Tableau n°4: Tri croisé «exode rural»
par «raison du sens de la mobilité». B. LA RUPTURE
SOCIO-CULTURELLE
On parle de rupture lorsqu'il y a une séparation entre
au moins deux (02) entités initialement liées par un
traité, une activité ou une action. La rupture socio-culturelle
peut s'assimiler à une cessation progressive observée à
moyen terme, de la transmission des valeurs à la fois sociales,
économiques et culturelles de base (traditions, us et coutumes
socio-économiques) au sein d'un groupe d'individus, d'une
communauté ou encore d'une société donnés,
identifiés tels quels. Cette problématique est de plus en plus
accentuée dans les zones de forêt à prédication
agropastorale ; en effet, les activités agricoles ne sont plus l'objet
d'une transmission culturelle comme ce fut le cas à une époque
plus ou moins récente. On remarque ainsi en ce qui concerne la commune
d'AYOS, une forte proportion de ménages développant des
stratégies et des parcours de vie mêlant activités
agricoles et non agricoles (pourcentage agricole compris entre 20 et 70%). Le
tableau n°4 qui suit résume le pourcentage de temps de vie
consacré à l'activité agricole en fonction de
l'année de naissance des individus dans la commune d'AYOS depuis 1900
jusqu'à nos jours.
Tableau n°540 :
Evolution du temps consacré à l'agriculture par les populations
de la commune d'AYOS entre 1900 et 2010.
Années de naissance
|
Temps consacré à l'agriculture (en % du
temps de vie total)
|
1900
|
20%
|
1920
|
73%
|
1940
|
60%
|
1960
|
72%
|
1980
|
37%
|
2000
|
8%
|
40Archivages communaux d'AYOS, 2010.
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Mémoire du Diplôme Professionnel
d'Expert-Consultant en Développement
Avril 2011
«Promotion des activités agropastorales et
activation de l'économie locale en situation
de décentralisation. L'exemple de l'agriculture familiale dans la
commune d'Ayos» par Emile Baudouin
MVOGO SOUGA.
Entre 1900 et 1960, les habitants consacraient peu ou prou la
plus grande partie de leur existence aux activités agricoles. Mais
depuis les indépendances, avec l'évolution de l'urbanisation du
pays, les populations ont abandonné ce secteur vers les secteurs
secondaire et tertiaire à la recherche d'un bien-être sans cesse
croissant. Le tableau montre qu'aujourd'hui au sein de la commune d'AYOS, les
populations ne consacrent que 6% du temps de leur existence à
l'agriculture ; ceci peut s'expliquer en grande partie par l'exode rural massif
des jeunes qui composent plus de la moitié de la population active de la
localité. Ces résultats montrent pertinemment qu'il y a eu
rupture de transmission de la culture de la terre ; le manque de prestige
social du métier de cultivateur/agriculteur a envahi au fil du temps la
conscience collective des populations jeunes et l'a fatalement poussé
à migrer vers les grandes villes à la recherche d'un
mieux-être.
Les problèmes essentiels qui sont apparus dans ce
chapitre sont principalement liés à l'intégration du
processus de décentralisation, du manque de main-d'oeuvre et de
l'extrême rareté des moyens de financement des activités.
La démarche peut donc être améliorée à
travers une planification stratégique des activités
intégrant tous les acteurs, modèle qui sera
présenté dans le chapitre qui va suivre.
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Mémoire du Diplôme Professionnel
d'Expert-Consultant en Développement
Avril 2011
«Promotion des activités agropastorales et activation
de l'économie locale en situation de décentralisation. L'exemple
de l'agriculture familiale dans la commune d'Ayos» par Emile Baudouin
MVOGO SOUGA.
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