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Agrobusiness, sécurité foncière et alimentaire au Sourou (Burkina Faso). Cas des périmètres agricoles de Niassan, Di, Débé et Gouran.


par Ouango Blaise ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou) - Maîtrise de géographie 2014
  

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4.2.1.2. La disponibilité temporelle des produits agricoles d'agro-business

Elle est liée aux campagnes agricoles d'agro-business qui sont calquées sur la division climatique des saisons (saison sèche et saison humide). Au Sourou où les activités agricoles d'agro-business se déroulent sur trois campagnes (deux campagnes sèches et une campagne humide) à chaque «temps» correspond une spéculation donnée.

Concernant la campagne humide qui débute le 1eravril et prend fin le 30 septembre, les agro-businessmen font surtout le maïs (58% d'entre eux mettent en maïs 100% de leur superficie et 42% font de la polyculture dont le maïs en majorité) au cours de cette campagne. Le maïs de variété améliorée a un rendement de 5 à 6 tonnes à l'hectare. Ils produisent aussi du maïs en campagne sèche surtout pendant la deuxième campagne sèche au niveau du Bloc C (203 ha).

Le tableau n°4.3 nous donne les proportions.

Tableau n°4.3: Répartition des opérateurs agro-business selon leur production en maïs

Production (tonnes)

] 0 - 100]

] 100

- 200]

Total

Pourcentage d'agro businessmen(%)

73

27

 

100

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

On constate que les agro-businessmen n'ont pas la même capacité productive. Il ressort que 27% des agro-businessmen peuvent avoir 200 tonnes de maïs à leur campagne humide soit le double de la production du plus grand nombre d'entre eux (73%). Ce sont les plus grands producteurs. En 2010, leur production totale de maïs a été de 1 404,5 tonnes sur une superficie de 249,5 ha. Cette production représente 14,86% de la production en maïs du Sourou qui était de 9 454 tonnes. A la campagne humide 2011, les agro-businessmen ont produit 1 147,57 tonnes de maïs soit 18,92% et 6 065 tonnes pour la vallée du Sourou. On constate une baisse de la production de maïs par les agro-businessmen et du Sourou sur les deux campagnes agricoles. Cette baisse est liée à celle des autres acteurs qui ont été victime de l'installation tardive des pluies alors que les agro-businessmen en sont moins. Ces derniers ont accès à l'eau d'irrigation. La permanence de l'eau dans leurs parcelles est leur atout ; ils sont donc moins exposés aux aléas pluviométriques.

En campagne sèche, les agro-businessmen du Sourou ne pratiquent pas que de la monoculture. La principale culture reste l'oignon pour la première campagne et à la seconde campagne sèche,

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ils produisent des tomates et de la pomme de terre. Pendant ces campagnes, le Sourou devient le pôle de convergence et une plaque incontournable pour les acheteurs maliens, ghanéens, nigériens et ivoiriens. Cela explique la place occupée par ces cultures dans les activités agricoles de la population de cette localité. Ce sont des parcelles d'oignon qui s'étalent à perte de vue. De ces lots, les agro-businessmen sont les plus grands bénéficiaires en témoignent les superficies mises en valeur pour ces spéculations et les relations qui leur permettent d'acheter les oignons des coopératives. La photo n° 3.3 nous montre une parcelle d'oignon d'un agro-businessman

Photo n°4.1: Une parcelle d'oignon d'un agro-businessman

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

Cette parcelle à perte de vue jouera un rôle important dans les chiffres d'affaire des agro-businessmen au de la récolte-vente. C'est la spéculation qui leur rapporte plus d'argent si elle est bien vendue. Le tableau n°3.4 nous donne la quantité de tomates produite pendant la seconde campagne sèche.

