3.1.2.1. Le statut social
L'agro-businessman est un des privilégiés dans
notre zone d'étude. Non seulement, il a des
moyens de production dépassant ceux d'un exploitant
agricole familial mais aussi un certain pouvoir financier et économique
qui le hisse à un rang socialement confortable. La superficie
exploitée (au moins 10 ha) lui confère une ascendance sur les
exploitants familiaux et les coopérateurs exploitant entre 0,25 et 3 ha.
Aussi, tous ont l'ambition d'augmenter leurs superficies, de quitter un certain
rang social pour un autre par l'augmentation de leur capital économique.
Ce pouvoir économique a même permis à 30,8% d'entre eux de
quitter le statut de coopérateur pour occuper un tel rang .Dans ce
statut est aussi inclus le statut matrimonial. Sur les enquêtés,
46,1% d'entre eux sont polygames. Cela implique une certaine capacité de
prise en charge des dépenses et besoins de leurs épouses. En fait
l'agro-business est source de pouvoir. Il facilite l'ascension sociale de
l'agro-businessman Cette position sociale qu'il occupe fait de lui un bourgeois
local et est confortée par l'agro-business qui incorpore l'agriculture
dans le système libéral.
3.1.2.2. Le statut professionnel des agro-businessmen
du Sourou
C'est la profession d'origine des agro-businessmen. Le
graphique n°3.1 nous donne la représentation :
40
Graphique n°3.1: Répartition des
agro-businessmen et des superficies exploitées suivant leur statut
professionnel
35,7
40
35
30,8
30
25,4
23,1
25
15,4
15,4
20
10,9
15
9,8
10
5
0
Cadres
d'ONG
Cadres d'Etat Hommes Anciens
Agents de
l'Etat retraités
12,7
5,4
7,7
7,7
Statut professionnel
Pourcentage d'agro-
businessmen (%)
Pourcentage des
superficies exploitées
(%)
Source: ZONGO, (2011). Enquête de
terrain
Il ressort du graphique n°3.1 que les agro-businessmen
les plus nombreux sont ceux qui ont été des coopérateurs
autonomes et les moins nombreux sont les cadres de l'Etat et des ONG. Ils
représentent respectivement 30,8% 7,7% des effectifs totaux(13). Ayant
été les premiers à s'installer sur les
périmètres, ces coopérateurs sont devenus agro-businessmen
en accumulant l'argent de leur production agricole. Ils exploitent 25,3% des
275,5 ha. Quant aux cadres des ONG et de l'Etat, ce sont les
représentants des partenaires techniques et financiers qui ont
financé l'aménagement des périmètres. Ils
constituent 15,4% des effectifs et exploitent 20,7% des parcelles
destinées à l'agro-business. Les autres acteurs de profession
libérale (commerçants et maçons) et des agents de l'Etat
rétraités représentant chacun 15,4% des effectifs totaux.
Ils ont acquis leurs parcelles au Sourou grâce aussi à leur
capital économique. Ils exploitent 6% des superficies. Cela est conforme
à la configuration des acteurs de l'entreprenariat agricole que l'Etat
s'est voulu. Il s'agit selon le M.A. (1999) de :
«L'ensemble des producteurs du monde des
fonctionnaires, des salariés, des jeunes agriculteurs/ trices, et des
opérateurs économiques dont l'activité est de
générer un surplus important de production commercialisable. En
d'autres termes, ceux qui investissent ou qui cherchent des opportunités
dans le secteur agricole pour aller au-delà de l'autosuffisance
alimentaire»
Ce statut professionnel donne aussi droit à un autre :
celui d'attributaire qui concerne 76,9% des opérateurs d'agro-business.
Ils exploitent 74,6% des superficies soit 205,5 ha. Les autres se disant
propriétaires représentent 15,4% des effectifs, détiennent
25,4% des parcelles soit 70 ha.
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Leur profession joue en leur faveur car ceux-ci occupent
d'importants postes dans les hautes sphères de l'Etat. Ce qui influence
la prise de décision les concernant. Les agro-businessmen non
attributaires, non propriétaires font 7,7% des effectifs. Ils n'ont pas
de parcelles pour le moment pour mésentente avec l'AMVS.
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