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Agrobusiness, sécurité foncière et alimentaire au Sourou (Burkina Faso). Cas des périmètres agricoles de Niassan, Di, Débé et Gouran.


par Ouango Blaise ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou) - Maîtrise de géographie 2014
  

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3.3.2.2. Le matériel et le travail d'exploitation des parcelles

Il existe un lien étroit entre le matériel et le travail d'exploitation des sols. Au Sourou, sans matériel de travail et de main d'oeuvre, l'exploitation des parcelles s'avère très difficile.

3.3.2.2.1. Le matériel de travail sur les parcelles

Sur les périmètres irrigués, la force animale occupe encore une place importante dans la production des agro-businessmen. On constate que 92,3% et 46,1% des agro-businessmen utilisent respectivement des boeufs et des ânes dans leurs productions agricoles. Le matériel lié à ces animaux varie aussi : les charrues bovines (38,5%), les charrues asines (30,8%), les herses bovines (30,8%), les charrettes non motorisées (61,5%), les tracteurs (23,1%) et les butteurs (7,7%) des agro-businessmen. Ils sont sous équipés. Au Forum des nouveaux acteurs de Bogandé de 1999 il est ressorti :

« Au cours des réunions organisées dans les différentes directions de l'agriculture, les nouveaux acteurs ont été amenés à se prononcer sur les principales difficultés qu'ils rencontrent et l'équipement agricole est une

préoccupation largement partagée dans les différentes régions. » (M.A.1999 : p3).

Cette situation fait donc que les agro-businessmen s'appuient plus sur les ouvriers agricoles pour être en règle avec le cahier des charges et protocole d'accord.

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3.3.2.2.2. Les ouvriers agricoles

Les ouvriers agricoles sont soit des contractuels soit des permanents. Leur nombre et leur importance dépendent du niveau d'équipement des agro-businessmen. Ils ne sont non plus traités

avec la même importance.

Les ouvriers agricoles contractuels: effectifs et salaire

Ils sont utilisés dans les activités temporaires de production par les agro-businessmen (le ramassage, les récoltes, le désherbage des oignons ou du maïs, la mise en place des sillons ou billonnage). Leur nombre varie d'un opérateur à un autre et est lié à son pouvoir financier. Le graphique n°3.6 est plus illustratif :

Graphique n°3.6: Ouvriers agricoles contractuels embauchés et proportion

d'agro-businessmen

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

On constate que le nombre d'ouvriers agricoles contractuels varie d'un agro-businessman à un autre (au moins 10 pour les uns et plus de 30 pour les autres). La classe modale est 10-20. C'est un maillon important de la chaîne de production agricole d'agro-business. Leur nombre par agro-businessman dépend du pouvoir financier de celui-ci.

En analysant les salaires versés par jour aux ouvriers agricoles contractuels, il ressort que 81,80% des agro-businessmen paient leurs ouvriers agricoles contractuels à moins de 1000FCFA par jour et peu (18,2%) au plus à 2000FCFA. Si ce nombre dépasse le seuil de 20 ouvriers agricoles les agro-businessmen deviennent peu nombreux. La sécurité financière des ouvriers agricoles dépend du bon vouloir de l'agro-businessman. Plus leur salaire journalier augmente moins on a d'agro-businessmen qui peuvent les embaucher et leur nombre diminue aussi. L'agro-business rime donc avec bas salaire et insécurité financière. En fait c'est un salaire qui est

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discuté sur le tas. Le salaire d'hier n'est pas le même que celui des autres jours et dépend des humeurs de l'agro-businessman. Le travail n'est pas aussi une garantie. Le même ouvrier peut ne plus avoir de contrat avec le même agro-businessman. La qualité est la cause.

Les ouvriers agricoles permanents:

Ils travaillent quotidiennement avec les agro-businessmen pour l'entretien des parcelles ou pour la surveillance des récoltes. Certains peuvent être nommés «chefs leur personnel» agricole. En leur absence, ils doivent assurer le bon déroulement de la campagne agricole. Certains se sont familiarisés aux entrepreneurs agricoles qui peuvent leur louer ou mettre en métayage 0,5 à 1 ha pour exploitation et les prendre en charge. Le graphique n° 3.7 nous donne la proportion de ces ouvriers selon les agro-businessmen :

Graphique n°3.7: Ouvriers agricoles permanents et proportion d'agro-businessmen

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

Au regard des graphiques n°3.7, 50% des agro-businessmen emploient entre 10-20 ouvriers agricoles permanent. C'est d'ailleurs l'intervalle de plus grande proportion puisque les autres emploient en deçà de ce nombre. C'est la valeur modale.

Si nous comparons ces effectifs avec ceux des ouvriers agricoles contractuels il y a une certaine variation du nombre par agro-businessman. Le graphique n°3.8 est illustrative.

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Graphique n°3.8 : Comparaison des proportions d'agro-businessmen suivant le nombre d'ouvriers agricoles employés

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

On constate que la proportion des agro-businessmen employant les ouvriers agricoles permanents sont en nombre supérieur jusqu'à 30 ouvriers agricoles. Au-delà l'inversion de la tendance est en faveur ceux ayant recours aux ouvriers agricoles contractuels. Le coût de la main d'oeuvre des deux types d'ouvriers est la principale cause. Le graphique n°3.9 est illustratif :

Graphique n°3.9: Salaires versés en millers de FCFA par an aux ouvriers agricoles

permanents et proportion d'agro-businessmen

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

Le graphique n°3.9 montre que la majorité des ouvriers agricoles permanents ont un salaire compris entre 100 000 et 200 000 FCFA (70% d'entre eux). Les autres qui ne dépassent pas 10% chacun ont des salaires respectifs de moins de 200 000 FCFA à 300 000 FCFA, 300 000 FCFA et plus. Cela donne un salaire journalier respectif pour une campagne humide de six

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mois, par ouvrier agricole permanent de : 555 FCFA/ jour ; 833 FCFA/ jour ; 1389FCFA/ jour; et 1667 FCFA/ jour. Pour la campagne sèche qui est repartie en deux campagnes de 3 mois, on aura 1111 FCFA/ jour ; 1667 FCFA/ jour ; 2778 FCFA/ jour et 3333 FCFA/ jour. Il y a une différence de traitement salarial en campagne humide et en campagne sèche. Les spéculations produites pendant ces deux campagnes ne sont pas rentables au même degré. Si on compare ce salaire journalier de ces ouvriers agricoles permanents avec celui des ouvriers agricoles contractuels qui est de moins de 1000 FCFA pour 81,80% d'entre eux et au plus 2000 FCFA pour le reste (18,20%), on peut dire que les ouvriers agricoles permanents sont plus payés que les ouvriers agricoles contractuels.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry