4.2.1.2. La disponibilité temporelle des
produits agricoles d'agro-business
Elle est liée aux campagnes agricoles d'agro-business
qui sont calquées sur la division climatique des saisons (saison
sèche et saison humide). Au Sourou où les activités
agricoles d'agro-business se déroulent sur trois campagnes (deux
campagnes sèches et une campagne humide) à chaque
«temps» correspond une spéculation donnée.
Concernant la campagne humide qui débute le
1eravril et prend fin le 30 septembre, les agro-businessmen font
surtout le maïs (58% d'entre eux mettent en maïs 100% de leur
superficie et 42% font de la polyculture dont le maïs en majorité)
au cours de cette campagne. Le maïs de variété
améliorée a un rendement de 5 à 6 tonnes à
l'hectare. Ils produisent aussi du maïs en campagne sèche surtout
pendant la deuxième campagne sèche au niveau du Bloc C (203
ha).
Le tableau n°4.3 nous donne les proportions.
Tableau n°4.3: Répartition des
opérateurs agro-business selon leur production en maïs
Production (tonnes)
|
] 0 - 100]
|
] 100
|
- 200]
|
Total
|
Pourcentage d'agro businessmen(%)
|
73
|
27
|
|
100
|
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
On constate que les agro-businessmen n'ont pas la même
capacité productive. Il ressort que 27% des agro-businessmen peuvent
avoir 200 tonnes de maïs à leur campagne humide soit le double de
la production du plus grand nombre d'entre eux (73%). Ce sont les plus grands
producteurs. En 2010, leur production totale de maïs a été
de 1 404,5 tonnes sur une superficie de 249,5 ha. Cette production
représente 14,86% de la production en maïs du Sourou qui
était de 9 454 tonnes. A la campagne humide 2011, les agro-businessmen
ont produit 1 147,57 tonnes de maïs soit 18,92% et 6 065 tonnes pour la
vallée du Sourou. On constate une baisse de la production de maïs
par les agro-businessmen et du Sourou sur les deux campagnes agricoles. Cette
baisse est liée à celle des autres acteurs qui ont
été victime de l'installation tardive des pluies alors que les
agro-businessmen en sont moins. Ces derniers ont accès à l'eau
d'irrigation. La permanence de l'eau dans leurs parcelles est leur atout ; ils
sont donc moins exposés aux aléas pluviométriques.
En campagne sèche, les agro-businessmen du Sourou ne
pratiquent pas que de la monoculture. La principale culture reste l'oignon pour
la première campagne et à la seconde campagne sèche,
78
ils produisent des tomates et de la pomme de terre. Pendant
ces campagnes, le Sourou devient le pôle de convergence et une plaque
incontournable pour les acheteurs maliens, ghanéens, nigériens et
ivoiriens. Cela explique la place occupée par ces cultures dans les
activités agricoles de la population de cette localité. Ce sont
des parcelles d'oignon qui s'étalent à perte de vue. De ces lots,
les agro-businessmen sont les plus grands bénéficiaires en
témoignent les superficies mises en valeur pour ces spéculations
et les relations qui leur permettent d'acheter les oignons des
coopératives. La photo n° 3.3 nous montre une parcelle d'oignon
d'un agro-businessman
Photo n°4.1: Une parcelle d'oignon d'un
agro-businessman
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Cette parcelle à perte de vue jouera un rôle
important dans les chiffres d'affaire des agro-businessmen au de la
récolte-vente. C'est la spéculation qui leur rapporte plus
d'argent si elle est bien vendue. Le tableau n°3.4 nous donne la
quantité de tomates produite pendant la seconde campagne
sèche.
