§SECTION 1. Analyse descriptive du choix des
combustibles
L'analyse descriptive des données est faite en deux
étapes :
1. Dans un premier temps, nous faisons une analyse
uni-variée, laquelle nous permettra de dresser le profil de
l'échantillon et décrire le comportement de certaines variables
étudiées prises isolément. A ce niveau de l'analyse, nous
mettrons à profit les distributions de fréquences, les
pourcentages, les moyennes, les écart-types et des graphes.
2. Ensuite, la seconde étape consiste à faire
une analyse bi-variée à travers l'analyse de tables de
contingence et des tests Khi-deux entres autres. Cette partie de l'analyse nous
permettra d'identifier certains facteurs déterminants de la consommation
de combustibles et de procéder à la vérification de
certaines de nos hypothèses de recherche.
44 | P a g e
Analyse uni variée
Profile de l'échantillon du sondage
Un échantillon de 288 chefs de ménages a
été interrogé dans la partie urbaine de la commune de
Carrefour, adjacente avec Port-au-Prince la capitale haïtienne. Parmi ces
chefs de ménages, 192 sont des femmes, soit un pourcentage de 66.7%. Ce
taux élevé de femmes chefs de ménage reflète bien
la réalité de l'Aire Métropolitaine de Port-au-Prince.
Car, selon IHSI/ECVH (2003), 64% des ménages de sont dirigés par
des femmes dans la plus grande agglomération urbaine du pays qui
regroupe à elle-seule environ 59% de la population urbaine nationale.
Les résultats du sondage indiquent que les chefs de
ménages enquêtés sont en moyenne âgés-es de
39.31 ans avec un écart-type de 12 ans. La distribution par âge de
notre échantillon, telle qu'elle est représentée dans la
Figure 3, ci-dessous, est en parfaite cohérente avec la distribution de
la population totale haïtienne dans laquelle les jeunes
prédominent, alors que les personnes âgées de 65 ans et
plus ne représentent que 6.3% de la population (IHSI, 2003).
Figure 3 : Distribution des chefs de ménages selon
leur âge
20 40 60 80
![](Etude-des-determinants-de-la-consommation-de-combustibles-pour-la-cuisson-dans-le-milieu-urbain--l8.png)
40
20
50
30
10
0
Sur le plan religieux, les déclarations des chefs-fes
de ménages enquêtés-es sont à 46.5% «
Catholique » et 33.3% se disent « Protestant » (respectivement
estimés à 58.3% et 34% selon IHSI (2003)). Les pourcentages de
Témoins de Jéhovah, Vodouisants et autres confessions religieuses
sont relativement faibles.
Concernant le niveau d'éducation des chefs de
ménages, nous constatons que plus de 50% ont atteint le niveau
d'étude secondaire (entre la 7e année fondamentale
jusqu'à la classe terminale), 18.3% ont atteint le niveau primaire
(1e à 6e année fondamentale) et 13% n'ont
eu à suivre aucune formation académique. Les 18.7% de chefs de
ménage restant sont répartis entre les niveaux professionnel et
universitaire.
S'agissant du statut matrimonial des chefs de ménages
qui constituent notre échantillon, le pourcentage des chefs de
ménages en union se chiffre à 61.5% (dont 32.3% de «
mariés » et 29,2% en « union libre »). Le reste est
partagé entre les « célibataires » (17.4%), les «
séparés/divorcés » (12.5%) et les « veufs/veuves
» (8.7%).
Il faut dire qu'à divers égards, nous constatons
beaucoup de similitudes entre les caractéristiques des
ménages-échantillon de cette recherche et ceux publiées
par l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique (IHSI) dans des
grandes enquêtes14 nationales concernant l'Aire
métropolitaine de Port-au-Prince, la plus grande agglomération
urbaine d'Haïti qui regroupe à elle-seule 59% de la population
urbaine totale.
![](Etude-des-determinants-de-la-consommation-de-combustibles-pour-la-cuisson-dans-le-milieu-urbain--l9.png)
Figure 5 : Quelques similitudes entre les
caractéristiques des ménages enquêtés et les
données publiées par l'IHSI (EBCM_2000 / ECVH_2003) pour
l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince
% de ménage de 4-6 personnes % de maisons basses
ordinaires % de logement de 2 pièces
% de chef de ménage en union libre
% de chef de ménage Protestants
% de femmes Chef de ménage
% de femmes Chef de ménage
% de chef de ménage Protestants
0 10 20 30 40 50 60 70
% de chef de ménage en union libre
% de logement de 2 pièces
% de maisons basses ordinaires
% de ménage de 4-6 personnes
IHSI, 2000 et 2003
|
64
|
34
|
29.9
|
32.69
|
62.7
|
42.9
|
Echantillon
|
66.7
|
33.3
|
29.2
|
32.63
|
68.8
|
42.4
|
45 | P a g e
Pourcentage de ménages
14 Ici, nous parlons des enquêtes nationales
telles que : l'Enquête Budget-Consommation des ménages (EBCM :
1999-2000) et l'Enquête sur les Conditions de Vie des Haïtiens (ECVH
: 2003).
46 | P a g e
Il est évident que toutes ces similitudes ne sauraient
être le fruit du hasard. Elles traduisent, de préférences,
la bonne représentativité des ménages-échantillon
de notre recherche par rapport à ceux de grandes enquêtes
réalisées par l'IHSI au niveau de l'Aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Face à cet heureux constat, nous pouvons nous
réjouir de ce que les résultats de notre sondage sur les
combustibles soient de nature à faire autorités, et pourront
servir valablement pour alimenter le modèle de régression qui
sera présenté.
Caractéristiques des ménages
enquêtés
Le ménage dont il est question ici se défini
comme un ensemble de personnes vivant sous le même toit et partageant le
repas en commun. Ces personnes appelées membres du ménage peuvent
ou non avoir des liens de parenté entre eux. Le « ménage
» se caractérise essentiellement par sa taille c'est-à-dire
le nombre de membres et la structure familiale qui le compose.
Les résultats de notre recherche montrent que les
ménages interrogés ont entre 1 et 15 membres. La taille moyenne
observée est de 4.8 membres. Encore un résultat très
proche de la taille moyenne de 4.5 membres observée par IHSI/ECVH (2003)
dans les différents milieux de résidence. Il est opportun aussi
de signaler que les résultats de notre recherche sont conformes à
la forte prédominance des enfants du chef de ménage qui
caractérise la distribution des membres secondaires (hors chef de
ménage) des ménages haïtiens (IHSI/ECVH, 2003). En effet,
certains chefs de ménages de notre échantillon ont jusqu'à
huit (8) enfants dans le ménage et le nombre moyen d'enfants du chef de
ménage qui vivent dans le ménage est de 1.89 avec 1.75
d'écart-type estimé. De plus, nous avons observé qu'en
moyenne chaque ménage a 1.43 femme âgée de 18 ans ou
plus.
Logement et infrastructure
Dans notre sondage, la majorité des ménages
enquêtés (68.8%) vivent dans des maisons basses avec murs en
blocs, 14.2% dans des maisons construites avec des débris de
matériaux ou dans des abris semi-définitifs, et 13.9% habitent
des maisons à 1 étage. En ce qui a trait au titre d'occupation du
logement, 49% des ménages sont propriétaires de la maison ou ils
vivent, 39.6% sont locataires (mensuels et annuels) et les 11.5% restant
occupent le logement à titre gratuit.
Espace réservé à la
cuisine
Le tableau de fréquence ci-dessous montre que 54.2% des
logements ont un espace réservé à faire la cuisine. Ce
pourcentage est réparti en logements qui ont une cuisine à
l'intérieur (23.3%) et ceux
47 | P a g e
dont la cuisine se trouve à l'extérieur du
logement (30.9%). Les 45.8% de ménages dont le logement n'a pas d'espace
de cuisine, préparent leur nourriture dans un coin du logement soit
à l'intérieur ou à l'extérieur de celui-ci.
Table 1 : Distribution de fréquence de la variable
"Existence de cuisine"
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid
|
Cuisine à l'intérieur du
logement
|
67
|
23.3
|
23.3
|
23.3
|
Cuisine à l'extérieur du
logement
|
89
|
30.9
|
30.9
|
54.2
|
Pas de cuisine, c'est dans un coin à
l'intérieur du logement
|
40
|
13.9
|
13.9
|
68.1
|
Pas de cuisine, c'est dans un coin à
l'extérieur du logement
|
84
|
29.2
|
29.2
|
97.2
|
Autre
|
8
|
2.8
|
2.8
|
100.0
|
Total
|
288
|
100.0
|
100.0
|
|
Revenu des ménages
Parmi les 288 ménages interrogés, nous avons pu
collecter le revenu pour 268 d'entre eux, soit un taux de collecte de 93%. Le
tableau suivant montre que 241 ménages, soit un pourcentage de 83.6%,
ont gagné un revenu au cours du mois précédent
l'enquête ; et 128 ménages (44.4%) ont reçu un transfert
d'argent. On constate que le revenu moyen du ménage est
évalué à 11,334.27 gourdes pour le mois, avec un
écart-type de 16,824.78 gourdes. Ce qui laisse entrevoir de grandes
disparités de revenus entre ces ménages tel que le montre le
graphe 4 en annexe 1.
Table 2 : Statistiques descriptives des composantes de la
variable "Revenu du ménage"
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Mean
|
Std.
Deviation
16824.788
|
Revenu total du ménage le mois
précédent
|
268
|
250
|
88333
|
11334.27
|
Revenu provenant d'une activité
économique
|
241
|
500
|
80000
|
11593.36
|
17273.854
|
Montant des Transferts reçus le mois
précédent
|
128
|
1500
|
70000
|
11417.97
|
15772.469
|
Valid N (listwise)
|
101
|
|
|
|
|
48 | P a g e
Les combustibles utilisés pour la
cuisson
Les résultats de notre sondage montrent que 97.92% des
ménages urbains utilisent le Charbon de bois pour cuisiner. Rappelons,
qu'au niveau de l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince, ce pourcentage
était de 88.7% selon IHSI (2003). Consommé par 30.21% (27%, selon
IHSI 2003) des ménages de notre échantillon, le
Kérosène est arrivé en deuxième position
derrière le Charbon de bois. Il est suivi du GPL consommé par 25%
des ménages de notre sondage contre 17% selon IHSI (2003). Le Bois est
utilisé par 10.42% des ménages et l'Électricité par
8.68% des ménages enquêtés. Les différences de
pourcentages observées avec l'IHSI pourraient être dues à
un effet de sondage, mais probablement à une évolution de la
réalité des ménages urbains. Globalement, les
résultats de cette recherche confirment la prédominance du
Charbon de bois dans la consommation de combustibles pour la cuisson chez les
ménages urbains interrogés, tel que le montre la Figure 4
suivante.
