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L'impact de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) sur l'accroissement de l'économie et du PIB en RDC.


par Don de Dieu NYEMBO LOUIS
Université de Lubumbashi - Licence en Droit Public 2019
  

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2. Approche protectionniste

Au sujet du protectionnisme, il n'est pas rare de rencontrer l'argument selon lequel cette politique est un important facteur d'indépendance national permettant la protection des industries naissantes et fragiles au regard de la concurrence étrangère.

Sur ce point, nous retenons beaucoup de l'économiste Keynes qui a basé ses réflexions sur l'avantage du protectionnisme en matière d'emploi. Après ce que l'on considère comme la grande crise du 20ème siècle (la crise de 1929), Keynes avait réemployé ses talents de polémiste en défendant la mise en place d'un système protecteur au nom de la priorité nationale à l'emploi. Cette conversion d'un jadis ardent défenseur du libre-échange en avocat du protectionnisme s'était justifiée par les difficultés économiques rencontrées par la Grande-Bretagne à la suite de la crise de 1929. Au sortir de la première guerre mondiale, jusqu'en 1920, l'économie britannique connait l'euphorie ; le chômage devient un problème économique majeur et son taux atteint 22% en 193291.

90 Vincent P, op. cit, pp 18-19

91 Max MAURIN, « J.M. Keynes, le libre-échange et le protectionnisme », dans L'actualité économique, volume 86, N°1, HEC Montréal, mars 2010, page 113.

Pour y remédier, Keynes propose le protectionnisme en accroissant l'investissement intérieur (public et privé). Il affirme que dans une économie où le plein emploi n'est pas assuré, l'instauration d'un tarif peut conduire à une hausse nette de la production et de l'emploi générée par les entreprises nationales privées92.

Outre cet avantage lié à l'emploi que nous propose Keynes, d'autres arguments sont également avancés en faveur du protectionnisme. Il s'agit notamment de :

? L'impossibilité pour les pays du sud de renoncer aux recettes douanières : les recettes douanières constituent souvent pour les pays du sud une source indispensable de revenus dont ils ne peuvent se priver. De nombreuses études ont effectivement démontré que le pourcentage des recettes de l'Etat provenant des impôts directs est proportionnel à son niveau de développement économique93. Un pays en développement dépend par conséquent essentiellement des impôts indirects, notamment des droits de douane, pour son budget. De plus, les droits de douane sont souvent exigés en devises. Cela constitue pour de nombreux pays l'un des seuls moyens dont ils disposent pour s'en procurer. L'application des droits de douane ne découle dès lors pas en premier lieu d'une volonté protectionniste dans leur chef, mais d'un impératif budgétaire. Les pays en développement peuvent par conséquent difficilement accepter le fait de réduire leurs droits de douane, ce qui leur est de plus en plus demandé par leurs partenaires développés94 et même les organisations internationales telles que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ;

? Les demandes de protection des secteurs pour lesquels l'Etat ne dispose pas d'un avantage comparatif : il faut sur ce point retenir que les facteurs de production ne bénéficiant pas d'un avantage comparatif doivent, en vertu de la théorie libérale classique, être délaissés par les Etats. Cela entraine dans leur chef une réduction des investissements, et donc des salaires et emplois. Les travailleurs employés dans ces secteurs vont dès lors réclamer une protection de la part de leurs autorités nationales. Il y a toujours, comme on peut le constater, des gagnants et des perdants dans le libre-échange95.

92 Max MAURIN, op. cit, page 117.

93 M. TODARO, Economic Development, 6ème edition, Longman, Londres, 1997, pp. 620-624.

94 Vincent P, op cit, page 21.

95 Ibidem, page 25.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld