Annexe 15 - Retranscription entretien Mr Smith
(Entreprise de jeux vidéo)
1- Présentez-vous, quel est votre travail et votre
implication dans le monde du jeu ? A quel style de jeu jouez-vous le plus ?
Pourquoi ?
Ça fait 15 ans que je suis dans le jeu vidéo,
j'ai fait 8 années chez CD Project, j'ai géré plusieurs
sociétés pour eux parce qu'au-delà de The Witcher il y a
plusieurs sociétés dans le groupe. J'ai dirigé leur
plateforme de distribution, j'ai établi leur bureau US.
J'ai rejoint mon entreprise il y a un peu plus de 6 ans pour
bâtir le bureau parisien parce qu'il n'y avait pas de bureaux locaux, il
n'y avait qu'un bureau à Berlin qui s'occupait de toute l'Europe.
Aujourd'hui on a non seulement des bureaux locaux mais surtout on n'a plus
seulement un jeu mais on est passé de 1 à 5 jeux donc mon
rôle aujourd'hui c'est stratégie, recrutement, aider les
équipes à aller dans le même sens, faire des arbitrages, il
y a beaucoup d'opérationnel, de coordination des équipes
etc...
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L'image de la femme dans les jeux vidéo
Le bureau a pour fonction principale de satisfaire les joueurs
actuels, leur faire plaisir parce que certains sont devenus parents donc il
faut savoir rester attractifs pour eux, trouver de nouveaux joueurs, rester
attractifs pour les plus jeunes. Pour faire cela on développe la
scène compétitive française et au Benelux surtout sur
League of Legends mais on se lance de plus en plus dans Valorant. On
gère notamment l'Open Tour, la Grosse League, la LFL etc.
A titre personnel, je joue depuis plus de 30 ans et
aujourd'hui avec mes responsabilités j'ai de moins en moins de temps
donc je joue principalement à deux jeux qui sont Valorant et Brawl Stars
sur mobile. Je touche à des jeux solos sur Steam mais j'ai peu de
temps.
2- Pensez-vous que le marché des jeux vidéo
soit aujourd'hui un marché sexualisant ? Pourquoi ?
Je pense que ça l'a longtemps été, si on
prend le sujet de la femme en particulier, les femmes ont tristement toujours
été sexualisés. Dans le marketing au sens large, que ce
soit dans la musique ou la mode les femmes sont toujours
représentées de façon sexualisée. Dans les
années 90-2000 il y a énormément de jeux où la
femme était dépeinte d'une manière sexualisée.
Aujourd'hui je pense qu'il y a une réelle prise de conscience qui se
passe, il y a de plus en plus de jeux avec des femmes en tant que rôle
modèle notamment Horizon ou Tomb Raider. La femme peut aussi être
forte, peut avoir du leadership, on est bien loin du cliché
véhiculé pendant de nombreuses années. Je pense qu'il y a
un pivot qui est en train d'avoir lieu, est ce qu'on est parfaitement là
où il faudrait être je ne pense pas encore.
Je pense qu'il y a une vraie prise de conscience aujourd'hui
qu'il faut sortir des clichés qu'ils soient masculins ou
féminins. Après c'est à chacun de s'approprier le
héros comme il le souhaite et de ne pas forcément le ranger dans
des cases fermées.
3- De la même manière celui de l'esport
?
Il y a une constatation claire c'est que l'esport n'est pas
une discipline mixte. Au contraire de nombre de sports traditionnels, l'esport
a un avantage c'est qu'il n'y a pas la différence de puissance physique.
C'est quelque chose qui devrait être mixte et diversifié par
définition parce qu'on s'affranchit de certaines barrières
physiques mais malgré ça, l'esport n'est pas encore mixte.
Aujourd'hui on voit beaucoup les hommes mais pas assez les femmes.
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Les équipes notamment sur League of Legends sont
censées être mixtes mais ce n'est pas le cas. Alors pourquoi c'est
un vaste débat, on rentre dans un débat qui est aussi bien
sociétal, que propre aux entreprises. Il faudrait demander aux
équipes ce qu'elles en pensent.
Moi personnellement j'aimerais beaucoup voir une équipe
mixte parce qu'il y a vraiment quelque chose à faire. Un homme et une
femme ont les mêmes compétences.
4- Pensez-vous que c'est un milieu égalitaire pour
les hommes et les femmes ?
Sur le papier ça devrait l'être, après
dans la réalité il y a forcément des dérives, les
femmes sont stigmatisées, dans les jeux mais ça s'applique aussi
à la vie de tous les jours.
Les hommes aussi sont victimes de toxicité mais je
pense que ça n'est pas le même type. Un homme se fait critiquer
sur notre incapacité à performer, sur son niveau de jeu alors que
les femmes c'est bien plus sur le sexe plutôt que sur son manque de
compétence. Cela touche bien plus le personnel puisque ça touche
au caractère sexuel, cela porte vraiment sur tout ce qui attrait
à l'existence, à l'identité même d'une personne.
5- Que pensez-vous des ligues féminines
Je suis un peu confus sur ces ligues, ce que je trouve positif
c'est que ça mets en avant les femmes mais je me demande si
ghettoïser un sexe permet vraiment de soutenir l'objectif final qui est de
créer de la mixité. En mettant les gens à part on ne
crée justement pas du tout de mixité. Ça a au moins le
mérite d'alimenter le débat puisque c'est un débat
très sain qu'il faut avoir.
J'espère qu'à terme on va s'orienter vers une
vraie forme de mixité. Après dans un monde idéal je
préférerai largement qu'on ait aujourd'hui des équipes
mixtes. Au moins on peut commencer par quelque chose, ça mets le
débat sur le devant de la scène.
Tout ce qui est des sponsors c'est inhérent aux viewers
donc la vraie question c'est de savoir si une ligue féminine peut
attirer autant de viewers qu'une ligue masculine. Dans un monde où la
majorité des viewers il va falloir convaincre les hommes que la plupart
des biais qu'ils peuvent avoir n'ont pas lieu d'être. Il y a un
véritable travail d'éducation à faire. La partie qui pense
que seuls les hommes peuvent performer ce qui est une bêtise, il faut
leur enlever ça de la tête mais c'est un travail en fil rouge de
longue haleine.
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6- Et des associations comme WIG ?
Elles contribuent bien entendu. La vraie opportunité
qu'elles ont c'est de mettre en avant la mixité, c'est très
important, on a besoin de ça. Après elles ne peuvent pas se
substituer aux parents, ça commence au berceau. Elles peuvent
sensibiliser, défaire des mécanismes mentaux, des idées
arrêtées que certaines personnes peuvent avoir. Mais le travail de
fond vient des parents.
7- Pourquoi c'est souvent sur LoL qu'il y a ce plus gros
problème de sous considération de la femme ?
Je ne pense pas que ça soir spécifique à
League of Legends. Il y a eu des problèmes sur Overwatch, sur Valorant,
sur n'importe quel jeu on peut trouver des exemples dans la presse de ce genre
d'affaires. Sur Valorant il y a eu une volonté plus affirmée
dès le début d'encourager le jeu en équipe et l'inclusion
qui immunise plus le jeu mais ça n'empêche pas qu'il y ait eu des
choses dommageables qui ont circulé sur les réseaux sociaux.
Le problème de League of Legends c'est que c'est le
plus gros jeu pc au monde, donc c'est aussi le jeu qui est le plus sous le feu
des projecteurs. Par conséquent dès qu'il y a un problème
tout le monde en parle et tout le monde est au courant. Si toutes les
caméras sont braquées sur League of Legends forcément on
va en entendre parler. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de
problèmes ailleurs simplement que c'est des jeux qui sont moins
scrutés. Pour Valorant on capitalise sur des années
d'apprentissage de League of Legends qui nous ont permis de comprendre les
forces et les faiblesses du produit.
Sur League of Legends, on a pris plusieurs approches. Au
début, on avait un tribunal dans le jeu donc c'était vraiment une
approche punitive et maintenant une approche plus éducationnelle
où on encourage les bons comportements. Je ne pense pas qu'il y ait un
seul éditeur capable de dire qu'il a produit un jeu où tout le
monde s'aime, tout le monde se respecte.
C'est peut-être mieux que 10 ans en arrière,
quand c'était un jeu purement masculin, dans un garage avec un clan de
bonhommes dans une caverne. C'est peut-être plus
démocratisé aujourd'hui mais pas parfait. Par exemple, ma
mère joue à Farmville 2 depuis 10 ans, elle est devenue
numéro 1 au monde et même là-dedans il y a des gros
exemples de toxicité soit d'elle qui déverse de la colère
sur d'autres joueurs soit d'autres joueurs sur elle. Vraiment un jeu
où
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tout se passe bien je ne l'ai toujours pas vu.
8- Quel est l'impact des expériences IRL en dehors
du jeu, des discords sur les comportements ?
La multiplicité d'expériences IRL pour se voir
ou de channels pour se connaitre c'est pour fédérer une
communauté, c'est sensé connecter les gens, trouver des gens avec
qui jouer. Si on fait ça c'est pour faire de la transmission
générationnelle, que les gens se connaissent, se fassent des
amis.
C'est l'espoir qu'on a. Quiconque se pointe à un event
IRL et vient avec ses visions sexistes ou ses idées
arrêtées, on ne peut pas savoir ou prévoir comment il ou
elle va se comporter.
