§2. Explication de
l'équation du taux de croissance du PIB réel
Pour Sala-I-Martin et Subramanian (2003), l'impact entre les
ressources et la croissance est soit negatif ou pas d'impact. En effet, les
résultats de cette équation, nous renvoi dans la théorie
de Mankiw et al. (1992). L'explication pour le cas de la R.D.Congo
diffère, alors les résultats renseignent que :
(i) Le capital humain influence positivement le taux de
croissance du PIB réel par habitant à travers l'espérance
de vie, c'est-à-dire plus on vit longtemps, plus la croissance
augmente ;
(ii) Le capital physique influence négativemment le
taux de croissance du PIB réel, l'investissement en R.D.Congo (les
infrastructures de santé, routières, etc.) est financé par
les ressources minières, faisant partie des facteurs contributifs de
croissance, l'augmentation des investissements entrainent vers le bas la
croissance du Pib réel.Les raisons possibles à cet effet sont
entre autre : un enseignement médiocre, un système scolaire
inadapté aux besoins économiques du pays, une inadéquation
entre formation et emploi. De plus, la rémunération du facteur
travail laisse à désirer.
(iii) le capital naturel (agriculture) et le service,
l'industrie et commerce qui permettent la diversification de l'économie
impactent positivement la croissance, mais le niveau souhaité pour une
croissance économique plus diversifiée en R.D.Congo n'est pas
encore atteint ;
Les exportations du pays reposent seulement sur les
matières premières à l'état brut et en faible
quantité. Les recettes tirées de ces exportations sont
insuffisantes pour maintenir à un niveau satisfaisant la croissance
économique.
L'analyse des résultats de l'estimation du
modèle les2SLS et GMM conduit aux recommandations ci-après:
· Les institutions politiques et économiques
doivent être fortes et crédibles pour assurer lastabilité
politique et macroéconomique. Elles doivent être capables de faire
de bons choix depolitiques économiques pour une croissance forte et
durable ;
· L'Etat doit faire un investissement massif dans le
capital humain ; la priorité devant êtreaccorder à la
formation scientifique et technique ;
· Les exportations doivent être diversifiées
en mettant l'accent sur les produits manufacturés ;
La stabilité macro-économique et des taux de
change compétitifs en termes réels sont des conditions
préalables indispensables pour obtenir de meilleurs résultats
industriels, mais ne sont pas en soi des conditions suffisantes. Le
développement de la compétitivité et l'amélioration
des moyens technologiques nécessitent un renforcement de la
primauté du droit et des droits de propriété de
manière à pouvoir faire respecter les contrats, ainsi que la
création d'institutions qui soutiennent le marché pour garantir
la concurrence et favoriser la capacité d'adaptation du marché.
Une condition particulièrement urgente est d'investir dans le
développement et la modernisation de l'infrastructure - condition
essentielle si l'on veut que les entreprises réagissent à la
dépréciation et à d'autres incitations par les prix.
Une politique industrielle qui doit mettre l'accent sur la
manière de répartir les avantages dudéveloppement
industriel pour entraîner un véritable développement
économique. Enparticulier les revenus des pauvres, de la campagne comme
des villes, doivent être relevés. Lasécurité
alimentaire et les perspectives d'emploi sont des caractéristiques de la
propagationdes avantages aux pauvres. Les pays d'Asie de l'Est à
croissance rapide ont tous démarré surla voie d'une croissance
accélérée avec une répartition relativement
égale du revenu, ce quicrée une demande effective (Keynes,1936)
et de grands marchés pour les biens de consommation; en outre,avec des
revenus agricoles croissants qui absorbent la production industrielle,
l'intégration del'agriculture et de l'industrie est stimulée.
La R.D.Congo possède le plus souvent de petits secteurs
industriels et l'historique de l'industrie manufacturière est courte.
Ils sont dotés d'une infrastructure matérielle insuffisante et de
ressources humaines limitées ayant un niveau d'instruction primaire et
secondaire peu élevé, et ils manquent de personnel
qualifié. C'est une base insuffisante pour acquérir, dans le
domaine de la production manufacturière, la compétitivité
nécessaire qui permettrait de diversifier les recettes d'exportation
au-delà de celles tirées des produits de base traditionnels.
Ceci étant, tout avantage comparatif repose presque
inévitablement sur les agroindustriels :
· soit des industries utilisant des produits agricoles
comme principales matières premières,
· soit des industries qui produisent des moyens de
production agricoles.
