INTRODUCTION GENERALE
0.1 Problématique
De prime abord, il convient de noter que dans chaque
recherche, notre objectif est de résoudre un problème
particulier. Dans ce travail, nous voulons savoir comment l'interrogation est
formée en Shupamem. Ceci résulte d'une part du fait que certaines
structures interrogatives en Shupamem ne soient pas encore expliquées.
Et d'autre part, le nombre réduit des documents écrits qui
parlent de l'interrogation en Shupamem fait qu'il soit difficile de parler ou
d'expliquer les différents mécanismes observés lors de la
formation de certaines structures interrogatives dans cette langue. Il est
certes vrai qu'il existe une littérature sur le Shupamem, car nous
savons qu'aucune recherche n'est faite ex nihilo c'est-à-dire à
partir de rien. Pour cela, nous avons Boum (1977), «Esquisse
phonologique du bamoun». Djeunou (1981), «Le verbe en
bamoun''. Ondoua (2004), «La structure phrastique du Shupamem
: Une approche générativiste''. Nchare (2005),
«Une analyse minimaliste et dérivationnelle de la morphosyntaxe
du Shupamem». Nchare (2012), «The grammar of
Shupamem''. Ils ont tous menés des études très
variées sur le Shupamem, mais seulement, ils n'ont pas fait de notre
sujet l'objet principal de leurs différents travaux.
En outre, le Shupamem comme la plupart de langues
camerounaises connait un véritable problème de standardisation.
Ce travail vient à point nommé afin d'apporter un plus à
la standardisation du Shupamem. Nous devons le noter, la plupart de nos langues
nationales sont plutôt des langues à tradition orale
c'est-à-dire qu'elles ne sont pas écrites. Or, nous savons que
l'enseignement oral n'est pas le meilleur gage d'exactitude. Le plus souvent
les renseignements transmis sont sujets à des additions ou des
soustractions, à des modifications et des déformations, à
des exagérations et des confusions de tel point qu'il devient difficile
de distinguer la vérité de l'invention. Et aussi, l'enseignement
oral ne laisse pas de trace ; donc il est difficile que cet enseignement puisse
survivre au cours des années, et garder toute sa subtilité et sa
finesse d'antan. Tout ceci vient justifier la raison pour laquelle nous nous
sommes décidés à mener nos recherches sur cet aspect
particulier du Shupamem.
0.2 Motivation de la recherche
Notons que la motivation est l'ensemble des causes conscientes
et inconscientes qui sont à l'origine du comportement individuel. La
motivation est aussi le stimulus de la volonté qui donne une raison
d'agir. Tout acte que nous posons dans la vie a une motivation, à ce
moment précis, la motivation devient comme une sorte de justificatif ou
de mobil à nos actes. Cette recherche a deux motivations principales
à savoir : la motivation scientifique et la motivation
pédagogique.
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0.2.1 Motivation scientifique
La motivation scientifique consiste en la recherche de rendre
compréhensible des connaissances ou des phénomènes qui ne
le sont pas. C'est grâce à la recherche scientifique que tout le
monde, spécialiste ou non, peut comprendre comment tel ou tel
phénomène fonctionne. C'est pour cette raison que la motivation
scientifique constitue le fondement de toute recherche. La motivation
scientifique nous permet de rendre notre tâche ou notre travail
explicable parce qu'elle est purement empirique, c'est-à-dire qu'on dit
ce qu'on voit, on parle de ce qu'on observe, on n'invente rien. Bref on
présente les faits tels qu'ils sont, sans rien n'ajouter ni rien
retrancher. Ce qui nous permet de dire que la motivation de cette recherche
vient du fait que nous voulons permettre aux chercheurs de comprendre comment
on forme l'interrogation en Shupamem. Nous voulons permettre aux chercheurs de
cerner et de différencier les transformations que subit une phrase
interrogative en Shupamem et de pouvoir les expliquer à leur tour. Donc,
nous voulons ici inventorier et répertorier les différents
mécanismes qui ont lieu pendant la formation des questions en
Shupamem.
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