VI.2.3. Prévalence
parasitologique
La prévalence globale trouvée est de 84%. Ce
taux est supérieur à ceux trouvés par TAGER-KAGAN (1986)
à Zinder, Tahoua et Niamey ou il a trouvé respectivement une
prévalence de 81 %, 80% et 78 %. Il est aussi supérieur au
résultat de BALETE (2000) à Dakar ou la prévalence a
été de 78,4%.Il est cependant inferieur au résultat de
AZHAR (2017) en Algérie ou elle a trouvé sur 110 coproscopies de
dromadaires que 95 sont infestés soit une prévalence de 86%.
Selon la classe des parasites, La prévalence en nématode est de
82.86 % est supérieure à la prévalence des cestodes qui
est de 5,14%. La dominance de l'infestation des dromadaires par les
nématodes est en accord avec les résultats de TAGER-KAGAN et
al(1986)qui ont également observés une prévalence
plus élevée des nématodes. Le résultat de la
présente étude a également révélé un
taux élevé de parasitoses gastro-intestinaux chez les adultes par
rapport aux jeunes et aux chamelons, même si il n'y a pas une
différence significative entre les prévalences (khi deux=2.291 ;
ddl=2; p=0.318). Ces résultats confirment les constats de RICHARD (1986)
qui estime que les dromadaires âgés sont plus sensibles. Cependant
nos résultats ne sont pas conforment aux études de AFOUTNI,
(2014) qui a observé une prévalence décroissante avec
l'âge.
La prévalence varie d'un troupeau à un autre
avec 60% comme la plus faible prévalence. Plus de 30% des troupeaux sont
à 100% infestés. Il n'existe pas une différence
significative inter troupeaux entre la prévalence des parasitoses
(khi deux=19,888 ; ddl=15 ; p = 0,148).
Cette forte prévalence au niveau de tous les
élevages peut s'expliquer par le manque du déparasitage
systématique des animaux par les éleveurs, mais aussi par la
pratique de pâturage commun avec les petits ruminants qui est une cause
favorisante d'infestation des dromadaires surtout en strongles (GRABER et
al, 1983).
Concernant lesStrongyloïdoses, la prévalence de
cette parasitose est très faible (2,86%) et inférieureà
celle trouvée par HAIDO, (1988) à Niamey où 15 % des
dromadaires ont présentés une infestation par les
Strongyloïdes. TAGER-KAGAN (1984) dans les études à Niamey,
Tahoua et Zinder ne fait pas cas des résultats de prévalences des
Strongyloïdoses. Dans une étude réalisée au Pakistan,
MUHAMMAD et al (2018) ont observé la même
prévalence que celle de notre étude (2,86%).
Les résultats les plus marquants sont ceux des
Strongylosesavec une prévalence de 82.43%, nettement supérieure
à celles observées par TAGER-KAGAN (1984) à Niamey (40%),
à Tahoua (57%) et à Zinder (53%). Ces résultats sont aussi
supérieurs aux résultats de HAIDO (1988) à Niamey
où il a observé une prévalence de 57,5 %. Cependant, ils
sont similaires aux résultats trouvés par YAKAKA (2017) au
Nigeria avec une prévalence de 83%. En ce qui concerne lesMoniezioses,
la prévalence globale enregistrée lors de nos analyses
coproscopiques qui est de 5,14 %,est similaire avec celle observée en
Algérie (5.26%) par AZHAR (2017). Elle est la plus importante
après celle de strongyloses. Cependant elle semble être une
parasitose mineure au Niger. En effet,TAGER-KAGAN P. et al(1984) dans
ses résultats coproscopiques au niveau des marchés à
bétail à Niamey, Tahoua et Zinder ne fait pas cas des oeufs de
moniezia, mais dans ses résultats d'autopsies pratiquées dans les
mêmes localités, il a observé des parasites adultes de
cestodes dont le genre Stilesia est le plus important par rapport aux 2 autres
genres avec une prévalence globale de cestodes (Stilesia
sp.,Moniezia sp., Avitellina sp.) de 49% à Niamey, 92%
à Tahoua et 57% à Zinder.
Cette étude a montré une prévalence plus
élevée chez les femelles (86,00%)par rapport aux mâles
(72.00 %), soit une différence de 14,00%. Ces résultats sont
similaires aux résultats de BALETE(2000) à Dakar qui a
trouvé aussi que les femelles(25%) sont plus infestées que les
mâles(15%). Mais ils sontcontraires àceux trouvés en
Algérie par AFOUTNI (2014) qui sont exactement l'inverse
(prévalence chez les mâles de 63% contre 37% chez les
femelles).
Pour la coproculture, les résultats obtenus ont une
particularité de mettre en évidence le genre Bunostomum
sp, alors qu'il n'est signalé ni par TAGER-KAGAN (1986), ni par
HAIDO (1988) dans leurs autopsies helminthologiques. Le tube digestif du
dromadaire est riche d'une cinquantaine d'espèces (DAKKAK et
al, 1987).
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