Figure 4 : Répartition des ménages selon le
combustible utilisé pour la cuisson
![](Etude-des-determinants-de-la-consommation-de-combustibles-pour-la-cuisson-dans-le-milieu-urbain--l10.png)
S'agissant du combustible utilisé comme principale
source d'énergie pour la cuisson, la Table 3 ci-dessous montre que le
Charbon de bois est toujours premier avec 82.5% des ménages. Cependant,
c'est le GPL qui arrive en deuxième position avec 14.1% des
ménages loin devant le Kérosène et le Bois (1.9% et 1.5%
respectivement). L'Electricité, quant à lui, n'est pas
utilisé comme source principale d'énergie pour la cuisson. Ce
dernier résultat témoigne de l'inaccessibilité du courant
électrique chez les ménages urbains. Ainsi, on peut comprendre
que le Kérosène, le Bois et l'Électricité jouent
plutôt un rôle de second rang ou sont utilisés comme
compléments dans la consommation de combustible chez le ménage
urbain haïtien. Il convient de signaler aussi que tout de suite
après l'utilisation du Kérosène (28.5% des ménages)
comme première source d'énergie secondaire, arrive le charbon de
bois (15.3% des ménages) comme deuxième source secondaire.
49 | P a g e
Table 3 : Répartition des ménages en
pourcentage selon les combustibles utilisés
pour la cuisson
Combustible utilisé
|
Utilisé comme 1ère Source d'énergie
de cuisson
|
Utilisé comme une source secondaire
|
Bois
|
1.5
|
8.7
|
Charbon de bois
|
82.5
|
15.3
|
Kérosène
|
1.9
|
28.5
|
Gaz Propane (GPL)
|
14.1
|
11.5
|
Electricité
|
0.00
|
8.7
|
Source : IFGCAR-IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en
Haïti/Juillet 2011
Perception des chefs de ménage par rapport
aux problèmes liés à l'utilisation des combustibles
Les résultats de notre recherche nous permettent de mettre
en exergue la perception des chefs de ménages par rapport aux principaux
problèmes fournis par l'utilisation de chacun des combustibles. Le
tableau 4 ci-dessous montre que le Bois et le Charbon de bois sont
perçus comme des combustibles dont la fumée ou le cendre peuvent
salir la maison selon respectivement 60.42% et 30.56% des ménages
enquêtés. Le temps de cuisson des repas est plus long avec ces
combustibles. L'odeur et la fumée imprègnent le goût des
repas selon 15.97%, 11.11% et 25.35% des ménages respectivement pour le
Bois, le Charbon de Bois et le Kérosène. Nous constatons aussi
que les problèmes perçus pour le Gaz propane et
l'Electricité sont les mêmes : risques d'incendie/explosion (84%
et 37.15% respectivement) et cout élevé des équipements
nécessaires (30.56% et 34% respectivement). Ces problèmes sont
présents également avec le Kérosène (41.67% et 10%
de ménages respectifs).
Table 4 : Répartition des chefs de ménage
selon les problèmes liés à l'utilisation
des combustibles pour la cuisson
Problèmes identifiés
|
Bois
|
Charbon
|
Kérosène
|
Gaz Propane
|
Electricité
|
La fumée ou le cendre peut salir la maison
|
60.42%
|
30.56%
|
4.17%
|
|
0.35%
|
Le repas a l'odeur ou le goût de la fumée / du
gaz
|
15.97%
|
11.11%
|
25.35%
|
0.35%
|
0.35%
|
La fumée du combustible rend les gens malade
|
24.31%
|
5.90%
|
12.50%
|
|
|
50 | P a g e
Risque d'incendie/risque d'explosion de la bombonne
|
2.78%
|
1.74%
|
41.67%
|
84.03%
|
37.15%
|
Moins accessible et plus cher
|
0.69%
|
1.04%
|
0.35%
|
1.39%
|
1.74%
|
Coût élevé des équipements
nécessaires
|
|
|
10.07%
|
30.56%
|
34.03%
|
Le repas prend plus de temps pour cuire
|
15.97%
|
37.15%
|
0.69%
|
0.35%
|
0.35%
|
Autres problèmes
|
17.36%
|
24.65%
|
14.24%
|
4.86%
|
27.78%
|
Source : IFGCAR/IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en
Haïti/Juillet 2011
Perception des chefs de ménage par
rapport aux avantages offerts par chacun des
combustibles disponibles
Parallèlement aux problèmes suscités, les
ménages perçoivent également plusieurs avantages dans les
combustibles disponibles. Le tableau 5 suivant montre que le Bois et le Charbon
de bois offriraient trois avantages : ils sont très accessibles (35.76%
et 36.11% des ménages respectifs), économiques (36.11% et 48.96%
respectivement) et ne sont pas très dangereux (27.43% et 36.11%
respectivement). Alors que les avantages perçus par les ménages
sont pratiquement les mêmes pour les trois autres combustibles :
Kérosène (dans une moindre mesure), Gaz propane et
Electricité. Ces avantages sont : la rapidité de la cuisson
(60.42%, 54.17% et 42.36% de ménages respectifs), la rapidité de
l'allumage (28.82%, 50% et 34.38% de ménages respectifs) et le fait que
ces combustibles ne salissent pas (19.10%, 41.32% et 52.08% de ménages
respectifs).
Table 5 : Répartition des chefs de ménage
selon les avantages liés à l'utilisation des combustibles pour
la cuisson
Avantages identifiés
|
Bois
|
Charbon
|
Kérosène
|
Gaz
Propane
|
Electricité
|
Le combustible est très accessible
|
35.76%
|
36.11%
|
4.17%
|
0.35%
|
0.35%
|
Le combustible est économique/bon marché
|
36.11%
|
48.96%
|
3.82%
|
1.39%
|
2.08%
|
Les réchauds et équipements sont faciles à
utiliser
|
|
2.78%
|
5.56%
|
0.69%
|
1.39%
|
La nourriture se prépare très rapidement
|
3.13%
|
3.47%
|
60.42%
|
54.17%
|
42.36%
|
Le combustible s'allume sans perte de temps
|
1.04%
|
1.04%
|
28.82%
|
50.00%
|
34.38%
|
Il ne produit pas de la fumée/ne salit pas la maison
|
|
2.43%
|
19.10%
|
41.32%
|
52.08%
|
51 | P a g e
Le combustible n'est pas
dangereux/pas de risque d'explosion
|
27.43%
|
36.11%
|
2.08%
|
2.43%
|
2.43%
|
Autres avantages du combustible
|
19.79%
|
5.90%
|
9.38%
|
15.63%
|
15.63%
|
Source : IFGCAR/IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en
Haïti/Juillet 2011
Analyse bi-variée : Identification des
déterminants du choix de combustible
Dans ce paragraphe, notre objectif est de déterminer
s'il existe ou non une association entre chaque catégorie de combustible
utilisé par un ménage urbain haïtien et certaines
caractéristiques propres à ce ménage pris dans son
ensemble. Ce qui nous amène à considérer le «
combustible utilisé » comme étant une variable à
expliquer par d'autres variables indépendantes telles que celles
mentionnées dans la formulation de nos hypothèses de recherche.
De ce fait, nous allons faire un test Khi-deux de chacune de ces variables
indépendantes avec la variable dépendante en vue de faire le
point sur une éventuelle association.
Présentation du Test
Khi-deux
Dans l'analyse statistique, le test Khi-deux est
utilisé pour tester l'indépendance entre des variables. Ce test
cherche à établir la vérification d'une «
hypothèse nulle (H0) » selon laquelle les variables seraient
indépendantes, par rapport à une « hypothèse
alternative (H1) », laquelle supposerait une certaine association entre
les variables concernées. En d'autres termes, le test Khi-deux entend
procéder au rejet de l'hypothèse alternative (H1) pour accepter
l'hypothèse nulle (H0). Or, pour rejeter l'hypothèse H1, le
degré de significativité du test Khi-deux doit être
strictement supérieur à « 0.05 ». Si non, on accepte
l'hypothèse H1 pour conclure que les variables ont une quelconque
association entre-elles ou ne sont pas indépendantes. Dans la
présente étude, l'hypothèse H0 serait qu'il n'existe
aucune association entre le combustible utilisé par un ménage
urbain et les caractéristiques socioéconomiques,
démographiques ou culturelles de ce ménage.
