3.3.3. L'itinéraire cultural des
agro-businessmen
C'est l'ensemble des étapes et démarches dans la
production agricole d'agro-business. Il comprend la recherche des intrants,
l'apport d'eau aux plants, la mise en valeur des terres en passant par le choix
des types de spéculations selon la saison, la production et les
problèmes liés à la production
3.3.3.1. La recherche des intrants agricoles
Les semences et les engrais utilisés, et les cultures
pratiquées permettent de distinguer l'agro-businessman de l'exploitant
agricole familial ou d'un coopérateur. Pour produire plus et
dégager du surplus pour la commercialisation, il doit utiliser des
intrants et des semences de bonne qualité.
Les semences utilisées par les agro-businessmen :
quantités et dépenses
Elles sont de diverses origines. Cela conditionne leurs prix.
Concernant les semences de maïs, elles sont améliorées.
L'Institut de l'Environnement et Recherches Agricoles (INERA) de Di est le
principal fournisseur des agro-businessmen (45%). Cette semence
améliorée de maïs a un rendement de 5 t / ha en campagne
humide et 4 t / ha en campagne sèche (AMVS, 2011). La quantité
utilisée varie d'un agro-businessman à un autre. Le graphique
n°3.10 nous donne les proportions.
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Graphique n°3.10: Répartition de la
quantité de semence maïs utilisée suivant les agro-
businessmen
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Le graphique n°3.10 fait ressortir trois
catégories d'utilisateurs de semence maïs. Les premiers, 66,7% des
agro-businessmen n'utilisent que moins de 400 kg de semence. Les seconds
utlisent entre 400 à 800 kg de semence maïs. Il concerne 25% des
agro-businessmen. Et le dernier groupe, le moins nombreux, soit 8,30%, peuvent
acquérir entre 800 à 1000 kg de maïs comme semence. Il y a
une décroissance rapide du nombre d'agro-businessmen. On peut donc dire
qu'ils n'utilisent pas et ne peuvent pas utiliser la même de semence
maïs. Le coût des semences représenté par le graphique
n°3.11 nous donne les explications :
Graphique n°3.11: Répartition des
dépenses en milliers de FCFA en semences maïs suivant les
agro-businessmen
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Le graphique n°3.11, montre qu'en dessous du million les
dépenses en semence de maïs des agro- businessmen se concentrent
entre 500 000 et 1000 000 de FCFA. Si ce seuil est dépassé, on
53
a une décroissance des effectifs (58% on chûte
à 17% des effectifs). Le coût des semences de maïs,
l'augmentation des superficies et le pouvoir financier des agro-businessmen
sont les principales raisons. Les dépenses et les quantités
utilisées sont liées aux raisons ci-dessus évoquées
et à leurs provenances. Ils importent 40 à 120 kg. En fait, sur
les marchés extérieurs, les semences d'oignon ne se vendent pas
en kilogramme mais par boîte de 100 grammes. Il faut donc assez de
boîtes pour semer toute la parcelle. On note que 25 % d'entre eux
s'approvisionnent uniquement sur le marché national (Ouagadougou, Kaya,
Gouran, Banfora). La quantité de semence achetée est de 220 kg.
Certains d'entre eux (25% des effectifs) s'approvisionnent uniquement sur le
marché international (France, Niger Côte d'Ivoire et Ghana)
faisant au total 200 kg. Les autres s'approvisionnent au niveau local. Ils ont
acheté environ 432 kg de semence. Ce sont les plus nombreux. Le
graphique n°3.12 donne l'évolution des quantités et des
dépenses en semences oignons en fonction des agro-businessmen :
Graphique n°3.12: Répartition de la
quantité de la semence d'oignon utilisée suivant les
agro-businessmen
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Au regard du graphique n° 3.12, il ressort que la proportion
des agro-businessmen qui peut acheter entre 80- 100 kg de semence d'oignon sont
2,5 fois (45,4%) supérieure au reste (18,2%) soit respectivement 40-60
kg ; 60-100 kg et entre 100 -120 kg. Il ressort aussi que la quantité de
semence d'oignon et le nombre d'agro-businessmen qui les utilisent
évolue de façon crescendo et decrescendo. L'étendue de la
parcelle et le coût des semences expliquent cette situation. Et le
graphique n° 3.13, représente ces coûts et les
proportions d'agro-businessmen :
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Graphique n°3.13: Répartition des
dépenses en millions de FCFA en semence d'oignon suivant les
agro-businessmen
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Le graphique n°3.13 révèle que le nombre
