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Intégration des réfugiés, réorganisation sociale et territoriale de Lola.


par Jean GBEMOU
Université Général Lansana CONTE de Sonfonia (UGLC-SC) - Master 2 recherche espace-temps-société 2017
  

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Section 3 : Réorganisation sociale et territoriale de Lola depuis l'arrivée des réfugiés

a- Réorganisation sociale

Partout où vivent les humains, le frottement crée toujours des relations interpersonnelles et de groupes. Les autochtones et les réfugiés approchent à travers des liens sociaux. L'expérience a montré que des réfugiés demandaient en mariage les filles de leurs hôtes et vice-versa.

Plusieurs foyers furent fondés ou réorganisés. Au début seuls les veufs cherchaient de nouvelles épouses pour assurer la survie de leur famille. Ce qui a généralement contribué à la formation de familles composées. Un peu plus tard certains foyers des autochtones se déconstruisent pour se reconstruire au profit de `'belles et beaux'' refugiés.

Des années 1989 à nos jours la préfecture de Lola connait une réorganisation sociale à tous les niveaux. En 2003 un bon nombre des réfugiés ivoiriens sont venus en masse du côté de la côte d'Ivoire. La population autochtone de Lola, habituée à la cohabitation avec les réfugiés, n'avait aucun complexe à demander en mariage les filles ivoiriennes réfugiées. A propos, la mairie de Lola nous reconnait que, c'est surtout dans les années 2003, que le nombre d'unions matrimoniales entre refugiés et autochtones avaient connu un grand rebondissement. Plusieurs enfants ayant la double nationalité se rencontrent un peu partout dans la préfecture de Lola.

Si hier les femmes ne portaient que des pagnes ou des chemises camisoles ou des robes longues, maintenant tout à changer avec l'arrivée des étrangers. Les filles refugiées ne savent pas attacher les pagnes, elles n'aiment pas aussi tellement porter des longues jupes ou des camisoles. Elles ont un style afro-américain et s'habillent en fonction des climats, elles sont toujours en culotte, en pantalon ou en mini-jupe. Elles aiment bien se promener avec dans la ville et au marché, ce qui est étrange aux yeux de la population indigène.

Avant leur arrivée on ne voyait pas une femme habillée de telle façon si ce n'est pas dans les boites de nuit entre 23h et 5h du matin.

Un autochtone :

« Avant nos soeurs s'habillaient bien et elles étaient respectées par tous les hommes, aucun ne pouvait facilement les aborder d'une manière bizarre, mais depuis l'arrivée de ces filles refugiées, elles ont complètement changé de looks, elles s'habillent on dirait des prostituées. Elles laissent leurs cuisses dehors, ce qui encourage certains obsédés sexuels à les violer. Aujourd'hui le nombre de viols s'est élevé à cause des habillements sexy. »

Une autochtone :

« Tu sais, j'avais 19 ans juste dans les années 90, année à laquelle Lola a reçu massivement les réfugiés. Les filles refugiées s'habillaient comme elles veulent, elles savaient aussi danser et séduire les hommes. Elles étaient très propres et très appréciées par tous. Nos parents nous interdisaient au début de nous habiller comme elles. Mais nous avions remarqué que tous nos petits amis nous fuyaient aux profits des étrangères. Pour les conserver et restées aussi aux yeux de tous comme des filles éveillées, on était obligée de nous habiller comme elles. Depuis ce temps nous avions commencé à acheter des mèches longues, des jolis pantalons, des chemises serrées appelées body, des maquillages et des mini-jupes. Certaines d'entre elles, nous ont appris à nous manquiez, à nous habiller. Et par finir nous étions gagnantes dans le jeu. Puis que nous sommes plus rondes (fessues) qu'`elles. Elles sont belles mais elles n'ont pas de belles formes comme nous. »

Pour les jeunes garçons ce que portaient les aînés sont depassés, il faut aller avec les modes vestimentaires à l'européenne quelques fois imposés par les refugiés qui sont consédérés par certains comme des supers stars.

Les jeunes s'achetaient des gros pantalons, des grosses chemises appelées polo et des foulards en drapeau américains. Ils s'habillaient de fois comme des basketteurs, des chanteurs sur chaine etc....

Certains se sont donnés des surnoms, chacun choisissait le nom de son artiste préféré.

Enquêté :

« Mon ami, les jeunes refugiés surtout libériens étaient vraiment éveillés. C'est grâce à eux que nous avions connu l'importance de la friperie (doganflè). On partait faire nos bons choix, on s'habillait comme des supers stars et les filles tombaient amoureuses de nous. Au début ces petits refugiés nous raclaient nos petites copines, grâce à leurs styles, mais depuis que nous avions commencé à les imiter, toutes nos petinigo (petites amies) se sont retournées vers nous. Après même les gos (petites amies) refugiées ont commencé à nous convoiter, nous étions trop forts à l'époque.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld