A. L'évaluation
· Pourquoi évaluer ? Cela ne reste plus
à le prouver !
L'évaluation permet de déterminer une
stratégie thérapeutique la plus efficace possible. Car il n'y a
pas de liens entre l'importance de la lésion et la douleur
exprimée.
L'identification d'une douleur chez un patient où l'on
suspecte celle-ci permettra :
· d'améliorer la qualité de la relation
soigné/soignant en montrant l'intérêt que l'on porte
à ses plaintes,
· d'orienter et faciliter la prise de décision de
traitement adapté à l'intensité de la douleur,
· à tout soignant d'utiliser des critères
communs et limiter l'interprétation,
· la transmission d'informations entre le malade et les
différents intervenants qui gravitent autour du patient.
· l'information reste tracée dans le dossier de
soins et pourra être retrouvée plus tard par d'autres
soignants.
Dépister la douleur que subit une personne en
situation de handicap et en rechercher l'origine est une
nécessité de première importance. Cette approche passe par
la communication avec le sujet qui souffre. Or, chez les patients
polyhandicapés atteints de phénomènes douloureux, le
diagnostic est d'autant plus difficile que la communication verbale est souvent
restreinte voir nulle ou impossible.
Ainsi le souligne D. Le Breton13
« La douleur ne se prouve pas, elle s'éprouve.
Seule est souveraine la parole du patient sur son ressenti. S'il dit qu'il
souffre, nul n'est en position d'en douter ou de minimiser sa plainte et il
doit recevoir le soulagement qu'il réclame »
· Qu'évalue-t-on ?
L'évaluation de la douleur ne doit pas être une
démarche solitaire, elle doit se faire au sein d'une équipe
pluridisciplinaire et doit ainsi répondre à plusieurs questions
pour orienter nos recherches :
? Quel type de douleur ? Aiguë ou chronique ?
? La localisation ? Pas toujours facile avec des personne non
verbalisant et pour certains un morcellement du corps comme chez les
autistes.
13 LE BRETON dans « Anthropologie de la douleur » des
éditions TRAVERIEES 20
? Quel mécanisme la génère ? Nociceptive,
neurogène ou psychogène ?
(cela demande quelques connaissances sur les
mécanismes de la douleur et surtout une bonne observation)
? Quelle intensité de la douleur ? Pour évaluer
l'efficacité des traitements
prescrits
? Depuis combien de temps ? Elle est permanente ou apparait
à des
moments précis (à la mobilisation, après le
repas....). Tout cela sera basé
sur une observation minutieuse du comportement du
résident.
Ces questions pourront orienter le choix du praticien pour la
mise en place d'un traitement adapté.
? Quel support choisir ?
Dans le cas des personnes polyhandicapées, il est
logique de choisir une échelle comportementale.
Ces échelles s'appuient d'une part sur une observation
et l'écoute, par une hétéro-évaluation et d'autre
part sur un travail d'équipe afin de réduire la
subjectivité de l'évaluation.
Ces échelles ont pour objectif d'apprécier le
retentissement de la douleur sur le comportement et la qualité de vie du
résident.
B. Cadre législatif
La France a été pionnière dans
l'amélioration de la prise en charge de la douleur. C'est à
partir des années 1990 qu'une réflexion en faveur de
l'amélioration de la prise en charge de la douleur commence à
prendre forme en France dans les établissements de santé. En
1995, une circulaire relative à l'organisation des soins et à la
prise en charge des douleurs chroniques voit le jour.
La loi hospitalière du 4 février 199514
va affirmer que « les établissements hospitalier mettent en
oeuvre les moyens propres à prendre en charge la douleur des patients
qu'ils accueillent » . Cette mission s'inscrira par la suite par un
engagement des pouvoirs publics qui s'est traduit par plusieurs plans `douleur'
successifs.
14 LOI no 95-116 du 4 février 1995. h3ps://
www.legifrance.gouv.fr/aKchTexte.do?
cidTexte=JORFTEXT000000166739&categorieLien=id
21
? Plans douleur15
> Plan d'action triennal de Lutte contre la Douleur
1998-200016 Ce premier plan était articulé autour de
trois axes :
· le développement de la lutte contre la douleur
dans les structures de santé et réseaux de soins
· le développement de la formation et de
l'information des professionnels de santé sur l'évaluation et le
traitement de la douleur
· la prise en compte de la demande du patient et
l'information du public.
Ce plan a été évalué par la
Société Française de Santé Publique à la
demande de la Direction Générale de la Santé, du
Ministère délégué à la Santé, du
Ministère de l'Emploi et de la Solidarité.
> Programme de Lutte contre la Douleur
2002-200517
Ce deuxième programme d'actions poursuit les objectifs
du premier plan de lutte contre la douleur. Il visait notamment
l'amélioration de la prise en charge de la douleur chronique rebelle
(lombalgies, céphalées chroniques, douleurs
cancéreuses...) et de la souffrance en fin de vie. Il s'est
centré sur la douleur provoquée par les soins et la chirurgie, la
douleur de l'enfant et la prise en charge de la migraine.
Ses objectifs :
· Associer les usagers par une meilleure information
· Améliorer l'accès du patient souffrant
de douleurs chroniques rebelles à des structures
spécialisées
· Améliorer l'information et la formation des
personnels de santé
· Amener les établissements de santé
à s'engager dans un programme de prise en charge de la douleur
· Renforcer le rôle infirmier notamment dans la
prise en charge de la douleur provoquée
> Plan d'amélioration de la prise en charge de la
douleur 2006201018
Ce plan était articulé autour de quatre axes:
· améliorer la prise en charge des douleurs des
populations les plus vulnérables
notamment des enfants et des adolescents, des personnes
polyhandicapées, des personnes âgées et en fin de vie,
· améliorer la formation pratique initiale et
continue des professionnels de santé pour mieux prendre en compte la
douleur des patients,
· améliorer les modalités de traitement
médicamenteux et d'utilisation des méthodes non pharmacologiques
pour une prise en charge de qualité,
15 h3p://
www.sfetd-douleur.org/plans-douleur
16 Circulaire DGS/DH n°98-586 du 24 septembre 1998 relative
à la mise en oeuvre du plan d'action triennal de lutte contre la
douleur
17 Programme de Lutte contre la Douleur 2002-2005
18 Plan d'amélioration de la prise en charge de la
douleur 2006-2010 22
· structurer la filière de soins de la douleur, en
particulier pour la prise en charge des douleurs chroniques rebelles, permet de
rendre plus efficace le dispositif. Ce plan a fait l'objet d'une
évaluation par le Haut Conseil de Santé Publique à la
demande du Ministère chargé de la Santé.
> Le futur 4ème plan douleur : 2013-2017
En 2013, le 4e Programme national 2013-2017 distinguait les
douleurs aigües, les douleurs chroniques et les douleurs liées aux
soins. Trois axes prioritaires ont été alors proposés:
· améliorer l'évaluation de la douleur et la
prise en charge des patients en sensibilisant les acteurs de premier
recours,
· garantir la prise en charge de la douleur lorsque le
patient est hospitalisé à domicile,
· aider les patients qui rencontrent des
difficultés de communication (nourrissons, personnes souffrant de
troubles psychiatriques ou de troubles envahissants du développement,
etc.) à mieux exprimer les douleurs ressenties afin d'améliorer
leur soulagement.
Autour de ces trois axes, nous pouvant retenir
différents objectif dont plusieurs dans le cadre de la prise en charge
de la douleur de nos patients :
· Améliorer la formation des professionnels et des
aidants en les sensibilisant à la prévention de la douleur.
· Améliorer la coordination entre professionnels.
· Améliorer le repérage et la prise en
charge des patients dys-communicant dont les patients autistes, patients
polyhandicapés.
· Améliorer l a prise e n charge à
domicile e t dans les établissements médico-sociaux.
Cependant, le programme n'a pas pu être mis en place
à ce jour.
Ce quatrième plan nous concerne plus
particulièrement car nos patients sont ciblés « patients qui
rencontrent des difficultés de communication (nourrissons, personnes
souffrant de troubles psychiatriques ou de troubles envahissants du
développement, etc.) à mieux exprimer les douleurs ressenties
afin d'améliorer leur soulagement. »
Douleur et pratique médicale :
Le code de déontologie précise aux
médecins leurs devoirs en matière de prise en charge de la
douleur, notamment les articles 3719 et 3820 du code de
la sante publique.
Extrait de l'article 37 « En toutes circonstances, le
médecin doit s'efforcer de soulager les souffrances du malade par des
moyens appropriés à son état et l'assister moralement.
»
19
https://www.legifrance.gouv.fr/aKchCodeAr
cle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idAr
cle=LEGIARTI000006912899&dateTexte=&categorieLien=cid
20
https://www.legifrance.gouv.fr/aKchCodeAr
cle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idAr
cle=LEGIARTI000006912901&dateTexte=&categorieLien=cid
23
Douleurs et soins infirmiers :
La pratique infirmière est régit par leur
décret de compétence n°2004-802 du 29 juillet 2004. Il
précise notamment à travers l'article R. 4311-2 :
« De participer à la prévention, à
l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse
physique et psychique des personnes»21
L'importance du travail infirmier au sein de l'équipe
pluridisciplinaire au bénéfice du
patient y est ainsi soulignée : l'écoute, le
regard professionnel et l'analyse de chacun y ont un sens.
Le devoir de recueil de données y figure aussi :
« De concourir à la mise en place de
méthodes et au recueil des informations utiles aux autres
professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et
évaluer l'effet de leurs prescriptions »
· Le devoir des établissements :
La Charte du patient hospitalier art 2 extrait de la
circulaire ministérielle du 6 mai 1995 relative aux droits du patient
hospitalisé22met en avant le devoir des établissements
de prendre en compte la douleur du patient :
« Ils leur dispensent les actes de prévention,
d'investigation de diagnostic ou de soins
- curatifs ou palliatifs (....) La dimension douloureuse,
physique et psychologique de la prise en charge des personnes
hospitalisées ainsi que le soulagement de leur souffrance constituent
une préoccupation constante de tous les intervenants. »
· Les droits du patient :
La loi n°2002-303 du 4 mars 200223 relative au
droit des malades et à la qualité du système de
santé précise que « toute personne a le droit de recevoir
des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en
toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et
traitée. »
A ce sujet, il est à prendre en compte que nos
résidents n'expriment pas la douleur de la même manière que
la population générale.
C. Les différents outils
d'évaluation
La première étape de prise en charge de la
douleur pour cette population donnée et comme pour tout patient
douloureux une étape d'évaluation. Pour évaluer la
douleur, de nombreuses échelles et questionnaire ont été
développés et publiées. Chez ces patients non verbalisant,
c'est par une hétéro-évaluation qu'il est convenu
d'évaluer leur douleur,
21
http://www.inFrmiers.com/profession-inFrmiere/legisla
on/decret-nd-2004-802-du-29-juillet-2004-relatif-aux-parties-iv-et-v-annexe.html
22
http://social-sante.gouv.fr/Fchiers/bo/2006/06-04/a0040012.htm
23
https://www.legifrance.gouv.fr/aKchTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000227015,
article L. 11110-5
24
qui étudie plutôt les indicateurs comportements
(expression spatiale, mouvement corporelle....)
Cinq échelles ont retenu notre attention et nous
semblaient utilisables au sein de notre établissement :
a. La grille de Douleur des Enfants de San Salvadour (DESS)
Annexe124
Cette grille est la première grille d'évaluation
de la douleur adaptée aux patients présentant un polyhandicap
sévère. Elle a été élaborée par une
équipe soignante de l'hôpital de San Salvador encadrée par
le Pr Collignon.
Basé sur le fait que les échelles ne convenaient
pas à ce type de patient, l'équipe du professeur Pr Collignon a
élaboré une échelle plus adaptée.
La grille de Douleur des Enfant de San Salvadour s'inspire
d'outils développés pour les enfants de la population
générale comme l'échelle douleur des enfants Gustave
Roussy (GEGR) et de l'échelle pour adultes comme DOLOPLUS. Ces
échelles n'étant pas adaptées, l'évaluation de la
douleur des personnes atteintes de polyhandicap était alors très
subjective et basée essentiellement sur l'observation et l'intuition du
personnel soignant. Ces évaluations étaient donc peu
reproductibles d'une équipe soignante à l'autre. La grille de
Douleur des Enfant de San Salvadour a donc été
élaborée, rendant l'évaluation de la douleur chez l'enfant
polyhandicapé plus objective.
Elle comprend deux volets :
n en dehors de toute situation douloureuse, un dossier de
base caractérise la personne polyhandicapée: la diversité
des handicaps, leur expressivité, les modalités d'expression et
de relation ;
n lors de situations douloureuses ou de modifications du
comportement habituel, on utilise la grille de cotation de la douleur avec ses
10 items, en comparant avec le dossier de base.
Cette échelle est adaptée aux enfants poly
handicapé et sera à l' origine de nombreuses autres
échelles. Notamment l'échelle d'évaluations de
l'expression de la douleur chez l'adolescent ou l'adulte Polyhandicapé
(EDAAP).
b. Echelle d'évaluation de l'expression de la douleur
chez l'adolescent ou l'adulte Polyhandicapé (EDAAP) Annexe 425
Cette échelle est une adaptation d e l'échelle
DESS aux adultes e t adolescents polyhandicapés et de l'échelle
de DOLOPLUS (échelle d'hétéro-évaluation de la
douleur de la personne âgée aux fonctions cognitives
altérées comme dans les démences, l'aphasie, les personnes
comateuses ou les patients non coopérants.). Créée par
l'hôpital marin d'hendaye entre 1999 et 2001, elle est composée de
onze items repartis en deux thèmes et permet d'établir un score
entre 0 et 41 avec une certitude de douleur
24 hppp://
www.pediadol.org/Echelle-Douleur-Enfant-San.html
http://www.Fi
lmsdocumentaires.com/Flms/429-douleur
25 h ttp://
www.cnrd.fr/Evaluation
de-l-expression-de-la douleur.html 25
pour un score supérieur ou égale à 7.
Elle ne sera validée quand 2007 par l'Institut de Santé Publique,
d'épidémiologie et de développement de Bordeaux II.
c. L'échelle de Non Communicating Children's Pain
Check-list (NCCPC ou GED-DI en version Francaise) Annexe 3
26
Cette échelle a été créée
à partir de 1983 puis modifiée pour être utilisée en
France, pour être utilisable dans l'évaluation des douleurs
postopératoire. Elle est utilisable de 3 ans à l'âge
adulte. Elle comprend 7 catégories de 31 comportements cotés de 0
à 3 ou non applicable (NA) soit un score de 0 à 90 avec un seuil
à 7. Elle permet aussi d'évaluer l'intensité de la douleur
car à partir de 53 la douleur est considérée comme
sévère. Cette échelle se différencie des autres par
l'évaluation de 6 items sur les modifications physiologiques (Tension
artérielle, fréquence cardiaque...) éléments
mesurables et objectifs.
d. Echelle FLAAC modifiée (en Anglais : Visage-
jambes-activité-cris-consolabilité) Annexe 427
Cette échelle d'évaluation de la douleur
postopératoire ou secondaire aux soins. Elle donne une idée aussi
de l'intensité, valide pour les enfants de 4 à 18 ans et
utilisable chez l'enfant éveillé comme endormi. Chaque item est
coté de 0 à 2. Selon le score obtenu, nous pouvons
déterminer l'intensité :
Entre 1 à 3 inconforts légers Entre 4 à 6
douleurs modérées Entre 7 à 10 douleurs
sévères.
e. Echelle Pediatric Pain Profile (PPP) Annexe 5
28
Echelle d'origine Anglaise, destinée au donneur de
soins comme les parents et le personnel soignant, elle permet de coter la
douleur de l'enfant et l'adolescent (de 1 à 18 ans) avec un trouble
cognitif et moteur.
Cette échelle demande un score de base quand l'enfant va
bien.
Elle a 20 items comportementaux, pour chaque item 4 cotations
sont possible de 0 à
3. Le score peut aller de 0 à 60 et la douleur est
avérée à 14/60.
Toutes ces échelles DESS, EDAAP, NCCPC, GED-DE, FLAAC, PPP
permettent une
analyse de la douleur plus objective et plus reproductible
entre les différents intervenants autour du résident non
verbalisant. Ceci correspond à un progrès considérable par
rapport aux simples observations souvent pertinentes mais conduisant souvent
à sous-estimer la douleur.
26 htttp://
www.pediadol.org/Echelle-NCCPC-Non-Communica
ng.html et
http://www.pediadol.org/IMG/pdf/GEDDI_2011.pdf
27
http://www.pediadol.org/FLACC-Face-Legs-Ac
vity-Cry,956.html
28
http://www.pediadol.org/PPP-Pediatric-Pain-ProFle.html
26
D. Analyse des différentes
échelles
Les différentes échelles et leurs
possibilités d'application en institution :
Tableau comparatif des échelles disponibles pour
la personne polyhandicapée
Tableau comparatif des échelles a
télécharger sur PEDIADOL29
|
EDAAP
|
San FLACC
Échelles PPP GED-DI
Salvadour modifiée
|
Items
|
10
|
20
|
30 ou 27
|
5
|
11
|
Temps requis
|
15 min
|
5 min
|
2 h ou 10 min
|
?
|
20
min à 25 min
|
Connaissance
d u p a t i e n t nécessaire
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Oui
|
Postopératoire
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Domicile
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
S e u i l d e
traitement
|
2 et 6/40
|
14/60
|
7/90 ou
11/81
|
3/10 ?
|
7/41
|
A noter que la dernière colonne ne figure pas dans le
tableau de Pediadol, je l'ai ajoutée pour affiner mes investigations.
Plusieurs grilles s'offrent ainsi à nous. Suite
à une réunion d'équipe en janvier 2017, réunissant
plusieurs professionnels volontaires exerçants au sein de notre
établissement, nous avons décidé d'étudier deux des
échelles proposée ci-dessus.
a. Raison de notre choix
Suite à une étude des échelles par notre
équipe pluridisciplinaire, les échelles d'évaluation de la
douleur que nous avons décidé de tester seront ainsi l'EDAAP (qui
semble le plus adapté a notre population) et la FLACC modifiée en
vu d'établir un protocole de prise en charge de la douleur au sein de
notre établissement.
Pourquoi ?
? L'échelle de San Salvadour et la Pediatric Pain
Profile sont plutôt adaptées à la recherche d'une douleur
chez l'enfant de 1 à 18 ans, si le personnel porteur de soins connait le
patient quand il va bien,
29
http://www.pediadol.org/Quelle-echelle-choisir,288.html
27
28
qu'il a repéré les symptômes habituels en
particulier sur le plan neurologique (spasticité, mouvements anormaux,
moins de communication, grimaces...). Le soignant remplit le dossier de base et
utilise ensuite l'échelle lors des changements de comportement du
résident.
? L'échelle de Pain Profile et plutôt
destinée aux parents et n'est peut être pas assez précise
pour notre public. Et nécessite une bonne connaissance du patient.
? L'échelle de GED-DI concerne les patients de 3 ans
à l'âge adulte si le
soignant est amené à accueillir un patient
polyhandicapé qu'il ne connait pas habituellement.
