussée
Nombre de bâtiment : 01 en forme de T
Photo 6: Le palais de justice construit vers
1955
Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014,
Dschang
Ce bâtiment, en forme d'un (T) avec des portes
et fenêtres en bois, vitrées et larges, le toit en tuile :
caractéristiques de l'architecture française, a été
construit dans les années 50 et a d'abord servi comme le Tribunal de
Grande Instance.
La fondation a été faite en pierre. Ce
palais a servi successivement de cour d'appel et de tribune coutumière.
Il est construit en forme de (T) ou croix aux toitures en tuiles. Chaque aile a
une toiture en trois pentes qui se rejoignent pour former l'unicité
à la base de chaque charpente de toiture. A l'endroit de la partie
comportant la salle d'audiences, il y a une forme arrondie; les grilles de fer
aux fenêtres en bois sont certainement un ajout.
La partie verticale du bâtiment qui abrite les
bureaux a, en son milieu, une esplanade-véranda ouverte au public. La
salle des audiences jouxte à équidistance les deux ailes du
bâtiment pour former un bloc compact. Il comporte à son alentour
une
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véranda donc la soupente est soutenue par des
colonnades en béton. Les portes en bois sont larges et s'ouvrent sur des
escaliers elles-aussi larges de forme semi-circulaire. L'entrée
principale (il y a environ 4 entrées) de la salle d'audiences est
ornée de part et d'autre de deux piliers de bois sculptés d'une
hauteur d'environ 2m.
Ce bâtiment construit dans les années
1953-1955 répond à la nécessité de doter la ville
de Dschang et la région Bamiléké d'un lieu de travail
servant aussi de Tribunal de Première Instance (après
transformation de la justice de paix en tribunal), de Grande Instance, de
Tribunal Coutumier et de cour d'appel. Il a même servit de cour
criminelle. Le dernier magistrat de haut grade de l'époque coloniale
officiant en ce lieu juste avant les indépendances, était
antillais1. La cour d'appel a été
transférée dans les années 1961 à Bafoussam. Cette
infrastructure a accueilli un nombre important d'homme de justice à
l'instar de François Mitterrand qui deviendra plus tard Président
de la République française2.
3. Gendarmerie nationale
Propriétaire : Etat du Cameroun
(MINUIT)
Type de bâtiment : Administratif
Exécutant : non connu
Année d'exécution : vers 1949
Matériaux : aluminium ; bois ; agglos en
béton ; ciment ; vitres ; pierres.
Nombre de niveaux : rez-de-chaussée
Nombre de bâtiment : 01
1 Entretien avec René
Poundé le 12 février 2014 à son domicile
2 Entretien avec Jean Claude
Tchouankap, le 14 mai 2014 à son domicile.
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Photo 7: Façade avant du Bâtiment
principal de la gendarmerie
Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014,
Dschang
On peut voir sur cette photo l'imposant bâtiment
de la Gendarmerie, signe de son importance pour le maintien de la paix pendant
la colonisation et surtout pendant les moments troubles de la revendication
d'indépendance.
Photo 8 : Façade arrière Bâtiment
principal de la gendarmerie
Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014,
Dschang
Sur cette photo, on peut observer, au milieu, le clocher
qui permettait de regrouper les commandos à partir d'un
signal.
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Photo 9 : Le quartier des fonctionnaires
gendarmes
Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014,
Dschang
le quartier des fonctionnaires gendarmes, construit au
voisinage de leur lieu de service, les permet d'être disponible
permanemment.
Dans son Mémoire de Maîtrise, Michel
Simeu Kamdem remarque que le siège de la Gendarmerie a été
créé à Dschang à partir de 19491. Cette
correspondance du 04 juin 1949 du Capitaine Bocchino, qui était à
l'époque Commandant du détachement de la Gendarmerie du Cameroun,
de la police et la garde camerounaises à Monsieur le Chef de la
région bamiléké à Dschang, le confirme
:
..j'ai l'honneur de vous demander l'attribution au
détachement de gendarmerie et la garde camerounaise des locaux et
terrains suivants :
1. Local de la subdivision actuelle qui sera
destiné au bureau de la brigade
2. Le terrain situé entre la subdivision actuelle
et la route de la mission et sur une longueur de 200 m.
Ce terrain serait destiné à recevoir les
deux logements des gendarmes, le tout (bureau de brigade et logement)
formeraient ainsi avec à proximité le camp des gardes, le centre
des forces de maintien de l'ordre2.
C'est donc certainement à partir des
années 1950 que l'escadron blindé appelé Gendarmerie de
nos jours est construite à Dschang, car elle devait être
financée par les fonds FIDES, votés par la France à partir
de 1947 pour la mise en valeur des colonies (voir en annexe n°3 la carte
du terrain attribué à la gendarmerie nationale par
arrêté n°4014 du 7 aout 1953). Cette structure était
le lieu à partir duquel l'ordre partait en direction des commandos. Le
clocher est ce qui permettait à Kenzel, un des
1 Michel Simeu Kamdem, «
La ville de Dschang, Etude..p.25.
2 ARO 1AC 172/0 PV
Gendarmerie, Accidents et altercation, juin 1949
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Chefs de la subdivision de Dschang, de regrouper
l'armée à partir d'un signal1. Cet escadron
blindé a joué un rôle très déterminant dans
la cassure du mouvement nationaliste camerounais dans la région
Bamiléké à la fin des années 1950 et pendant les
années 60, années dites de maquis2. D'ailleurs, le 12
novembre 1957, face à la multitude des attaques, P. Messmer
réquisitionne deux compagnies d'un bataillon d'infanterie de marine pour
le pays Bamiléké et renforce l'escadron de gendarmerie de Dschang
dirigé par Georges Maîtrier jusqu'en 1958 suivi de Gabriel
ITaulin.3
Titus Ebanda Menduga nous fait remarquer que : «
La mobilité des agents de l'Etat étant une règle
fondamentale, la décision fut prise, pendant la tutelle
française, de créer des camps de fonctionnaires de manière
à offrir à tout agent affecté sur le territoire national
une habitation pour lui et sa famille4»
Tel que vu sur les photos ci-dessus, ces logements
concentrés permettaient de loger les fonctionnaires pour que ceux-ci
soient plus proches de leur lieu de service. Cette manière de faire
témoigne de la volonté de l'administration coloniale de mettre
à la disposition du fonctionnaire tout ce dont il a besoin pour
s'épanouir afin de produire de bons rendements. Cette information est
justifiable à l'hôpital de Dschang, à la Station de
Quinquina, à l'Aviation, au centre administratif...
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