3.3.2.2. Le matériel et le travail
d'exploitation des parcelles
Il existe un lien étroit entre le matériel et le
travail d'exploitation des sols. Au Sourou, sans matériel de travail et
de main d'oeuvre, l'exploitation des parcelles s'avère très
difficile.
3.3.2.2.1. Le matériel de travail sur les
parcelles
Sur les périmètres irrigués, la force
animale occupe encore une place importante dans la production des
agro-businessmen. On constate que 92,3% et 46,1% des agro-businessmen utilisent
respectivement des boeufs et des ânes dans leurs productions agricoles.
Le matériel lié à ces animaux varie aussi : les charrues
bovines (38,5%), les charrues asines (30,8%), les herses bovines (30,8%), les
charrettes non motorisées (61,5%), les tracteurs (23,1%) et les butteurs
(7,7%) des agro-businessmen. Ils sont sous équipés. Au Forum des
nouveaux acteurs de Bogandé de 1999 il est ressorti :
« Au cours des réunions organisées dans
les différentes directions de l'agriculture, les nouveaux acteurs ont
été amenés à se prononcer sur les principales
difficultés qu'ils rencontrent et l'équipement agricole est
une
préoccupation largement partagée dans les
différentes régions. » (M.A.1999 : p3).
Cette situation fait donc que les agro-businessmen s'appuient
plus sur les ouvriers agricoles pour être en règle avec le cahier
des charges et protocole d'accord.
48
3.3.2.2.2. Les ouvriers agricoles
Les ouvriers agricoles sont soit des contractuels soit des
permanents. Leur nombre et leur importance dépendent du niveau
d'équipement des agro-businessmen. Ils ne sont non plus
traités
avec la même importance.
Les ouvriers agricoles contractuels: effectifs et
salaire
Ils sont utilisés dans les activités temporaires
de production par les agro-businessmen (le ramassage, les récoltes, le
désherbage des oignons ou du maïs, la mise en place des sillons ou
billonnage). Leur nombre varie d'un opérateur à un autre et est
lié à son pouvoir financier. Le graphique n°3.6 est plus
illustratif :
Graphique n°3.6: Ouvriers agricoles contractuels
embauchés et proportion
d'agro-businessmen
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
On constate que le nombre d'ouvriers agricoles contractuels
varie d'un agro-businessman à un autre (au moins 10 pour les uns et plus
de 30 pour les autres). La classe modale est 10-20. C'est un maillon important
de la chaîne de production agricole d'agro-business. Leur nombre par
agro-businessman dépend du pouvoir financier de celui-ci.
En analysant les salaires versés par jour aux ouvriers
agricoles contractuels, il ressort que 81,80% des agro-businessmen paient leurs
ouvriers agricoles contractuels à moins de 1000FCFA par jour et peu
(18,2%) au plus à 2000FCFA. Si ce nombre dépasse le seuil de 20
ouvriers agricoles les agro-businessmen deviennent peu nombreux. La
sécurité financière des ouvriers agricoles dépend
du bon vouloir de l'agro-businessman. Plus leur salaire journalier augmente
moins on a d'agro-businessmen qui peuvent les embaucher et leur nombre diminue
aussi. L'agro-business rime donc avec bas salaire et insécurité
financière. En fait c'est un salaire qui est
49
discuté sur le tas. Le salaire d'hier n'est pas le
même que celui des autres jours et dépend des humeurs de
l'agro-businessman. Le travail n'est pas aussi une garantie. Le même
ouvrier peut ne plus avoir de contrat avec le même agro-businessman. La
qualité est la cause.
Les ouvriers agricoles permanents:
Ils travaillent quotidiennement avec les agro-businessmen pour
l'entretien des parcelles ou pour la surveillance des récoltes. Certains
peuvent être nommés «chefs leur personnel» agricole. En
leur absence, ils doivent assurer le bon déroulement de la campagne
agricole. Certains se sont familiarisés aux entrepreneurs agricoles qui
peuvent leur louer ou mettre en métayage 0,5 à 1 ha pour
exploitation et les prendre en charge. Le graphique n° 3.7 nous donne la
proportion de ces ouvriers selon les agro-businessmen :
Graphique n°3.7: Ouvriers agricoles permanents et
proportion d'agro-businessmen
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Au regard des graphiques n°3.7, 50% des agro-businessmen
emploient entre 10-20 ouvriers agricoles permanent. C'est d'ailleurs
l'intervalle de plus grande proportion puisque les autres emploient en
deçà de ce nombre. C'est la valeur modale.
Si nous comparons ces effectifs avec ceux des ouvriers
agricoles contractuels il y a une certaine variation du nombre par
agro-businessman. Le graphique n°3.8 est illustrative.
50
Graphique n°3.8 : Comparaison des proportions
d'agro-businessmen suivant le nombre d'ouvriers agricoles
employés
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
On constate que la proportion des agro-businessmen employant
les ouvriers agricoles permanents sont en nombre supérieur
jusqu'à 30 ouvriers agricoles. Au-delà l'inversion de la tendance
est en faveur ceux ayant recours aux ouvriers agricoles contractuels. Le
coût de la main d'oeuvre des deux types d'ouvriers est la principale
cause. Le graphique n°3.9 est illustratif :
Graphique n°3.9: Salaires versés en millers
de FCFA par an aux ouvriers agricoles
permanents et proportion d'agro-businessmen
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Le graphique n°3.9 montre que la majorité des
ouvriers agricoles permanents ont un salaire compris entre 100 000 et 200 000
FCFA (70% d'entre eux). Les autres qui ne dépassent pas 10% chacun ont
des salaires respectifs de moins de 200 000 FCFA à 300 000 FCFA, 300 000
FCFA et plus. Cela donne un salaire journalier respectif pour une campagne
humide de six
51
mois, par ouvrier agricole permanent de : 555 FCFA/ jour ; 833
FCFA/ jour ; 1389FCFA/ jour; et 1667 FCFA/ jour. Pour la campagne sèche
qui est repartie en deux campagnes de 3 mois, on aura 1111 FCFA/ jour ; 1667
FCFA/ jour ; 2778 FCFA/ jour et 3333 FCFA/ jour. Il y a une différence
de traitement salarial en campagne humide et en campagne sèche. Les
spéculations produites pendant ces deux campagnes ne sont pas rentables
au même degré. Si on compare ce salaire journalier de ces ouvriers
agricoles permanents avec celui des ouvriers agricoles contractuels qui est de
moins de 1000 FCFA pour 81,80% d'entre eux et au plus 2000 FCFA pour le reste
(18,20%), on peut dire que les ouvriers agricoles permanents sont plus
payés que les ouvriers agricoles contractuels.
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