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L'impact de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) sur l'accroissement de l'économie et du PIB en RDC.


par Don de Dieu NYEMBO LOUIS
Université de Lubumbashi - Licence en Droit Public 2019
  

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§4. Libre-échange et protectionnisme

Il ressort de la brève analyse historique faite ci-haut que l'application du libre-échange dans les relations commerciales internationales ne fait pas toujours l'unanimité. Il faut croire que les bienfaits attribués à la concurrence internationale ne s'imposent pas à tous de manière évidente, particulièrement aux groupes sociaux touchés par des importations qui remettent en cause leur activité ou aux nations déficitaires. Ainsi, on constate que certaines approchent penchent pour le protectionnisme qui est l'antinomie du libre-échange84.

Rappelons cependant que le libre-échange ou même le protectionnisme ne peuvent en aucun cas être considérés comme des fins en soi. Il ne s'agit en effet que d'instruments à la disposition des Etats pour atteindre leurs grands objectifs macroéconomiques (plein emploi, stabilité des prix et croissance économique). Le choix de l'une des politiques par rapport à l'autre dépendra de l'orientation politique du gouvernement en place et de ses priorités macroéconomiques. Depuis plusieurs siècles, la controverse fait rage entre les économistes sur les mérites supposés de la libéralisation des échanges internationaux ou, au contraire, de la protection des marchés. Cette querelle est d'une importance capitale pour le sujet qui nous intéresse. Elle conditionne en effet les décisions prises par les gouvernements, soit unilatéralement, soit au sein des organisations internationales de coopération économique85.

83 Raphael WINTREBERT, op. cit, page 5.

84 Michel RAINELLI, op cit, page 67.

85 Vincent P, op cit, page 14.

Sachant qu'avec le libre-échange, les échanges commerciaux sont libres de toute entrave douanière ou d'autres règlementations commerciales restrictives86, le protectionnisme vise à protéger les marchés intérieurs et à limiter les importations par la mise en place des barrières aux échanges. Ces barrières se présentent sous diverses formes dont87 :

? Les barrières tarifaires qui consistent à prélever des droits de douane ou d'autres taxes à l'importation ;

? Les restrictions quantitatives, ou quotas qui consistent à imposer des limitations au volume des importations pouvant être effectuées pendant une certaine période l'objectif de ces mesures est de cadenasser les parts du marché national ouvertes à l'importation. Les contingents tarifaires, qui consiste à accorder des réductions de droits de douane sur une certaine quantité de produits importés, avec rétablissement du droit de douane normal lorsque le contingent est atteint, ne peuvent être assimilés aux restrictions quantitatives, car ils n'empêchent pas les importations une fois les contingents épuisés ;

? Les barrières non tarifaires. Ceux-ci sont des obstacles aux échanges qui ne constituent ni droits de douane ni des restrictions quantitatives. Elles peuvent concerner aussi bien la présentation (emballage, étiquetage...) que le contenu du produit importé, ou consister en des démarches administratives inutiles et dilatoires88.

1. Approche libre-échangiste

Pour Ricardo, considéré comme l'un des précurseurs de la théorie du libre-échange, cette dernière présente les avantages suivant : les entreprises disposant des marchés plus large pourront faire des économies d'échelle, réduisant par-là leurs coûts de production ; les entreprises doivent se montrer plus efficaces pour concurrencer les importations et investir sans cesse dans la recherche ; les consommateurs du pays importateur peuvent se procurer des marchandises à meilleur compte ; le libre-échange entrainera une égalisation du coût des facteurs (notamment salariaux), augmentant le bien-être et le pouvoir d'achat de toutes les nations participant au commerce international89.

86 J. SALMON, Dictionnaire de droit international public, Bruylant, Bruxelles, 2001, page 662.

87 Ibidem, page 905.

88 Vincent P, op cit, page 15.

89 Ibidem, page 18.

Il sied également de présenter les failles du protectionnisme soulevées par les protagonistes du libre-échange pour décourager son application au profit de la libéralisation du commerce international. Ainsi, on prétend que le protectionnisme engendre entre autres90 :

? L'accroissement du coût des importations dans le cadre d'une politique protectionniste : les consommateurs doivent payer plus cher les marchandises importées, ce qui réduit leur niveau de vie ; l'accroissement du coût des inputs importés se répercute sur les industries les utilisant, le produit fini sera plus cher, le rendant moins compétitif sur la scène internationale ;

? Le maintien des secteurs d'activité non concurrentiels : le protectionnisme aurait pour conséquence le maintien des secteurs d'activité non concurrentiels, préjudiciable à l'économie générale de l'Etat. Les entreprises, assurées d'écouler leur production sur le marché national, ne sont pas incitées à investir dans la recherche et le développement, ce qui cause la limitation du progrès technique. Les marchandises produites ne sont plus concurrentielles qualitativement sur le marché international, entrainant une baisse des exportations.

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