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Construction du dispositif de veille sécuritaire au cameroun a l'aune de la menace Boko Haram


par OUSMANOU Kouotou Sapam
Université Yaoundé 2 - Master professionnel  2018
  

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PARAGRAPHE II : COOPERATION AU PLAN BILATERAL ET MULTILATERAL

DANS LA LUTTE CONTRE BOKO HARAM

La lutte contre BH exige une coopération au plan bilatéral et multilatéral visible à travers diverses contributions.

71 Banque mondiale, « Cahiers économiques du Cameroun : Examiner les sources de la croissance : la qualité de l'éducation de base », janvier 2014, n° 7, p. 14.

72 Cameroun, rapport national de l'Éducation pour tous (EPT) in : www.unesdoc.unesco.org/images/0023/002317/231716f.pdfn, p. 10.

73 Ibid. p 11.

74 Rappelons que la loi antiterroriste susmentionnée renforce la législation sur les réunions publiques et la liberté d'expression. Elle insiste notamment sur l'apologie du terrorisme et les regroupements en masse de personnes qui peuvent donner lieu à des interprétations larges. D'ailleurs, dans la pratique, cette loi a recruté sa première clientèle parmi les leaders des manifestations violentes dans la partie anglophone entre la fin d'année 2016 et le début d'année 2017. Ainsi, les sieurs Agbor Balla, Fontem Neba et Mancho Bibixy ont été accusés de terrorisme, incitation à la violence, à la sécession et à la guerre civile, et propagation de fausses nouvelles devant le tribunal militaire de Yaoundé.

75 C'est l'argumentaire essentiel du Président Biya dans ses discours de fin d'année à la Nation les 31 décembre 2015 et 31 décembre 2016.

76 A titre d'exemple, le Président du Conseil National de la Communication (CNC) menaçait en janvier 2017 sur les ondes de la Radio nationale (CRTV) de fermer tous les médias qui continueront de donner la parole aux « sécessionnistes » de la partie anglophone ou qui continueraient à faire l'éloge du terrorisme.

Mémoire présenté et soutenu par KOUOTOU Sapam Ousmanou Page 70

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Haram

A- LES CONTRIBUTIONS DANS LA LUTTE CONTRE BH AU PLAN

BILATERAL

Boko Haram est un ennemi confus et même diffus aux modes opératoires variables nuisible à la stabilité sécuritaire au Cameroun, au Nigeria et le Tchad voisin. Cette menace transfrontalière impose la mutualisation des forces afin d'envisager son endiguement à travers la mobilisation des formations militaires combattant pour l'instauration ou la restauration de l'autorité de l'État dans les zones frontalières contestées77. Le Cameroun, le Nigeria et le Tchad vont s'organiser pour mettre en oeuvre une stratégie contre Boko Haram pour la sauvegarde de leur intégrité territoriale.

1- LA DYNAMIQUE TCHAD- CAMEROUN

Dans le contexte de la guerre contre Boko Haram, on a observé une revigoration de l'axe translogonéen reliant Yaoundé à N'Djamena. Au lendemain de la déclaration de guerre, le président tchadien Idriss Deby Itno effectuait une visite d'amitié et de travail au Cameroun, les 22 et 23 mai 2014. Au cours des travaux, les deux chefs d'État exprimèrent « leur détermination de tout mettre en oeuvre afin que le dynamisme de cette coopération facilite l'émulation et ait des effets positifs d'entraînement sur le processus d'intégration dans la sous-région d'Afrique centrale »78. Le 23 octobre 2007, sans doute pour endiguer les actes criminels, le Cameroun et le Tchad décidèrent de resserrer leur coopération sécuritaire en mettant en place, à N'Djamena, une commission mixte permanente de sécurité. Très rapidement, les 19 et 20 novembre 2009, les deux pays organisèrent la 1re session ordinaire de cette commission mixte de sécurité à Maroua (Cameroun). Reconnaissant que la situation sécuritaire à la frontière commune restait préoccupante, le Cameroun et le Tchad adoptèrent une feuille de route de lutte contre l'insécurité transfrontalière pour l'année 2010, comportant des actions et opérations précises à mener conjointement 79 . Malgré toutes les initiatives prises pour sécuriser l'espace transfrontalier commun, le droit de poursuite en territoire tchadien ou camerounais ne fut jamais

77 Frank EBOGO : Les mobilisations collectives anti Boko- Haram au Cameroun

78 Ibid.

79 Communiqué conjoint de la 1re session ordinaire de la Commission mixte permanente de sécurité Cameroun-Tchad tenue à Maroua les 19 et 20 novembre 2009.

Mémoire présenté et soutenu par KOUOTOU Sapam Ousmanou Page 71

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Haram

mis en oeuvre. Deux raisons peuvent expliquer l'engagement militaire du Tchad aux côtés du Cameroun dans la lutte contre Boko Haram. D'ordre géoéconomique, la première raison tient à la nécessité de sécuriser les routes commerciales qui relient le Cameroun au Tchad. Afin d'empêcher un siège éventuel de la capitale N'Djamena, suite à la chute stratégique de Baga, siège de la Multinational Joint Task Force (MNJTF), le Tchad prit la mesure de la menace djihadiste en menant une guerre préemptive contre Boko Haram. Sa détermination a été aussi renforcée par la nécessité de sécuriser le pipeline reliant Doba (Tchad) au port de Kribi (Cameroun).

La seconde raison est liée aux considérations géostratégiques. En effet, la prise de la ville nigériane de Baga par les djihadistes au début du mois de janvier a débouché sur une reconfiguration du champ géostratégique du bassin du lac Tchad. Désormais, N'Djamena était devenue une capitale vulnérable, car à portée de tirs des éléments de Boko Haram. La stratégie tchadienne consistait, par conséquent, à briser tout éventuel verrou en dégageant les passages frontaliers et les axes de circulation vitaux facilitant l'ouverture du pays au monde. Devant la puissance de feu de la coalition tchado-camerounaise, l'ennemi recule sans véritablement abdiquer. En réalité, la réorganisation du commandement militaire de l'opération Logone 2015 a permis aux deux pays de bâtir un dispositif stratégique efficace et efficient dans le bassin du lac Tchad. Disposant d'un poste de commandement à Maroua, cette force avait à sa tête le général de corps d'armée camerounais René Claude Meka, secondé par le général de division tchadien Ahmat Darry Bazine. L'état-major de l'opération disposait également des bureaux du renseignement opérationnel, de la logistique, des transmissions électroniques et des relations publiques. Au terme de plusieurs mois d'opérations militaires en territoire nigérian, et face au redéploiement de la Force multinationale mixte (FMM) dans le théâtre géostratégique, l'opération Logone 2015 fut démantelée en novembre 2015, sans que l'ennemi soit définitivement défait. Selon l'état-major tchadien, le bilan de cette intervention restait lourd : 71 soldats tués et 416 blessés80.

80 http://afrique.lepoint.fr/actualites/lutte-contre-boko-haram-le-tchad-retireses-troupes-du-sol-camerounais-09-11-2015-1980244 2365.php, page consultée le 5 novembre 2016.

Mémoire présenté et soutenu par KOUOTOU Sapam Ousmanou Page 72

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Haram

2- LA DYNAMIQUE NIGERIA-CAMEROUN

Au début de la guerre contre Boko Haram, le Nigéria et le Cameroun ont laissé entendre des voix discordantes et s'étaient mutuellement refusés un droit de poursuite sur leur sol respectif. De nos jours, il y a une volonté politique affirmée entre les deux chefs d'État, compte tenu des effets que produit la menace terroriste Boko Haram sur les deux pays, à la fois sur le plan économique et politique. Cette réalité ne doit pas nier la méfiance latente entre les deux pays. Un échange d'informations et le renforcement des moyens en termes de renseignement risquent de se heurter à la méfiance qu'ils éprouvent l'un envers l'autre, et leur volonté de protéger leur souveraineté nationale. Cette coopération bilatérale permanente permet de lutter efficacement contre BH. Les deux pays ont décidé de réactiver la Grande Commission mixte bilatérale et de créer un comité de sécurité transfrontalière chargé de sécuriser la frontière maritime et terrestre commune.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault