Problématique de la réforme administrative au sein des entreprises publiques en République Démocratique du Congo: cas de la société nationale d'électricitépar Kishoma Michael Emile Université Pédagogique Nationale UPN - Licence en Sciences Politiques et Administratives 2021 |
III.3.1.2. Opinions négativesD'autres opinions montrent que le passage de la SNEL, en société commerciale n'est pas bénéfique. Il s'agit de : 1. Diminution de crédit de L'EtatPour accroître les ressources pécuniaires, la SNEL multiplie ses taxes. Le fait que l'Etat actionnaire vend sa production, réduit sensiblement sa valeur dans son environnement. La SNEL imputée de la gratuité, crée le mécontentement dans le chef de la population. L'incivisme fiscal, amène la population bénéficiaire du courant électrique à dévier le recouvrement de la SNEL. Au lieu de s'acquitter de son devoir, la population abonnée fustige la tracasserie administrative qui diminue sensiblement la valeur de l'Etat. Partout en République Démocratique du Congo, l'administration de la SNEL s'affronte à la résistance de la population n'ayant pas une culture fiscale. 2. Incapacité de L'Etat d'assumer ses chargesDans un Etat, c'est l'Administration qui a les prérogatives de gérer les finances et le personnel d'une entreprise publique. Le rôle de l'Etat étant mal assuré, peut créer son rejet par les abonnés. La SNEL, au lieu de s'engager plus au développement est marqué par l'incapacité de son appareil administratif dans l'accomplissement de sa mission. Cela se justifie par le fait que depuis quelques années, il existe des désordres établis, lesquels sont dénoncés par des couches sociales et des élites dirigeantes68(*). Toutefois, l'attitude de la population face à ces désordres administratifs se caractérise par une forte variabilité d'appréciation du phénomène en matière «de gestion des Entreprises publiques». La majorité du peuple congolais a ainsi opté pour le statut de société commerciale capable d'insister une production abondante en vue de la vendre aux abonnés. Il s'ajoute l'idée selon laquelle la gestion calamiteuse de la SNEL a orchestré plusieurs arriérés des salaires de ses fonctionnaires. C'est l'incapacité de l'Administration congolaise à payer toutes ces dettes (arriérés) qu'elle a procédé à ladite transformation. Il y a au moins 23 mois d'arriéré que l'Etat devrait payer aux fonctionnaires. Pour sa réussite, Robert PAPIN69(*)estime aussi que tout créateur digne de ce nom, doit trouver un parrain chef d'entreprise qui connait bien son futur secteur d'activité. 3. Perte de contrôle Etatique sur les gains du particulier investis dans le domaine d'électrificationL'Administration ne pourra pas avoir les prérogatives de contrôler les capitaux investis par les particuliers au cas où il intervenait dans le domaine d'électrification. Tous les intérêts financiers réalisés reviennent au patron (particulier). Aucune partie des finances ne revient à l'Etat congolais. L'Etat se dépouille de toute responsabilité, son rôle reste celui d'observer la manière dont le particulier réalise l'objectif lui assigné. Dans le contexte de notre recherche, l'Administration congolaise se limite d'apprécier l'énergie électrique fournie par la SNEL. Au cas où il y a dérapage, le pouvoir en place interpelle le gestionnaire afin de le remettre dans sa finalité. Dans le cas contraire, il y a nécessité de rompre le contrat qui l'unit avec le particulier. Le management est la méthode de gouvernement qui assure la cohérence70(*). Il ressort de cette étude que la transformation de la SNEL a provoquée les effets comme la diminution du poids de l'Etat, la perte de contrôle étatique sur les gains du particulier investis dans le domaine d'électrification et l'incapacité de l'Etat d'assurer ses charges. * 68 GOURNEY, BERNARD, Introduction à la Science Administrative, Paris, Armond Colin, 1966, p. 191. * 69 Robert P., Stratégie pour la création des entreprises, Paris, Ed. Dumond, 2007, p. 208. * 70 Jacques DEFRAINE et Chantal DELVEAUX, Le management de l'incertitude, Ed. DeBoeck, Bruxelles, 1990, p.38 |
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