La problématique de l'insalubrité des espaces
urbains africains, liée notamment à la gestion sociale des
déchets solides urbains a été analysée sous
plusieurs angles par différents auteurs, qui l'ont successivement
abordé, en insistant chacun sur l'aspect qui lui paraissait pertinent
(Amouzoun, 2009).
Ceci étant, le rapport de la 11ème
assemblée générale du Conseil pour le Développement
de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique (CODESRIA) tenue à
Maputo (Mozambique), du 6 au 10 Décembre 2005 et dont le thème
central est, « Accumulation d'ordures ménagères et
dégradation de l'environnement urbain ». En montrant quelques
pistes pour une viabilité environnementale dans le processus de
développement africain, fait observer qu'avec l'accroissement rapide de
la population urbaine et l'extension démesurée de l'espace
urbain, dû à une urbanisation non contrôlée et non
maîtrisée de l'Afrique, le ramassage et l'élimination de
déchets solides (DS) posent de graves problèmes, non seulement
aux responsables municipaux et aux pouvoirs centraux, mais aussi et surtout aux
populations démunies.
Au Tchad, il n'existe pas un cadre juridique,
réglementaire et institutionnel spécifique à la gestion
des déchets plastiques. Les déchets plastiques sont perçus
au même titre que les déchets solides ménagers. Cependant,
ils ont été cités d'une manière
générale dans la loi N° 14/PR/98 relative à la
protection de l'environnement. Cette loi définit les principes
généraux de la protection de l'environnement et a pour objectifs
de présenter les principes généraux de gestion durable de
l'environnement et de sa protection contre toute forme de dégradation
afin de sauvegarder et de valoriser les ressources naturelles et
d'améliorer les conditions de vie des populations (article I). Cette loi
instaure le Haut Comité National pour l'environnement (en 1995) comme
organe d'application des politiques et stratégies du Gouvernement en
matière de protection de l'environnement. Elle fixe les grandes lignes
sur la protection des sols, de l'air, de la gestion des déchets, des
effluents liquides et gazeux susceptibles de porter atteinte à la
santé de l'homme ou à la qualité de l'environnement en
général.
La politique nationale en matière d'assainissement
était à l'époque de « s'attaquer aux graves
problèmes de l'assainissement avec comme finalité la pratique
d'hygiène pour tous ». Un Programme National d'Assainissement a
été signé entre l'OMS, l'UNICEF et le Tchad en 1961. Il a
permis la création du Service National d'Assainissement et
préconisé la réorganisation et le développement du
secteur assainissement. Un Centre National de Formation (CNF) du personnel de
la salubrité publique a vu le jour en 1965.
A Sarh, la population participait depuis plusieurs
années à des activités d'assainissement à
l'initiative des délégués de quartier, des chefs de
carré, etc. Ces travaux concernaient entre autres :
? l'entretien et la réalisation des canalisations pour
le drainage des eaux pluviales ;
? la collecte et le ramassage des ordures et des
déchets ;
? le remblayage des rues après les saisons des
pluies.
Selon l'échelle de Lansink (Figure 1), outre la
prévention, plusieurs types de gestion sont utilisés. Tout
d'abord la réutilisation, le recyclage, l'incinération et enfin
la mise en décharge.

Figure 1 : Echelle de Lansink