9- Avez-vous déjà été victime
d'insultes ou de harcèlement lors d'un jeu en ligne ou lors de
convention, savez-vous pourquoi, comment avez-vous réagi ?
Je ne suis pas assez renseigné pour avoir une
réponse claire et nette au niveau scientifique. A titre personnel j'ai
aussi été victime de toxicité, alors une fois de plus pas
du tout de la même nature que ce qu'une femme peut recevoir. Une femme si
elle performe mal c'est parce que c'est une femme, si moi je performe mal c'est
parce que je suis mauvais et non pas parce que je suis un homme.
Il y a des biais dans les formes de harcèlement, c'est
très orienté, c'est inévitable. Le problème est
sociétal, c'est quelque chose qui commence très tôt,
dès l'enfance. On peut essayer d'améliorer certaines choses mais
on ne peut pas rééduquer une personne qui a des mauvaises
habitudes depuis plusieurs années.
Je suis convaincu de la puissance de l'anonymat. J'ai
découvert Internet il y a bien longtemps, bien avant les discords,
Facebook. J'ai vu la puissance de l'anonymat, chacun fait son rebelle
derrière son écran, on n'est ni responsable de ses propos ni de
ses actes, sous prétexte qu'on est derrière son écran on
pense que c'est digital et donc qu'il n'y a plus de sentiments, qu'il n'y a pas
de douleur. Alors que blesser quelqu'un dans le digital ça crée
des conséquences réelles. L'anonymat est devenu une arme, c'est
un véritable problème, un jour il faudra légiférer
là-dessus. Si on part du principe que le monde physique et le monde
digital ne font qu'un, dans le monde physique si je vais insulter quelqu'un en
physique il y a des conséquences, en ligne je
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devrai être tout autant responsable. Si on va dire une
chose affreuse à quelqu'un en ligne on doit en être tenu
responsable.
Le problème du digital c'est que c'est exponentiel, ces
problèmes sont beaucoup plus visibles, beaucoup plus viraux que dans la
vie réelle. Si demain je me comporte comme un goujat dans un bar, il va
y avoir 30 clients outrés et sur les réseaux on va parler de
centaines ou de milliers si le tweet perce.
Il y a des tas d'études qui montrent qu'aujourd'hui les
gamins sont nés avec le digital, qu'ils baignent dedans. Et maintenant
le problème c'est que les enfants qui sont trop dans le digital
développent des troubles du comportement, des formes d'autisme. Donc
forcément ça engendre de vrais problème au niveau des
interactions dans le monde physique, gestion du conflit, respect des autres.
Il y a des vraies conséquences du digital sur le
comportement des personnes. Je pense que ça a aussi une influence sur
toutes ces dérives parce que quelqu'un qui baigne dans le digital et qui
vit dans l'illusion que c'est factice sont incapable de se rendre compte qu'il
y a des conséquences réelles, concrètes sur la vie
réelle. Ils ne se rendent pas compte que derrière l'écran
il y a des vraies personnes. Il faut sensibiliser les enfants au digital, au
temps d'écran et à la limite entre le digital et la
réalité.
10- Pensez-vous qu'il existe une corrélation entre
la vision de la femme dans les jeux (la manière dont elles sont
montrées, crées) et le harcèlement/agressions qu'elles
subissent ? Et pourquoi ?
Je pense que c'est bien plus large que le jeux vidéo.
La femme a longtemps été positionnée comme un objet de
désir, comme un objet sexuel. C'est un parti qui a été
pris par certains jeux, par le monde de la musique, de la mode. Tristement
ça crée une vision biaisée pour beaucoup de
garçons, pour des filles qui ont pris cela comme un rôle
modèle alors qu'il y en a d'autres mais qui sont moins mises en avant
parce que ça fait moins de buzz, que c'est moins sur le devant de la
scène.
J'espère que les réseaux sociaux pourront aider
à mettre en avant ces femmes et ces hommes qui font un boulot
très inspirant pour les enfants de ce monde. Je ne pense pas que ce
soit
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spécifique aux jeux vidéo. Je ne pense que dans
Dead or Alive malgré le fait qu'il y ait des femmes
dénudées, juste à cause de ce jeu-là on va
percevoir les femmes comme un objet sexuel et lui manquer de respect. C'est
devenu du sexisme ordinaire avec une addition de biais. Je ne pense pas qu'une
seule partie dans un jeu puisse dicter l'opinion sur un jeu je pense que c'est
la récurrence sexiste dans le jeu, à la télé qui
forme l'opinion.
11- Quel est votre avis sur les streameuses et notamment les
hot tub ?
Par nature les réseaux sociaux sont très
polarisants, c'est noir ou blanc, soit du drama soit de l'amour, on est
toujours dans une vision très manichéenne. Il n'y a pas de zones
grises. En partant de ce cadre-là on se focalise sur des extrêmes.
On est dans une société d'images, de buzz, il y a des raccourcis
qui sont faits pour créer du buzz.
On voit des choses assez dingues, avec les personnes qui
vendent leur sous-vêtements ou leurs pets à plusieurs centaines
d'euros c'est certain qu'il y a des dérives. Je préfère
suivre le media positif sur Twitter que les dramas, les trashtalk. Je vieillis
aussi donc on est de moins en moins tolérant avec la
médiocrité. Le sens critique ne fait pas de bien, malheureusement
c'est le principe de l'offre et de la demande. Sur les lives de ces filles dans
leurs piscines, parmi ceux qui critiquent il y a forcément ceux qui
regardent, il faut se demander aussi pourquoi on critique tout en acceptant.
12- Pensez-vous que le corps de la femme soit
utilisé comme outil marketing pour faire vendre davantage ? Si oui qu'en
pensez-vous ? Pensez-vous que ce soit un choix volontaire et
réfléchi de la part des entreprises ?
Très clairement mais ça remonte à la
Grèce Antique et au-delà, quand on voit la plupart des bustes il
y avait toujours un sein qui ressortait, ça fait malheureusement des
milliers d'années que c'est comme ça donc oui c'est clairement un
argument marketing.
Il suffit de voir les thumbnails des vidéos YouTube
c'est des fesses ou une poitrine alors que la vidéo n'a rien à
voir derrière. Sur la vidéo de 10 minutes ça va
n'apparaitre même pas une seconde mais c'est ça qui va être
mis en avant parce que ça fait des clics, parce que ça attire le
regard.
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Dans l'inconscient commun, la femme c'est un objet de
désir. Il y a des boites qui en jouent,
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des influenceurs qui en jouent, il suffit de voir les pubs qui
tournent sur internet, comment on est targeté. Quand on va dans les
trends sur Instagram tout ce qu'il y a c'est des filles jeunes dont les
attributs sont mis en avant parce que c'est la société.
Le monde s'articule en partie autour de ça.
Heureusement qu'il y a des débats là-dessus, sur Miss France, sur
la place des femmes dans les jeux, on a besoin de ces
débats-là.
13- Est-ce que c'est quelque chose qu'on peut observer aussi
chez Riot ?
C'est dur à dire parce que la vraie question c'est de
savoir si les membres virtuels du groupe KDA sont vraiment sexualisés,
qu'est-ce l'hyper sexualisation ? Je pense que chacun à sa propre grille
de lecture, je ne sais pas si on peut vraiment considérés ces
personnages là comme vraiment trop sexualisés.
Il y a une réalité concrète, le segment
métal de Pentakill est moins aimé que la pop ou le rap ce qui
explique surtout le différentiel de chiffres, il y a vraiment un cap
très net sur les personnes qu'on va atteindre. Ça a aussi un
côté moins inclusif qui peut faire un peu peur alors que la K Pop
est un plus rassembleur.
Je ne sais pas si c'est vraiment le fait que ce soit des
femmes qui vient justifier du succès de KDA ou bien le genre musical
choisi. Pour le savoir il faudrait faire un groupe de K-Pop masculin et
là on aurait vraiment le vrai retour. Avec Arcane, Riot est passé
dans le monde de l'entertainment, et il vaut mieux mettre un euro sur la K Pop
et le rap, il y a beaucoup plus de potentiel, c'est beaucoup
fédérateur. On mise sur les genres qui sont en vogue et qui
plaisent à tout le monde.
C'est très compliqué parce que chez Riot il y a
eu plusieurs scandales aussi, si je me mets à la place de
l'équipe en charge de la création des personnages, si tu
crées un monstre masculin on va dire que c'est une caricature, qu'on
représente tous les hommes comme des monstres et si c'est une femme on
va clamer qu'on range les femmes dans la mauvaise catégorie. Je pense
qu'il y a un avant après Kotaku chez Riot. Si un designer doit faire un
monstre je pense qu'il va y réfléchir à deux fois.
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Quand on prend l'exemple de Resident Evil, comme le jeu avait
lieu en Afrique, les zombies
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étaient noirs et ça avait fait débat sur
ce que faisait Capcom, sur le message sous-jacent qui incitait à penser
que tous les noirs sont des monstres etc...
Aujourd'hui il faut ne réfléchir même pas
2 fois mais à 10 fois avant de créer quelque chose. Surtout les
grosses entreprises on est attendues au tournant plus que toutes les autres.
C'est à se demander si la sur abondance de champions féminins
c'est pas juste parce que inconsciemment on veut remettre le curseur au milieu
et tendre vers un 50/50.
