Chapitre III : Résultats et discussion
produits PCR de 12 échantillons (3 par zone agro
écologique) ont été séquencés (par Macrogen
Europe). Après séquençage, 9 produits de
séquençage étaient exploitables. L'analyse des neuf (9)
séquences obtenues a révélé une identité
élevée avec deux espèces virales ; le Cotton leaf curl
Gezira virus (CLCuGeV) et le Okra yellow crinkle virus (OYCrV).
C'est la première fois que ces 2 espèces virales ont
été identifiées sur le gombo au Togo. Le Okra yellow
crinkle virus (OYCrV) a été décrit pour la
première fois en Afrique de l'Ouest au Mali (Shih et al., 2007;
Kon et al., 2009), puis quelques années après en
Côte d'Ivoire (Séka et al., 2016). Le Cotton leaf
curl Gezira virus (CLCuGeV) quant à lui, il a été
identifié à la base au Soudan (Idris et Brown, 2002, 2005) puis
par la suite au Niger (Shih et al., 2009), au Burkina Faso
(Tiendrébéogo et al., 2010) et en Côte d'Ivoire
(Séka et al., 2016) sur le gombo. Il a été
également associé à la maladie de l'enroulement foliaire
du cotonnier (Gossypium sp. L.) au Soudan (Idris et al.,
2000), en Inde (Sohrab et al., 2014) et au Pakistan (Iqbal et
al., 2014 ). Au regard de la dynamique de ces deux espèces virales
dans la sous-région ouest-africaine ces dernières années,
leur découverte au Togo n'est pas surprenante. La propagation de ces
virus pourrait s'expliquer par la dissémination des populations de
mouche blanche qui constituent les principaux vecteurs. Notre étude a
montré que le CLCuGeV est majoritaire et se retrouve dans les 4 zones
agro écologiques comparativement à OYCrV qui a été
identifié que dans deux zones agro écologiques (Littoral et
Savane sèche). Ces résultats montrent que cette maladie est
méconnue au Togo. L'impact du Cotton leaf curl Gezira virus
(CLCuGeV) sur le rendement (nombre de fruits par plante, longueur,
diamètre et poids du fruit) a été évalué au
Burkina Faso sur quatre accessions de gombo (cultivar local,`Man Yanga') et
quatre cultivars commerciaux (Clemson spineless, Indiana, Lima et
Volta) auchamp en 2007 et 2008 (Tiendrébéogo et al.,
2010). Des pertes de rendement importantes ont été
observées pour le cultivar local (26-55%) comparativement aux cultivars
commerciaux (4,4-9,6%). Ces pertes ont été estimées
économiquement à 11100 et 1950 dollars à l'hectare,
respectivement chez le cultivar local et les cultivars commerciaux. Ainsi, la
présence de ces deux espèces virales (CLCuGeV et OYCrV)
constituerait un véritable problème non seulement pour la
production du gombo, mais aussi pour celle du coton au Togo comme les autres
pays producteurs du coton en Afrique de l'Ouest notamment : le Burkina Faso, le
Bénin, la Côte d'Ivoire, le Mali et le Sénégal. Pour
cela, des mesures rigoureuses doivent être prises en vue d'un
contrôle efficace de la propagation de ces virus afin de sécuriser
durablement la culture du gombo et celle du coton dont l'exportation contribue
considérablement au PIB des différents pays producteurs.
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