3.2. Les conditions d'installation des agro-businessmen
sur leur périmètre
L'accès aux périmètres
aménagés du Sourou pour la production agricole de type
agro-business a été favorisé par le forum des nouveaux
acteurs tenu à Bogandé le 08 avril 1999. Mais, les
agro-businessmen doivent satisfaire certaines exigences financières et
d'exploitation des périmètres agricoles. Le Décret
N°97-598/PRES/PM/MEE/AGRI du 31/1/ 97 portant Cahier des charges pour la
gestion des grands aménagements et celles de l'Arrêté
N°98-032/MEE//MA/MEF/MATS du 08/10/98 portant Cahier des charges
spécifiques de la vallée du
43
Sourou et de la vallée du haut Mouhoun doivent
être respectés (DIALLA, 2002). La production agricole des
agro-businessmen doit être destinée à la vente. Ceux-ci
doivent aussi avoir certains facteurs de production.
3.3. La production agricole d'agro-business
Elle prend en compte le mode d'exploitation de la parcelle, le
matériel et le travail d'exploitation.
3.3.1. Les modes d'exploitation des parcelles
Lors de notre enquête de terrain, nous avons
constaté que les agro-businessmen utilisent un mode mixte pour la mise
en valeur de leur parcelle. En effet, l'exploitation moderne est chaque fois
associée aux modes suivants : le mode familial, le métayage la
gestion par délégation de la parcelle.
3.3.1.1. L'exploitation familiale
Ce mode est utilisé par la quasi-totalité des
agro-businessmen enquêtés au Sourou en plus du mode d'exploitation
moderne. En effet, la main d'oeuvre familiale est utilisée à des
intensités différentes par 92,23% d'entre eux. Le lien de
parenté est ici déterminant pour la sécurité de
leur parcelle et de leur production car ils n'aiment pas confier ces
tâches à des inconnus. C'est à ce niveau qu'ils choisissent
ceux qui vont gérer leurs dossiers administratifs surtout s'ils sont des
illettrés.
3.3.1.2. Le mode d'exploitation des parcelles par
métayage
Selon GEORGE et VERGER (2008): le mode d'exploitation des
parcelles par métayage est «un mode de faire-valoir dans lequel
le propriétaire et l'exploitant (métayer) se partagent les
produits, en principe par moitié» (p 264). Il est
utilisé par 92,3% des agro-businessmen à diverses
intensités. Il les de contourner l'Article 3 du protocole d'accord
sanctionnant la sous location. En effet, après la mise en valeur de la
parcelle par le métayer avec les moyens de production reçus de
l'agro-businessman (parcelle, engrais, redevance eau, ...). Le
bénéfice est partagé en trois parts dont les 2/3
reviennent à l'agro-businessman (1/3 pour ses dépenses et 1/3
comme sa part du bénéfice). Lors de notre collecte de
donnée 7,48%, de notre population cible reconnaissent la pratique de ce
mode d'exploitation sur les parcelles du Bloc C de Gouran. Cette pratique est
reconnue et notre entretien réalisé avec un responsable de l'AMVS
est évocateur :
« En ce qui concerne le mode de gestion des parcelles
par les agro-businessmen dans le protocole d'accord, ce point là
(location) est exclu. Si tu demandes 10 ha ou 5 ha, c'est selon tes
capacités. Donc il doit mettre tout en valeur. Maintenant si vous
n'arrivez pas à mettre tout en valeur, ils peuvent s'entendre avec des
gens pour travailler. Mais selon le protocole d'accord, il est interdit de
sous-louer les parcelles qu'ils utilisent. Il y a des gens en fonction de la
taille de leur parcelle, en tout cas, ils ont des arrangements avec les
ouvriers agricoles. Ils peuvent
44
souvent donner une petite portion à la personne et
en même temps, la personne s'occupe de l'exploitation. Je crois que ce
sont des arrangements qui existent».
Les agro-businessmen peuvent entreprendre toute sorte
d'arrangement pour vu que ce ne soit pas de la sous location. Dans la gestion
par métayage, c'est l'agro-businessman qui gagne. Le métayer
quant à lui est le grand perdant. Il ne vit pas. Il survit. Il a juste
le peu pour conserver sa force de production.
|