2.2. Perspectives
2.2.1. Réduire la volatilité
associée à ces variables (taux d'inflation et taux de
change)
Alors qu'en période d'hyperinflation ou d'inflation
élevée, la composante risque tend à être
dominée par le niveau même d'inflation élevé. En
période post stabilisation ou d'inflation basse les facteurs de risque
ou de volatilité deviennent plus importants. Toutes choses égales
par ailleurs, la volatilité des prix et des taux de change induisent les
détenteurs d'actifs à abandonner la monnaie nationale en faveur
d'une monnaie étrangère jugée plus stable et moins
volatile. Par conséquent, réduire le degré de
dollarisation requiert non seulement une réduction des niveaux de taux
d'inflation anticipée et de la dépréciation du taux de
change, mais aussi une réduction de la volatilité de ces
variables
2.2.2. L'autorité monétaire doit-être
crédible pour Rétablir (la confiance) des agents
économiques en faveur de leurs monnaies.
La dé-dollarisation, importante pour améliorer
la souveraineté monétaire de République
Démocratique du Congo, passe par un processus long et
de préférence incitative. Ainsi, la priorité serait,
pensons-nous, sans plus ni moins, la restauration de la confiance en la monnaie
nationale. La confianceconstitue un facteur primordial dans le processus
d'intégration sociale de la monnaie. Elle demeure un passage
obligé dans le processus de dé-dollarisation dans la mesure
où les individus sont censés renouer avec l'usage, à
grande échelle, de la monnaie nationale. Cette réalité
reste, compatible avec le maintien durable d'un faible niveau d'inflation,
moins volatile et d'une maitrise des fluctuations du taux de change du franc
congolais par rapport aux devises étrangères et de leur maintien
dans la fourchette de fluctuation acceptable et prévisible.
Par ailleurs, il convient de
noter que la crise de la monnaie va au-delà d'une conception
fonctionnaliste selon laquelle la monnaie n'est qu'un simple instrument
permettant d'assurer des fonctions monétaires mais il convient d'y
opposer une conception institutionnaliste. Par cette nouvelle approche
d'analyse, on est à mesure d'élargir la portée du
phénomène de dollarisation bien au-delà des pratiques
monétaires qui l'accompagnent. La dollarisation est alors
analysée comme une crise de la monnaie en tant qu'institution sociale
qui met à mal la souveraineté monétaire. En tant que
telle, note Jean Pierre Ponsot, toute monnaie recèle une dimension
symbolique et identitaire. Elle est un vecteur d'identification au sein d'une
communauté donnée, au même titre que le drapeau, les
emblèmes, les monuments, la langue, l'hymne nationale,
l'équipe nationale de Foot Ball, etc.PONSOT J.-P,
(2003).
Pour mesurer la portée de la crise de
légitimité de la monnaie, poursuit Ponsot, il convient
de bien comprendre que cette dimension symbolique et
identitaire de la monnaie ne prévaudrait pas si celle-ci n'était
pas avant tout une unité de compte, et plus précisément
une unité de compte unique. Elle représente donc un principe de
numérisation des relations sociales essentielles à
l'intelligibilité de l'économie.
Lorsque la dollarisation intervient, les agents
économiques se détachent de l'unité de compte domestique
au profit d'une unité de compte extérieure à la
communauté nationale. Ainsi, dé-dollariser
l'économie, n'est rien d'autre que restaurer cette unité de
compte domestique mieux, c'est envisager les actions et les stratégies
qui visent à restaurer la confiance en la monnaie nationale, oui
à l'unité de compte domestique au-delà de la simple
décision politique. La confiance en cette dernière résulte
en partie de sa stabilité. L'unité de compte nationale fait
référence à deux représentations du prix de
l'unité de compte : celle du niveau général des prix, et
celle du taux de change. Or, en tant que point de référence des
relations économiques, la stabilité durable de l'unité de
compte constitue l'élément essentiel de la confiance. Si la
stabilité de l'unité de compte n'est plus assurée, la
confiance collective en la monnaie est ébranlée, son acceptation
par autrui est remise en question, et c'est toute l'organisation
monétaire du pays qui est atteinte. La monnaie nationale devient
illégitime aux yeux des agents économiques, note Ponsot,
AGLIETTA M., (1988 ) même si chacun d'entre eux pense n'avoir
aucune part de responsabilité dans la perte de la qualité de la
monnaie.
2.2.3. Eviter la dollarisation forcée
Au demeurant, un fait est à éviter pour la
réussite du processus sous analyse : le gouvernement se doit
d'éviter la « dé-dollarisation forcée» de triste
mémoire, entre septembre 1998 et janvier 2001, qui interdisait
formellement toute détention de la devise, ainsi que son usage dans les
transactions intérieures, ayant entrainé plusieurs effets pervers
sur l'économie congolaise, dont la récession économique et
l'hyperinflation.
Voilà pourquoi l'option levée par le
Gouvernement est et doit donc être celle de la «
dé-dollarisation par les forces du marché» et non celle de
la « dé-dollarisation forcée ». En effet, il est
préconisé une dé-dollarisation progressive dont le
processus ferait que les transactions de l'Etat, la passation des
marchés publics, le paiement des impôts et taxes de l'Etat, etc.
soient acquittés en Franc Congolais, laissant latitude au secteur
privé d'user du dollar américain dans ses transactions
habituelles. Ce qui est et devrait être différent de, la
dé-dollarisation forcée pré-rappelée...
SUGGESTIONS POUR LE GOUVERNEMENT CONGOLAIS
Ø Le gouvernement doit avoir un oeil sur le secteur
informel
Ø Lutter contre l'extraversion de l'économie
congolaise
Ø Renforcer la réserve en devise de la banque
centrale
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