Section 3 :
Réorganisation sociale et territoriale de Lola depuis l'arrivée
des réfugiés
a- Réorganisation sociale
Partout où vivent les humains, le frottement crée
toujours des relations interpersonnelles et de groupes. Les autochtones et les
réfugiés approchent à travers des liens sociaux.
L'expérience a montré que des réfugiés demandaient
en mariage les filles de leurs hôtes et vice-versa.
Plusieurs foyers furent fondés ou
réorganisés. Au début seuls les veufs cherchaient de
nouvelles épouses pour assurer la survie de leur famille. Ce qui a
généralement contribué à la formation de familles
composées. Un peu plus tard certains foyers des autochtones se
déconstruisent pour se reconstruire au profit de `'belles et beaux''
refugiés.
Des années 1989 à nos jours la préfecture
de Lola connait une réorganisation sociale à tous les niveaux. En
2003 un bon nombre des réfugiés ivoiriens sont venus en masse du
côté de la côte d'Ivoire. La population autochtone de Lola,
habituée à la cohabitation avec les réfugiés,
n'avait aucun complexe à demander en mariage les filles ivoiriennes
réfugiées. A propos, la mairie de Lola nous reconnait que, c'est
surtout dans les années 2003, que le nombre d'unions matrimoniales
entre refugiés et autochtones avaient connu un grand rebondissement.
Plusieurs enfants ayant la double nationalité se rencontrent un peu
partout dans la préfecture de Lola.
Si hier les femmes ne portaient que des pagnes ou des
chemises camisoles ou des robes longues, maintenant tout à changer avec
l'arrivée des étrangers. Les filles refugiées ne savent
pas attacher les pagnes, elles n'aiment pas aussi tellement porter des longues
jupes ou des camisoles. Elles ont un style afro-américain et
s'habillent en fonction des climats, elles sont toujours en culotte, en
pantalon ou en mini-jupe. Elles aiment bien se promener avec dans la ville et
au marché, ce qui est étrange aux yeux de la population
indigène.
Avant leur arrivée on ne voyait pas une femme
habillée de telle façon si ce n'est pas dans les boites de nuit
entre 23h et 5h du matin.
Un autochtone :
« Avant nos soeurs s'habillaient bien et elles
étaient respectées par tous les hommes, aucun ne pouvait
facilement les aborder d'une manière bizarre, mais depuis
l'arrivée de ces filles refugiées, elles ont complètement
changé de looks, elles s'habillent on dirait des prostituées.
Elles laissent leurs cuisses dehors, ce qui encourage certains
obsédés sexuels à les violer. Aujourd'hui le nombre de
viols s'est élevé à cause des habillements
sexy. »
Une autochtone :
« Tu sais, j'avais 19 ans juste dans les
années 90, année à laquelle Lola a reçu massivement
les réfugiés. Les filles refugiées s'habillaient comme
elles veulent, elles savaient aussi danser et séduire les hommes. Elles
étaient très propres et très appréciées par
tous. Nos parents nous interdisaient au début de nous habiller comme
elles. Mais nous avions remarqué que tous nos petits amis nous fuyaient
aux profits des étrangères. Pour les conserver et restées
aussi aux yeux de tous comme des filles éveillées, on
était obligée de nous habiller comme elles. Depuis ce temps nous
avions commencé à acheter des mèches longues, des jolis
pantalons, des chemises serrées appelées body, des maquillages et
des mini-jupes. Certaines d'entre elles, nous ont appris à nous
manquiez, à nous habiller. Et par finir nous étions gagnantes
dans le jeu. Puis que nous sommes plus rondes (fessues) qu'`elles. Elles sont
belles mais elles n'ont pas de belles formes comme nous. »
Pour les jeunes garçons ce que portaient les
aînés sont depassés, il faut aller avec les modes
vestimentaires à l'européenne quelques fois imposés par
les refugiés qui sont consédérés par certains comme
des supers stars.
Les jeunes s'achetaient des gros pantalons, des grosses
chemises appelées polo et des foulards en drapeau américains. Ils
s'habillaient de fois comme des basketteurs, des chanteurs sur chaine etc....
Certains se sont donnés des surnoms, chacun choisissait
le nom de son artiste préféré.
Enquêté :
« Mon ami, les jeunes refugiés surtout
libériens étaient vraiment éveillés. C'est
grâce à eux que nous avions connu l'importance de la friperie
(doganflè). On partait faire nos bons choix, on s'habillait comme des
supers stars et les filles tombaient amoureuses de nous. Au début ces
petits refugiés nous raclaient nos petites copines, grâce à
leurs styles, mais depuis que nous avions commencé à les imiter,
toutes nos petinigo (petites amies) se sont retournées vers nous.
Après même les gos (petites amies) refugiées ont
commencé à nous convoiter, nous étions trop forts à
l'époque.
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