Chapitre 3: Etude comparative de la production agricole
d'agro-business et les productions locale et régionale
Ce chapitre prend en compte la diversité des acteurs
appelés agro-businessmen. Des conditions favorisent leur installation et
un type d'organisation est mis en place par ceux-ci. Faits non fortuits mais
déterminants serviront à déterminer la capacité
productive de chaque agro-businessman.
3.1. Les caractéristiques de l'agro-business
Il s'agit de la biographie des agro-businessmen. Elle prend en
compte le statut social, démographique, professionnel, leur niveau
d'éducation et leur organisation.
3.1.1. Les caractéristiques socio-
démographiques de la pratique de l'agro-business
L'agro-business pratiqué au Sourou a ses acteurs de profil
différent. Cette diversité est manifeste sur le
périmètre 203 ha au Bloc C de Gouran, sur les
périmètres de Niassan, Débé, Di.
3.1.1.1. La répartition des agro-businessmen
selon le sexe
Au Sourou, l'agro-business est tiqué praussi bien par
les hommes que les femmes. En effet, sur les treize agro-businessmen
enquêtés, 15,4% sont des femmes, exploitant au total 45 ha soit
22,2% des 203 ha qui leur sont destinés et les hommes
représentant 84,6% de ceux-ci avec 158 ha à exploiter. Au regard
des superficies exploitées par ces dernières, on constate que
l'accès aux périmètres aménagés est pour
elles un problème. La question du genre y est faiblement pris en
compte.
3.1.1.2. La provenance géographique et
culturelle des agro-businessmen
Les agro-businessmen du Sourou n'ont ni la même
provenance ni la même origine ethnique ou religieuse. Selon la provenance
géographique, on a deux catégories d'entrepreneurs agricoles :
les autochtones (Dafing, Samos) qui représentent 46% des effectifs et le
reste 54% sont des migrants (mossi, Bobos). Sur les 275,5 ha qui reviennent aux
agro-businessmen au Sourou, 62,6% soit 172,5 ha appartiennent aux migrants et
37,4% des terres soit 103 ha sont exploités par les autochtones. Cela
s'explique par les vagues migratoires que le Sourou a connues.
Quant à l'origine ethnique, les mossé (mossi)
sont les plus nombreux parmi les agro-businessmen (53,8%). Ils exploitent 59,9%
des 275,5 ha qui leur sont destinés soit 165 ha. Les autres ethnies
(Bobos, Dafing, Samos) représentant respectivement chacun 15,4% des
effectifs exploitent dans cet ordre 7,5 ha soit 2,7% de la superficie, 30 ha
soit 10,9% et 47 ha ou 17 % des
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superficies destinées à l'agro-business. Cette
différence en nombre d'exploitants s'explique aussi par la place que
représente l'activité agricole pour chaque groupe ethnique. Les
Dafing sont en majorité des éleveurs et des commerçants
venus du Mandé alors que les Moosé voient au Sourou leur paradis
agricole. BETHELEMONT, FAGGI et ZOUNGRANA, (2003) explique :
«Le paradis des migrants et le cauchemar des
riverains.... Les migrants dans leur majorité ont perçu et
traité l'espace comme une sorte de paradis, un havre aux richesses
abondantes, en comparaison de la misère de leur terroir d'origine. Ce
faisant, le Sourou a nourri le rêve des migrants, détournant une
partie des flux traditionnels en direction des plantations ivoiriennes. C'est
la Côte d'Ivoire d'à Côté »
(p150).
En fait, les migrants ont été ceux qui ont le
plus tiré profit des aménagements agricoles du Sourou. Leur
situation économique s'est améliorée.
En ce qui concerne l'appartenance religieuse des
agro-businessmen, 61,5% d'entre eux sont des chrétiens et 38,5% des
musulmans. Ils exploitent respectivement 234,5 ha soit 85,1% des superficies et
41 ha représentant 14,9% des 275,5 ha. Ces chiffres contrastent avec les
données démographiques. Bien que les musulmans soient les plus
nombreux
3.1.2. Le statut socio-professionnel des agro-businessmen
du Sourou Il détermine la classe sociale de
l'agro-businessman.
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