Les avantages du recyclage et de la réutilisation sont
nombreux. Tout d'abord, cela permet de diminuer la consommation de
pétrole, la production de plastique utilisant approximativement 8% de la
production de pétrole (Thompson et al, 2009). Le recyclage
réduit également l'utilisation de l'énergie, les
déchets solides municipaux mais aussi les
émissions de dioxydes de carbone (CO2), d'oxydes
d'azote (NOx) et de dioxydes de soufre (SO2) (Al-Salem et al, 2009).
Cependant, les plastiques ont aussi permis une diminution de la consommation en
carburant via la confection de pièces plus légères
(Lecomte et Das, 2018).
La réutilisation peut s'avérer dans certains
cas très avantageux. Cependant, elle ne garantit pas un
bénéfice environnemental. Il faut prêter attention à
la restauration et à l'amélioration de l'efficacité des
vieux produits tout en vérifiant si des produits plus efficaces et plus
récents seraient plus appropriés (Cooper et Gutowski, 2017).
Le pourcentage de produits recyclés tend à
augmenter, d'une part en raison des politiques européenne
(EuropeanCommision, 2018) et wallonne (Maxime, 2018) et, d'autre part,
grâce aux opportunités qu'offre le marché belge (Ovam,
2017).
Il existe 4 familles de recyclage, même si le recyclage
quaternaire n'est en réalité qu'une valorisation
énergétique.
Il existe tout d'abord le recyclage primaire, aussi
appelé ré-extrusion. La ré-extrusion est semblable au
processus d'extrusion expliqué plus tôt et utilise des
déchets plastiques pour créer des produits de
caractéristiques similaires au produit original (Al-Salem, 2009).
Une condition est que les déchets soient semi-propres,
ce qui en fait un choix moins populaire (Al-Salem et al, 2009).
Le recyclage secondaire, ou recyclage mécanique, est
le processus de recyclage du plastique le plus utilisé (Al-Salem et
al, 2009). C'est la transformation d'un produit plastique
post-consommation en un nouveau produit ayant un niveau de
propriétés physiques, mécaniques et/ou chimiques
inférieur (Maxime, 2018). Typiquement, selon l'origine et la composition
du plastique, toute une série de pré-processus y sont inclus tels
que la collecte, le tri, le lavage ou le broyage (Ragaert et al,
2017). Une fois séparés par type de polymère et de
taille suffisamment petite, ils sont soumis à une opération de
moulage telle que l'extrusion pour obtenir de nouvelles formes et un nouvel
usage, bien souvent en fibres textiles (Maxime, 2018). Il faut cependant faire
attention car le recyclage mécanique du plastique peut causer une
dégradation et une diminution de l'homogénéité de
celui-ci et donc un amoindrissement de ses qualités physico-chimiques.
En effet, l'énergie et la chaleur apportée peuvent être
à l'origine d'une photo-oxydation et/ou d'un stress mécanique
(Al-Salem, et al, 2009).
Le recyclage tertiaire, c'est-à-dire le recyclage
chimique, est réalisé par une altération de la structure
chimique de la matière. Il est moins répandu car il
présente des difficultés
technologiques et économiques certaines mais il permet
de créer des produits dotés d'une plus-value et a l'avantage de
pouvoir traiter des déchets plastiques mélangés ou pourvus
de matières difficilement séparables lors du recyclage
mécanique. La voie énergétique, qui consiste à
fabriquer des combustibles par des procédés tels que la
gazéification ou la pyrolyse est à distinguer de la voie dite de
retour à la matière qui a pour principe de fabriquer des bases
chimiques utilisables pour une confection ultérieure de produits
(Al-Salem et al, 2009; Delavelle et Caevel, 2015 ; cité par
Maxime,2018).
Il est à noter l'importance de la collecte et du tri
pour le recyclage du plastique (Al-Salem, et al, 2009). En Belgique,
le sac PMC est collecté au porte-à-porte par les
municipalités dans un sac à déchets séparé
moins coûteux pour le citoyen que celui des déchets
ménagers. Le sac permet d'emballer les bouteilles en plastiques, les
boîtes de conserve métalliques et les emballages de boissons en
carton. Il en résulte une majorité de polyéthylène
téréphtalate (PET), suivie par le polyéthylène
à haute densité (PEHD) et une minorité de
polypropylène (PP) et de polyéthylène à basse
densité (PEBD). Les sacs collectés sont livrés aux
installations de tri (Ragaert et al, 2017). Outre les problèmes
liés à la qualité du plastique produit, un mauvais tri
peut endommager le matériel. En effet, les plastiques ont des
températures de fusion différentes et la présence d'un
plastique ayant des températures de fusion plus basses que celui du
plastique recyclé peut entrainer de la carbonisation, nuisible pour le
matériel (Leveque, 2018). Il est à noter qu'à la base de
ce système, c'est le consommateur qui réalise le premier tri et
sans qui tout cela serait impossible (McDonald et al, 1998).
Le recyclage du plastique est considéré comme
l'une des meilleures voies de prise en compte du développement durable.
Il est devenu, à cet effet, une priorité en termes de gestion du
développement durable (Coulibaly, 2008).
Jusqu'à récemment, la plupart des objets
plastiques en fin de vie étaient mis en décharge. La tendance,
aujourd'hui, est de valoriser au maximum ces plastiques usagés (non
biodégradables), soit en les recyclant, soit, si cela n'est pas possible
pour des raisons techniques ou économiques, en les brûlant dans
des incinérateurs pour produire de l'énergie.
Pour le recyclage de ces plastiques, il n'existe pas de bon
ou de mauvais moyen, ni de voie unique. En la matière, les
systèmes de gestion varient selon les pays en fonction de leurs
particularités, de leurs choix stratégiques et des technologies
disponibles. En outre, les conditions n'étant pas les mêmes en
zone rurale et en zone urbanisée, plusieurs solutions différentes
peuvent être mises en oeuvre dans un même pays.
21
La valorisation des matières plastiques prend une
ampleur de plus en plus considérable, du fait de l'évolution des
réglementations sur l'écologie et les demandes sociétales
et associatives pour la préservation et la qualité de
l'environnement. Quelques codes d'identification de matières plastiques
en fonction de leur recyclabilité ont été
déterminés (Gervais ,2010 ; CSEMP, 2004 ; Society of Plastic
Engineers, 2008 ; Hannequart, 2004) et sont énumérés dans
le tableau II.
22
Tableau II : Symboles et caractéristiques des
différents types de plastiques recyclables
Source : Traoré, 2018