3.6.3. Le problème de formation des acteurs de la
production agricole d'agro-business
Ils sont liés au statut professionnel des
agro-businessmen et au manque d'équipement. En effet, certains d'entre
eux sont des amateurs en agriculture (commerçants, cadres de l'Etat,
salariés d'ONG). Les ouvriers agricoles ne sont pas aussi
qualifiés et la maîtrise des techniques agricoles n'est pas un
fait admis. Deux conséquences découlent de ces problèmes.
La première se traduit par la mauvaise application des engrais. Elle
concerne 15,4% des agro-businessmen qui sont sous équipés. Le
travail est plus manuel. Or ce travail ne saurait être constant et
précis au regard du manque d'une autre unité de mesure pour
l'engrais et les semences que la main. La fatigue et le bas salaire sont
quelques causes. Le travail sera bâclé. Quant à la
défectuosité des équipements ; la seconde
conséquence, elle est aussi liée au manque de formation. Les
maintenanciers ne sont pas qualifiés. Les pannes des stations de pompage
d'eau sont donc récurrentes. Elles concernent 61,5% des agro-businessmen
qui ne paient d'ailleurs que 34% des charges à ce niveau. Ce
problème pourrait compromettre les résultats de leurs campagnes
agricoles et les exposer aux contraintes de l'article 5 du MAHRH/ AMVS, (2006)
qui souligne : « En cas de mauvais résultats pour non respect
des consignes de la production, l'AMVS pourra au titre des clauses
résolutoires à toute campagne agricole retirer la parcelle
d'exploitation » (p. 6). C'est l'une des conséquences d'une
mauvaise planification de chaque campagne agricole. Les agro-businessmen
concernés représentent 7,7% des effectifs totaux. Ils ont des
problèmes de gestion de leurs bénéfices après la
vente de leurs produits agricoles.
3.6.4. Les problèmes d'infrastructures
Il s'agit du manque de comptoirs de stockage et de vente. En
fait, l'installation des agro-businessmen au Sourou n'a pas été
suivie par la réalisation d'infrastructures adéquates. La plupart
d'entre eux vendent leurs oignons à bord champ. Pour ceux qui ont un
comptoir (7,7%), celui-ci est en fait sommaire, de faible capacité et ne
permet pas de bien conserver les oignons. Les photos n°3.3 et n°3.4
sont illustratives :
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Photo n°3.3: Entrepôt sommaire d'oignon Photo
n°3.4: Préparation de
semence oignon
Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain
Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain
Ces photos montrent que certains agro-businessmen sont en
avance sur d'autres et constituent même des transitaires pour ceux-ci.
Cela peut à la longue créer un monopole dans le système de
stockage : vente.
Les superficies mises en valeur, les modes d'exploitation de
leurs parcelles, les problèmes liés à la production
donnent quelques raisons qui font que l'agro-business au Sourou se pratique
dans un contexte de prédominance de la petite paysannerie. Ainsi, non
seulement la production du Sourou est inférieure à celle de la
région de la boucle du Mouhoun mais aussi, celle des
périmètres agricoles où est pratiqué
l'agro-business l'est aussi par rapport à celle des départements
dans lesquels ils se trouvent. Les agro-businessmen qui représentent
0,007% de la population totale du Sourou (231 591 habitants) et 0,6% des
organisations paysannes (3000 exploitants environ) des localités du
Sourou ne peuvent pas encore nourrir la population du Sourou et faire de la
région le grenier du Burkina Faso. L'agro-business au Burkina Faso n'est
que l'homothétie de celui de l'Europe et des Etats Unis. Si les
activités agricoles hautement mécanisées qui occupent 20%
au Danemark ; 8,8% de a population en France ; 8,5% aux Etats Unis ; 3,9% en
Allemagne peuvent nourrir leurs populations et dégager des
excédents pour aider les pays en développement, le Burkina Faso
où elles occupent plus de 80% de la population (LE CACHEUX, 2011)
n'arrive pas encore à nourrir toute sa population. Une proportion infime
d'agro-businessmen ne peut pas aussi nourrir la population pour le moment.
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