Nous avons donc choisi l'échelle d'EDAAP et la FLAAC
modifiée de part leur clarté, leur facilité
d'utilisation.
y' EDAAP pour sa diversité des
approches des comportements douloureux observé chez le resident, sa
facilité de remplissage, mais sa longueur nous semblait de premiere
abord etre un obstacle.
y' FLACC modifiée étant
donnée le niveau intellectuelle de nos residents souffrant de retard
mental profond (un âge mental inferieur à 3 ans) mais aussi de la
clarté de cette échelle et sa facilité de remplissage.
b. Mise en place au sein de notre établissement
Courant janvier 2017, l'équipe pluridisciplinaire a
ciblé un patient témoin pour tester les deux échelles
d'hétéro-évaluation. Les échelles seront remplies
en binôme voir trinôme (Aide soignante/ Aide Medico-psychologique
ou infirmière ou Educateur Spécialisé et parfois
Kinésithérapeute ou ergothérapeute) à des temps
bien déterminés de la journée (au lever, avant et
après un repas, à la sieste...) dans des positions
différentes (au fauteuil, au lit, sur le brancard douche....).
L'échelle EDAAP puis l'échelle de FLACC
modifiée ont été mises en place sur 15 jours
consécutifs. L'échelle étant déposée dans la
maisonnée avec leur guide d'utilisation. Une explication de leur
utilisation a été faite à tous les professionnels
susceptibles de remplir ces grilles au moment des transmissions.
Suite aux cris qui s'intensifient depuis quelques jours
de Mr , l'équipe infirmier et le groupe de travail sur
« la douleur », a décidé de mettre en place une grille
douleur afin d'évaluer si ce changement de comportement pourrait
être occasionné par des douleurs.
Nous vous demandons de remplir en équipe, et a l'issue
de votre service, a des temps défini par le planning ci joint, une
grille d'évaluation
« EDAPH/FLAAC » et ceci pendant 15 jours.
A la fin de cette évaluation, un point sera fait par le
Docteur CORNU et le groupe de travail.
Merci de votre collaboration.
|
Dossier remis dans les services pour notre étude de la
douleur chez le resident choisi
|
Clarisse
|
|
Date du début : Date de fin :
|
|
Notre patient, M. V, 27 ans, diagnostiqué
encephalopathie a pour antécédents :
· Retard psychomoteur et hypotonie dès les
premiers mois de la vie, pas d'étiologie retrouvée.
· Scoliose dorsolombaire
· Epilepsie,
· Gastrotomie et Nissen sous célioscopie,
· Arthrodèse rachidienne en 2010.
En juillet 2016, suite à des troubles du comportement,
des examens complementaire ont été réalisés. Il
s'est avéré qu'une tige d'arthrodèse était
cassée. En janvier 2017, un avis chirurgical a été
demandé. Suite à cette visite une évaluation de la douleur
a été demandée par le chirurgien. Cette évaluation
a pour but d'evaluer l'attitude thérapeutique ulterieure. Souffre-t-'il
de sa rupture d'arthrodèse chirugicale ou d'une autre pathologie non
diagnostiquée? Sur quoi vont reposer nos choix thérapeutique
à venir ?
|
Rupture de l'arthrodese chez M V.
|
29
Ainsi, s'il s'avère qu'il y a visiblement une douleur
le chirurgien reprendra chirurgicalement l'arthrodèse. Si la douleur
n'est pas avérée M. V restera avec la tige sectionnée tant
qu'il n'exprimera pas de gène.
En première intention le médecin
généraliste de notre établissement a prescrit du Doliprane
500 mg en systématique à notre jeune patient, et un
comprimé de TRAMADOL si douleur.
c. 30
Difficultés rencontrées durant notre analyse
Les grilles d'évaluation de la douleur ont
été bien remplies par nos equipe.
Un décalage de score a été obtenu entre
les différents binômes : Lorsque le soignant (infirmier, Aide
Soignant) complète la grille le score de douleur est moins important que
si se sont des personnels plutôt socio-éducatifs (Aide
Medio-psychologique, Educateur Spécialisé...)
Un manque de connaissance des échelles
d'évaluation. En effet, plus de 2 /3 du personnel soignant n'avait
jamais utilisé se support.
Un manque de connaissance du vocabulaire utilisé dans
les grilles a été un frein au remplissage. La composition de nos
équipes étant très diverse et variée, avec des
professionnels non sensibilisés aux termes médicaux, comme par
exemple, dans la grille d'EDAAP et le « terme
neurovégétatif. »
Sur ce laps de temps, nous n'avons testé que deux
échelles d'hétéro-évaluation et sur un seul patient
pour faciliter notre analyse.
Suite à l'analyse de ces difficultés
rencontrées nous retenons qu'il faut harmoniser l'évaluation.
Pour cela il est nécessaire que tous les soignants utilisent la
même échelle d'évaluation. L'outil doit être le plus
adapté au patient. Il faudra donc former tous les intervenants et pas
seulement des volontaires comme cela été le cas pour notre
analyse. Même les stagiaires ou les étudiants devront être
en mesure d'utiliser notre protocole d'évaluation de la douleur. Et
surtout que cet outil soit transmis en même temps que le dossier du
patient lors des transferts, hospitalisation. Ceci pour permettre une meilleure
validité des évaluations de contrôle de l'efficacité
d'un traitement.
d. Tableau comparatif des deux échelles utilisé
pour notre démarche d'analyse
Echelles
|
EDAAP
|
FLACC modifiée
|
items
|
11
|
5
|
temps
|
25 min
|
15 à 20 min
|
Score obtenu
|
de 3 à 15/41
|
De 0 à 10 /10
|
Seuil de traitement
|
7/41
|
3/10
|
Avantages
|
Simple et facile à remplir lorsque l'on la maitrisse un
minimum.
Donne une image globale du résident sous toutes ses
perspectives
|
Simple et facile à remplir
Pour différentes douleurs (aiguë, chronique)
Ne nécessite pas obligatoirement la connaissance du
résident
|
|
Inconvénients
|
Nécessite une bonne connaissance d'habitude du
résident
Ne cote pas les douleurs
|
Le patient immobile qui se repli sur lui ne figure pas dans la
grille Ne cote pas les douleurs psychogènes
|
|
31
Après ce mois d'observation, une nouvelle
réunion pluridisciplinaire réunissant la plupart des
professionnels ayant complétés ces grilles. Une analyse a
été faite, et l'échelle EDAAP semblerait la plus
adaptée à notre public. Effectivement une grosse majorité
de nos résidents ont un mécanisme de repli sur soit lors de
douleur. Considérant ceci, nous avons décidé de retenir
cette échelle dans notre protocole de prise en charge de la douleur au
sein de notre structure.
Quand à M. V, son score confirme bien qu'il a douleur.
Il reverra donc le chirurgien prochainement.
e. Revenons à l'échelle d'EDAAP
Cette échelle se veut simple et facile à
utiliser lorsque l'on en a pris un minimum connaissance, tout en respectant
l'approche globale de la personne polyhandicapée. Elle permet de mesurer
l'écart entre l'expression habituelle du patient et l'expression
perturbée dans l'hypothèse d'une douleur et, ainsi, d'adapter un
traitement si besoin.
Le fait que l'échelle se compose en deux parties est
très intéressant pour notre public :
> Le retentissement somatique avec ces 4 items :
o Les plaintes somatiques, fait apparaitre les vocalises,
normales ou anormales du résident. Dans manifestations
neuro-végétatives, on engloberait : les rougeurs, pâleurs,
sueurs, nausées, vomissements, tremblements, hypotensions, troubles du
rythme cardiaque
o Les postions antalgiques au repos, pas toujours
très évidente à repérer chez des patients
très déformés. (par leur rétraction, leur scoliose,
leur luxation de hanche...) Mais toute position corporelle inhabituelle visant
à éviter ou soulager la douleur devra être
repérée.
o L'identification des zones douloureuses, de part leur
difficulté à la mobilisation, leur hypertonie, la zone
douloureuse sera difficilement repérable de premier abord. La palpation
des membres pourra nous donner une idée de l'emplacement de la douleur
(attention à la douleur irradiante !), Ce diagnostic sera à
reconfirmer par des examens types radiographie, échographie
o Le sommeil, si le patient présente un sommeil
agité de manièreexceptionnelle, on pourra coter 1 à cet
item. Mais si le résident présente un sommeil agité de
façon habituelle, il faudra coter 0. A noter qu'une grande
majorité de nos résidents ont un traitement anti
épileptique et donc présente des épisodes de somnolence de
façon habituelle. Il faudra donc coté 0 s'il n'y a pas de
changement.
> Le retentissement psychomoteur et corporel avec ces 7
items :
o Le tonus, c'est un état permanent
d'activité fondamentale des muscles lisses et striés, sous la
dépendance du système nerveux central et
périphérique. Là on cherche à repérer une
modification de
la tonicité des muscles avec des signes
révélant une douleur telle que des mimiques, des cris....
o Les mimiques, dans cet item on étudie le
faciès et des mimiquesinhabituelles. Certains résidents ont un
faciès inquiet de manière habituelle, alors nous coterons 0.
o L'expression du corps, ne repérer ici que ce qui
n'est pas habituelle chez ce patient. Par exemple M. V, que nous avons
étudié plus haut, présente une agitation permanente en cas
de douleur, le piège est qu'il présente la même agitation
à la vue de sa maman ! Mais nous avons pu remarquer que M. V, associait
ses cris à des mordiments des mains en cas d'angoisse, de douleur.
o L'interaction lors des soins, on doit se poser la
question : comment le patient accepte-il le contact avec le soignant
habituellement ? Est-il en position de repli exceptionnellement aujourd'hui
?
Certains de nos résidents ne supportent pas le contact
avec le soignant. Tout soin reste pour eux une intrusion dans leur espace, leur
sphère. Nous coterons 0.
o La communication, Ici nous considérons la
communication non verbalecomme le regard, les mimiques, les gestes, les
émissions vocales, la recherche de contact par le toucher,
l'agrippement....
o La vie sociale, et l'intérêt pour le monde,
correspond à l'ensemble des interactions du patient à la
présence des soignants lors des soins, des activités ainsi que
lors des stimulations (visuelles, tactiles, sonores, olfactives)
o Les troubles du comportement, comme nous l'avons vu
auparavant M.V présente une morsure des mains en cas de douleur. Ceci
sera coté comme un comportement inhabituel donc chiffré à
4.
Cette échelle nous paraissait être la plus
complète et passer en revue les principales perturbations faisant penser
à une douleur. L'échelle de FLACC modifiée nous semblait
incomplète et de plus le patient immobile qui se repli sur lui ne figure
pas dans la grille. A noter que cet isolement apparait chez une majorité
de nos patients non communiquant ! D'où la raison pour laquelle nous
avons préféré sélectionner l'échelle
d'EDAAP.
Ayant choisi notre échelle
d'hétéro-évaluation, il était ensuite question
d'établir un protocole pour l'étude de l'évaluation et de
la prise en charge de la douleur de nos résidents non- communiquant.
III. Proposition pratique d'un protocole de prise
en charge de la douleur au sein de notre établissement
Tout instrument de mesure de la douleur, pour être
utilisable en pratique, doit être validé. Ce qui revient à
vérifier qu'il donne un résultat sensible, reproductible, fiable
et spécifique.
Il est nécessaire de se familiariser le plus possible
avec l'échelle choisie, de bien la comprendre, de maitriser la
méthode d'application, de la tester sur plusieurs résidents et
bien sûr l'utiliser régulièrement. Un besoin de formation
et d'information du personnel soignant est nécessaire au
préalable.
32
A. Pourquoi un protocole de prise en charge de la
douleur au sein de notre établissement de santé public
?
Cette élaboration relève d'un travail
d'équipe qui aurait pour objectif l'amélioration de cette
situation, après repérage d'un problème de prise en charge
de la douleur insatisfaisant pour notre population donnée, ici le
patient polyhandicapé. Effectivement nous avons observé que les
personnes polyhandicapées étaient moins rapidement
soulagées que les autres ! L'équipe a alors cherché
à réduire le délai de soulagement en mettant en place un
protocole permettant d'affiner l'évaluation de la douleur chez ces
personnes.
B. Quelles démarches à suivre pour mettre
en place ce protocole ?
Le décret de compétence des infirmières
(décret du 27 juillet 2004)30 fixe ce que l'on pourrait
qualifier de cahier de charges détaillant les protocoles de soins
suivant
« Elaborés conjointement par les personnels
médicaux et infirmiers impliqués dans leur mise en oeuvre,
· Validés par l'ensemble de l'équipe
médicale, par le pharmacien et par le directeur du service des soins
infirmiers,
· Datés et signés par le médecin
responsable et le cadre de santé du service,
· Diffusés à l'ensemble du personnel
médical et paramédical du service, au directeur
d'établissement, au directeur du service de soins infirmiers et au
pharmacien hospitalier,
· Remis au nouveau personnel dès son
arrivée,
· Accessibles en permanence dans le service,
· Placés dans un classeur identifié,
· Affichés si l'organisation du service s'y
prête,
· Evalués et, si nécessaire,
réajustés, et, dans ce cas, redatés et signés,
· Revus obligatoirement au moins une fois par an,
· Revalidés systématiquement à chaque
changement de l'un des signataires et diffusés ».
L'élaboration d'un protocole fait appel à une
méthodologie rigoureuse. Apres avoir identifié une situation de
soins qui pose problème, l'évaluation et la prise en charge de la
douleur chez le patient polyhandicapé, le personnel pluridisciplinaire
se réunit, font des recherches pour tenter de répondre au mieux
aux questions posées par cette problématique. Il convient ensuite
de préciser quels sont les objectifs du protocole, à quelle
pathologie s'adresser, dans quelle situation clinique, quelles sont les limites
?
30
http://www.soinspallia
fs-fc.fr/pdf/telecharge/2009_Fiche_protocoles_soin.pdf
33
34
C. Organisation concrète du protocole
douleur
Notre établissement fonctionne avec un dossier
individuel unique. Je propose de compléter ce dossier avec une rubrique
« évaluation de la douleur ». Nous fonctionnons avec le
logiciel TITAN, il y a bien une échelle d'évaluation de la
douleur dans ce dossier mais elle est basée sur l'échelle
ALGOPLUS (Annexe 6). Elle n'est pas du tout adaptée à nos
residents. L'echelle ALGOPLUS pourrait etre utilisé en premier abord
pour repérer plus facilement les douleur aigues, en particulier ceux
provoqué par les soins, puis suite au score obtenue nous affinerons
notre resultat en utilsant l'echelle EDAAP.
Ainsi nous intégrerions l'échelle EDAAP au
dossier de soins informatisé, il faudra veiller à
l'accessibilité de cette rubrique « évaluation de la douleur
» dans le dossier informatisé. Il faut qu'il soit simple
d'accès pour une meilleure utilisation.
Cette rubrique pourrait contenir :
· Une fiche d'information pour le soignant, le personnel
socio-éducatif, les familles (en limitant leur accès à ce
protocole seulement)...toutes les personnes susceptibles d'intervenir
auprès du patient, sur la prévention des principales causes d e
douleurs (constipation, suivi orthopédique et appareillage,
problème de sante récent...)
· Une note sur les antécédents douloureux
et leur prise en charge avec le score à chaque mise en place
antérieure de la grille d'évaluation. Et bien sûr, les
traitements antalgiques administrés et leur efficacité.
· Note explicative et grille d'évaluation
EDAAP,
· S'il y a un protocole anti douleur avant certains
soins.
Première ébauche du protocole douleur, qui sera
retravaillé par notre équipe pluridisciplinaire. Voir annexe 6
D. Objectifs du protocole
· Pour quelles pathologies ?
Pour tous les résidents non verbalisant de notre
établissement ou n'étant pas en capacité d'évaluer
seul et de façon cohérente leur douleur.
· Quand mettre en place ce protocole ?
La moindre suspicion, le moindre doute devra permettre de
mettre en place ce protocole.
En debutant une cotation de la douleur par l'echelle
ALLGOPLUS present dans notre logistiel puis en fonction du score obtenu, nous
mettrons en place le «protocole douleur».
Tous les gestes et les soins pouvant être
potentiellement douloureux devront nous interpeller !
· Comment interpréter les résultats
?
Un point sera toujours fait au sein de l'équipe
pluridisciplinaire avec l'infirmière et le médecin pour analyser
les résultats.
· Qui rempli la grille
d'hétéro-évaluation et à quel moment ?
Tout professionnel sensibilisé et formé
à remplir cette échelle. La famille pourrait même y
être intégrée. La grille devra être remplie en
binôme et à différents moments de la journée
définis par l'équipe pluridisciplinaire.
· Les limites de ce protocole
d'hétéro-évaluation :
Cet outil peut donner l'illusion que les douleurs sont
d'appréciation simple, alors que l'hétéro
évaluation n'est qu'un élément de la prise en charge de la
douleur, à l'instar de la détection, du diagnostic et du
traitement.
Le risque est de renoncer à la composante verbale
quand elle est encore exploitable, chez 4 à 5 de nos
résidents.
Une autre dérive est la confiance excessive dans les
scores dont découlerait le protocole de soins stéréotypes
:
GRILLE ? SCORE ? PROTOCOLE ? TRAITEMENT STANDARDISE
A nous alors soignant d'être vigilant.
Ce protocole d'évaluation et de prise en charge de la
douleur a été établi par notre équipe de soignant
et sera réévalué régulièrement. Il nous
parait le plus adapté à notre public.
Le dossier de soins étant informatisé dans
notre établissement, le projet serait d'intégrer ce protocole au
dossier informatisé dans un futur proche.
E. Mise en place d'un traitement
La mise en place d'un traitement incombe au médecin en
collaboration avec l'infirmier comme le défini notre décret de
compétence31 « De contribuer à la mise en oeuvre
des traitements en participant à la surveillance clinique et à
l'application des prescriptions médicales contenues, le cas
échéant, dans des protocoles établis à l'initiative
du ou des médecins prescripteurs ainsi que la surveillance de
l'efficacité du traitement. »
L'infirmière et le personnel soignant ne devront
néanmoins pas oublier tous les traitements non médicamenteux qui
peuvent s'offrir à eux pour soulager la douleur de leur patient comme
:
31 décret n°2004-802 du 29 juillet 2004 35
·
36
Une bonne installation, une bonne posture à
réévaluer avec le kinésithérapeute,
l'ergothérapeute, la psychomotricienne, le médecin de
rééducation
· Des massages, drainages lymphatiques, mobilisation
effectuée par nos kinésithérapeutes
· La cryothérapie ou thermothérapie.
(difficile à mettre en oeuvre)
· Les activités de relaxation, de sophrologie. Notre
établissement est équipé d'une salle de snozelen.
· Des séances avec la musicothérapeute ou
l'arthérapeute.
· Les activités occupationnelles qui peuvent
détourner l'attention du résident.
· Un entretien avec notre psychologue.
· Des soins avec la psycho-estetisienne.
· Des activités extérieures, d'éveil
au monde, de connaissance de son corps...
· Une visite de la famille peut s'avéré
bénéfique.
Toutes ces alternatives sont propres à chaque
résident. A nous de trouver la plus adaptée en complément
de la thérapeutique médicamenteuse, s'il y en a une de mise en
place !

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