La transformation plus poussée de produits agricoles
peut également apporter une contribution importante au remplacement des
importations. Ces industries comprennent de nombreuses activités
à forte intensité de main d'oeuvre, comme par exemple les
sous-secteurs de l'industrie alimentaire, de même que les secteurs des
textiles et de l'habillement, du cuir et de la chaussure.
La croissance ne dépend pas
juste sur un stock de capital physique, mais sur qui ça
possède ; la valeur d'une économie est d'allouer
efficacement son capital économique, selon Mankiw (1995), la croissance
économique est mesurée par le taux d'accumulation du capital, le
capital investi et le stock du capital, le taux d'investissement et le niveau
d'éducation. La question que l'on se pose, c'est le type de richesse du
peuple congolais. Du degré de concentration de ce dernier.
L'indicateur rule of law montre de
niveau faible de gouvernance en R.D.Congo, des inégalités
accentuées et l'incapacité pour le pays d'accroitre le secteur
manufacturier. Griffin et al. (2012) pense que les ressources minières
congolaises abusent le droit de propriété, le conflit au
changement de décision du marché et affecte les dividendes.
La croissance économique
actuelle est liée à des risques internes et externes tels que les
conflits et les guerres civiles, ainsi que le projet du 5 chantier. Bien que
cette croissance économique soit liée à des risques
internes et externes, elle a également continué à
bénéficier de l'amélioration de la gestion
macroéconomique et de politiques macroéconomiques prudentes qui
ont permis de procéder à des dépenses publiques
importantes, notamment dans les infrastructures et les services publics,
l'augmentation de la consommation intérieure et de la demande
d'investissement favorisé par la hausse des revenus et de
l'urbanisation, ont représenté en 2012 plus de la moitié
de la croissance. Au fait, si l'on décompose les composantes de la
croissance du produit intérieur brut réel, c'est la consommation
privée qui a été le principal moteur de la croissance,
mais la FBCF a toutefois baissé.
S'il existe un lien étroit entre les activités
minières et les conflits armés, les retombées
économiques sont réelles.Dans son arrêté
Ministériel N°0705/CAB.MIN/MINES/01/2010 du 20 septembre 2010
portant suspension des activités minières dans les provinces du
Maniema, Nord-Kivu et Sud-Kivu, le Ministre des Mines reconnait ouvertement le
lien qu'il faut établir entre les mines et la persistance des conflits
tout en ignorant les conséquences environnementales de ces
activités en ces termes : « Considérant le lien qui existe
entre l'exploitation illégale et le commerce illicite des ressources
minérales, la prolifération et le trafic d'armes par les groupes
mafieux et armés, l'insécurité récurrente dans les
provinces du Maniema, Nord Kivu et Sud Kivu ».
Le contrôle des ressources détermine l'importance
territoriale : s'il n'y a aucune ressource, le territoire est quasiment
dépourvu d'enjeux et encore plus abandonné(Villers,2005). La
R.D.Congo est le seul pays au monde à disposer sur son sol autant de
diversité de ressources minières qui pourraient en faire une
grande puissance industrielle mondiale, mais le pays ne possède pas de
véritable industrie minière et se contente d'exporter ses
matières premières pour en importer ensuite les produits finis
plus chers. Le premier partenaire de la R.D.Congo aujourd'hui est la Chine, les
autorités ont transféré une part de la production
minière dans le secteur de construction des routes qui a permis une
amélioration du PIB réel.Une simple lecture de la situation
socio- économique révèle des déséquilibres
inquiétants.
Le défi est de savoir comment concevoir des mesures de
stabilisation propres à réduire les conflits entre stabilisation
et croissance et à réduire les effets préjudiciables sur
les groupes sociaux les plus pauvres pour une croissance inclusive. Les
premières phases d'une stabilisation impliquent la baisse de niveaux
d'inflation élevés, des réductions importantes du
déficit budgétaire et une politique monétaire et fiscale
restrictives peuvent avoir des répercussions radicales sur le pouvoir
d'achat des consommateurs et sur l'utilisation des capacités dans
l'industrie nationale. C'est ainsi que le gouvernement congolais mène
des politiques monétaire et budgétaire restrictives.
D'après Omgba (2011), le gouvernement Camerounais a
transféré la production pétrolière à
l'agriculture et ceci a eu des effets d'entrainement sur d'autres secteurs
d'une part et d'autre part, il constate que la crise au Cameroun est due
à la découverte du gisement pétrolier. Nos
résultats s'alignent dans cette pensée, du fait que les
ressources minières aient d'effet d'entrainement sur d'autres secteurs
et également est source des conflits. La diversification de
l'économie congolaise permettra de moins ressentir ce choc.
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