Il suffit d'une personne qui fait un tweet qui détruit
le champion et tourne cela de manière choquante et offensante pour les
noirs, les LGBT ou n'importe quelle minorité pour que ça vienne
vraiment détruire l'entreprise. Ce monde change de nuance et de sens
critique, c'est très polarisant et très clivant. C'est de plus en
plus compliqué de faire preuve de sensibilité. C'est ça
qui est triste, les gens veulent de l'inclusion mais raffolent des
extrêmes sur les réseaux sociaux.
14- Pensez-vous que la gente masculine/ féminine
puisse être acteur/trice pour changer les mentalités
vis-à-vis des femmes dans le jeu vidéo ? Si oui comment ?
Je pense que déjà il y a un précepte de
base qui est que « chacun est libre de disposer de son corps » donc
ne pas caricaturer la femme, les laisser faire ce qu'elles veulent, s'habiller
comme elles veulent, leurs motivations. Côté homme il y a un
effort d'empathie, de compréhension à faire. Côté
femme comme homme on doit avoir le droit de faire ce qu'on veut mais en
même temps en temps que femme il faut aussi faire attention et ne pas
jouer avec le feu parce qu'il suffit d'une ou deux pour discréditer une
armée de rôle model qui se battent pour la place de la femme. Il a
suffi de quelques streameuses dans leur piscine ou qui vendent leurs pets pour
enlever tout crédits aux femmes qui se battent pour la cause.
Les femmes devraient être libres mais sans tomber dans
le graveleux tandis que l'homme devrait plus chercher à comprendre la
femme.
Annexe 16 - Retranscription entretien Julie Bonnecarrere
(Directrice générale de Northern Light Entertainment)
1- Présentez-vous, quel est votre travail et votre
implication dans le monde du jeu ? A quel style de jeu jouez-vous le plus ?
Pourquoi ?
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Je suis à la fois joueuse et je bosse dans l'industrie.
J'ai créé un studio qui s'appelle Northern Light Entertainment en
octobre 2018 avec la volonté de développer Nebulae qui est un jeu
de stratégie politique massivement multijoueur en temps réel sur
mobile où les joueurs gèrent collectivement une galaxie
menacée. Je suis directrice générale et j'occupe plusieurs
rôles avec au premier rang celui de producer et je suis très
impliquée dans le game design, la direction artistique et la
communication du studio.
Avec mon associé, on s'était amusé
à calculer le temps qu'on a passé à jouer dans notre vie,
on est arrivé à un total de 35000 heures dans notre vie, c'est
quand même 6 fois le temps passé sur les bancs de
l'université. Sur une très longue période on était
très limité par les restrictions parentales donc au final ces
heures se multiplient plus on vieillit.
Tout ça pour dire que je me suis retrouvée
à travailler dans les jeux vidéo parce que j'aime jouer, j'aime
les jeux. J'ai rencontré mon associé en 2014 en échange
universitaire à Hong Kong. Quand on s'est rencontré il jouait
à League of Legends, je l'ai rejoint pour jouer et c'est comme ça
qu'on s'est rapproché. A cette époque il y avait un cadre
très particulier à Hong Kong parce que c'était le
début des Umbrella Revolution donc on a eu beaucoup de moments de jeux
et de débats politiques.
Il m'a recontacté des années après parce
qu'il faisait un projet pour un cours qui mêlait politique et jeux
vidéo, je lui ai fait un feedback mais j'ai tellement aimé
l'idée que je lui ai proposé de faire vraiment quelque chose de
cette idée. On faisait ça sur notre temps personnel, ça a
commencé comme un hobby. Arrivé à un moment on ne pouvait
plus faire ça en parallèle, il fallait passer au recrutement, au
développement, à la confrontation au public. On a monté
l'entreprise autour de ce projet assez large qui a pour but de faire d'autres
jeux toujours sous ces thématiques à réflexion.
Notre tagline c'est « Entertain, engage, empower »,
on a le côté engage parce que le but c'est de ne pas se voiler la
face et traiter les sujets de société de manière
réaliste et se saisir des problématiques du réel pour
raconter une histoire. Empower pour donner la possibilité d'agir et de
dépasser ce qui fait que dans le monde réel on n'agirait pas.
Dans notre jeu, on n'a pas besoin de remplir tous les critères si on
veut être candidat à la présidentielle. On peut
s'intéresser à n'importe quel sujet sans être contraint par
les limites de la vie réelle. C'est une manière de pousser la
réflexion sur le sujet mais on n'est pas un jeu didactique pour autant.
Si les joueurs
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veulent passer à un État totalitaire ils le
peuvent, s'ils veulent laisser leur galaxie se faire détruire ils
peuvent mais ils devront jouer avec les conséquences de leur choix.
2- Pensez-vous que le marché des jeux vidéo
soit aujourd'hui un marché sexualisant ? Pourquoi ?
