1.3.2.1. L'origine de contamination et facteurs
favorisants
L'accident alimentaire d'origine biologique est le
résultat d'une contamination et dans le cas de bactéries, d'un
développement bactérien (Bornert, 2000). Nos
aliments proviennent de notre environnement immédiat, mais aussi, de
plus, de pays divers (importation). Nous exigeons que nos aliments soient sans
danger pour notre santé. Cependant, il arrive que ces aliments soient
contaminés en cours de production, de transformation, de transport et de
manipulation par des substances potentiellement dangereuses pour la
santé (Panisset et al., 2003). La
contamination des aliments est la première condition qui rend un produit
susceptible de rendre son consommateur malade. Cette condition est facilement
remplie car les sources de contamination sont omniprésentes
(Carbonel, 2007). On distingue 2 origines de contaminations
d'origines endogène et exogène :
Le tableau (1) suivant, illustre les contaminations d'origine
exogène qui ont lieu du stade de la production à celui de la
consommation.
5
Tableau 1: Les causes de contaminations
exogènes (Carbonel,2007).
Vecteurs
|
Modalités de transmission
|
Description et solutions proposées
|
L'homme
|
Vecteur passif ou transporteur (mains, peau)
|
L'homme est au centre de la contamination. C'est un vecteur
passif. Les vêtements qu'il porte, ses mains salies par des sources
bactériennes en font un transporteur de germes, présent à
chaque étape de la préparation.
|
Vecteur actif (individu infecté)
|
L'homme est aussi un vecteur actif. L'homme lui-même est
l'hôte de nombreux germes. C'est le cas lors de maladies respiratoires
(rhume, angine, sinusite à Staphylocoques et Streptocoques). Les
maladies respiratoires doivent être craintes parce que la transmission
par voie aérienne est facile. C'est aussi le cas de maladies de
l'appareil digestif. La méfiance doit être de rigueur pour les
personnes en bonne santé : elles peuvent être porteuses de germes
dangereux, notamment lorsqu'elles sortent d'une épisode de maladie.
|
Les animaux
|
Insectes
|
Les insectes (les mouches notamment) sont de très bons
vecteurs de Shigelles et Salmonelles.
|
Rongeurs
|
Les rongeurs (rats et souris) sont vecteurs de germes
pathogènes.
|
Animaux domestiques
|
Les animaux domestiques sont vecteurs de nombreux germes
pathogènes
|
Sol et terre
|
Légumes, chaussures
|
Le sol et la terre sont d'abord craints pour le
Clostridium botulinum mais peuvent être la source de contamination
par le Bacillus, moisissures et levures.
|
L'eau
|
|
Pseudomonas et autres germes Gram- se retrouvent souvent dans les
eaux potables. L'eau étant utilisée à la fois pour la
préparation des produits et pour le nettoyage, on veillera à
éviter de conserver de l'eau potable trop longtemps mais plutôt
favoriser le renouvellement de la source.
|
L'air
|
Poussières, vaporisation des liquides sales
(nettoyage), vaporisation des
liquides humains (éternuements, mouchage)
|
Trois facteurs majeurs déterminent la microbiologie de
l'air ambiant : la densité de personnel, le type d'activité et la
circulation de l'air.
|
6
Vecteurs
|
Modalités de transmission
|
Description et solutions proposées
|
Vecteurs animés
|
|
|
Autres aliments
|
Contamination croisée
|
Les contaminations croisées sont des contaminations
entre des aliments différents. Ces contaminations offrent aux
bactéries de nouvelles conditions de développement et ce nouveau
milieu peut favoriser leur croissance. En particulier, il convient de
prévenir tout croisement entre les matières premières
vecteurs de microorganismes et les produits finis (cuits),
décontaminés. Une bonne manière de s'en protéger
est de respecter les principes de marche en avant et de toujours filmer les
aliments lors de leur stockage.
|
Déchets
|
|
Les déchets et sous-produits doivent être
enlevés dès que possible des zones de travail et être
conservés au frais avant leur enlèvement. Le principe de la
séparation des flux permet d'éviter l'entrecroisement de
déchets et des aliments
|
Surfaces
|
|
Les surfaces sont une donnée à prendre en compte au
plus tôt, dès la conception des bâtiments. Les surfaces du
sol et des murs ainsi que les surfaces de travail et les équipements
doivent être pris en compte : La présence de fissures et de
rugosités sont autant de nids bactériens.
|
Linge
|
|
Les tissus, de par leur structure, constituent un milieu
parfait pour les bactéries qui s'y installent. Pour éviter ce
problème, des tabliers jetables sont fournis en cuisine et le linge de
travail ne doit pas être utilisé en dehors de la zone de travail
Les torchons et autres tissus multi-usages sont proscrits. On veillera à
placer des torchons à base de papier et à usage unique.
|
CHAPITRE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
7
Le développement des microorganismes : La contamination
seule suffit rarement à provoquer un accident sanitaire ou une
dégradation de la qualité organoleptique du produit.
Elle doit généralement être suivie d'une
phase de multiplication bactérienne qui dépend de plusieurs
facteurs (Leclerc, 2003) à savoir : facteurs
extrinsèques (température, durée de conservation) et
facteurs intrinsèques.
A. Facteurs extrinsèques
Température
La sensibilité des micro-organismes à la
température en fait un aspect clé de leur développement.
Quand à la température c'est un facteur sensible sur lequel le
professionnel peut facilement agir. Ce facteur est en effet très
utilisé pour réguler le développement des microorganismes
(Mcswane et al., 2000).
L'oxygène
Les réactions d'oxydoréduction règlent
le métabolisme des microorganismes. Dans ce contexte, l'oxygène a
un rôle prépondérant. Ce facteur concerne notamment les
conditionnements de 5ème gamme, sous vide d'air. Ces conditionnements
sont assez peu utilisés en restauration rapide, sauf pour les plats
préparés (Robert et al., 2003).
B. Facteurs intrinsèques
L'activité de l'eau
L'eau est essentielle à la survie et au
développement de tous les microorganismes. Dans les aliments, une partie
est dite « libre » c'est-à-dire qu'elle est disponible pour
les microorganismes. L'autre partie est liée aux constituants des
aliments et ne peut être utilisée..
Pour évaluer cette tolérance, on se
réfère à l'Aw, ou activité de l'eau. Dans
la majorité des produits sensibles (viande, lait, fruits,
légumes), l'Aw convient au développement
bactérien et n'apparaît donc pas comme un obstacle
(Vallerian, 1999).
Le potentiel d'oxydoréduction
Un faible potentiel d'oxydoréduction favorise le
développement de microorganismes.
CHAPITRE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
8
La structure physique:
Le broyage ou le hachage des aliments augmente la surface de la
nourriture et brise les cellules.
La présence d'agents antimicrobiens naturels:
On trouve des agents antimicrobiens naturels dans plusieurs
aliments. Ceux-ci inhibent la croissance de certains micro-organismes. Par
exemple, les épices contiennent souvent ce genre d'agent (La sauge et le
romarin sont les deux épices les plus antimicrobiennes).
Le Ph
La majorité des bactéries se développe
dans des milieux dont le pH est compris entre 4,5 à 9. Pour ces
bactéries, le pH optimal est proche de la neutralité (entre 6,5
et 7,5). Clostridium ou Pseudomonas sont sensibles au pH.
Salmonelles, E.Coli, et les Staphylocoques y sont
peu sensibles.
CHAPITRE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
9
Tableau 02 : pH de croissance de quelques
microorganismes (Carlier, 1983 ; Jay,
1992;
Buchanan.
et al, 1990).
Micro-organismes
|
Minimum
|
Optimum
|
Maximum
|
Moisissures
|
1,5 à 3,5
|
4,5 à 6,8
|
8,0 à 11,0
|
Levures
|
1,5 à 3,5
|
4,0 à 6,5
|
8,0 à 8,5
|
Bactéries
|
4,5
|
6,5 à 7,5
|
11,0
|
Bactéries acétiques
|
2,0
|
5,4 à 6,3
|
9,2
|
Bactéries lactiques
|
3,2
|
5,5 à 6,5
|
10,5
|
Lb. Plantarum
|
3,5
|
5,5 à 6,5
|
8
|
Lc. Cremoris
|
5,0
|
5,5 à 6,0
|
6,5
|
Lc. lactis
|
4,1 à 4,8
|
6,4
|
9,2
|
Lb. acidophilus
|
4,1 à 4,8
|
5,5 à 6,0
|
6,5
|
Pseudomonas
|
5,6
|
6,6 à 7,0
|
8,0
|
P. aeruginosa
|
4,4 à 4,5
|
6,6 à 7,0
|
8,0 à 9,0
|
Entérobactéries
|
5,6
|
6,5 à 7,5
|
9,0
|
S. typhi
|
4 à 4,5
|
6,5 à 7,2
|
8,0 à 9,6
|
E. coli
|
4,3
|
6,0 à 8,0
|
9,0
|
Staphylococcus
|
4,2
|
6,8 à 7,5
|
9,3
|
Clostridium
|
4,6 à 5,0
|
|
9,0
|
C. bolutinum
|
4,8
|
|
8,2
|
C. perfringens
|
5,5
|
6,0 à 7,6
|
8,5
|
C. sporogenes
|
5 à 5,8
|
6,0 à 7,6
|
8,5 à 9,0
|
Bacillus
|
5,6
|
6,8 à 7,5
|
9,4 à 10,0
|
L. monocytogenes
|
4,3 à 5
|
6,5 à 7,5
|
|
CHAPITRE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
10
|
|