1.2.3. Théorie de
l'énonciation
Les éléments fondamentaux de la théorie
de l'énonciation sont : l'énonciation, les protagonistes, le
lieu, le temps, le contexte d'énonciation, les relations dans le
contexte d'énonciation, les modalités d'énoncé et
les modalités d'énonciation. C'est pourquoi H. PARRET
(1986 :151) pose le fondement de la situation d'énonciation en ces
termes : l'introduction du concept d'énonciation ne transforme pas
nécessairement la théorie du discours en une théorie du
sujet psychologique autonome. La théorie du discours ne devrait pas
être une théorie du sujet avant qu'il énonce mais, une
théorie de l'instance d'énonciation qui est, en même temps
et intrinsèquement, un effet d'énoncé.
En d'autres termes, c'est dans le discours que le locuteur
est le plus contemporain, contrairement au récit. Ainsi,
l'énonciation nous permet d'étudier l'utilisation de la langue
(le français dans le cas qui nous concerne) dans des situations
concrètes d'utilisation comme une conversation, une lettre, un discours
ou tout simplement un texte.
De ce qui précède, l'énonciation implique
que le locuteur mobilise la langue pour la mettre à son profit. Cela
revient à considérer l'énonciation comme un processus
individuel d'actualisation (ou de mise en action) de la langue dans une
situation précise ou bien déterminée.
Dans les lignes qui suivent,nous tiendrons compte de
l'énonciation, des protagonistes, du lieu, du temps, du contexte
d'énonciation, des relations dans le contexte d'énonciation, des
modalités d'énoncé et des modalités
d'énonciation.
1.2.3.1. Enonciation
Selon J. LEROT (1983 :139), l'énonciation est la
mise en oeuvre par le locuteur de sa compétence linguistique et
communicative. L'énonciation est l'acte social de communication
utilisant des procédés linguistes. Par la compétence
linguistique, nous avons la faculté d'utiliser correctement le code,
c'est-à-dire de comprendre et denous exprimer correctement ;
l'énonciation est, en fait, considérée comme un acte de
langage, qui est produit par un locuteur vers un destinataire, dans certaines
circonstances.
Pour OSHIM (2008), l'énonciation est définie
comme « la recherche des procédés linguistiques (...)
par lesquels le locuteur imprime sa marque à l'énoncé,
s'inscrit dans le message (implicitement ou explicitement) et se situe par
rapport à lui (...). L'énonciation est un acte produit
actuellement, et auquel sont attachés à la fois le contenu de
l'énoncé et celui qui découle de l'interprétation
dudit énoncé par rapport au producteur et aux circonstances de
production de l'énoncé. »
Selon DUBOIS et alii. (2007), la notion de
l'énonciation est un acte individuel d'utilisation de la langue (...).
L'énonciation est constituée par l'ensemble des facteurs et des
actes qui provoquent la production d'un énoncé. Elle englobe la
communication, qui n'en est forcément qu'un cas particulier. Ici,
l'obligation de différencier l'énonciation de
l'énoncé s'avère très importante.
D'après Dominique MAINGUENEAU (1999 :9),
l'énonciation est considérée comme l'acte individuel
d'utilisation de la langue pour s'opposer à l'énoncé,
objet linguistique résultant de cette utilisation.
L'énoncé est le résultat linguistique, c'est- à-
dire la parole énoncée ou le texte écrit, tandis que
l'énonciation est l'acte linguistique par lequel les
éléments de langage sont orientés et rendus
spécifiquement signifiants par l'énonciateur (et son
co-énonciateur, qui n'est pas un simple destinataire) en vue de produire
ledit énoncé : on dit généralement que
l'énoncé est « le dit », tandis que
l'énonciation est « dire. » Pour résumer,
l'énonciation est l'acte individuel de production, dans un contexte
déterminé, ayant pour résultat un énoncé.
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