C'est une question qui est traitre dans le sens où le
marché des jeux vidéo est énorme avec tellement de jeux,
de studios, d'acteurs qu'évidemment il y en a qui le sont, d'autres
moins.
Ce que j'aimerais qu'on se fixe comme balise c'est qu'on
(nous, notre studio et d'autres acteurs de manière
généralisée) amène des visions moins
sexualisées. Alors pas qu'il n'y en ait plus du tout mais qu'il y ait
quelque chose de plus varié, qu'on en a aussi du côté
masculin, que les jeux proposent différentes visions de la
sexualité, quelque chose de moins stéréotypé.
C'est comme dans le cinéma, il y a des films où
on va sexualiser des personnages masculins ou féminins mais ça
fait partie de l'esthétique du film et on sait qu'on va voir cela des
deux côtés et que ce n'est pas une version qui va juste
détruire l'image du personnage féminin. Evidemment il y en a
où c'est le cas mais le but c'est de généraliser cela, on
ne veut pas que ça soit réduit seulement au personnage
féminin si c'est conservé et de l'autre côté c'est
de dire « on n'a pas envie qu'il y ait que ça » parce
qu'on a aussi envie de pouvoir profiter du film sans avoir que des plans sur
des parties intimes en permanence ou des mouvements sexy.
Women In Games avait fait un montage assez folklorique en
prenant une série de jeu pour lesquels ils ont appliqué les
animations des personnages féminins sur les personnages masculins. Ils
l'ont fait avec Batman, avec des personnages de Street Fighter, il y avait 6 ou
7 références de mémoire. On se rend compte que c'est une
exagération monstrueuse, on le sait déjà de base mais
quand on le voit sur les personnages masculins c'est impressionnant, ça
saute encore plus aux yeux. Alors que quand on fait l'inverse c'est juste
normal, on arrive à un personnage qui se déhanche ou qui marche
normalement. Je n'ai pas de problème qu'il y ait des jeux qui racontent
une expérience over sexualisé mais pas que cela constitue
l'intégralité du marché.
On n'a pas besoin de tout lisser entièrement parce que
la richesse du jeu vidéo c'est aussi sa diversité. Mais
aujourd'hui sa diversité du point de vue du traitement des personnages
féminins penche encore trop dans l'hyper-sexualisation et c'est
dommage.
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Pour moi il y a la sexualisation dans la manière de
présenter un personnage, dans la manière de présenter un
dialogue, de faire un cadrage de caméra. Et ensuite il y a le gameplay
lui-même. On arrive sur un champ qui est celui de la morale. Les jeux ne
sont pas faits pour être moraux, on a des jeux de tir etc mais pour moi
avec un jeu comme Rape Day on arrive sur quelque chose de honteux et à
partir de là ça n'a pas sa place. C'est honteux d'envisager de
proposer un jeu comme cela.
On a personne pour nous dire qu'une victime d'une attaque ou
d'une fusillade n'est pas une victime et qu'elle l'a bien cherché. Il
n'y a pas de questions de société sur le fait que l'acte est un
crime, tout le monde le sait, il n'y a pas de question sur le statut de la
victime.
Pour le viol on en est pas encore là, le statut de
victime est parfois tourné en dérision, il est nié, c'est
difficile de faire entendre raison, de déposer plainte, de se faire
entendre. On n'a pas besoin de créer un produit culturel qui font de
cette pratique un jeu alors qu'il y a déjà
énormément de choses qui sont très difficiles du
côté des victimes pour se faire entendre, comprendre et
reconnaitre. Effectivement à partir du moment où on autorise des
jeux sur le meurtre on pourrait autoriser des jeux qui portent sur n'importe
quel crime mais je pense qu'on est sur quelque chose qui est encore trop sujet
à débat, trop peu considéré.
J'essaie de rationnaliser parce que je n'y ai jamais
réfléchi mais je pense que c'est ça la raison qui fait que
pour moi c'est une honte de proposer un jeu pareil. On sait qu'un meurtre est
un crime, on sait que ça va être puni, pour un viol on le sait
mais il faut le dire encore et encore.
Il y a aussi le fait que des jeux comme League of Legends, oui
on tue des gens mais rien n'est définitif, on respawn, on est dans une
arène, on relance des games. C'est encore différent d'un jeu
comme GTA où là on peut faire les crimes qu'on veut et ce n'est
pas dans un cadre super fictif où c'est fantastique, peu
réaliste.
3- Pensez-vous que c'est un milieu égalitaire pour les
hommes et les femmes ?
Il suffit de regarder les chiffres, quand on voit les
statistiques il n'y a pas grand monde du côté féminin dans
les studios, on y est pas encore, on voit bien qu'il y a un petit
problème. Ça devrait l'être parce que quand on regarde au
niveau des joueurs c'est quand même presque paritaire donc il n'y a pas
de raison que dans les studios on soit autant à la traine.