Tableau n°4.4: Répartition de la
quantité d'oignon produite par les agro-businessmen
Oignon en tonnes (t)
|
] 0- 500]
|
] 500-
|
1000]
|
Total
|
Pourcentage d'agro-businessmen (%)
|
42,3
|
57,7
|
|
100
|
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Au regard du tableau n°3.4 on peut retenir que
contrairement à la production de maïs on a plus d'agro-businessmen
(57,65%) pouvant produire plus de la moitié des quantités
d'oignon (500 à 1000 tonnes) et le reste (42,35%) ne produisent pas plus
de 500 tonnes. A cet effet, que la capacité productive des agro
businessmen en oignon est liée à la superficie dont ils
disposent. Pour une productivité de 26 t/ ha, ceux-ci produisent 6 487
tonnes d'oignons sur une superficie
79
de 249,5 ha en 2010 soit 24, 2% de la production totale en
oignon de la vallée du Sourou. La valeur économique de cette
spéculation est une des explications. En effet, les oignons
coûtent plus cher que le maïs s'il est bien acheté. Les
agro-businessmen intensifient la production de cette spéculation pendant
la première campagne sèche. Aussi, certains d'entre eux
supportent le coût de production des oignons de certains
coopérateurs, ce qui va augmenter leur stock puisque ces
coopérateurs sont obligés de leur vendre l'oignon. A la seconde
campagne sèche, la tomate est la première spéculation
produite par les agro-businessmen. Avec un rendement de 27,5 t/ ha, la
quantité totale de tomate produite par ceux-ci peut être
évaluée à 2 846,25 tonnes pour une superficie totale de
103,5 ha (AMVS/ Enquête de terrain, 2011). Quant à la pomme de
terre, en 2010, les agro-businessmen auraient produit 432 tonnes. Ce qui
représente 28,3% de la production du Sourou estimée à 1
525 tonnes (AMVS, 2011). Au niveau du département de Di, pour une
production totale de 12 000 tonnes de maïs en 2011, les agro-businessmen
totalisent 2,66% soit 320 tonnes de maïs. C'est celle des deux agro-
businessmen qui exploitent au total 72,2 ha en mais. Ils sont présents
dans les localités de Niassan et Débé.. Mais, ils y font
aussi de la polyculture. Dans le département de Lanfiéra
où sont aménagés 203 ha pour l'agrobusiness, on a une
production totale en maïs estimée à 4 405 tonnes (DRAHRH,
2011) et 20,77% de la quantité de maïs ont été
produits par les agro-businessmen soit 915 tonnes pour une superficie de 183
ha. Le graphique n°4.1 nous donne la production en maïs et d'oignon
d'agrobusiness de 2007 à 2011 :
Graphique n°4.1: Courbes récapitulatives des
variations de la production de maïs
et d'oignon
Source : AMVS/DAFFPA, (2011)
On constate que la courbe de la production de maïs selon
les agro-businessmen varie en dents de scie : à une année de
grande productivité, succède une année de faible
productivité. L'année
80
2009 a été celle d'une baisse remarquable. La
forte pluviométrie serait la principale cause car quand l'eau est en
abondance le maïs jaunit et produit moins. Cette baisse de la
productivité entraîne des pénuries sur le marché
local. Cela expose la population à l'insécurité
alimentaire et pose un problème d'accessibilité car les prix ont
tendance à augmenter.
Quant à la courbe de la production d'oignon, on note
deux phases dans les campagnes agricoles d'agro-businessmen : de 2007 - 20010,
c`est une période de croissance continue de la production d'oignon.
Mais, l'année 2011 est celle d'une baisse de la production d'oignon. En
effet, la baisse du prix de vente est la principale cause. Ce prix a
chuté de 60 000 fcfa à 25 000 et les derniers à vendre
leurs oignons n'ont eu que 15 000 fcfa les 120 kg. L'année qui a suivi
n'a donc pas encouragé la production d'oignon. Mais, ceux qui ont pris
un risque l'année suivante ont vu les prix remonter. Cela va se
ressentir sur le prix d'achat car dans la loi du marché quand la demande
dépasse l'offre les enchères montent.
Cette production d'oignon reste néanmoins nettement
supérieure à celle du maïs si on compare les deux courbes de
production. La courbe de la quantité d'oignon produite est au dessus de
celle du maïs. La valeur économique de cette première
spéculation est la principale raison. C'est une spéculation
à grande valeur économique. En effet, pendant que le prix d'un
sac de maïs de 100 kg coûte entre 20 000 et 30 000 FCFA, celui de
l'oignon vaut 60 000 FCFA. Quant à la banane est produite sur 20 ha avec
un rendement de 19 t / ha soit une production totale de 1 180 tonnes en 2010.
Elle est produite au cours des trois campagnes agricoles.
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