B. Synthèse des
travaux antérieurs
1- Le contrôle de gestion
Le regain d'intérêt pour le contrôle de
gestion dans les entités de petites dimensions date de 2001. En effet,
les travaux de Nobre en 2001 relatifs aux outils de contrôle et aux
activités du contrôleur de gestion de la PME ont favorisés
la diffusion de publications dans ce domaine de recherche (Condor, 2008).
Depuis cette date, un certain nombre d'études (Davila et Foster, 2005 ;
Van, 2003 ; Lavigne, 2002) se sont inscrits, dans les pays occidentaux, dans
une perspective contingente du contrôle de gestion dans les PME.
En Afrique, un certain nombre de travaux de recherches
(Ngongang, 2010 ; Ngantchou, 2016) ont fait état des outils de
contrôle de gestion dans les PME. A ces études s'ajoutent celle de
Bampoky et Meyssonnier (2012) dont l'échantillon est composée
entre autres de PME sénégalaises.
Les instruments de gestion sont au coeur du fonctionnement des
organisations, qu'elles soient privées ou publiques (Moisdon 2006;
Aggeri et Labatut 2010; Chiapello et Gilbert 2013; Ribes et al. 2013;
Halpern et al. 2014). Leur actualité est sans cesse
renouvelée par l'expansion de technologies toujours plus
connectées participant à l'avènement de nouveaux
régimes de gouvernement des sociétés (Dunleavy et al.
2006; Linders 2012), mettant en avant la dimension politique de ces
instruments (Boussard et Maugeri 2003; Lascoumes et Le Galès 2004). Ces
instruments s'insèrent dans des dispositifs et des infrastructures qui
sont autant de points d'entrée pour mieux comprendre les transformations
des sociétés contemporaines et les enjeux de l'action collective
(Star et Ruhleder 2010; Denis et Pontille 2012; Le Texier 2013; Aggeri 2014;
Denis et Pontille 2015). L'analyse de ces objets s'inscrit aujourd'hui dans un
tournant théorique orienté vers la prise en compte des
matérialités (Leonardi et Barley 2008; Joyce 2015). Depuis plus
de quarante ans, toute une série de travaux de recherche en gestion ont
été engagés, en France comme au Royaume-Uni, pour
étudier le rôle de l'instrumentation gestionnaire dans la conduite
de l'action collective (Aggeri et Labatut 2010). Les approches dépassant
une vision normative et instrumentale de ces outils ont observé des
développements permanents depuis les travaux fondateurs de chercheurs
comme Michel Berry et Jean-Claude Moisdon. De nombreux auteurs se sont ainsi
intéressés au concept d'appropriation des outils de gestion (de
Vaujany 2005; Grimand 2012), tandis que d'autres ont analysé ces
instruments comme de véritables technologies gestionnaires porteuses de
différentes dimensions (Hatchuel et Weil 1992). Lesthéories de la
performativité ont également contribué à mieux
comprendre la façondont ces instrumentsparticipent à la
construction du réel qu'ils participent à gérer (Muniesa,
2014; Gond et al. 2015).
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