CHAPITRE TROISIEME :
L'ILLOCUTION DANS LE DISCOURS DE Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO
III.0. Introduction
L'objet dece chapitreporte sur les actes illocutoires
accomplis parFélix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO dans son discours. Pour
y parvenir, nous nous inscrivons dans la perspective de l'allocutaire que nous
sommes.
Parl'acte de langage, nous entendons l'utilisation du
langage comme une action, et non plus seulement comme un
message(JAKOBSON1963 :213). D'après DUCROT et alii., (1972 :
31), l'acte illocutoire est « un acte institutionnel à
travers lequel sont reconnus les droits et les obligations des interlocuteurs,
obligation de répondre dans le cas de la question, obligation de
réaliser l'action dans le cas de l'ordre, obligation de prouver dans le
cas de l'assertion. » Ces obligations sont imposées en tant
que normes ; autrement dit,elles sont soumises soit au respect, soit
à la violation.
SelonAUSTIN, tout homme qui parle, réalise l'acte
locutoire, l'acte illocutoire et l'acte perlocutoire. Ainsi, au lieu d'opposer
la parole à l'action, il convient de considérer que la parole est
une force ou une action. C'est ce que montrent les énoncés
performatifs qui ont la propriété de pouvoir accomplir l'acte
qu'ils dénomment, c'est-à-dire, faire ce que le verbe
désigne par le fait même de le dire. Enoncer « je
promets de venir » c'est ipso facto accomplir l'acte de promettre. Et
dans cet énoncé, le premier acte est locutoire ou
« acte de dire quelque chose », le deuxième est
illocutoire ou « acte effectué en disant quelque
chose » et le troisième est perlocutoire ou « acte
dérivé par le fait de dire quelque chose et qui est compris comme
la modification de l'état du destinataire. »
En d'autres termes, l'acte locutoire se réfère
à la grammaire d'une langue et aux objets extralinguistiques,
l'illocutoire se réfère à l'énonciation, l'acte
perlocutoire concerne les conséquences réelles de la parole chez
le destinataire. Nouspouvons comprendre facilement que si l'énonciation
est considérée comme un fait, elle peut faire
référence à d'autres énonciations
antérieures.
III.1. Le locutoire
L'acte locutoire en linguistique est le fait de produire un
énoncé. Le terme fait autant référence à la
structure de surface d'un énoncé. En effet, selon John Langshaw
AUSTIN (1962) : How to do Things with words (Quand dire, c'est
faire), est d'abord et avant tout un acte locutoire. C'est la forme
matérielle de l'énoncé, sa structure et son sens. Ces
trois éléments constituent les actes phonétique, phatique
et rhétique.
III.1.1. Acte
phonétique
A en croire BARDOSI VILMOS (2006 :51), la
phonétique renvoie à l'étude des sons du langage dans leur
réalisation concrète, indépendamment de leur fonction
sémantique. Disons également que la phonétique, dans son
étude, tient aux éléments qui suivent : la
production des sons par l'appareil phonateur, les caractéristiques
physiologiques et acoustiques des sons et la transcription des sons par des
signes spéciaux de l'Alphabet Phonétique International (API).
Au regard du premier élément faisant l'objet de
la phonétique, c'est-à-dire la production des sons par l'appareil
phonateur, nous disons qu'une énonciation est avant tout une
phonation.
Illustrons l'acte phonétique par des exemples
suivants :
L69 : « Néanmoins, notre
dispositif électoral mérite des ajustements appropriés.
»
[neãmw?/n?tRdispozitifel?kt?RalmeRitdeza?yst?mãapR?pRije//]
L81 : « La force et l'unité
d'un peuple repose sur la solidarité et la réconciliation
nationale. »
[laf?rselynitedoepoeplR?pozsyRlas?lidaRiteelaRek?siljasj?nasj?nal//]
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