Tableau n°4.4: Répartition de la quantité d'oignon produite par les agro-businessmen

Oignon en tonnes (t)

] 0- 500]

] 500-

1000]

Total

Pourcentage d'agro-businessmen (%)

42,3

57,7

 

100

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

Au regard du tableau n°3.4 on peut retenir que contrairement à la production de maïs on a plus d'agro-businessmen (57,65%) pouvant produire plus de la moitié des quantités d'oignon (500 à 1000 tonnes) et le reste (42,35%) ne produisent pas plus de 500 tonnes. A cet effet, que la capacité productive des agro businessmen en oignon est liée à la superficie dont ils disposent. Pour une productivité de 26 t/ ha, ceux-ci produisent 6 487 tonnes d'oignons sur une superficie

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de 249,5 ha en 2010 soit 24, 2% de la production totale en oignon de la vallée du Sourou. La valeur économique de cette spéculation est une des explications. En effet, les oignons coûtent plus cher que le maïs s'il est bien acheté. Les agro-businessmen intensifient la production de cette spéculation pendant la première campagne sèche. Aussi, certains d'entre eux supportent le coût de production des oignons de certains coopérateurs, ce qui va augmenter leur stock puisque ces coopérateurs sont obligés de leur vendre l'oignon. A la seconde campagne sèche, la tomate est la première spéculation produite par les agro-businessmen. Avec un rendement de 27,5 t/ ha, la quantité totale de tomate produite par ceux-ci peut être évaluée à 2 846,25 tonnes pour une superficie totale de 103,5 ha (AMVS/ Enquête de terrain, 2011). Quant à la pomme de terre, en 2010, les agro-businessmen auraient produit 432 tonnes. Ce qui représente 28,3% de la production du Sourou estimée à 1 525 tonnes (AMVS, 2011). Au niveau du département de Di, pour une production totale de 12 000 tonnes de maïs en 2011, les agro-businessmen totalisent 2,66% soit 320 tonnes de maïs. C'est celle des deux agro- businessmen qui exploitent au total 72,2 ha en mais. Ils sont présents dans les localités de Niassan et Débé.. Mais, ils y font aussi de la polyculture. Dans le département de Lanfiéra où sont aménagés 203 ha pour l'agrobusiness, on a une production totale en maïs estimée à 4 405 tonnes (DRAHRH, 2011) et 20,77% de la quantité de maïs ont été produits par les agro-businessmen soit 915 tonnes pour une superficie de 183 ha. Le graphique n°4.1 nous donne la production en maïs et d'oignon d'agrobusiness de 2007 à 2011 :

Graphique n°4.1: Courbes récapitulatives des variations de la production de maïs

et d'oignon

Source : AMVS/DAFFPA, (2011)

On constate que la courbe de la production de maïs selon les agro-businessmen varie en dents de scie : à une année de grande productivité, succède une année de faible productivité. L'année

80

2009 a été celle d'une baisse remarquable. La forte pluviométrie serait la principale cause car quand l'eau est en abondance le maïs jaunit et produit moins. Cette baisse de la productivité entraîne des pénuries sur le marché local. Cela expose la population à l'insécurité alimentaire et pose un problème d'accessibilité car les prix ont tendance à augmenter.

Quant à la courbe de la production d'oignon, on note deux phases dans les campagnes agricoles d'agro-businessmen : de 2007 - 20010, c`est une période de croissance continue de la production d'oignon. Mais, l'année 2011 est celle d'une baisse de la production d'oignon. En effet, la baisse du prix de vente est la principale cause. Ce prix a chuté de 60 000 fcfa à 25 000 et les derniers à vendre leurs oignons n'ont eu que 15 000 fcfa les 120 kg. L'année qui a suivi n'a donc pas encouragé la production d'oignon. Mais, ceux qui ont pris un risque l'année suivante ont vu les prix remonter. Cela va se ressentir sur le prix d'achat car dans la loi du marché quand la demande dépasse l'offre les enchères montent.

Cette production d'oignon reste néanmoins nettement supérieure à celle du maïs si on compare les deux courbes de production. La courbe de la quantité d'oignon produite est au dessus de celle du maïs. La valeur économique de cette première spéculation est la principale raison. C'est une spéculation à grande valeur économique. En effet, pendant que le prix d'un sac de maïs de 100 kg coûte entre 20 000 et 30 000 FCFA, celui de l'oignon vaut 60 000 FCFA. Quant à la banane est produite sur 20 ha avec un rendement de 19 t / ha soit une production totale de 1 180 tonnes en 2010. Elle est produite au cours des trois campagnes agricoles.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams