DEUXIEME PARTIE
Dans cette partie de l'exposé, on s'efforce d'abord de
recenser les principaux écarts observés sur le terrain avant de
proposer d'éventuelles solutions capables d'activer l'économie au
niveau local. On montre ici les points défavorables au meilleur
fonctionnement des exploitations familiales agricoles en proposant un
modèle pratique capable de créer de la plus-value dans le domaine
agricole et d'activer l'économie à l'échelle locale.
Deux chapitres meublent donc cette grande section de notre
étude : Ecarts observés, conséquences et tentatives
d'explication (Chapitre trois) et La dynamique endogène par la
Co-construction des innovations (Chapitre quatre).
Mémoire du Diplôme Professionnel
d'Expert-Consultant en Développement
57
Avril 2011
«Promotion des activités agropastorales et
activation de l'économie locale en situation
de décentralisation. L'exemple de l'agriculture familiale dans la
commune d'Ayos» par Emile Baudouin
MVOGO SOUGA.
ECARTS OBSERVES, CONSEQUENCES ET TENTATIVES
D'EXPLICATION
CHAPITRE TROIS
Si les résultats des efforts réalisés
jusqu'ici par les exploitations familiales agricoles restent insatisfaisants,
cela est dû aux nombreuses insuffisances dans la démarche et dans
l'organisation des activités qui tendent à bloquer la
productivité de l'appareil agropastorale maintenant ainsi
l'économie locale dans la précarité accentuée.
Cette partie de l'étude présente donc de
manière synthétique d'amont en aval les différents
écarts observés, les points défavorables au meilleur
fonctionnement de notre système agricole ainsi que les facteurs qui
expliquent l'évolution de la situation actuelle des activités.
I. LE PROBLEME D'INTEGRATION DU PROCESSUS DE
DECENTRALISATION
C'est l'un des principaux handicaps dans la mise en oeuvre des
différents projets de développement des collectivités
territoriales décentralisées au Cameroun et ce problème
concerne particulièrement les relations entre les élus locaux et
les services déconcentrés de l'Etat dans la gestion quotidienne
de la commune. Dans le secteur agropastoral, le problème réside
dans la difficulté pour les communes de déterminer leur
propriété domaniale d'une part et de fixer une fiscalité
locale propre à leur contexte d'autre part.
A. LE PROBLEME DE LA REFORME AGRAIRE
Le principal problème est celui de l'accès
à la propriété foncière tel que prévu dans
la loi. Dans la commune d'AYOS par exemple, le dossier entamé pour
l'acquisition d'un titre foncier communal depuis 2007 n'a pas encore abouti, ce
qui empêche l'exécutif communal d'arrêter une planification
dans la gestion des aires destinées aux cultures de grandes surfaces.
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Avril 2011
«Promotion des activités agropastorales et
activation de l'économie locale en situation
de décentralisation. L'exemple de l'agriculture familiale dans la
commune d'Ayos» par Emile Baudouin
MVOGO SOUGA.
En fait, les ordonnances n° 74 -1 du 6 juillet 1974 et le
décret n° 76 - 166 du 27 avril 1976 fixant les modalités de
gestion du domaine national, ont officiellement annulé les
systèmes traditionnels d'occupation de la terre et ont prescrit de
nouvelles procédures où tout exploitant de terre doit avoir un
titre foncier. On aboutit alors dans la pratique à deux systèmes
parallèles :
y' d'un côté l'Etat, propriétaire de toutes
les terres; et
y' de l'autre, la population rurale qui vit sur les ressources
naturelles et qui exerce un droit historique sur ces dernières
(squatters de facto).
Ce dualisme renforce la complexité des solutions
à apporter aux nombreux conflits nés de l'exploitation du sol.
L'accès et l'usage du capital foncier restent plus préoccupants
pour les femmes et les jeunes, à cause notamment des pratiques
traditionnelles discriminatoires d'accès à la
propriété foncière.
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