Section2 : statuts,
causes de déplacement et conditions actuellesdes réfugiés
en Guinée.
Quand nous avons posé la question de savoir :
Pourquoi aviez-vous quitté dans votre pays pour vous installer en
Guinée ? 95% des enquêtés disent
avoir fui leur pays à cause de la guerre. L'un d'entre eux nous
disait :
« Depuis ma naissance j'avais jamais
pensé quitter mon pays sans prendre un chou. J'avais jamais
rêvé quitter mon pays pour partir à jamais. Mais la guerre
m'a donné le dégoût de mon propre pays, puisque je garde
une séquelle des balles qui ne permettent plus de m'y installer. Ici je
vis en paix et je mourrai sur ce nouveau sol ».
Les autres 5% disent avoir fui leur pays
d'origine à cause de leur appartenance politique très
opposée à celle du gouvernement de leur pays comme
témoigne cet autre enquêté:
« J'ai décidé de m'installer en
Guinée à cause de ma position politique opposée à
celle du gouvernement de mon pays. Plusieurs fois j'ai reçu des menaces
de mort de la part des inconnus. Un jour ils sont passés par mon ami
pour me dire de changer de langage sinon je laisserai ma famille orpheline.
Voilà pourquoi étant diplômé d'études
supérieures mes frères m'ont conseillé de changer de pays.
Le pays le plus proche où mon diplôme peutme servir rapidement et
resté proche de ma pauvre famille restée au pays fut la
Guinée ce beau pays d'accueil ».
Graphique 4
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Au cours des enquêtes nous nous sommes posés la
question de savoir pourquoi ces réfugiés ont choisi la
Guinée et pas d'autres pays limitrophes. .
55% des enquêtés ayant
répondu à cette question déclarent avoir choisi la
Guinée à cause de sa proximité par rapport aux autres
pays. Cet autre nous témoigne comme suit:
« Quand la guerre avait commencé, ma
famille et moi nous nous sommes dispersés dans les sens
différents, le seul pays que je savais être plus proche de moi,
était la Guinée. Et heureusement pour moi le chemin que j'ai
suivi avec les autres fugitifs, aboutissait en
Guinée ».
Contrairement à 45%des
enquêtés, déclarent ne jamais avoir choisi
la Guinée. Pour eux, ils se sont vus en Guinée par hasard,
grâce aux équipes de sauvetages humanitaires ou par vague de
fugitifs composée que par les réfugiés.
Une autre refugiée:
« Franchement quand ça tirait dans tous
les sens, je ne savais pas vraiment où partir car je ne suis jamais
sortie de la Côte d'Ivoire. Surtout quand ils ont tué ma voisine
devant moi, je courais dans tous les sens et criait comme une folle. C'est
à cause de çaque j'ai sauvagement suivie une vague humaine qui
passait devant ma cour. Après une longue marche, aidée par des
camions transporteurs nous nous sommes vus hors de la frontière
ivoirienne ».
Graphique5
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
A la question de savoir que saviez-vous de la Guinée
depuis que vous étiez encore chez vous ?67,5%
disent qu'ils connaissaientla Guinée comme un pays de paix et
hospitalier. D'autres vont plus loin en disant que la Guinée est un
scandale géologique et qu'ils rêvaient d'y vivre.
Un enquêté dira:
« Depuis mon jeune âge j'aimais les cours
de géographie sur la Guinée, et j'aimais être
guinéen pour bénéficier de ces ressources minières.
J'aimais aussi la vie communautaire guinéenne voilà pourquoi
dès que je me suis retrouvé sur le sol guinéen, je me suis
marié à une guinéenne et bénéficié la
nationalité guinéenne. »
Les 32,5%disent avoir entendu parler du
peuple guinéen seulement quand ils se sont trouvés sur le sol
guinéen. Pour eux ils se sentaient tellement bien chez eux qu'ils ne
pensaient jamais se déplacer pour vivre dans un autre pays sous
développé.
Graphique6
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
En ce qui est de la situation familiale, 51,30%
des enquêtés disent avoir laissé une famille
au pays contre48,7%qui disent avoir tout perdu au pays et
n'ont plus aucune famille proche au pays sur qui compté.
Un enquêté reconnait :
« La guerre a détruit toute ma famille,
quelques membres qui étaient venus avec moi ont eu la chance
d'être dans l'équipe de la réinstallation. Donc je n'ai
plus rien à foutre dans mon pays qui m'a laissé un mauvais
souvenir ».
A la question de savoir s'ils ont fondé des
familles en Guinée97,5%répondent oui.
Plusieurs parmi eux se sont mariés et ont eu des enfants avec des
guinéens ou guinéennes.
Une autre rapporte :
« Depuisque je suis rentrée en
Guinée en 1992, je suis tombée amoureuse de mon époux, qui
a volontairement accepté de m'épouser. Nous avons eu au total 5
enfants donc quatre vivent. Notre premier enfant fait la
2èmeannée actuellement à l'Université
à Conakry. Avec lui je me sens tellement à l'aise au point que
j'ai fini par oublier d'où je viens. Je suis guinéenne à
100% et je ne peux vivre ailleurs si ce n'est pas en
Guinée. »
Dans ce groupe de personnes interrogées seulement
2,5%disent qu'elles n'ont pas defamille en Guinée.
Un autre aussi enquêté aussi :
« Ben, je ne sais pas pourquoi, depuis 9 ans je
vis ici, je n'ai jamais eu la chance d'avoir une bonne femme pour
m'épouser. Donc je vis célibataire et seul chez
moi. »
Par rapport aux liens avec la famille restée au pays,
40%disent communiquer régulièrement avec elle.
Tant disque les 60%disent ne pas du tout avoir de lien avec
leur famille restée au pays.
Graphique7
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Graphique8
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
A la question de savoir combien de tempslesnouveaux
concitoyens ont déjà fait dans la préfecture de Lola,
68% disent avoir fait plus de 10 ans, contrairement aux
32% des enquêtésdisent avoir passémoins de
10 ans dans la préfecture de Lola, plusieurs parmi eux ne connaissent
pas exactement le nombre d'années vécues dans la
préfecture.
Graphique9
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Pour approfondir notre connaissance nous avons demandé
aux enquêtés de nous révéler leurs réelles
identités actuelles dans le pays. Comme réponse à cette
question,63% ont la nationalité
guinéenne, tant disque 20% sont résidants
permanentset les 17% gardent toujours le statut
refugié.
Sous-section10 :Recevez-vous des aides ? Si oui
de la part de qui ?
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