CHAPITRE VI : INTERPRETATION DES DONNEES
Ce chapitre est subdivisé en trois sections. La
première section s'intéresse aux caractéristiques
sociodémographiques des personnes enquêtées. La
deuxième section s'intéresse aux statuts, aux causes de
déplacement et aux conditions actuelles des personnes
enquêtées dans le pays d'accueil. La troisième section
traite du niveau d'intégration, l'organisation sociale et les
changements d'activité des enquêtés depuis leurs pays
d'origine jusqu'au pays d'accueil.
Nous avons eu à rencontrer 40réfugiés,
dont 20 femmes (50%) et 20 hommes (50%) dans la préfecture de Lola.
Figue1
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Section1 :
caractéristiques sociodémographiques
Au nombre des personnes enquêtées,
17,5%avaient entre 18 à 24 ans,
32,5%étaient âgées de 25 à 34 ans,
40%avaient entre 35 et 49 ans, 7,5% entre 50
à 64 et 2,5% entre 65 ans et plus.
Tableau 4 : Genre et tranched'âge
|
Trances d'âge
|
18-24
|
25-34
|
35-49
|
50-64
|
65+
|
Total
|
N° et %
|
N
|
%
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Masculin
|
2
|
10%
|
5
|
25%
|
11
|
55%
|
1
|
5%
|
1
|
5%
|
20
|
100%
|
Féminin
|
5
|
25%
|
8
|
40%
|
5
|
25%
|
2
|
10%
|
0
|
0%
|
20
|
100%
|
Total
|
7
|
17,5%
|
13
|
32,5%
|
16
|
40%
|
3
|
7,5
|
1
|
2,5
|
40
|
100%
|
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
S'agissant du niveau d'instruction des enquêtés,
99% parmi eux savent lire et écrire leurs noms :
41,2% du sexe masculin contre 58,8% du sexe
féminin ont le niveau d'études primaires.
46,2%(masculin) et 53,8% (féminin) ont
tous le niveau d'études secondaires. Concernant le côté
professionnel, le sexe masculin domine largement avec 80% sur
le sexe féminin qui est en 20%. Pour les niveaux
supérieures 1 personne (masculin), alphabétisé1personne
(masculin) et aucun niveau 1 personne (féminin).
Tableau5 : Genre et niveau d'instruction
|
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Primaire
|
41,2%
|
58,8%
|
100%
|
Secondaires
|
46,2%
|
53,8%
|
100%
|
Professionnel
|
80,0%
|
20,0%
|
100%
|
Supérieur
|
1%
|
0,0%
|
100%
|
Aucun
|
1%
|
0,0%
|
100%
|
Alphabétisé
|
0%
|
1%
|
100%
|
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Graphique2
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Nous avons croisé la situation matrimoniale et le pays
d'origine pour savoir quels sont les pays dont on trouveplus de ressortissants
ou ressortissantes qui sont mariés, divorcés,
séparés ou qui sontcélibataires dans le pays d'accueil. Ce
tableau ci-dessous nous montre que 40% des libériens et
60% des Ivoiriens sont restés célibataires.
31,8% des libériens contre 68,2% des
ivoiriens se sont mariés aux guinéens et guinéennes. Dans
le cadre du divorce, 14,3% de libériens,
14,3%léonais et 71% des ivoiriens ont
divorcés, mais tout en gardant la nationalité guinéenne.
50% des ivoiriens contre 50%des
libériens déclarent avoir se séparés avec leurs
épouses ou époux.
Tableau 6 : Pays d'origine et situation
matrimoniale
|
Célibataire
|
Marié(e)
|
Divorcé(e)
|
Séparé(e)
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Libéria
|
2
|
40%
|
7
|
31,80%
|
1
|
14,3%
|
2
|
50%
|
Sierra-Léone
|
0
|
0%
|
0
|
0 %
|
1
|
14,3%
|
0
|
0%
|
Côte-d'Ivoire
|
3
|
60 %
|
15
|
68,2%
|
5
|
71,4%
|
2
|
50%
|
Mali
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0 %
|
0
|
0%
|
Guinée-Bissau
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Ghana
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
autres
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Total
|
5
|
100%
|
22
|
100%
|
7
|
100%
|
4
|
100%
|
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Pour nous assurer du niveau d'intégration des
refugiés, nous nous sommes posés la question de savoir entre les
anciens et les nouveaux quartiers, lesquelsvivaient en grand nombre les
réfugiés. Après le croisement des deux variables (CBou SP
et ancienneté du quartier), nous avons constaté qu'un bon nombre
de réfugiéssoit 95,2%aiment vivre dans les
nouveaux quartiers de la ville de Lola, contre 5,3%dans les
anciens quartiers. Les causes de ce choix sont dues aux frais
élevés des loyers dans les anciens quartiers du centre-ville
comme témoigne cet ancien refugié:
Enquêté :
« Depuis mon arrivée à Lola, j'ai
toujours vécu en ville, mais franchement les maisons sont
devenuesactuellement chères. Avec ma petite famille nouvellement
fondée, j'ai préféré aller dans un nouveau quartier
où les maisons sont vraiment moins chères. Cette politique me
permet de mieux économiser et de payer par finir ma propre parcelle pour
y vivre avec ma famille. »
Certains aiment aussi les nouveaux quartiers car ils y vivent
dans leurs domaines personnels achetésparleurs fonds propres, comme
témoigne cette enquêtée :
« J'ai toujours aimé habiter dans les
quartiers du centre-ville, mais depuis que j'ai eu les moyens pour acheter mon
propre domaine, j'avais compris que ma seule chance était d'aller vers
de nouveaux quartiers pour me trouver un bon espace sans problème.
Voilà pourquoi j'y suis aujourd'hui ici dans ce quartier avec ma pauvre
petite famille. Ici dans cette banlieue nous vivons en harmonie avec nos
voisins. Depuis l'obtention de la nationalité guinéenne à
travers mon mariage, je me sens plus guinéenne, puis que je respecte
à 90% les lois de ce beau pays qui m'a sauvé la
vie. »
En nous référant au graphique ci-dessous, nous
constatons que les réfugiés intégrés dans
lessous-préfectures (Lainè, Bossou, Kokota,
Gama-Bèrèma, N'zoo, Tounkarata et Guèasso), vivent en
majorité dans les anciens quartiers. Ce choix s'expliquepar le fait que
les frais de location y sont abordables dans les SP par rapport à la
ville. Un enquêté disait :
« Depuis que je me suis marié ici, je
n'ai pas de problème avec mes beaux-parents, nous vivons ensemble comme
des frères de même sang. Là où je loge a même
été négocié à bas-prix par l'un de mes
beaux-frères. Ici la maison est presque gratuite par rapport à
Lola ville. Pour de preuve vous ne trouverez pas un refugié
intégré dans les nouveaux quartiers sauf quand la maison qu'il
habite lui appartient personnellement ».
Graphique 3
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
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