2.1.2 Les efforts en faveur de l'implication des femmes
dans la décentralisation
Au Togo plusieurs activités sont menées à
des degrés divers pour faciliter l'implication des femmes dans la vie
politique et publique. C'est le cas des plateformes multifonctionnelles
gérées par les femmes dans les communautés, des femmes
responsables d'associations, de groupements, des comités de
développement à la base dans les quartiers, villages et
cantons.
Individuellement ou collectivement les femmes ont toujours
jouées un rôle d'éclaireurs, d'éveil de conscience,
de mobilisation de leurs consoeurs à travers l'information, la
formation, l'élaboration des manuels de formation, l'organisation de
l'élite locale (les parajuristes par exemple). Ceci, grâce aux
séances de renforcement de capacités, de formation et de
sensibilisation dont elles bénéficient à travers les
organisations en charge de la promotion de la femme.24
23 Egalité de genre et autonomisation des
femmes, PND Togo (2018-2022)
24 Campagne nationale de formation, de
sensibilisation, de communication et d'information sur la
décentralisation au Togo ; cahier du participant à l'atelier de
formation des communicateurs endogènes (2018)
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En matière de décentralisation, plusieurs
associations féminines ou des collectifs de groupements féminins,
ont pris les devants pour organiser la formation de leurs membres et mettre
à leur disposition des supports didactiques. A ce niveau la lutte pour
la participation féminine est quasi-permanente.
De son côté, le gouvernement a fait
insérer dans le code électoral un article qui réduit de
moitié le montant de cautionnement pour les candidatures
féminines aux élections législatives et locales. Ceci
permet aux femmes de pouvoir postuler aux postes électifs. Il a aussi
revu le code de la famille pour permettre aux femmes d'avoir accès
à la terre et aux autres ressources de production. Il en est de
même pour la loi portant financement des partis politiques qui a
également prévu une prime pour les partis politiques qui auront
fait des efforts pour promouvoir la candidature des femmes. La politique de
parité homme-femme à des postes électifs
prônée par le gouvernement n'est pas encore ressentie sur le
terrain. D'où la nécessité de la poursuite des efforts
pour la participation effective de la femme.
A travers le PND, le gouvernement conscient de la persistance
des inégalités de genre qui ne favorisent pas la pleine
contribution de toutes les catégories sociales particulièrement
les femmes et les jeunes à la création de la richesse nationale,
s'engage à poursuivre les actions visant à : (i) valoriser la
position sociale et du potentiel de la femme dans la famille et dans la
communauté, (ii) accroitre la capacité productive des femmes et
de leur niveau de revenu, (iii) améliorer l'accès
équitable des femmes et des hommes aux services sociaux, (iv) assurer
l'accès équitable des femmes et des hommes aux moyens de
production et aux opportunités économiques, (v) assurer un
égal exercice des droits civiques et politiques des femmes et des
hommes, (vi) renforcer les capacités nationales de lutte contre les
violences basées sur le genre.
On peut également citer l'élaboration et la mise
en oeuvre en 2011 de la Politique Nationale d'Equité et d'Egalité
de Genre (PNEEG) dans le but de renforcer l'intégration du genre dans le
pilotage du développement. Aussi la Stratégie Nationale
d'Equité et d'Egalité de Genre (SNEEG) adopté en 2018
après une série d'atelier de consultation régionale et qui
va de la période de 2019 à 2028 contribue également
à renforcer la volonté du gouvernement de réduire les
disparités homme-femme.
De plus, depuis janvier 2019, la députée Yawa
Djigbodi Tségan de l'union pour la république, a
été élu à la tête de l'assemblé
nationale. Elle devient à ce jour la première femme à
occuper ce poste. La commission nationale des droits de l'homme (CNDH) est
également présidée par madame Nakpa Polo.
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En outre, plusieurs projets et activités notamment la
cinquième édition de la foire aux droits de la femme, qui s'est
déroulée du 21 au 23 août 2019, lancée au
marché d'Hédzranawé sous le thème « innovons
pour une meilleure participation de la femme pour le développement
» organisé par le GF2D et le projet phare du programme
d'éducation civique à l'endroit des femmes du GF2D à
travers l' « Académie de formation des femmes et jeunes filles en
leadership politique » lancée le 15 mai 2019 à
Atakpamé, visent à promouvoir la décentralisation, le
développement local et le rôle des femmes et des jeunes filles
politiques. Certains partenaires techniques et financiers du Togo aussi,
accompagnent les acteurs étatiques et de la société civile
dans leurs efforts de sensibilisation pour encourager les candidatures
féminines, lors des ouvertures de postes en vue d'impliquer les femmes
dans la gestion des affaires du pays.
Cependant, malgré tous ces efforts, l'implication des
femmes dans les activités publiques reste limitée. La
décentralisation constitue en outre un levier essentiel pour leur
implication effective dans la gestion des affaires locales et publiques.
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