1. Test Khi-deux entre les combustibles utilisés et
quelques caractéristiques du ménage urbain haïtien
La Table 6 ci-dessous présente les résultats des
tests Khi-deux réalisés pour les cinq (5) principaux combustibles
utilisés par les ménages urbains en Haïti (Bois, Charbon de
bois, Kérosène, Gaz propane et Electricité) avec quelques
caractéristiques socioéconomiques et démographiques de ces
ménages. L'analyse de ces résultats (Table 6) montrent
l'existence d'associations entre les
52 | P a g e
caractéristiques présentées avec la
plupart des combustibles utilisés par ces ménages urbains. En
effet, hormis le Kérosène, on constate que chacun des autres
combustibles présente, tout au moins, un test Khi-deux significatif avec
les caractéristiques étudiées. Sur cette base, on conclut
qu'il peut exister une association entre :
- L'« Age du chef de ménage » et chacun des
combustibles : « Bois » et « GPL ». L'existence de cette
association avec le « Bois » conforterais notre première
hypothèse de recherche qui suppose l'existence d'une association entre
« l'âge du chef de ménage » et « l'utilisation du
Bois » comme principale combustibles pour la cuisson chez le ménage
urbain en Haïti ;
- Le « Nombre de femmes de 18 ans et + » et les
combustibles « Charbon de bois », « GPL » et «
Electricité ». Ces résultats sont favorables à la
vérification de la deuxième hypothèse formulée dans
le cadre de ce travail ;
- Le « Niveau d'étude formelle » et les
combustibles : « Bois », « GPL » et «
Electricité ». L'une de ces observations est en cohérence
avec notre troisième hypothèse de recherche formulée dans
le chapitre précédent, et stipulant l'existence d'une association
entre le « Niveau d'étude formelle » du chef de ménage
et la consommation du gaz propane ;
- La « Taille du ménage » et le «
Charbon de bois ». C'est également un résultat qui est
conforme avec l'hypothèse de recherche formulée concernant
l'influence de la « Taille du
ménage » sur le choix de combustibles pour la cuisson
dans le milieu urbain haïtien ;
- Le « Revenu » et les combustibles : « Bois
» et « GPL ». Ces observations sont aussi conforment à
l'hypothèse formulée sur la variable « Revenu du
ménage ». Étant donné les caractéristiques de
ces deux combustibles, la logique serait que les ménages à bas
revenu consomment le Bois, alors que ceux à revenu élevé
consomment le GPL. Toutefois, Nkamleu et al. (2002) et Ouédraogo (2005)
ont montré que la consommation du bois diminue avec l'augmentation du
revenu. Dans notre cas, le test de Khi-deux se révèle insuffisant
pour établir une telle conclusion. Le mieux serait d'attendre les
résultats de notre modèle logistique avant de nous prononcer
fermement ;
- Le « Nombre de pièces du logement » et les
combustibles « Bois » et « GPL ». Les résultats
significatifs du test Khi-deux obtenus pour ces deux combustibles avec la
variable « Nombre
de pièces du logement » est compréhensible,
étant donné la probable association entre le revenu et ces
mêmes combustibles. En effet, cette variable « Nombre de
pièces du logement » pourrait bien servir de proxy à la
variable « Revenu du ménage ». Car, en Haïti, les gens
qui habitent dans des logements de plus de trois pièces sont souvent
considérés comme des gens aisés en raison du prix
relativement élevé du logement dans les zones urbaines. Il est
opportun de relater que les associations probables entre « Nombre de
pièces du logement » et les combustibles « Bois » et
« Gaz Propane » sont favorables à la confirmation de
l'hypothèse « 116 » formulée par rapport à cette
variable ;
- La variable « Existence de cuisine » et les
combustibles « Bois », « GPL » et « Electricité
». Là encore, il s'agit de résultats conforment à
notre compréhension du phénomène. Car, l'hypothèse
117 que nous avons formulée sur la variable « Existence de cuisine
» relate l'influence significative que cette variable pourrait avoir dans
le choix de combustibles pour la cuisson chez le ménage urbain
haïtien. Il faut dire que l'association entre l'« Existence de
cuisine externe » et ces mêmes combustibles de cuisson ont
été mis en évidence dans l'étude d'Ouédraogo
(2005) à Ouagadougou (Burkina Faso).
Toutefois, un coup d'oeil attentif sur la Table 6 suivant
permettra, à titre d'illustration, d'avoir plus de détails sur
ces derniers résultats.
53 | P a g e
54 | P a g e
Table 6 : Tests de Khi-deux entre chaque combustible et
les caractéristiques des ménages (N of Valid Cases :
288)
|
|
Bois
df
|
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Charbon
Value
|
df
|
de
bois
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Value
|
Kérosène
df
|
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Gaz
Value
|
df
|
propane
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Value
|
Electricité
df
|
Asymp. Sig. (2sided)
|
Variables
|
Test
|
Value
|
Tranche d'âge
|
Pearson Chi-Square Likelihood Ratio Pearson Chi-Square
Likelihood Ratio Pearson Chi-Square Likelihood Ratio Pearson Chi-Square
Likelihood Ratio Pearson Chi-Square Likelihood Ratio Pearson Chi-Square
Likelihood Ratio Pearson Chi-Square Likelihood Ratio
|
13.716
|
4
|
0.008
|
3.995
|
4
|
0.407
|
2.106
|
4
|
0.716
|
10.679
|
4
|
0.030
|
3.450
|
4
|
0.486
|
14.899
|
4
|
0.005
|
5.986
|
4
|
0.200
|
2.123
|
4
|
0.713
|
10.989
|
4
|
0.027
|
3.343
|
4
|
0.502
|
Nombre de femmes de 18 ans et +
|
11.127
|
6
|
0.085
|
34.043
|
6
|
0.000
|
7.288
|
6
|
0.295
|
15.000
|
6
|
0.020
|
14.265
|
6
|
0.027
|
9.377
|
6
|
0.153
|
23.288
|
6
|
0.001
|
7.530
|
6
|
0.275
|
13.782
|
6
|
0.032
|
8.534
|
6
|
0.202
|
Niveau d'étude formelle
|
22.077
|
4
|
0.000
|
5.189
|
4
|
0.268
|
0.645
|
4
|
0.958
|
25.274
|
4
|
0.000
|
12.750
|
4
|
0.013
|
21.026
|
4
|
0.000
|
4.717
|
4
|
0.318
|
0.645
|
4
|
0.958
|
27.171
|
4
|
0.000
|
14.039
|
4
|
0.007
|
Taille du ménage
|
3.556
|
2
|
0.169
|
5.622
|
2
|
0.060
|
0.296
|
2
|
0.863
|
4.104
|
2
|
0.128
|
3.641
|
2
|
0.162
|
3.613
|
2
|
0.164
|
6.237
|
2
|
0.044
|
0.294
|
2
|
0.863
|
4.358
|
2
|
0.113
|
3.949
|
2
|
0.139
|
Quintile de revenu
|
12.234
|
4
|
0.016
|
5.704
|
4
|
0.222
|
3.918
|
4
|
0.417
|
16.314
|
4
|
0.003
|
1.763
|
4
|
0.779
|
11.103
|
4
|
0.025
|
4.997
|
4
|
0.288
|
3.844
|
4
|
0.428
|
16.854
|
4
|
0.002
|
1.708
|
4
|
0.789
|
Nombre de pièces du logement
|
13.066
|
3
|
0.004
|
0.759
|
3
|
0.859
|
3.618
|
3
|
0.306
|
18.700
|
3
|
0.000
|
4.186
|
3
|
0.242
|
12.326
|
3
|
0.006
|
0.837
|
3
|
0.841
|
3.639
|
3
|
0.303
|
19.137
|
3
|
0.000
|
4.487
|
3
|
0.213
|
Existence de cuisine
|
12.663
|
4
|
0.013
|
7.388
|
4
|
0.117
|
3.993
|
4
|
0.407
|
30.857
|
4
|
0.000
|
9.873
|
4
|
0.043
|
14.430
|
4
|
0.006
|
7.823
|
4
|
0.098
|
4.254
|
4
|
0.373
|
31.844
|
4
|
0.000
|
9.258
|
4
|
0.055
|
55 | P a g e
2. Test Khi-deux entre les combustibles utilisés et
certaines variables relatives à la perception du chef de ménage
urbain haïtien
Les résultats des tests Khi-deux réalisés
pour les variables sur la perception du chef de ménage indiquent que ces
variables pourraient effectivement avoir un lien avec le choix de combustibles
des ménages urbains pour la cuisson. En effet, les variables traduisant
la perception du chef de ménage présentées dans la Table 7
peut être associés à un ou plusieurs combustibles
utilisés par les ménages étudiés.
- Tout d'abord, considérant la variable «
perçu plus économique », l'association avec le « Bois
» peut traduire la situation de pauvreté qui fait rage en
Haïti depuis cela plusieurs décennies. On peut également
avancer que la dégradation des conditions de vie des haïtiens
après le séisme du 12 janvier peut porter les ménages
démunis à consommer le « Bois » pour des raisons
strictement économiques. Ainsi, l'association du « Bois » avec
la variable « perçu plus économique » est conforme
à la réalité de certains ménages urbains
haïtiens, mais aussi, elle est favorable avec l'hypothèse H3.1
formulée dans le cadre de cette recherche.
- La variable « Utilisation perçue dangereuse
» par le chef de ménage est associé vraisemblablement au
« Bois » et au « Charbon de bois » selon les
résultats du test
Khi-deux. Si l'on élargie l'intervalle de confiance
à 10%, on pourrait également associée cette variable au
« Gaz propane ». Ce résultat est favorable à
l'hypothèse H3.2 formulée dans cette recherche. Le moins que nous
puissions dire, c'est que ces observations reflètent bien la
réalité de la demande de combustibles en Haïti, notamment du
fait des cas d'accidents victimes par les ménages utilisant les
combustibles pétroliers, et résultant d'une mauvaise manipulation
des équipements de ces combustibles. Cette information a
été relatée dans l'étude d'ESMAP (2007), et
confirmée dans notre recherche (voir tableaux annexe 1).
- S'agissant de la variable « Utilisation perçue
compliquée » par le chef de ménage, elle est probablement
associée au « Gaz propane » et à «
l'Électricité ». Cette perception du chef de ménage
d'utilisation compliquée de certains combustibles est liée au
fait que certaines informations qui circulent dans le milieu urbain
haïtien parviennent à stigmatiser certains ménages
vis-à-vis des combustibles dont les réchauds et fours
nécessitent un minimum de discipline et de savoir-faire pour l'utiliser
efficacement et
56 | P a g e
de façon sécuritaire. Par rapport à
l'électricité, ce combustible n'est pas accessible à tout
moment à cause notamment de la rareté du courant
électrique fournis par la seule compagnie nationale de production de ce
service sur le marché haïtien. Ce qui contribue à une faible
demande de réchauds électriques. Quelques réchauds
électriques se retrouvent surtout sur le marché informel,
à l'état usagé et dans la plupart des cas, ils sont
défectueux. Ainsi, leur utilisation parait compliquée pour le
ménage urbain dans la mesure où ces réchauds doivent
être réparés systématiquement et provoquent souvent
des chocs électriques sur le réseau. C'est en ce sens que nous
somme persuadé que les résultats obtenus par rapport à
cette variable perception sont le reflet de la réalité des
ménages vivant dans le milieu urbain en Haïti. L'association de
cette variable perception avec le GPL notamment est conforme à notre
compréhension de situation du marché haïtien. Elle est
favorable à la vérification de l'hypothèse de travail
113.3 formulée dans le cadre de cette recherche.
- S'agissant de la variable « Discrimination positive
», son Khi-deux est significatif in extremis avec le «
Kérosène ». Ce résultat indique que la variable
« discrimination positive » pourrait avoir une influence sur la
décision des ménages de choisir le Kérosène pour la
cuisson. Rappelons notre hypothèse 113.4 selon laquelle il y aurait une
association positive entre la variable « discrimination positive » et
les combustibles discriminés. Attendons voir si cette association sera
validée par les résultats du modèle de régression
proposé dans la prochaine section.
- Concernant la variable « Lieu d'approvisionnement
perçu proche » par le chef de ménage, les résultats
du test Khi-deux montrent une dépendance significative avec le «
Bois » et le « Kérosène ». Ces résultats
nous paraissent cohérents avec la réalité haïtienne.
Car, le Kérosène est très accessible et disponible
partout. Concernant le Bois, souvent il est le plus souvent obtenu gratuitement
soit dans un jardin ou sur un terrain vide situé à
proximité du logement habité par le ménage.
Toutes ces résultats et bien d'autres encore sont
consignés dans la Table 7 suivante qui offre un peu plus de
détails par rapport aux variable traitant de la perception :
Table 7 : Tests de Khi-deux entre chaque combustible et
la perception des chefs de ménages Chi-Square Tests (N of Valid
Cases: 288)
|
|
Bois
df
|
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Charbon de
Value df
|
bois
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Value
|
Kérosène
df
|
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Gaz
Value
|
df
|
propane
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Electricité
Value df
|
Asymp. Sig. (2sided)
|
Variables
|
Test
|
Value
|
Perçu plus économique
|
Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio
|
8.284
|
1
|
0.004
|
0.599
|
1
|
0.439
|
0.206
|
1
|
0.650
|
1.352
|
1
|
0.245
|
0.493
|
1
|
0.483
|
7.914
|
1
|
0.005
|
0.611
|
1
|
0.434
|
0.199
|
1
|
0.656
|
1.170
|
1
|
0.279
|
0.400
|
1
|
0.527
|
Utilisation perçue dangereuse
|
11.319
|
1
|
0.001
|
6.419
|
1
|
0.011
|
1.539
|
1
|
0.215
|
3.562
|
1
|
0.059
|
1.410
|
1
|
0.235
|
11.477
|
1
|
0.001
|
4.436
|
1
|
0.035
|
1.584
|
1
|
0.208
|
3.657
|
1
|
0.056
|
1.324
|
1
|
0.250
|
Utilisation perçue compliquée
|
0.025
|
1
|
0.875
|
1.937
|
1
|
0.164
|
2.707
|
1
|
0.100
|
16.344
|
1
|
0.000
|
18.421
|
1
|
0.000
|
0.025
|
1
|
0.874
|
1.495
|
1
|
0.221
|
2.754
|
1
|
0.097
|
17.160
|
1
|
0.000
|
23.316
|
1
|
0.000
|
Discrimination positive
|
0.713
|
1
|
0.399
|
0.051
|
1
|
0.821
|
3.852
|
1
|
0.050
|
3.129
|
1
|
0.077
|
2.179
|
1
|
0.140
|
1.335
|
1
|
0.248
|
0.048
|
1
|
0.826
|
3.758
|
1
|
0.053
|
2.962
|
1
|
0.085
|
2.004
|
1
|
0.157
|
Lieu
d'approvisionnement perçu proche
|
22.525
|
1
|
0.000
|
1.256
|
1
|
0.262
|
4.929
|
1
|
0.026
|
0.156
|
1
|
0.693
|
0.173
|
1
|
0.678
|
19.266
|
1
|
0.000
|
2.264
|
1
|
0.132
|
4.862
|
1
|
0.027
|
0.154
|
1
|
0.695
|
0.166
|
1
|
0.683
|
57 | P a g e
Etant donné que le test Khi-deux ne nous permet pas un
test directionnel, et ne donne pas d'informations sur le sens ni la force de
ces associations, nous proposons un modèle de régression en vue,
dans un premier temps de valider les associations établies par les tests
Khi deux, et ensuite préciser la force et le sens de variation de ces
associations.
§SECTION 2. Analyse explicative de la consommation
de combustibles
Dans cette section, nous construisons un modèle de
régression qui met en relation chaque combustible pour la cuisson
utilisée par le ménage urbain haïtien : Bois, Charbon de
bois, Kérosène, GPL et Electricité (toutes des variables
expliquées dichotomiques) en tant que variables dépendantes, avec
un ensemble de variables explicatives (continues et binaires) que sont les
caractéristiques socio-démo-économiques et culturels de ce
ménage.
Spécification du modèle de régression
En économétrie, la régression est une
méthode d'analyse de données qui consiste à mettre en
relation une variable à expliquer Y avec une ou plusieurs variables
explicatives appelées prédicteurs. Quoique la régression
linéaire multiple soit la plus utilisée, lorsque la variable Y
n'est pas continue mais traduit l'appartenance à un groupe, il devient
incorrect d'employer la régression classique à des fins de
modélisation ou de prévision (HOSMER et LEMESHOW, 1989 :
cité par F. DUYME et J.J CLAUSTRIAUX, 2006). L'intérêt
majeur de cette technique est de quantifier la force de l'association entre
chaque variable indépendante et la variable dépendante, en tenant
compte de l'effet des autres variables intégrées dans le
modèle (Preux et al., 2005).
Notons qu'on parle de régression logistique Binaire
quand la variable dépendante qualitative est dichotomique,
c'est-à-dire, ne peut prendre que deux valeurs (0 et 1). Lorsque la
variable qualitative à prédire ne se limite pas uniquement
à deux valeurs, la régression logistique multinomiale est celle
préconisée. Dans cette recherche, c'est le modèle de
régression
58 | P a g e
logistique multinomial qui sera utilisé pour classifier
les combustibles utilisés par les ménages urbains haïtiens
en fonction des variables prédicteurs ou explicatives que sont les
caractéristiques de ces ménages. Dans ce cas, la variable
dépendante sera de type catégorique. Elle regroupera les
combustibles utilisés par les ménages urbains comme étant
leur principale source d'énergie pour la cuisson. Certes, dans la
réalité haïtienne, la plupart des ménages utilisent
une combinaison de combustibles pour la cuisson. Cependant, il ne demeure pas
moins vrai que le comportement du ménage par rapport au choix de son
principal combustible demeure le plus fondamental. En conséquence, les
différents combustibles utilisés par ces ménages ne seront
plus des variables dépendantes comme c'était le cas initialement.
Ils deviendront de simples modalités mutuellement exclusives d'une seule
et même variable dépendante de type catégorique. Ainsi, les
modalités de cette dernière variable dépendante seront au
nombre de quatre (4) : le Bois, le Charbon de bois, le Kérosène
et le Gaz propane. Les résultats de cette recherche avaient
déjà montré que l'Electricité n'est pas une source
principale d'énergie utilisée pour la cuisson chez les
ménages enquêtés. Finalement, en considérant la
source d'énergie utilisé comme principale dans le ménage,
l'opérationnalisation de notre modèle de régression
logistique multinomiale devient plus facile.
Présentation du modèle de
régression logistique multinomiale
L'équation du modèle de prédiction
proposée est la suivante : P(Yt=1|Xi) = 1 f [1 +
e-(á + ?fiXi)]
Par transformation Logit on obtient la fonction : Logit P
= á + ?fiXi Avec :
- Yt catégorie des combustibles utilisés (t = 1,
..., 4) ;
- X = (X1,X2, . . . ,XJ ), la matrice de l'ensemble des variables
explicatives. « á » et « fi » sont
estimés par la méthode des MCO.
á et f sont respectivement
ordonnés à l'origine et coefficients de la régression. La
valeur numérique du coefficient f, comme celle de
l'ordonnée à l'origine á, n'a pas
d'interprétation directe. Seul, le signe du coefficient de
régression permet de savoir si la probabilité de réussite
est une fonction croissante ou décroissante de la variable explicative.
En ce qui concerne la
59 | P a g e
force de l'association entre la variable dépendante et
chaque variable explicative, elle sera mesurée au moyen de
l'« Odds Ratio (OR) ».
A l'origine, l'Odds Ratio a
été proposé pour déterminer si la
probabilité de réalisation d'un événement (ou d'une
maladie) est la même ou diffère entre deux groupes,
généralement un groupe à haut risque et un groupe à
faible risque (Bland et Altman 2000 : citée par Henian Chen et all,
2010). L'Odds Ratio est probablement la statistique
la plus largement utilisée dans la recherche de facteurs de risque, et
le principal indicateur de mesure d'influence utilisé pour
démontrer la prévalence des maladies dans les études
épistémologiques (Bland and Altman 2000 : cité par Henian
Chen et all, 2010). L'Odds Ratio a déjà
été utilisé par Ouédraogo (2005) dans une
étude similaire de la nôtre conduite à Ouagadougou, pour
mesurer la force des associations entre les combustibles utilisés pour
la cuisson et les caractéristiques des ménages urbains habitant
la Capitale Ougandaise.
Ainsi, il ne fait aucun doute que l'Odds Ratio est la
statistique la plus appropriée pouvant nous aider à mettre en
exergue les déterminants de la consommation de combustibles de cuisson
chez les ménages étudiés. Cette statistique nous permettra
de déterminer si « la Probabilité d'utiliser une
catégorie de combustibles pour la cuisson est la même ou
diffère selon que les ménages urbains consommateurs aient ou non
une caractéristique démographique, socioéconomique ou
culturelle ». La valeur de l'Odds Ratio sera donnée par la colonne
Exp(B)15 du tableau présentant les résultats de notre
régression logistique multinomiale. Sachant que l'Odds Ratio varie de 0
à l'infini, un OR=1 signifie qu'il n'y a aucune association avec le
risque spécifié (c'est-à-dire l'événement ou
la maladie est également probable dans les groupes à risque
élevé et faible) ; quand la valeur de l'OR augmente ou diminue
à partir de 1, l'association devient de plus en plus forte (Henian Chen
et all, 2010). Finalement, tout comme Henian Chen et all (2010) l'a fait dans
son article, nous tacherons de convertir à 1/OR toutes valeurs de l'OR
< 1 à des fins de comparaison. Cette artifice nous facilitera la
tâche pour mieux ordonner les déterminants identifiés selon
leurs poids dans le choix des combustibles des ménages urbains
étudiés.