Il y a plusieurs choses, il y a le fait que ce n'est pas que
propre au monde du jeu vidéo. C'est
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de la représentation sociale, c'est le fait de faire
perdurer des projections qu'on met sur des milieux, sur des genres où on
attend certains types d'études, certains de métiers de la part
des femmes alors que tout le monde devrait pouvoir faire ce qu'il veut.
Même si on est dans une famille qui va nous laisser
faire ce qu'on a envie de faire, il y a tout un tas de représentations
dans les films, les films qui nous donnent certaines références
qui font qu'on a plus de difficultés à se projeter vers des
métiers ou des industries techniques.
Quand on regarde au niveau des écoles on a aussi des
chiffres qui sont pas ceux des joueurs. Il y avait quelques écoles
parisiennes qui avait publié leurs ratios hommes/femmes et il y avait
environ 25% de femmes. Ça reste meilleur que les 20% de femmes dans
l'industrie en France et les 14% qu'on a aux USA actuellement, ça va
évoluer dans les écoles donc ça va pouvoir évoluer
dans l'industrie.
Il y a ce côté-là de la
représentation globale dans le jeu vidéo qui est un
problème sociétal transverse qui touche tous les domaines. Il y a
aussi le fait que quand on a des studios qui ont été
montés il y a un certain nombre d'années, qui sont dirigés
par des hommes, où tous les posts de lead sont occupés par des
hommes et que quand on recrute on a un biais naturel de recruter des personnes
dans lesquelles on se retrouve et avec lesquelles on sait qu'on va pouvoir
travailler, on va recruter des hommes.
J'ai envie de croire qu'il n'y a pas un biais toujours
conscient dans le fait de recruter toujours des hommes. Je me dis qu'il y a une
grosse part d'inconscient parce qu'on se projette dans la manière de
travailler avec les gens et qu'on a plus de facilité à travailler
avec homme si on est un homme aussi à la base. C'est inconscient mais
ça va participer au jugement. Il y a une deuxième chose c'est
qu'il peut aussi y avoir un biais sexiste de se dire qu'une femme peut partir
en congé maternité, que ce n'est pas pratique, qu'il y a un
cout... J'espère que ce n'est pas la raison principale mais peut
être que ça rentre en compte. Et le dernier point c'est que ce
n'est pas que dans le gaming mais c'est quelque chose qu'on entend beaucoup
dans le monde de la tech, c'est des gens qui disent « c'est difficile de
trouver des bonnes candidates, du coup on prend des hommes parce qu'ils sont
meilleurs ».
Nous dans notre studio on a la quasi parité, on s'est
dit dès le départ qu'on voulait une équipe qui nous
ressemble, donc on voulait recruter avec une diversité en terme de
genre, d'origine et
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L'image de la femme dans les jeux vidéo
on s'est fixé une règle qui était de dire
que tant qu'on a pas interrogé 5 ou 6 candidats des deux genres, on
s'oblige à ne pas donner de réponses. On fait l'effort de se
laisser le temps de voir des candidates dans un nombre suffisant en fonction
des postes.
Il y a des femmes dans la tech, mais beaucoup qui changent de
boulot parce qu'elles font face à des conditions de travail qui ne sont
pas optimales, où il y a beaucoup de sexisme. Il y a du flux de talent,
donc dire qu'il n'y a pas de bonnes candidates c'est un mensonge, il faut juste
prendre le temps. C'est notre vision mais le terrain nous a donné
raison.
Il y a un candidat qu'on avait interviewé pour un poste
de stagiaire qui n'avait pas été retenu pour des raisons purement
tech et de localisation. En réalité cette personne n'a pas
accepté le retour qui a été fait, et il a contacté
mon associé (et non moi) pour se plaindre qu'on avait embauché
une femme à sa place et que c'était surement pour des raisons de
quotas, que c'était vraiment dommage et que le fait d'être
compétent ne faisait plus la différence. La personne avait eu une
liste de points d'amélioration potentiels mais ça ne lui
suffisait pas.
4- Avez-vous déjà été victime
d'insultes ou de harcèlement lors d'un jeu en ligne ou lors de
convention, savez-vous pourquoi, comment avez-vous réagi ?
Ça m'est déjà arrivé d'avoir des
insultes mais jamais sexistes, c'est des insultes basiques. J'ai un pseudo
neutre donc on ne peut pas savoir si je suis une femme ou un homme. Il y a des
jeux où on peut déclarer son genre comme Mobile Legends où
il y a carrément le petit sigle donc les gens peuvent savoir mais je
n'ai jamais eu d'insultes liées spécifiquement au fait
d'être une femme. J'en ai eu dans LoL qui dénigraient un
personnage féminin que j'avais pris mais sans que le joueur sache que
j'étais une femme.