des agro-businessmen diminue avec l'augmentation des dépenses en semence
oignon (42% à 25%). Aussi, à cause de leur provenance, le
coût des semences (importées surtout) augmente. Il en est aussi
des dépenses des agro-businessmen. En effet, pendant que le kilogramme
de semence acheté avec l'AMVS coûte 50 000 FCFA ; 100 g de semence
importée coûte 25000 FCFA donc un kilogramme à 250 000
FCFA. Ce coût élevé de semence peut contraindre
l'agro-businessman à ne plus respecter les conditions de bonne
productivité. Le coût des dépenses en semences est donc un
élément de discrimination qui différencie le plus des
agro-businessmen
Les engrais utilisés par les agro-businessmen:
quantités et dépenses
Ils sont de nature et d'origine diverses. Pour respecter le
calendrier cultural et être en règle vis à vis de l'AMVS
les agro-businessmen doivent en disposer en quantité suffisante surtout
que le protocole d'accord en son article 3 portant engagement de l'exploitant
l'exige car ce sont les facteurs d'intensification et d'augmentation de
rendements. Il s'agit des engrais minéraux (urée, NPK) et la
fumure organique. Le graphique n°3 .13 donne la répartition des
quantités d'engrais utilisée par les agro-businessmen :
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Graphique n°3.14: Répartition de la
quantité d'engrais utilisée en tonnes suivant les
agro-businessmen
Source: ZONGO, 2011 : Enquête de
terrain
Au regard du graphique n°3.14, trois catégories
d'agro-businessmen transparaissent. Les petits utilisateurs d'engrais (moins de
25%), la catégorie moyenne (58,30%) et les plus grands utilisateurs
d'engrais. L'étendue de la superficie des parcelles, le coût des
intrants et le pouvoir d'achat des agro-businessmen permettent un tel
découpage. En raison de l'intensification agricole qui a cours au Sourou
(27,5 tonnes d'oignon! ha et 4 tonnes de maïs pour l'ha) et au moins 8sacs
de 50 kg! ha. Il y a une quantité donnée d'engrais à
utilisée par hectare pour atteindre la productivité
escomptée. Le coût des intrants est déterminant dans cette
situation. Le graphique n°3.14 illustre cette analyse. La plupart d'entre
eux se limite entre 20-40 tonnes d'engrais. Au délà on observe
une décroissance rapide (58,30% à 16,70%). Ainsi, plus le
coût des engrais est élevé moins on a d'agro-businessmen.
Cela les amène certains à recourir à d'autres sources de
ravitaillement pour compenser la quantité d'engrais manquante
malgré les risques liés à leur qualité. Le
graphique n°3.15 représente les dépenses effectuées
par les agro-business pour l'achat des engrais.
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Graphique 3.15: Répartion des dépenses
d'engrais en millions de FCFA suivant les agro-businessmen
Source: ZONGO, 2011 : Enquête de
terrain
Ce graphique n°3.15 fait aussi ressortir trois
catégories d'agro-businessmen : ceux qui dépensent le moins en
engrais (25% d'entre eux de moins de 5 millions à moins de 10 millions
de fcfa). Ils sont suivis par ceux qui dépensent entre 10-15 millions de
FCFA. Ils sont les plus nombreux 41,7% des agro-businessmen. La plus grande
dépense en engrais ne revient qu'à seulement 8,30% d'entre eux.
Ces dépenses en engrais sont donc des facteurs de discrimination entre
les agro-businessmen. La provenance de ces engrais et le pouvoir
économique sont des éléments explicatifs. Le tableau
n°3.1 donne la part de chaque marché dans l'approvisionnement en
engrais :
Tableau n° 3.1: Répartition des
agro-businessmen selon le lieu d'approvisionnement en engrais
Provenance des engrais
|
Marché local
|
Autres marchés nationaux
|
Total
|
Pourcentage d'agro-businessmen(%)
|
34,6
|
65,4
|
100
|
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Les informations recueillies montrent que les autres
marchés nationaux sont les principaux lieux de ravitaillement des
agro-businessmen. Ils concernent 65,4% d'entre eux. Cela s'expliquerait par le
fait que le marché local ne peut pas satisfaire les besoins en engrais
de certains d'entre eux. Ils doivent en effet partager ces marchés avec
les 3000 coopérateurs. Seulement 34,6% s'y approvisionnent et la
majorité d'entre eux (65, 4%) achète leurs engrais sur les
marchés des autres villes comme Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Koudougou.
Les engrais interviennent dans l'intensification agricole. C'est une obligation
pour eux de ne pas manquer d'engrais. C'est une des exigences du protocole
d'accord qu'ils ont signé avec l'AMVS.
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