15 Exp(B) : C'est l'exponentiel du coefficient «
B » de la variable explicative.
60 | P a g e
Présentation et définition des
variables du modèle
Table 8 : Présentation et définition des
variables du modèle
Variables du modèle
|
Unité de compte/ modalité de la
variable
|
Variable Dépendante
Combustible utilisé comme principale source
d'énergie pour la cuisson.
|
1 : Bois
2 : Charbon de bois
|
3 : Kérosène
4 : Gaz propane
|
Variables Explicatives
Age du chef de ménage
|
Nombre d'années
|
Sexe du chef de ménage
|
1 : femme ; 0 : si non
|
Nombre de femmes de plus de 18 ans
|
Nombre de femmes
|
Niveau d'éducation du chef du ménage
Niveau primaire
|
1 : primaire , · 0 : si non
|
Niveau secondaire
|
1 : secondaire , · 0 : si non
|
Niveau professionnel/Universitaire
|
1 : universitaire/profession , · 0 : si non
|
Religion du chef de ménage
|
1 : Catholique ; 0 : si non
|
Statut matrimonial
|
1 : Célibataire ; 0 : si non
|
Taille du ménage en nombre de membres
|
Nombre de membres
|
Revenu du ménage
|
Nombre de gourdes
|
Statut d'occupation du logement
|
1 : propriétaire ; 0 : si non
|
Type de logement occupé par le ménage
|
1 : Maison avec débris de matériaux/ Abris
semi-définitif ; 0 : si non
|
Existence d'une cuisine à l'intérieur
|
1 : existe ; 0 : si non
|
Existence d'une cuisine à l'extérieur
|
1 : existe ; 0 : si non
|
Bois perçu dangereux
|
1 : très dangereux ; 0 : si non
|
Gaz propane perçu dangereux
|
1 : très dangereux ; 0 : si non
|
Charbon de bois perçu facile à utiliser
|
1 : facile ; 0 : si non
|
Kérosène perçu facile à utiliser
|
1 : facile ; 0 : si non
|
Bois perçu compliqué à utiliser
|
1 : compliqué ; 0 : si non
|
GPL perçu compliqué à utiliser
|
1 : compliqué ; 0 : si non
|
Electricité perçu compliqué à
utiliser
|
1 : compliqué ; 0 : si non
|
Discrimination négative du Bois
|
1 : négative ; 0 : si non
|
Discrimination négative du Charbon de bois
|
1 : négative ; 0 : si non
|
Discrimination positive du Kérosène
|
1 : positive ; 0 : si non
|
Discrimination positive du Gaz propane
|
1 : positive ; 0 : si non
|
61 | P a g e
Discrimination positive de l'Electricité
|
1 : positive ; 0 : si non
|
|
Lieu d'approvisionnement perçu éloigné
|
1 : éloigné ; 0 : si non
|
|
Combustible rangé en première position
|
1 : meilleure ; 0 : si non
|
|
Combustible rangé en cinquième position
|
1 : pire ; 0 : si non
|
|
Choix de combustible du chef de ménage
|
1 : combustible choisi ;
|
0 : si non
|
Présentation et interprétation des
résultats du modèle
En premier lieu, rappelons que l'Electricité n'est pas
pris en compte dans ce modèle pour non-pertinence. Les résultats
du modèle de régression logistique multinomiale concernent
seulement les quatre (4) combustibles utilisés comme principale source
d'énergie pour la cuisson par les ménages urbains
enquêtés. En effet, la Table 9 ci-dessous montrent que le Bois et
le Kérosène sont très faiblement représentés
avec respectivement 1.5% et 1.9% de ménages qui les consomment comme
étant leur principale source d'énergie pour la cuisson. La
consommation du Charbon de bois (82.5% des ménages) et du Gaz propane
(14.2%) sont les seules qui regroupent une quantité suffisantes
d'informations pouvant faire l'objet d'une analyse objective de la situation du
marché de combustibles pour la cuisson à partir d'un examen de la
consommation des ménages urbains vivant en Haïti. En
conséquence, l'analyse et l'interprétation des résultats
du modèle se focaliseront davantage sur les associations concernant les
combustibles « Charbon de bois » et « Gaz propane » avec
les variables explicatives. Celles des combustibles « Bois » et
« Kérosène » seront considérées comme
étant non consistantes.
Table 9 : Tableau de fréquence des variables du
modèle Case Processing Summary
|
N
|
Marginal Percentage
|
Combustibles utilisés par les
ménages haïtiens
|
BOIS
|
4
|
1.5%
|
CHARBON DE BOIS
|
221
|
82.5%
|
KEROSÈNE
|
5
|
1.9%
|
PROPANE
|
38
|
14.2%
|
Utilisation facile du Kérosène
|
.00
|
133
|
49.6%
|
Facile
|
135
|
50.4%
|
Utilisation compliqué du Gaz propane
|
.00
|
148
|
55.2%
|
Compliqué
|
120
|
44.8%
|
62 | P a g e
Existence d'un espace pour faire la
cuisine
|
Cuisine à l'intérieur du
logement
|
64
|
23.9%
|
Cuisine à l'extérieur du
logement
|
85
|
31.7%
|
Pas de cuisine
|
119
|
44.4%
|
discrimination positive du Gaz propane
|
.00
|
48
|
17.9%
|
Existe
|
220
|
82.1%
|
discrimination négative du Bois
|
.00
|
34
|
12.7%
|
Existe
|
234
|
87.3%
|
Approvisionnement du GPL proche de la résidence du
ménage
|
.00
|
205
|
76.5%
|
Proche
|
63
|
23.5%
|
Danger dans utilisation du Bois
|
.00
|
155
|
57.8%
|
Très dangereux
|
113
|
42.2%
|
discrimination positive du
Kérosène
|
.00
|
72
|
26.9%
|
Existe
|
196
|
73.1%
|
Lojman
|
.00
|
231
|
86.2%
|
1.00
|
37
|
13.8%
|
Propriété
|
.00
|
136
|
50.7%
|
1.00
|
132
|
49.3%
|
Niv2
|
.00
|
132
|
49.3%
|
1.00
|
136
|
50.7%
|
Valid
|
268
|
100.0%
|
Missing
|
20
|
|
Total
|
288
|
|
Subpopulation
|
267(a)
|
|
a The dependent variable has only one value observed in 267
(100.0%) subpopulations.
Aussi, après avoir procédé à
l'élimination des variables qui se sont révélées
non
significatives, nous sommes parvenus au modèle
réduit comprenant les sept (7) variables
explicatives suivantes :
- Existence d'une cuisine dans le logement
(KWIZIN) ;
- Le revenu total du ménage le mois
précédent l'enquête (REVNU_sum)
;
- GPL perçu compliqué par le chef de
ménage (GPLkp) ;
- Kérosène perçu facile à utiliser
par le chef de ménage (KRfasil) ;
- Le Nombre de femmes de 18 ans et plus
(K8) ;
- L'âge du chef de ménage
(K1) ;
- Nombre de pièces du logement habité par le
ménage (L3).
63 | P a g e
En effet, la Table 10 présentant l'étape
sommaire de notre modèle de régression logistique réduit
montre que les sept (7) variables explicatives sélectionnées
s'adaptent parfaitement bien à ce modèle, le test Chi-deux est
significatif pour chacune des paramètres de ces variables.
Table 10 : Etape sommaire du modèle
réduit
|
Action
|
Effect(s)
|
Model Fitting Criteria
|
Effect Selection Tests
|
-2 Log Likelihood
|
Chi-Square(a)
|
Df
|
Sig.
|
Model
|
0
|
Entered
|
Intercept
|
307.140
|
.
|
|
|
1
|
Entered
|
KWIZIN
|
276.580
|
30.560
|
6
|
.000
|
2
|
Entered
|
REVNU_sum
|
254.999
|
21.581
|
3
|
.000
|
3
|
Entered
|
GPLkp
|
236.725
|
18.274
|
3
|
.000
|
4
|
Entered
|
KRfasil
|
216.533
|
20.192
|
3
|
.000
|
5
|
Entered
|
K8
|
199.593
|
16.940
|
3
|
.001
|
6
|
Entered
|
K1
|
182.045
|
17.547
|
3
|
.001
|
7
|
Entered
|
L3
|
165.339
|
16.706
|
3
|
.001
|
Stepwise Method: Forward Entry
a The chi-square for entry is based on the likelihood ratio
test.
Analysant la Table 11 suivante, nous constatons que le «
Test de ratio de vraisemblance global » de notre modèle
réduit est significatif. Dans un modèle de régression
logistique, ce « Test de ratio de vraisemblance global » est
l'équivalent du « Test de Fisher » d'un modèle de
régression linéaire. A l'instar d'un Test de Fisher, un «
Test de ratio de vraisemblance global » significatif indique que notre
modèle de régression logistique réduit est globalement
significatif. C'est-à-dire que tous les paramètres de notre
modèle réduit ne sont pas nuls.
Table 11 : Significativité globale du
modèle
|
Model Fitting Criteria
|
Likelihood Ratio Tests
|
-2 Log Likelihood
|
Chi-Square
|
df
|
Sig.
|
Model
|
Intercept Only
|
307.140
|
|
|
|
Final
|
165.339
|
141.800
|
24
|
.000
|
64 | P a g e
Il y a lieu de rappeler que dans un modèle de
régression linéaire, la statistique « R2 »
mesure le degré de variabilité expliquée par ce
modèle. Cependant, « R2 » se révèle
difficile à calculer dans le cas d'un modèle logistique tel que
le nôtre. La statistique appropriée, dans le cas de notre
modèle logistique multinomial, est le « Pseudo R2
». Ouédraogo (2005) a obtenu un Pseudo R2 de McFadden de
0.3012 tout en affirmant que, pour la plupart des études empiriques
utilisant des données transversales, le coefficient de
détermination est très faible. Dans le cas de cette recherche,
notre modèle affiche un Pseudo R2 de McFadden de 0.462 (Table
12 suivante).
Table 12 : Degré de variabilité
expliqué par le modèle Pseudo R-Square
Cox and Snell
|
.411
|
Nagelkerke
|
.602
|
McFadden
|
.462
|
La Table 13 ci-dessous présente le test « Ratio de
vraisemblance » pour chacune des variables explicatives de notre
modèle. Ce test cherche à vérifier la contribution de
chaque facteur dans le résultat global. Les résultats
présentés dans le tableau ci-dessous montrent que toutes les
variables explicatives retenus sont associées aux choix des combustibles
du ménage urbain haïtien. Le test Chi-deux de toutes les variables
retenues dans le modèle étant significatif.
Table 13 : Test de ratio de vraisemblance
65 | P a g e
Likelihood Ratio Tests
![](Etude-des-determinants-de-la-consommation-de-combustibles-pour-la-cuisson-dans-le-milieu-urbain--l11.png)
The chi-square statistic is the difference in -2
log-likelihoods between the final model and a reduced model. The reduced model
is formed by omitting an effect from the final model. The null hypothesis is
that all parameters of that effect are 0.
a This reduced model is equivalent to the final model because
omitting the effect does not increase the degrees of freedom.
S'agissant des « paramètres » des variables
explicatives dans le modèle de régression, la Table 14 ci-dessous
présente la valeur estimée, l'erreur standard, le test de
significativité et l'intervalle de confiance relatifs à chacun de
ces paramètres. Elle présente également l'Odds Ratio pour
chaque paramètre qui se présente comme l'exponentiel du
paramètre [Exp(B)]. L'analyse de cette Table 14, nous permet de
constater que, pour la plupart, les paramètres du modèle
réduit ne sont pas significatifs. En effet, pour la catégorie de
combustible « Charbon de bois », seulement un paramètre est
significatif. Il s'agit du coefficient de la variable « L3 : Nombre de
pièces du logement ». Alors que la variable « Nombre de
pièces du logement » peut servir de proxy pour la variable «
Revenu du ménage », le coefficient de cette dernière n'est
pas significatif dans ce modèle. La variable « Nombre de
pièces du logement » est de signe positif. Cela signifie que
l'association entre la variable « Nombre de pièces du logement
» et Charbon de bois est positive. De plus, nous constatons
également que l'Odds Ratio du coefficient de la variable « Nombre
de pièces du logement » tend anormalement vers l'infini, avec un
intervalle de confiance très large, donc imprécise. De ce fait,
à défaut de nous tromper, nous nous garderons pour le moment de
nous prononcer sur la confirmation ou la force d'une
66 | P a g e
telle association entre le Combustible « Charbon de bois
» et la variable « Nombre de pièces du logement ».
Aussi, les résultats de cette Table 14 montrent que des
associations entre le Combustible « Kérosène » et les
coefficients des variables « âge du chef de ménage » et
« nombre de femmes de plus de 18 ans dans le ménage » se sont
révélés significatifs dans le modèle réduit.
Cependant, nous ne pouvons pas faire fi à ces résultats pour
problèmes d'inconsistances, l'échantillon de ménages
utilisant le Kérosène comme principale source d'énergie
pour la cuisson étant anormalement trop faible.
Toutefois, l'analyse des résultats du modèle de
régression logistique multinomiale présentés dans la Table
14, ci-dessus, laissent constater plusieurs anomalies dans les statistiques se
rapportant aux paramètres estimés, notamment :
- La quasi-totalité des paramètres ayant obtenus
un test Chi-deux significatif ne sont pas confirmés par le modèle
réduit ;
- La valeur de l'Odds Ratio « Exp(B) » de plusieurs
paramètres tendent vers l'infini ;
- L'intervalle de confiance de l'Odds ratio est trop large
dans beaucoup de cas.
Table 1: Tableau des paramètres estimés
Parameter Estimates
|
B
|
Std. Error
|
Wald
|
df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
95% Confidence Interval for Exp(B)
|
Lower Bound
|
Upper Bound
|
CHARBON DE BOIS
|
Intercept
|
17.66
|
1624.86
|
0.00
|
1
|
0.99
|
|
|
|
[KRfasil=.00]
|
-15.72
|
1624.80
|
0.00
|
1
|
0.99
|
1.48764E-07
|
0
|
.(b)
|
[GPLkp=.00]
|
-2.32
|
3.01
|
0.59
|
1
|
0.44
|
0.098354068
|
0.0003
|
35.648
|
[KWIZIN=1]
|
20.49
|
2750.48
|
0.00
|
1
|
0.99
|
792851722.2
|
0
|
.(b)
|
[KWIZIN=2]
|
2.45
|
3.55
|
0.47
|
1
|
0.49
|
11.53231938
|
0.010979347
|
12113.14172
|
K1
|
-0.41
|
0.28
|
2.26
|
1
|
0.13
|
0.661340494
|
0.385701578
|
1.133962821
|
L3
|
18.02
|
0.22
|
6655.07
|
1
|
0.00
|
66747950.72
|
43296439.46
|
102901970.2
|
K8
|
-1.40
|
2.12
|
0.44
|
1
|
0.51
|
0.245428319
|
0.003846396
|
15.66012982
|
REVNU_sum
|
0.001
|
0.00
|
2.91
|
1
|
0.09
|
1.00109617
|
0.999836869
|
1.002357058
|
KEROSÈNE
|
Intercept
|
33.83
|
1624.90
|
0.00
|
1
|
0.98
|
|
|
|
[KRfasil=.00]
|
-67.47
|
1983.25
|
0.00
|
1
|
0.97
|
4.99237E-30
|
0
|
.(b)
|
[GPLkp=.00]
|
-9.82
|
6.37
|
2.38
|
1
|
0.12
|
5.41313E-05
|
2.03083E-10
|
14.42860103
|
[KWIZIN=1]
|
-25.67
|
3525.65
|
0.00
|
1
|
0.99
|
7.12498E-12
|
0
|
.(b)
|
[KWIZIN=2]
|
3.37
|
7.37
|
0.21
|
1
|
0.65
|
29.16609802
|
1.54386E-05
|
55099695.42
|
67 | P a g e
|
K1
|
-1.51
|
0.70
|
4.67
|
1
|
0.03
|
0.221993802
|
0.05669055
|
0.869302704
|
L3
|
24.83
|
5.16
|
23.17
|
1
|
0.00
|
60821645363
|
2470661.121
|
1.49728E+15
|
K8
|
-11.80
|
6.76
|
3.05
|
1
|
0.08
|
7.52601E-06
|
1.32632E-11
|
4.270535239
|
REVNU sum
|
0.002
|
0.00
|
5.20
|
1
|
0.02
|
1.001782445
|
1.00025031
|
1.003316926
|
PROPANE
|
Intercept
|
13.07
|
1624.86
|
0.00
|
1
|
0.99
|
|
|
|
[KRfasil=.00]
|
-14.96
|
1624.80
|
0.00
|
1
|
0.99
|
3.18599E-07
|
0
|
.(b)
|
[GPLkp=.00]
|
0.18
|
3.08
|
0.00
|
1
|
0.95
|
1.199546206
|
0.002894243
|
497.16312
|
[KWIZIN=1]
|
22.51
|
2750.48
|
0.00
|
1
|
0.99
|
5994864748
|
0
|
.(b)
|
[KWIZIN=2]
|
3.75
|
3.60
|
1.08
|
1
|
0.30
|
42.55451359
|
0.036422203
|
49719.30542
|
K1
|
-0.44
|
0.28
|
2.50
|
1
|
0.11
|
0.646534552
|
0.37664763
|
1.109808994
|
L3
|
18.19
|
0.00
|
.
|
1
|
.
|
79635100.99
|
79635100.99
|
79635100.99
|
K8
|
-1.99
|
2.13
|
0.87
|
1
|
0.35
|
0.136204515
|
0.002074528
|
8.942597392
|
REVNU_sum
|
0.001
|
0.00
|
3.16
|
1
|
0.08
|
1.00114296
|
0.999883366
|
1.00240414
|
a The reference category is: BOIS.
b Floating point overflow occurred while computing this
statistic. Its value is therefore set to system missing.
c This parameter is set to zero because it is redundant.
En effet, les anomalies observées dans les
résultats indiquent que le modèle de régression logistique
n'est probablement pas convergé. Elles arrivent, le plus souvent,
lorsque la taille d'échantillon par cellule est trop faible. De
manière empirique, il est recommandé d'avoir entre 10 à 20
réponses par cases dans une régression logistique (Peduzzi et al.
1996). C'est ainsi, qu'en remontant à la Table 9
(présentée plus haut), on remarque que Deux (2) parmi les Quatre
(4) catégories de combustibles constituant la variable dépendante
de notre modèle, présentaient des déficits au niveau de
leur taille en nombre d'observations. Il s'agit des combustibles « Bois
» et « Kérosène » utilisés respectivement
par seulement 4 et 5 ménages urbains comme sources principales
d'énergies pour la cuisson.
En vue de pallier à ce problème, nous allons
regrouper les catégories de combustibles en deux groupes : les «
Combustibles à base de bois » regroupant tous les ménages
utilisant les combustibles « Bois » ou « Charbon de Bois »
comme principale source d'énergie pour la cuisson, d'une part ; et les
« Combustibles à base de pétrole » regroupant tous les
ménages utilisant les combustibles « Kérosène »
ou « Gaz propane » comme principale source d'énergie pour la
cuisson, d'autre part.
Ce faisant, ces deux groupes de combustibles deviendront les
catégories mutuellement exclusives de notre variable dépendante
catégorique, désormais libellée « Type de
combustible
68 | P a g e
utilisé ». Ainsi, la prise en compte de ces
nouveaux paramètres dans notre modèle de régression
logistique permet d'obtenir les premiers résultats sommaires du
modèle modifié dans la Table 15 ci-dessous.
Table 2: Sommaire du modèle de régression
logistique modifié Case Processing Summary
|
N
|
Marginal Percentage
|
Type de combustible utilisé
|
Combustible à base de bois
|
205
|
85.1%
|
Combustible à base de pétrole
|
36
|
14.9%
|
Lojman
|
0
|
205
|
85.1%
|
1
|
36
|
14.9%
|
Existence d'un espace pour faire la
cuisine
|
Cuisine à l'intérieur du
logement
|
57
|
23.7%
|
Cuisine à l'extérieur du
logement
|
73
|
30.3%
|
Pas de cuisine
|
111
|
46.1%
|
Utilisation compliqué du Gaz
propane
|
0
|
127
|
52.7%
|
Compliqué
|
114
|
47.3%
|
Utilisation facile du Charbon de bois
|
0
|
35
|
14.5%
|
Facile
|
206
|
85.5%
|
Statut
|
0
|
200
|
83.0%
|
1
|
41
|
17.0%
|
Niv1
|
0
|
195
|
80.9%
|
1
|
46
|
19.1%
|
Approvisionnement du GPL
proche de la résidence du
ménage
|
0
|
191
|
79.3%
|
Proche
|
50
|
20.7%
|
Valid
|
241
|
100.0%
|
Missing
|
47
|
|
Total
|
288
|
|
Subpopulation
|
219(a)
|
|
a The dependent variable has only one value observed in 216
(98.6%) subpopulations.
Toutefois, les résultats de cette Table 15
reflètent parfaitement la forte prédominance des combustibles
à base de bois, consommé par 85.1% des ménages urbains
étudiés, les combustibles à base de pétrole
étant consommés par 14.9% de ces ménages urbains.
Significativité globale du modèle
modifié
Du point de vue de la significativité globale, les
résultats de la Table 16 indiquent que ce modèle corrigé
est globalement significatif par le test de ratio de vraisemblance.
69 | P a g e
Table 3: Significativité globale du nouveau
modèle Model Fitting Information
|
Model Fitting Criteria
|
Likelihood Ratio Tests
|
|
-2 Log Likelihood
|
Chi-Square
|
df
|
Sig.
|
Model
|
Intercept Only
|
199.066
|
|
|
|
|
Final
|
128.127
|
70.939
|
10
|
.000
|
Aussi, la Table 17 ci-dessous présente un pseudo
R2 de McFadden de « 0.349 ». Quoique celui-ci soit
inférieur à celui obtenu dans le modèle
précédent (0.462), le niveau du pseudo R2 de notre modèle
modifié est supérieur à celui de 0.3012 obtenu par
Ouédraogo et al. (2005), lequel a été jugé
satisfaisant.
Table 4: Pseudo R carré du nouveau
modèle Pseudo R-Square
Cox and Snell
|
.255
|
Nagelkerke
|
.448
|
McFadden
|
.349
|
Test des ratios de vraisemblance
Comparé aux résultats du modèle
précédent, le test des ratios de vraisemblance des
différents paramètres indique que seulement les paramètres
de 4/9 des variables explicatives sélectionnées sont
significatifs dans ce nouveau modèle, contre 7/7 des variables
explicatives sélectionnées dans le modèle
précédent. Dans ce nouveau modèle, tel que le montre la
Table 16 ci-dessous, les paramètres significatifs sont les coefficients
des variables explicatives suivantes :
- La variable K8 : « Nombres de
femmes âgées de plus de 18 ans » ;
- La variable REVNI_sum : « Revenu
total du ménage le mois précédent l'enquête » ;
- La variable GPLkp : « GPL perçu
compliqué par le chef de ménage » ;
- La variable CHBfasil « Charbon
de bois perçu facile à utiliser par le chef de ménage
».
70 | P a g e
Parmi ces quatre variables sus-listées, les
paramètres des trois premières (K8,
REVNI_sum et GPLkp) s'étaient
également révélés significatifs par ce même
Test des ratios de vraisemblance dans le modèle précédent.
Par contre, d'autres paramètres de variables explicatives significatifs
dans le modèle précédent ne le sont plus dans ce
modèle modifié. C'est le cas pour les variables : «
Existence d'une cuisine dans le logement (KWIZIN)
», « Kérosène perçu facile
à utiliser par le chef de ménage (KRfasil)
», « L'âge du chef de ménage
(K1) » et « Nombre de pièces du
logement habité par le ménage (L3)
». Toutefois, il faudra attendre les derniers résultats du
modèle de régression logistique modifié pour statuer
définitivement sur les associations qui lient la variable
dépendante avec chacune de ces variables explicatives.
Table 5: Test de ratio de vraisemblance du nouveau
modèle Likelihood Ratio Tests
|
Model Fitting Criteria
|
Likelihood Ratio Tests
|
|
-2 Log Likelihood of Reduced Model
|
Chi-Square
|
df
|
Sig.
|
Effect
|
Intercept
|
128.127(a)
|
.000
|
0
|
.
|
|
K8
|
142.065
|
13.938
|
1
|
.000
|
|
REVNI_sum
|
141.347
|
13.220
|
1
|
.000
|
|
Lojman
|
131.568
|
3.440
|
1
|
.064
|
|
KWIZIN
|
133.469
|
5.341
|
2
|
.069
|
|
GPLkp
|
136.166
|
8.039
|
1
|
.005
|
|
CHBfasil
|
135.153
|
7.025
|
1
|
.008
|
|
Statut
|
131.097
|
2.970
|
1
|
.085
|
|
Niv1
|
131.337
|
3.210
|
1
|
.073
|
|
GPL_Dist
|
130.117
|
1.990
|
1
|
.158
|
The chi-square statistic is the difference in -2
log-likelihoods between the final model and a reduced model. The reduced model
is formed by omitting an effect from the final model. The null hypothesis is
that all parameters of that effect are 0.
a. This reduced model is equivalent to the final model because
omitting the effect does not increase the degrees of freedom.
Estimation des paramètres du
modèle
71 | P a g e
S'agissant de l'estimation des paramètres de notre
modèle de régression logistique modifié, les
résultats sont présentés dans les Tables 19 et 20
ci-dessous. Ces Tables (19 et 20) présentent les résultats de la
régression logistique en Deux (2) temps. Tout d'abord, la Table 19
présente les résultats du modèle à partir d'une
régression de la catégorie des « Combustibles
à base de pétrole » en prenant comme
référence l'autre catégorie de Combustibles à
base de bois. A son tour, la Table 20 présente les résultats
du modèle suivant le processus inverse : on fait la régression de
la catégorie des « Combustibles à base de
bois » en prenant comme référence la
catégorie des Combustibles à base de pétrole.
En effet, considérons la Table 19 ou la Table 20, on
constate que ce sont pratiquement les mêmes résultats qui y sont
affichés. Par exemples : les valeurs estimées des
paramètres sont identiques seulement avec des signes contraires (sauf
dans le cas particulier de la variable REVNI_sum) ;
tous les paramètres de la Table 19 affichent un même degré
de significativité que ceux de la Table 20 pour chacune des variables
explicatives ; ce sont les paramètres des mêmes variables
explicatives qui se sont révélées significatifs sauf que
leurs « Odds Ratio » sont inversés [par exemple : Exp(B1') =
1/Exp(B1) = 1/.378 = 2.646] entre autres.
Ce procédé de régression en deux temps,
montrant toutes ces similitudes dans les résultats, indique probablement
que notre modèle de régression logistique est parfaitement
convergé contrairement au modèle réduit
précédent.
Table 6: Paramètres estimés
(référence: Combustibles à base de bois) Parameter
Estimates
Combustible à
base de pétrole
|
B
|
Std. Error
|
Wald
|
df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
95% Confidence Interval for Exp(B)
|
|
|
|
|
|
|
Lower Bound
|
Upper Bound
|
Intercept
|
-5.100
|
1.660
|
9.434
|
1
|
.002
|
|
|
|
K8
|
-.973
|
.302
|
10.354
|
1
|
.001
|
.378
|
.209
|
.684
|
REVNI_sum
|
.000
|
.000
|
11.848
|
1
|
.001
|
1.000
|
1.000
|
1.000
|
[Lojman=0]
|
1.851
|
1.170
|
2.501
|
1
|
.114
|
6.364
|
.642
|
63.068
|
[Lojman=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[KWIZIN=1]
|
1.314
|
.623
|
4.449
|
1
|
.035
|
3.721
|
1.098
|
12.616
|
[KWIZIN=2]
|
1.111
|
.625
|
3.161
|
1
|
.075
|
3.037
|
.892
|
10.332
|
[KWIZIN=3]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[GPLkp=0]
|
1.423
|
.540
|
6.959
|
1
|
.008
|
4.151
|
1.442
|
11.951
|
[GPLkp=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[CHBfasil=0]
|
1.409
|
.529
|
7.082
|
1
|
.008
|
4.092
|
1.450
|
11.552
|
72 | P a g e
[CHBfasil=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[Statut=0]
|
-.969
|
.554
|
3.067
|
1
|
.080
|
.379
|
.128
|
1.122
|
[Statut=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[Niv1=0]
|
1.668
|
1.116
|
2.234
|
1
|
.135
|
5.304
|
.595
|
47.277
|
[Niv1=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[GPL_Dist=0]
|
-.769
|
.539
|
2.031
|
1
|
.154
|
.464
|
.161
|
1.334
|
[GPL_Dist=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
a The reference category is: Combustible à base de
bois.
b This parameter is set to zero because it is redundant.
Table 7: Paramètres estimés
(référence: Combustibles à base de
pétrole) Parameter Estimates
Combustible à
base de bois
|
B
|
Std. Error
|
Wald
|
df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
95% Confidence Interval for Exp(B)
|
|
|
|
|
|
|
Lower Bound
|
Upper Bound
|
Intercept
|
5.100
|
1.660
|
9.434
|
1
|
.002
|
|
|
|
K8
|
.973
|
.302
|
10.354
|
1
|
.001
|
2.646
|
1.463
|
4.786
|
REVNI_sum
|
.000
|
.000
|
11.848
|
1
|
.001
|
1.000
|
1.000
|
1.000
|
[Lojman=0]
|
-1.851
|
1.170
|
2.501
|
1
|
.114
|
.157
|
.016
|
1.557
|
[Lojman=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[KWIZIN=1]
|
-1.314
|
.623
|
4.449
|
1
|
.035
|
.269
|
.079
|
.911
|
[KWIZIN=2]
|
-1.111
|
.625
|
3.161
|
1
|
.075
|
.329
|
.097
|
1.121
|
[KWIZIN=3]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[GPLkp=0]
|
-1.423
|
.540
|
6.959
|
1
|
.008
|
.241
|
.084
|
.694
|
[GPLkp=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[CHBfasil=0]
|
-1.409
|
.529
|
7.082
|
1
|
.008
|
.244
|
.087
|
.690
|
[CHBfasil=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[Statut=0]
|
.969
|
.554
|
3.067
|
1
|
.080
|
2.636
|
.891
|
7.801
|
[Statut=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[Niv1=0]
|
-1.668
|
1.116
|
2.234
|
1
|
.135
|
.189
|
.021
|
1.681
|
[Niv1=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[GPL_Dist=0]
|
.769
|
.539
|
2.031
|
1
|
.154
|
2.157
|
.749
|
6.207
|
[GPL_Dist=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
a The reference category is: Combustible à base de
pétrole.
b This parameter is set to zero because it is redundant.
En définitif, les résultats
présentés dans les Tables 19 et 20 montrent qu'il existe des
associations entre la variable dépendante catégorique « Type
de combustibles pour la cuisson » et cinq (5) variables explicatives. Les
quatre (4) variables identifiées par le Test des ratios de vraisemblance
(Table 18 ci-dessus) sont confirmées par les résultats de la
régression. La variable KWIZIN « Existence d'une cuisine dans le
logement » (avec sa modalité : Cuisine à
l'intérieur du logement) complète la liste des cinq (5)
déterminants identifiés. A présent, examinons ces
déterminants de façon à mieux comprendre le sens et la
mesure dans lesquels ils orientent le choix des combustibles chez les
ménages urbains étudiés :
73 | P a g e
1) La variable K8 «
Nombres de femmes âgées de 18 ans et plus
», en s'associant avec la catégorie de
combustibles à base de
PÉTROLE, le modèle de
régression produit un coefficient de signe négatif (-0.973). Ceci
revient à dire que plus un ménage urbain contient de
femmes âgées de 18 ans et plus, moins ce
ménage consommera les combustibles à base de
pétrole comme source principale d'énergie pour la
cuisson. Cependant, dans son association avec la catégorie de
combustibles à base de BOIS, le
coefficient de la variable K8 affiche un signe
positif (0.973). Pareillement, cela signifie que plus un ménage urbain a
de femmes âgées de plus de 18 ans, plus ce
ménage choisira de consommer les combustibles à base
de bois. Autrement dit, les combustibles à
base de PÉTROLE sont une fonction
décroissante de la variable K8 «
Nombres de femmes âgées de plus de 18 ans » ; tandis
que les combustibles à base de BOIS
sont plutôt une fonction croissante de cette variable
K8. Rappelons qu'Ouédraogo (2005) et Walekhwa
et al. (2009) avaient testés l'influence de la variable « sexe du
chef de ménage » sur le choix du combustible de cuisson, laquelle
variable s'était révélée non-significative dans les
deux cas d'étude. Ce dernier résultat obtenus par ces chercheurs
est pareil dans notre recherche puisque la variable « sexe du chef de
ménage », prise isolément, ne s'est pas
révélée significative dans notre modèle de
régression. Toutefois, nos résultats mettent en relief le
bien-fondé de l'hypothèse de recherche (H1.2)
formulée sur l'influence présumée du nombre
de femmes de 18 ans et plus (femmes habilitées à faire la
cuisine) dans le choix du principal combustible de cuisson. Ce résultat
peut être lié au taux élevé du chômage, en
particulier des femmes, qui rend disponible une main d'oeuvre oisive pouvant
passer toute une journée à préparer un repas. Aussi, avec
un Odds Ratio de 2.646, la force de l'association entre le Type de
combustible utilisé et la variable K8 semble rentrée dans la
catégorie moyenne pour avoir
dépassé la limite de 1.6814 classe comme faible
dans la Table de Cohen et d'équivalence OR de Chen et al. (2010)
présentée en annexe ;
2) La variable KWIZIN «
Existence d'une cuisine dans le logement » avec sa modalité :
Cuisine à l'intérieur du logement s'est
révélée être un déterminant du choix des
ménages urbains haïtiens sur le marché des combustibles pour
la cuisson. En effet,
74 | P a g e
contrairement au déterminant précédent
(K8), le signe du coefficient de la variable KWIZIN
est positif (1.314) dans son association avec la catégorie
de combustibles à base de
PÉTROLE. Mais, ce signe est négatif
(-1.314) dans l'association qui lie la variable KWIZIN
avec la catégorie de combustibles à
base de BOIS. Ainsi, sur la base de ces
résultats, nous affirmons que les ménages urbains dont le
logement est doté d'une cuisine à l'intérieure sont plus
enclins à choisir principalement les combustibles de cuisson à
base de Pétrole au détriment de ceux à base de BOIS. Cette
affirmation conforte l'hypothèse H2.4 de notre
recherche qui stipule : « l'existence d'un espace
réservé à la cuisine dans le logement est
déterminant dans le choisir du combustible utilisé comme
principale source d'énergie pour la cuisson ». En effet, seule
la modalité « Cuisine à l'intérieur du logement
» est corrélée positivement et significativement avec
la catégorie de combustibles à base de
PÉTROLE. Rappelons que les résultats
obtenus par Ouédraogo (2005) ont montré que la variable «
existence de facilités internes pour faire la cuisine »
était corrélée négativement et significativement
avec le choix d'utiliser le Kérosène chez les ménages
urbains de Ouagadougou. Or, dans notre recherche, le Kérosène a
été regroupé dans la catégorie des
combustibles à base de
PÉTROLE. D'où une nette
différence entre les observations de consommation de combustibles chez
les ménages urbains de la commune de Carrefour (Haïti) et de
Ouagadougou (Burkina Faso). Probablement, cette différence de
comportement trouve sa source dans la perception des chefs de ménage
urbains haïtiens, lesquels considèrent les combustibles à
base de bois comme des combustibles qui produisent de la fumée et
salissent les maisons (près de 91% des ménages
interrogés). Ainsi, préfèrent-ils/elles utiliser des
combustibles dits « propres » dans les cuisines localisées
à l'intérieure de leur logement. Il convient de signaler que
cette association semble être plus forte que la précédente
avec un Odds Ratio égal à « 3.721 ». Elle se classe
dans la catégorie d'association forte suivant
les estimations de la Table de Chen et al. (2010).
3) La variable REVNI_sum «
Revenu total du ménage le mois précédent l'enquête
» s'est révélée significative dans notre
modèle de régression logistique. Son coefficient est de signe
positif et pratiquement égal à zéro (0). Aussi, on
constate que l'Odds Ratio (OR) de son paramètre est égal à
l'unité (1). Ce qui signifie qu'il n'y a aucune association
75 | P a g e
entre la variable REVNI_sum et le
choix de combustibles pour la cuisson au niveau des ménages
étudiés. Autrement dit, le Revenu de ces ménages influence
pareillement sur la consommation des deux catégories de combustibles
(« à base de pétrole » et « à
base de bois »). En effet, malgré le fait qu'elle soit
corrélée positivement avec les deux catégories de
combustibles de notre variable dépendante, la variable
REVNI_sum ne peut pas nous servir de discriminant
pour comprendre le choix des combustibles chez les ménages urbains de
Carrefour. Ainsi, nous constatons que l'hypothèse H2.2
« Il existe une association entre le Revenu du
ménage urbain et son Choix de combustibles pour la cuisson
» formulée sur la variable REVNI_sum
n'est pas vérifiée dans notre recherche. Ces
résultats sont conformes avec ceux obtenus par Walekhwa et al. (2009)
qui ont établis une corrélation positive du Revenu avec
l'adoption du biogaz quoique l'association n'était pas significative.
Nos résultats confortent également ceux d'Ouédraogo
(2005), lesquels faisaient seulement état d'une corrélation
positive entre le Revenu du ménage et les combustibles. Comparé
aux résultats de Nkamleu et al. (2002) qui établissaient une
corrélation positive entre le Revenu et les combustibles tels que :
kérosène et gaz, nos résultats l'ont confirmé. Par
contre, la corrélation négative avec le charbon de bois et le
bois est assez différence de ce que nous avons observés.
4) La variable GPLkp=0 « GPL
perçu compliqué par le chef de ménage / Non »
présente un coefficient significatif dans les résultats de notre
modèle de régression logistique. Analysant le signe de son
coefficient, on constate que la variable GPLkp=0 est
corrélée positivement (1.423) avec les combustibles
à base de PÉTROLE, mais
négativement (-1.423) avec les combustibles à base de
BOIS. C'est-à-dire moins les chefs de
ménages urbains perçoivent le GPL comme étant
compliqué à utiliser plus ils consommeront les combustibles
à base de pétrole comme principale source d'énergie pour
la cuisson, et au détriment des combustibles à base de bois.
L'association de la variable GPLkp=0 semble
être forte avec son OR de « 4.151 ». Ces résultats
confirment l'hypothèse H3.3 « Le ménage aura
tendance à éviter le combustible perçu compliqué
à utiliser par son chef » préalablement
formulée dans le cadre de cette recherche. Ces résultats tombent
en parfaite harmonie avec l'étude d'ESMAP (2007) qui avait
rapporté les déclarations de certaines cheffes de ménages
haïtiens selon lesquelles un grand nombre d`accidents avaient
été causés par une utilisation incorrecte des
cuisinières à
76 | P a g e
gaz propane. Ce qui laisse présager qu'une
éventuelle promotion des combustibles à base de pétrole en
Haïti devra s'accompagner d'une campagne de formation sur l'utilisation
saine des matériels et équipements qui l'accompagne.
5) La variable CHBfasil=0 «
Charbon de bois perçu facile à utiliser par le chef de
ménage / Non » s'est également avérée
être un déterminant du choix des combustibles pour la cuisson chez
les ménages étudiés. Les résultats de notre
régression logistique montrent que le coefficient de la variable
CHBfasil=0 est significatif avec un intervalle de
confiance de 95%. Le signe de son coefficient indique que la variable
CHBfasil=0 est corrélée positivement
(1.409) avec les combustibles à base de pétrole et
négativement (-1.409) avec les combustibles à base de bois.
Ainsi, moins les chefs de ménages urbains perçoivent le charbon
de bois comme étant facile à utiliser, plus ils choisiront de
consommer les combustibles à base de pétrole comme principale
source d'énergie de cuisson et, du coup, abandonneront les combustibles
à base de bois. L'association entre la variable dépendante «
Type de combustibles utilisés » et CHBfasil =0
semble être assez forte avec son OR estimé à
« 4.092 ». Ces résultats en parfaite cohérence avec
l'idée que nous chérissons depuis le départ sur
l'influence probable de la perception du chef de ménage sur le choix de
combustibles à utiliser dans le ménage.
77 | P a g e
78 | P a g e
|