Conclusion
Ce travail m'a permis d'approfondir la dimension de la
difficulté de l'évaluation de la douleur face aux personnes
polyhandicapées et de surcroît en l'absence de communication.
Les différentes échelles
d'hétéro-évaluation sont relativement longues à
mettre en oeuvre au début de leur utilisation dans une structure de
soins. Devant l'abondance des exigences de soins, la définition
individuelle ou interinstitutionnelle des priorités est de mise, mais la
réflexion en vaut la peine !
L'évaluation de la douleur fait partie
intégrante de mon rôle propre infirmier. La douleur de la personne
polyhandicapée a longtemps été négligée.
Aujourd'hui reconnue, je constate cependant qu'elle reste difficile à
prendre en charge quand les moyens d'échange et de communication sont
limités. En l'absence d'utilisation de grille, l'infirmière ne
peut se baser que sur la connaissance du patient dans sa vie quotidienne.
Or, l'illusion que tout peut être mesuré,
quantifié, mis en donnée exploitable se heurte dans ce domaine a
une complexité qui ne peut pas être réduite à un
score. Le travail pluridisciplinaire attentif et l'observation par tous les
témoins (soignants, familles, bénévoles, visiteurs etc...)
est certainement bien plus instructif.
Pour utiliser une métaphore, le médecin
prescripteur possède une photographie du résident. Or, il
convient de regarder un film pour apprécier correctement la douleur
incidente habituelle chez ces patients.
L'évaluation de la douleur chez la personne non
verbalisante ne peut pas se réduire au renseignement d'échelles
standardisées, voire validées, elle nécessite une approche
clinique multifactorielle bien plus complexe que le simple renseignement d'une
grille. Les outils en cours de développement trouvent leur principal
intérêt dans le dépistage de la douleur et dans le suivi en
équipe de l'efficacité thérapeutique. Mais un très
long travail de formation du personnel, de suivi et d'évaluation des
scores obtenus reste à faire.
Une nouvelle perspective pour etre envissager dans les mois
future, car les chercheurs de l'université d'Oxford (Grande-Bretagne)
sont parvenus à identifier les zones cérébrales qui
s'activent lorsque de la douleur est ressentie par le nourrisson, grâce
à l'imagerie par résonance magnétique (IRM). Ces travaux
ont permis aux chercheurs de proposer, en mai 2017, une méthode
permettant d'évaluer la douleur des nouveau-nés grâce
à un électroencéphalogramme (EEG). La technique, qui
permettrait de mieux doser les analgésiques nécessaires pour une
opération, a fait l'objet d'une publication dans la revue
Science Translational Medicine. Cette methode est encore a
developer mes ne pourrait-elle pas etre appliquer a nos adulte
polyhandicapés ?
Notre travail de prise en charge de la douleur chez le patient
polyhandicapé est loin d'être terminé les échelles
d'evaluation sont des pistes pour ne pas dire des pepittes mais il nous faudra
encore beaucoup nous investir et reflechir pour avancer dans cette
connaissances du polyhandicap et de la souffrance induite pas ce dernier.
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