J'ai l'impression que toutes les personnes à qui j'ai
demandé si elles ont déjà fait face à du sexisme,
m'ont toutes répondu oui. Donc peut être que ça m'est
arrivé mais quand je joue je suis assez focus donc je ne l'ai jamais
ressenti et en tout cas je n'en ai jamais souffert.
C'était une question qu'on s'était posé
avec mon associé, pas tellement dans le jeu mais plutôt dans la
partie investissement puisque quand tu es une femme dans la tech c'est
très dur de lever de l'argent. Il y a 2% des investissements en start up
qui sont fait dans des start up fondées ou co-fondées par des
femmes. Alors qu'on a 10% de boites fondées par des femmes. Alors certes
ce n'est pas 50% mais entre 2 et 10 il y a quand même un fossé.
Donc déjà que quand tu es une
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femme qui bosse dans les studios c'est compliqué mais
quad on est en plus dans de la création d'entreprise il y a ce
problème en plus qui vient se greffer.
On n'a jamais eu de feeling pendant nos levées de
comportement négatifs liés à la présence d'une
femme dans l'équipe dirigeante. On avait peur de ça et on a
été très positivement surpris.
5- Pensez-vous que le corps de la femme soit
utilisé comme outil marketing pour faire vendre davantage ? Si oui qu'en
pensez-vous ? Pensez-vous que ce soit un choix volontaire et
réfléchi de la part des entreprises ?
Je pense que c'est totalement un choix volontaire. Pour nous
c'est compliqué de faire cela, étant donné que c'est que
des aliens qui n'ont pas de corps humanoïdes.
C'est quelque chose qui a lieu, je ne sais pas si c'est une
autorisation ou si c'est que les gens le font, en tout cas c'est sûr que
les gens le font, mais ça découle aussi de la façon dont
est traité le personnage dans le jeu. Quand on a un personnage qu'on
suit, qui n'a pas de cape, un petit short et la coupure de la caméra se
fait à mi-cuisse, au final si l'outil marketing s'en sert c'est en
venant simplement refléter la réalité du jeu.
Donc plus que le marketing, le problème vient de la
représentation en jeu. Le marketing en découle, on ne fait pas
une promesse fondamentalement différente de ce qu'on offre dans le
jeu.
6- Pensez-vous que la gente masculine/ féminine
puisse être acteur/trice pour changer les mentalités
vis-à-vis des femmes dans le jeu vidéo ? Si oui comment ?
La première chose c'est multiplier les
représentations des personnages féminins pour que s'il reste des
représentations sexualisées cela soit une représentation
parmi d'autres. Il faut des personnages féminins badass pour
reléguer au second plan la représentation hyper sexualisée
et pour qu'elle ne soit plus la seule qui est à disposition. Il y a
déjà des personnages comme ça qui sont disponibles mais
c'est encore une trop petite partie.
On parlait des représentations dans les studios, je
pense que la nature des jeux proposés vient aussi des gens qui les
créent et les proposent donc si on avait plus de femmes dans les studios
à des postes décisionnaires on aurait des représentations
qui évolueraient.
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L'image de la femme dans les jeux vidéo
Si on se donne pour objectif d'aller vers quelque chose de
plus stéréotypé et assez peu moderne dans la
représentation de la femme il faudrait au moins surveiller et
modérer les propos de la communauté quand c'est en ligne pour
éviter des dérives sexistes qui interviennent.
Il y a la représentation et faire en sorte que la
liberté d'expression des joueurs ne vienne pas heurter les joueuses qui
sont là, qui ne vont rien dire. C'est ce problème d'adopter un
nom neutre, un personnage neutre pour ne pas se faire emmerder. Ce n'est pas
forcément ce que j'ai fait, personnellement j'ai volé le pseudo
de mon frère mais le résultat est le même : comme j'ai un
pseudo neutre je ne me fais pas embêter.
Il y a des initiatives émergentes comme Gaming Squad,
c'est une start up incubée qui a mis en place un algorithme qui permet
d'avoir un safe space pour déterminer les comportements qui heurtent et
pour ne pas y être confronté lors de son expérience de
joueur. Nous c'est vraiment quelque chose qu'on regarde avec attention, parce
que même si on a des aliens on ne veut surtout pas laisser la porte
ouverte à ce genre de dérive. Et là on parle de sexisme
mais il y a aussi cette question-là d'un point de vue politique, de
racisme...
7- Un mot de la fin, quelque chose à ajouter ?
Là on parle de ce qui ne va pas mais on a quand
même fait énormément de progrès, il faut aussi
regarder ce qui va bien et qui part dans la bonne. C'est encourageant.
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