§3. Prise en compte de la
dimension de l'éducation
Les analyses de Pritchett (2001) et de Benhabib et Spiegel
(1994) soulignent l'absence de relation entre croissance et éducation.
Ces modèles démontrent que l'éducation agit
négativement sur le revenu agrégé, parfois de façon
très significative. En effet, la plupart des études utilisent des
indicateurs strictement quantitatifs du capital humain. Seules
quelques études prennent en compte, de façon encore partielle, la
qualité de l'éducation.
En ce qui concerne l'équation de l'espérance de
vie à la naissance, les variables qui nous intéressent, sont la
guerre civile et le taux de croissance du Pib réel. La guerre impacte
négativement l'espérance de vie. Ceci étant, la
présence d'une guerre civile en RDC réduit à 0,5629
l'espérance de vie de la population. Il est tout à fait normal
que la croissance économique impacte positivement l'espérance de
vie, plus que l'accès à un niveau de vie adéquat rassure
la population du futur et réduit le taux de mortalité, le
coût de la vie devient aisé.
Les résultats montrent que l'éducation est plus
importante mésurée par le taux d'alphabétisation
global.Confirmant les idées de Bulte et al. (2005),car la rente
minière impacte positivement le taux d'alphabétisation.
§4. Modélisation de la
relation rente minière-guerres civiles-croissance économique
La guerre civile est possible comme mentionne Collier et
Hoeffler (2009), dans un pays qui possède des potentialités en
ressources naturelles. Les résultats traduisent un signe négatif
et significatif au revenu, ce signe s'explique en grande partie parce que la
guerre civile en RDC est financée par les ressources minières et
ces dernières sont un atout pour la croissance économique.
Comme collier et Hoeffler (2009) se sont inspirés de
l'analyse de Sachs et Warner (2000), nous nous sommes intéressés
à la structure de revenu en RDC, nous trouvons que l'épargne est
favorable à la croissance économique. En étudiant, les
facteurs explicatifs de croissance en RDC, nous avons trouvé que
l'agriculture, l'industrie, le service et le commerce ont des signes positifs
mais la RDC n'a pas encore atteint un niveau nécessaire pour une
croissance inclusive. Pour Fearon (2005), la dépendance d'un pays aux
matières premières constitue un risque, qui est de 25%. Bien
évidemment, le risque des conflits en RDC est de 28,98%.
Que pouvons- nous dire au terme de ces analyses empiriques
dont les résultats s'avèrent aussi pertinent
qu'intéressant ? Bien plus il est d'actualité mais surtout sa
pertinence qui a suscité un intérêt particulier. En ce sens
qu'il touche la conscience collective qui ne cesse de soulever cette
préoccupation relative à la prospérité de la
population congolaise à partir de ses ressources minières et les
conflits armés qui règnent. Les explications théoriques
dans ce cas de figure, ont déjà fait état des
préoccupations des institutions de Brettons Wood auprès des
institutions nationales de faire du secteur minier prioritaire, mais
l'impulsion est plus actif lors qu'il émane des partenaires
internationaux par contre dans le chef du gouvernement congolais, nous
constatons une léthargie avérée.
En effet, la présence de la guerre civile
révèle, l'existence d'une relation positive et significative
entre la rente minière (au seuil de 10% pour l'estimateur 2SLS et
à 1% pour GMM). Alors, l'effet positif de la guerre civile sur la rente
minière traduit sans nul doute la tendance qu'ont les pouvoir
après l'éclatement d'un conflit d'améliorer la gouvernance
(accords, des négociations, etc.). Car la guerre civile impacte
négativement le revenu et indirectement parce qu'elle affecte la rente
minière donc les ressources minières.
La R.D.Congo se relève progressivement d'une longue
période d'instabilité politique et de conflits mais ce
progrès reste fragile. Les évolutions au cours de la
dernière décennie ont montré la capacité du pays
à réaliser des résultats satisfaisants dans des conditions
défavorables (Document de Stratégie pays 2013-2017). Le secteur
minier congolais est placé au centre de politiques de
développement qui misent sur la relance macro-économique, par un
recours massif aux investissements étrangers, pour permettre au pays de
« lutter contre la pauvreté ».
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