III. IMPACTS SUR LES BENEFICIAIRES
Les secteurs revus, les acteurs identifiés, il est donc
nécessaire d'examiner les retombées des différentes
activités afin d'en évaluer l'impact sur les groupes cibles ;
telle est la tâche que se donne cette partie de notre étude.
A. Impact socio-économique
Telles qu'organisées à l'heure actuelle, les
activités agropastorales ont une faible incidence sur le niveau
économique des populations cibles.
En effet, le niveau d'investissement faible en capital
nécessaire à l'acquisition des intrants de qualité
entraîne ceteris paribus une augmentation du coût de
production. La faible utilisation des outils de travail modernes entraîne
un niveau de rendement bas ; la non coordination des activités et
l'asymétrie d'information existantes font croître les coûts
de transaction et baisse le surplus réalisé par les acteurs
locaux, les condamnant à recueillir juste un revenu de subsistance qui
à moyen terme ne leur permette plus de régler leurs
problèmes basiques au quotidien. Six planteurs de cacaoyer sur dix
affirment avoir de la peine à financer les études de leur
descendance à la suite des mauvaises récoltes ; toujours
d'après certains riverains ils sont obligés de s'endetter sur les
récoltes futures pour pouvoir survivre. La mauvaise organisation du
secteur entraîne une précarité du niveau de vie surtout en
ce qui concerne les services sociaux de base tel que l'éducation,
l'habitat, la santé, l'alimentation, etc.
Tout ceci se vérifie par l'existence des maisons en
tôles de raphia avec des murs fait de « terre battue » à
travers toute la commune, même en plein centre-ville d'AYOS ; les
matériaux tels que les parpaings ne sont pas accessibles aux populations
à cause de leurs revenus très faibles. Dans les villages, les
ménages agricoles s'informent rarement et quand bien c'est possible, le
seul et unique moyen reste les récepteurs radio même dans les
zones alimentées en énergie électrique. Huit
ménages agricoles sur dix dans les villages des groupements Omvang et
Yebekolo-Est affirment qu'ils consomment de la viande de boeuf et du poulet
exclusivement pendant les grandes fêtes religieuses ou lors des occasions
de mariages et même pendant des cérémonies funestes.
Même le poisson reste un aliment hors bourse pour les exploitations
agricoles ; celles-ci se contentent de consommer du poisson d'eau douce extrait
des petits ruisseaux qui coulent à travers les villages ou du fleuve
Nyong pour ceux des grands pêcheurs.
Mémoire du Diplôme Professionnel
d'Expert-Consultant en Développement
54
Avril 2011
«Promotion des activités agropastorales et
activation de l'économie locale en situation
de décentralisation. L'exemple de l'agriculture familiale dans la
commune d'Ayos» par Emile Baudouin
MVOGO SOUGA.
Les exploitations familiales agricoles ont du mal à
accéder aux soins dans les quelques centres de santé existants au
sein de la commune ; les populations ont recours à la médecine
traditionnelle faite à base de plantes naturelles locales et expliquent
cela par les faibles revenus qui ne leur permettent pas d'aller se faire
consulter ou se soigner dans un centre de santé moderne.
Ce même niveau des revenus agricoles bas explique la
sous scolarisation des enfants issus des ménages agricoles surtout
à partir du niveau secondaire puisque sur une cohorte de 10 (dix)
enfants entrés au cycle primaire la même année, seul 1 (un)
réussit à atteindre la classe de Terminale grâce au soutien
des parents, le reste étant forcé à abandonner les
études pour d'autres activités qui peuvent générer
de l'argent.
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