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L'impact de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) sur l'accroissement de l'économie et du PIB en RDC.


par Don de Dieu NYEMBO LOUIS
Université de Lubumbashi - Licence en Droit Public 2019
  

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Section 2. LA POLITIQUE DU LIBRE-ECHANGE ET SES FONDEMENTS
THEORIQUES

1) Définition du libre-échange

Le libre-échange est une politique économique qui consiste en la libre circulation des produits et des services au sein d'une même zone géographique par la suppression progressive des barrières douanières (droits et taxes) et plus généralement de tout ce qui peut entraver le commerce. Etant adoptée par un nombre grandissant de gouvernements, cette politique se manifeste par différents types d'accords internationaux : accords bilatéraux de réciprocité commerciale entre deux pays, création de zone de libre-échange (Union européenne, ALENA, MERCOSUR, ZLECAf...), et même accords multilatéraux négociés au niveau de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)77.

De la présente définition nous pouvons ressortir l'aspect géographique qui nous permet ainsi d'affirmer que le libre-échange continental est celui qui concerne un espace continental donné à l'instar du continent africain.

2) Historique de la notion

En 1769, les physiocrates Quesnay et Turgot préconisent le libre-échange. Mais son premier théoricien est Adam Smith (1723-1790) qui publie en 1776 un ouvrage sur « La recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations ». Il est l'inventeur de la parabole de « La main invisible », selon laquelle chaque individu, en ne suivant que ses fins propres, est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'est nullement dans ses

75 V., Ph. KAHN, « Droit international économique, droit du développement, lex mercatoria, concept unique ou pluralisme des ordres juridiques ? », in Mélanges B. Goldman, Litec, 1982, page 97.

76 Jean-Michel JACQUET, Philippe DELBECQUE et Sabine CORNELOUP, op. cit, page 57.

77 Raphael WINTREBERT, Libre-échange, protectionnisme : comment sortir d'un faux dilemme ?, Fondation pour l'innovation politique (FP), Paris, septembre 2007, page 4.

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78 Christian SCHNEIDER, L'Histoire du Libre-échange et du protectionnisme, Midi Insoumis, Populaire et Citoyen, septembre 2019, www.gauchemip.org, consulté le 24 mars 2020 à 17h57.

intentions (l'intérêt général en l'occurrence). La première application de ses théories fut la signature du traité de commerce anglo-français de 1786. Ce traité favorisait l'exportation des vins du bordelais mais ce fut une catastrophe pour l'industrie française, moins développée que sa concurrente anglaise. Le 18ème siècle se termina donc par un retour au protectionnisme à cause des espoirs déçus du traité de 1786 ainsi que de la guerre. Après l'ébauche d'Adam Smith vient celui de David Ricardo (1772-1823) considéré comme véritable théoricien du libre-échange avec la théorie des « Avantages comparatifs ». Il affirme que le commerce enrichit les deux partenaires, car rapidement chacun fait ce pourquoi il est le plus doué. En bref, l'histoire économique du monde (incluant celle du libre-échange par ricochet) développé de 1815 à 1914 peut être découpée en cinq phases selon l'économiste belge Paul Bairoch (1930-1999)78 :

? 1ère phase : 1815-1846 : adoption graduelle du libre-échange au Royaume-Uni, mais maintien du protectionnisme dans le reste de l'Occident ;

? 2ème phase : 1846-1860 : efforts du Royaume-Uni afin d'étendre la politique libérale à l'Europe continentale ;

? 3ème phase : 1860-1879 : phase libre-échangiste dans la plupart des pays européens ; mais accentuation du protectionnisme dans les pays développés d'outre-mer ;

? 4ème phase : 1879-1892 : retour de l'Europe au protectionnisme ;

? 5ème phase : 1892-1914 : accentuation de la pression protectionniste au Royaume-Uni et renforcement du protectionnisme en Europe continentale et dans les pays de peuplement européen.

§3. Fondements théoriques de la politique du libre-échange

1. Théorie de l'avantage absolu

Considéré comme le père de la science économique moderne par son oeuvre la « Richesse des nations » en 1776, Adam Smith (5/06/1723-17/07/1790), dans ses recherches nous révèle que la maxime de tout chef de famille avisé est de ne pas essayer de faire chez soi la chose qui lui couterait moins cher à acheter qu'à faire. Il ne faut donc pas hésiter pour un pays d'acheter à l'extérieur les biens qu'il produit lui-même à un prix plus élevé et à se spécialiser dans les biens pour lesquels il a un coût moindre (ou pour lesquels il dispose

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d'avantages). Ces avantages peuvent être agricoles, miniers, technologiques, etc. On affirme ainsi que chaque pays doit se spécialiser dans les biens et les services qu'il parvient à produire à un coût de production inférieur à celui du reste du monde. Cette théorie sous-tend la politique du libre-échange dans la mesure où l'échange entre deux Nations permet à chacune d'elles d'écouler les excédents de production de ses activités compétitives et donne ainsi une valeur à ce qui serait sans cela inutile. En élargissant le marché au-delà des frontières nationales, il permet d'augmenter la production, donc le revenu79. Cette oeuvre fut un évènementiel important pour ce qui est de l'analyse du commerce et interdépendance internationaux80.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery