1.9. Lien avec le travail social
Les violences dans les relations amoureuses concernent-elles le
travail social ?
Les travailleurs sociaux et travailleuses sociales ont une
responsabilité face à la société comme le mentionne
le code de déontologie du travail social en Suisse « les
professionnel-le-s [...] font connaître au public, aux chercheuses et
chercheurs et aux politiques leur connaissance des problèmes sociaux,
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Adolescence, amour et violence. Prévenir la violence au
sein des relations amoureuses chez les adolescent-e-s.
de leurs causes et des effets possibles aux niveaux
individuels et structurels, et contribuent ainsi à rendre leurs
expertises utiles» (Avenir social, 2010, p.13).
Comme nous venons de le voir dans le cadre législatif,
la Suisse a le devoir de protéger les mineur-e-s de la violence tant
physique, psychologique que sexuelle. Toutefois, il n'y a pas une loi
spécifique concernant cette problématique et la diversité
des textes législatifs complexifie l'intervention des
professionnel-le-s, tous domaines confondus.
Il a été constaté que les relations
amoureuses sont principalement discutées et analysées entre
paire-s. Cela ne laisse que peu de place à des intervenant-e-s
sociaux-ales et de manière plus générale aux adultes.
Pourtant, les professionnel-le-s du travail social sont amené-e-s
à fréquenter des adolescente-s dans de nombreux lieux dans
lesquels ils-elles interagissent: écoles - foyers - centres
aérés - domicile - travail hors murs - centre de
prévention - hôpitaux, etc. Nous supposons que la proximité
entre professionnel-le-s et adolescent-e-s n'est visiblement pas suffisante
pour que les jeunes puissent évoquer des sujets intimes et personnels.
La VRA concerne l'intimité et cela rend les discussions et les
interactions plus complexes, surtout en période d'adolescence où
l'expérimentation et l'émancipation sont manifestes (Zimmermann
& coll., 2017).
Cependant, l'un des objectifs et devoirs du travail social est
d'initier et de favoriser des pistes pour résoudre des problèmes
sociaux (Avenir social, 2010).
Les violences dans les relations amoureuses chez les
adolescent-e-s manquent de visibilité et suscitent un
intérêt récent de la part de la recherche. Cela implique
une méconnaissance de ce sujet et donc une difficulté pour
intervenir. Comme le dit l'adage: « Rome ne s'est pas construite en un
jour! ». Prenons l'exemple de la violence conjugale qui est une
problématique connue et reconnue. Il existe de nombreux organismes et
institutions actives dans la prise en charge et la prévention, ce qui
n'a pas toujours été le cas (Prévention Suisse de la
criminalité, 2015).
Précédemment, nous exposions les
différences et les similitudes entre violences conjugales et violences
dans les relations amoureuses chez les adolescent-e-s. Force est de constater
que la violence est la base de ces deux thèmes et qu'elle a des
répercussions sur les victimes et sur les auteur-e-s. En effet, un-e
adolescent-e vivant de la VRA risque de développer des troubles
psychosociaux tant dans sa vie présente que future; les comportements
subis ou vécus à l'adolescence peuvent se répercuter
à l'âge adulte (Glowalcz et Courtain, 2017).
Le devoir des professionnel-le-s du domaine social est de
prévenir et de sensibiliser les jeunes sur la thématique des
violences au sein de leurs relations amoureuses et des répercussions de
celle-ci.
Dans notre problématique, le contrôle social se
manifeste par les normes sociales et le cadre légal (Glowacz et
Courtain, 2017). Toutefois, cela n'est pas suffisant pour endiguer cette
violence au sein des relations amoureuses.
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