4.1.1.3. La Loi Coopérative ou Loi N°
014/99/AN du 15/04/99 portant réglementation des sociétés
coopératives et groupements au Burkina Faso
Elle établit un cadre juridique des statuts des
sociétés coopératives. Cette loi a favorisé la mise
en place de treize coopératives au Sourou dont neuf pratiquent la
riziculture en majorité. Elle n°4.1 nous renseigne sur ces
coopératives :
Tableau n°4.1: Etat des lieux des
coopératives et groupement du Sourou
Localités
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Coopératives rizicoles
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Coopératives maraîchère
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Coopératives à production variée
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Niassan
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CAPIN (50 ha)
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Heressera (70ha)
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CAPSO (70ha)
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Badenya (134 ha)
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Toma-île
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CRTO (134 ha)
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Guiédougou
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Fasokadi (134 ha)
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Sababougnouma (206 ha)
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COPROMAG (300 ha)
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Débé
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CAD (420 ha)
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SOCOMAD (450 ha)
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GPCD (450 ha)
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Di
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SOCADI (420 ha)
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Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Au regard du tableau n°4.1, il ressort que les
localités ne produisent pas les mêmes spéculations. Ces
localités semblent être spécialisées. Cela a
été possible grâce à la loi coopérative. Et
certains agro-businessmen sont des anciens coopérateurs venant pour la
plupart des coopératives maraîchères. L'esprit de cette loi
qui pourtant était d'avoir un regroupement démocratique sans
distinction de religion, d'ethnie et sur la base de la solidarité a
laissé place à des jeux d'acteurs qui influencent la
sécurité foncière des acteurs de la production agricole.
Ainsi, au regard de la notoriété que peuvent acquérir les
coopératives ou groupements, ils peuvent faire l'objet d'une
récupération de la part des personnes les plus influentes du
village. Ce qui peut les désorienter de leurs objectifs, les mettre en
déphasage avec les réalités locales et compromettre leur
bon fonctionnement. En effet selon DIALLA (2002) les coopératives
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« ...sont pour la plupart des transpositions directes
des formes coopératives qui existent dans les métropoles et comme
tel, elles sont sans relations sérieuses avec le milieu social et
économique burkinabé dans lesquelles elles sont
transférées »
Enfin, il n'y a pas une maîtrise de ces lois par les
différents acteurs bien qu'il y a eu des évolutions
consécutives aux changements de régimes. Ils peuvent donc
être facilement en contradiction avec cette loi et peuvent et s'exposer
à l'insécurité foncière. Au niveau des devoirs des
coopérateurs sur les périmètres agricoles de Niassan, Di,
Débé et Gouran, ils se résument au paiement de la
redevance eau (50 000 FCFA/ ha en campagne humide et 100 000FCFA/ ha en
campagne sèche), de l'entretien des ouvrages hydrauliques (stations de
pompage d'eau, canaux d'irrigation, périmètre d'exploitation) et
la bonne moralité. Certains coopérateurs étant
endettés, ils sont exposés à une expulsion des
périmètres.
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