B. Impact sur l'environnement
L'agriculture itinérante sur brûlis est à
la base de la production agricole dans la localité. En ouvrant la
forêt, les paysans exposent le sol à des conditions climatiques
rudes (intenses radiations solaires, fortes précipitations), perturbant
ainsi le cycle des nutriments. En brûlant la végétation,
les paysans contribuent à l'augmentation de la température du
sol, modifiant ainsi les activités biologiques du sol. Juste
après le feu, les bases échangeables (phosphore disponible,
matière organique, pH du sol) augmentent et sont donc disponibles pour
les premières années de culture. Après deux ou trois ans,
la fertilité diminue et le paysan est obligé de laisser la
parcelle en jachère et de retourner vers une autre jachère ou
alors un autre espace forestier.
L'agriculture itinérante sur brûlis joue un
rôle important dans la perte de carbone évaluée à
650 kg à l'hectare par an dans la collectivité. L'agriculture est
aujourd'hui perçue comme étant l'une des causes majeures de
destruction des forêts et justifie ainsi une préoccupation
toujours croissante en matière de conservation de
l'écosystème forestier bien que dans la commune d'AYOS le
problème ne se pose pas encore avec acuité grâce à
l'existence de grands massifs forestiers quasiment vierges.
Néanmoins, bien que la forêt ait
été délimitée en zone de « forêt
communautaire », elle reste pour la population de la commune:
? La seule source d'approvisionnement en bois de chauffage et de
cuisson;
Mémoire du Diplôme Professionnel
d'Expert-Consultant en Développement
55
Avril 2011
«Promotion des activités agropastorales et
activation de l'économie locale en situation
de décentralisation. L'exemple de l'agriculture familiale dans la
commune d'Ayos» par Emile Baudouin
MVOGO SOUGA.
? Une opportunité pour la « conquête » de
nouvelles terres agricoles;
? Pour la coupe de bois, les femmes sont les plus
exposées puisque ce sont elles qui se chargent de cette corvée,
les hommes se réservant des délits de défrichement et des
cultures illicites.
La démarche sécuritaire comme l'approche de
« préservation à tout prix »27 ne semble pas
avoir des résultats sur la gestion durable des ressources naturelles (et
forestières). Il faudrait d'autres formes de cogestion impliquant les
populations notamment dans l'aménagement forestier, son exploitation et
sa valorisation par des activités pouvant générer des
retombées économiques et sociales sur les populations.
En définitive, on voit bien que la manière dont
les activités sont mises en oeuvre et les stratégies
utilisées par les uns et les autres varient et créent une
incohérence qui les rend sous-optimales. Il faudra donc expliquer les
facteurs qui créent cet écart afin d'arriver à
améliorer la conduite des activités.
Avril 2011
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27Démarche qui s'appuie sur des politiques de
préservation des espaces jugés déterminant pour la
sauvegarde des équilibres climatiques (notamment en matière de
conservation des forêts et des espèces fauniques) par les
décideurs et imposées telles quelles aux communes et
communautés locales.
Mémoire du Diplôme Professionnel
d'Expert-Consultant en Développement
«Promotion des activités agropastorales et
activation de l'économie locale en situation
de décentralisation. L'exemple de l'agriculture familiale dans la
commune d'Ayos» par Emile Baudouin
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ANALYSE DES ECARTS ET PROPOSITION D'UN MODELE
EXPLICATIF
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