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Libéralisation du marché des assurances et la motivation du personnel. cas de la sonas/dpi


par Toussaint Kitingi
Université de Lubumbashi  - Licence en gestion des ressources humaines  2021
  

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Conclusion partielle

Nous voici au terme de ce premier chapitre qui avait pour titre « cadre conceptuel et présentation du champ empirique ». Nous sommes partis d'une idée de définir les concepts clés, aussi de donnés quelques éclaircissements selon différents auteurs.

Hormis les notions sur les concepts clés de notre sujet d'enquête, nous avons données les sources de la motivation ainsi que son processus.

Nous avons présenté notre unité d'enquête qui est la SONAS, commençant par sa création, son historique, sa situation géographique, son objet social, et enfin nous avons analysé son environnement interne et externe, par le modèle d'Harvard SWOT

Nous aurons plus de lumière dans le chapitre suivant, où il sera question de donner les théories explicatives de notre thème de recherche.

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CHAPITRE II CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

Aujourd'hui, la situation économique évolue, et les entreprises s'internationalisent pour trouver une population active capable de travailler à moindre cout, les frontières sont désormais ouvertes, la concurrence est de plus en plus rude. Les dirigeants imposent donc à leurs salaries des objectifs de plus en plus difficiles à atteindre, et les stratégies de ces entreprises sont de plus en plus élaborées et nécessitent une grande mobilisation des salariés.

Actuellement, les entreprises découvrent que le potentiel humain est un atout : elles ont effectivement compris que les hommes peuvent représenter un avantage compétitif à leur organisation.

En effet, S'il existe plusieurs méthodes permettant aux entreprises de mesurer et de gérer d'autres éléments d'actif, comme le capital matériel et le capital financier, on ne peut en dire autant du capital humain. Faute d'outils, il peut arriver que les dirigeants n'obtiennent pas le rendement qu'ils attendent de leurs collaborateurs. Il ne suffit pas d'avoir des employés satisfaits pour accroitre le rendement ou augmenter la productivité individuelle ou la rentabilité de l'entreprise. Il faut aller au-delà de l'engagement pour permettre aux employés de se réaliser. Tout le monde s'accorde pour dire que la motivation est le principal facteur de la performance individuelle au travail.

En effet, la motivation est la préoccupation constante des managers. Les questions qui se posent et sur lesquelles de nombreux chercheurs se sont penchés sont comme suit : qu'est-ce qui pousse l'employé à entreprendre et à réaliser son travail ? Pourquoi les employés reçoivent les meilleurs salaires et fonctionnent dans de bonnes conditions mais leur rendement n'est pas proportionnel à ce qu'ils reçoivent ? Ou encore, comment expliquer que deux employés placés dans les mêmes conditions mais ne réagissent pas de la même manière?

La motivation n'est ni un trait de personnalité indépendant du contexte, ni une conséquence quasi-automatique d'un bon management ou d'une organisation adéquate. Il s'agit de la résultante de contraintes économiques, organisationnelles, technologiques et culturelles, et de leurs interactions avec les besoins, les valeurs et les aspirations des individus. La motivation n'est pas un processus stable, elle est sans cesse remise en question. Il est évident que les managers et les gestionnaires s'inquiètent alors de la motivation quand

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rien ne va plus : absentéisme, démissions, baisse de production, baisse des ventes... ils doivent donc se situer, reconnaitre chez soi comme chez les autres les éléments motivateurs.

1. Historique de la motivation

D'après la revue de littérature, la motivation est une notion très ancienne mais il est d'après Carriere J « très difficile de retracer l'histoire du concept général de motivation ». Mais la motivation n'a pris de sens propre qu'avec l'histoire de l'organisation. Elle est au moyen âge liée avec la notion du métier que le travailleur exerce dans l'atelier.

Les historiens pensent que ce type d'organisation basée sur le savoir-faire artisanal donne une grande importance à la motivation intrinsèque. C'est plus tard que la motivation prend la forme contemporaine et devient aussi une notion complexe. Le contenu de la motivation a en effet connu une grande transformation au cours de l'histoire et ce compte tenu des mutations, des croyances, des modes de vie et des relations sociales surtout dans la sphère du travail. (ellul J)

La conception de la motivation évolue parallèlement à la conception que l'on fait de l'homme et de son rôle dans la société : Si la conception de l'homme se réfère à ses besoins de base comme l'argent afin de s'offrir ce qu'il désire, on parle donc de l'homme économique. Il s'agit de motiver les besoins primaires des individus. Si on se penche sur le rapport entre personnes dans le milieu du travail, c'est le caractère de l'homme qui est mis en évidence.

La conception de la motivation va changer davantage en faisant appel au sentiment d'appartenance et aux normes du groupe. Si on considère les êtres humains sous l'angle de leur besoin de réalisation, on évoque une conception de la motivation ou l'organisation doit se mettre au service de l'individu et leur faciliter la tâche. On mise donc sur la capacité intrinsèque des humains qui consiste à atteindre des objectifs élevés.

La taxinomie de la motivation distingue en général quatre types de motivation de l'individu dans son travail. Il s'agit de :

2. Typologie de la motivation au travail

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? La motivation finale : Elle se définit comme l'énergie qu'un acteur tire du résultat qu'il vise, à raison des avantages que cette finalité revêt à ses yeux. C'est l'objectif même qui intéresse l'individu et qui l'incite à agir. Pour ce dernier, seul compte-le résultat ;

? La motivation instrumentale : c'est l'art et la manière qui comptent, et le résultat est avant tout l'expression de cette perfection technique. Pour un individu dont la motivation peut être classé dans cette catégorie, c'est son intérêt pour le savoir-faire ou la technique de production qui peut le pousser à l'action ;

? La motivation de survie : c'est celle qui préside aux actes sans lesquels aucun autre acte ne serait envisageable ; il s'agit de survivre avant tout. A ce propos, le cas d'un individu en situation d'essai ou de stage probatoire a la Fonction Publique, est peut-être un exemple. Tout ce qui préoccupe cet agent, pour le moment, c'est de réussir son essai ou son stage et de conserver son emploi ;

? Enfin, la motivation obsessionnelle : c'est la motivation finale endogène et radicale. C'est
celle qui idéalise, conduit à tous les sacrifices et « déplace les montagnes ». Le but est l'essentiel, mais devient une obsession. C'est la situation ou l'individu est tellement passionné pour le résultat à telle enseigne que la fin justifierait les moyens.

Il est important de souligner que cette taxinomie ne prétend pas que ces types de motivation existent à l'état pur chez un individu ; en d'autres termes, chaque personne n'est pas caractérisée d'une catégorie de motivation. Bien au contraire, toutes les espèces de motivation existent chez l'individu, créant ainsi des conflits au sein même de ce dernier et aussi dans les entreprises.

Toutefois, selon les auteurs de cette classification de motivation, même si toutes les formes de motivation sont bonnes, des lors que leur usage est équilibre, il n'en demeure pas moins que les deux formes principales restent les motivations finale et instrumentale.

3. Théories de la motivation

Un personnel motivé représente un atout clé pour une organisation. Motiver le personnel doit être un des objectifs majeurs de la gestion des ressources humaines. Pourtant, la motivation est un phénomène complexe. Il semblait donc utile, de s'intéresser à quelques théories de la motivation afin de tenter d'identifier les leviers dont dispose la direction des ressources humaines pour développer et maintenir la motivation du personnel.

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a. Les théories des besoins

Les théories des besoins considèrent que la motivation est suscitée par la volonté de satisfaire entièrement les besoins. Les théories les plus connues sont celles de Maslow, alderfer, McClelland, d'Herzberg,etc.

o LE MODELE HIERARCHIQUE DE MASLOW

Le modèle hiérarchique des besoins, dû à Abraham Maslow est sûrement le plus connu en France. En fait, Maslow ne s'est intéressé à la motivation au travail qu'à la fin de sa carrière, et ce sont, en réalité, des psychologues du travail qui ont appliqué ses propositions théoriques aux problèmes de la motivation dans les organisations. Le propos de Maslow était de montrer que la trame de toute vie humaine est constituée par la quête incessante de nouvelles satisfactions concernant ceux de nos besoins non exaucés. En d'autres termes, l'ensemble de nos conduites serait guidé par la satisfaction de besoins qui caractérisent tous les êtres humains et qui sont donc instinctifs, biologiques et fondamentaux. Maslow distingue cinq groupes de besoins : besoins physiologiques, qui visent à assurer la survie, le gîte et le couvert; besoin de sécurité, d'être protégé contre toute menace ou danger ; besoins sociaux, appartenir à des groupes, avoir des amis, être en position de recevoir l'affection des autres; besoin d'estime, d'être apprécié et respecté par les autres et besoin de se réaliser, de « devenir de plus en plus ce qu'on est, de devenir tout ce qu'on est capable d'être », selon l'expression de Maslow lui-même. Et le besoin de se réaliser peut se concrétiser différemment selon les individus, pour les uns, par exemple, à travers leur réussite professionnelle, pour d'autres, en tant que père ou mère de famille, pour d'autres encore, à travers des activités caritatives.

L'originalité du modèle de Maslow concerne la manière dont il présente les liens qui existeraient entre ces différents besoins sous la forme d'une pyramide. A la base, les besoins physiologiques, ensuite, les besoins de sécurité qui constituent ensemble les besoins fondamentaux. Puis, dans un ordre croissant, les besoins sociaux, d'estime et, tout en haut de la hiérarchie, l'actualisation de soi.

Cette structure pyramidale permet de concrétiser l'idée selon laquelle chaque besoin est motivant jusqu'à ce qu'il soit satisfait, et cède alors son tour au besoin suivant, en allant vers le sommet de la pyramide. L'intérêt d'une telle conception vient de ce qu'elle concilie l'existence de différences entre les individus parce que leurs besoins sont situés à un

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niveau inégal de la pyramide, avec l'existence de besoins fondamentaux identiques et organisés selon la même séquence pour tous.

Le modèle de Maslow repose donc sur trois hypothèses :

1) Tout comportement est déterminé par la recherche de satisfactions concernant un des besoins fondamentaux.

2) Tous les individus commencent par chercher à satisfaire les besoins les plus élémentaires et ne passent au besoin suivant, dans l'ordre hiérarchique, qu'une fois satisfait le besoin situé plus bas.

De ce fait, il existe une relation négative entre la force motivante d'un besoin et son degré de satisfaction et entre la satisfaction d'un besoin et la force motivante de celui qui se trouve plus haut dans la hiérarchie.

3) Les besoins fondamentaux, ceux de premier niveau, ont une priorité absolue sur tous les autres. Ce qui explique qu'un nombre plus restreint de personnes se trouve mobilisé par la satisfaction des besoins de niveau élevé, en particulier par la réalisation de soi. De toutes manières, ce besoin, le plus haut de la hiérarchie, n'est jamais complètement satisfait.

Comment peut-on appliquer ce modèle hiérarchique aux situations de travail ? Ceux qui ont un salaire insuffisant ou qui ont le sentiment de ne pas avoir assez de sécurité dans leur emploi vont chercher avant toute autre chose à satisfaire ces besoins fondamentaux. Inutile de tenter de les mobiliser en leur offrant, par exemple, la possibilité d'accroître leur estime de soi.

Par contre, ceux qui ont réussi à obtenir de quoi vivre décemment, eux et leur famille, vont attacher de plus en plus d'importance aux relations interpersonnelles, aux marques d'estime, voire, ensuite, aux occasions d'acquérir des compétences et de les utiliser pleinement.

De même, on peut supposer que, en montant dans la hiérarchie, les cadres seront mis en mouvement par des ressorts différents en ce sens qu'ils vont chercher à satisfaire des besoins d'ordre plus élevé.

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Bref, ce modèle, s'il se vérifiait, fournirait une manière ingénieuse de concilier l'existence de besoins identiques pour tous et de sources de motivation différentes pour chacun, en fonction de sa situation personnelle. Mais il ne suffit pas qu'une théorie soit ingénieuse pour qu'elle soit validée. Et le bilan expérimental est très négatif.

Les très nombreuses recherches effectuées dans les années 70 n'ont pas prouvé que cinq besoins indépendants les uns des autres suffisent à faire le tour des sources de la motivation au travail. Aucune non plus n'a vérifié la corrélation négative qu'implique le modèle de Maslow entre la force d'un besoin et sa satisfaction; aucune, enfin, n'a confirmé l'existence d'une structure hiérarchique des besoins.

Il faut pourtant rendre justice à Maslow. Tout d'abord, le modèle qu'il propose a souvent été décrit d'une manière trop simpliste, rendue encore plus schématique par le recours à un dessin de la «pyramide».

Le modèle est trop souvent interprété comme si à un moment donné toute l'énergie individuelle n'était régie que par la satisfaction d'un besoin, et un seul, et comme si cet état de dépendance continuait jusqu'à ce que le besoin soit comblé.

En réalité, Maslow décrit tous les comportements comme relevant de plusieurs sources de motivation et chaque besoin comme étant partiellement satisfait, donc plus ou moins source de motivation.

Par ailleurs, Maslow n'a jamais réellement voulu proposer un modèle de motivation destiné à être testé expérimentalement ; et il a seulement utilisé son expérience clinique ainsi que ses réflexions personnelles pour élaborer une conception philosophique de la nature humaine.

En fait, l'accent mis sur le besoin de se réaliser, qui ne ferait surface qu'une fois tous les autres besoins satisfaits représente sa contribution majeure. D'où l'apparente imprécision de son modèle théorique. En effet, avant de fonder une stratégie motivationnelle sur les idées de Maslow, il aurait fallu apporter des réponses qui manquent et qui rendraient la théorie vérifiable. Sur quelle échelle de temps se déploie la hiérarchie ? Comment, concrètement, passe-t-on d'un besoin à un autre ? Est-ce qu'il est possible de monter et également de descendre les échelons de la hiérarchie ? Il faudrait aussi, plus concrètement, réconcilier ce modèle avec des faits facilement observables.

Maslow explique la motivation par des sources intrinsèques à l'individu, il perçoit le développement des besoins en fonction du développement humain.

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Comment, par exemple, penser que les besoins physiologiques peuvent cesser d'être motivants alors qu'ils se renouvellent constamment puisque nous avons besoin quotidiennement de nous nourrir et de nous vêtir ? Comment accepter l'idée qu'un besoin satisfait disparaît alors que nous pouvons observer la manière dont, par exemple, comme l'ont montré Hall et Nougaim, un premier succès vient relancer l'ambition et le désir de réussir encore plus, encore mieux ? Au total, il faut accorder à Maslow le mérite d'avoir été le premier à proposer une analyse des ressorts de la motivation, mais reconnaître que le modèle qu'il propose, et qui n'était d'ailleurs pas conçu pour être appliqué aux situations professionnelles, ne permet pas d'expliquer comment se développe la motivation au travail, ni de rendre compte des différences interindividuelles concernant les sources et l'intensité de la motivation.

D'après Maslow, l'individu cherche à répondre à des besoins selon une hiérarchie de besoins : une fois qu'un besoin est satisfait, l'individu souhaite satisfaire le besoin immédiatement supérieur dans la hiérarchie, jusqu'à ce qu'il parvienne au dernier niveau, celui de l'accomplissement personnel.

Cette hiérarchie est souvent présentée sous forme d'une pyramide.

Rien n'autorise à dire que le fait de passer d'un besoin à un autre entraîne un changement de comportement dans le travail, ni comment on peut, sur le terrain, mesurer la

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o LE MODÈLE «E R G» D'ALDERFER

La théorie de Maslow a suscité plusieurs critiques, pour paliers à ses faiblesses d'autres auteurs ont proposés de nouveaux modèles conceptuels et empiriques. Notamment Alderfer (théorie ESC) qui avance qu'il existe trois catégories de besoins :

? Les besoins d'existence : ils s'allient aux deux premiers niveaux de besoins de

Maslow, et correspondent dans une organisation aux besoins d'obtention de bonnes conditions de travail et d'avantages sociaux.

? Les besoins de sociabilité : ils désignent en organisation le besoin des individus
d'entretenir des relations intimes avec leurs semblables, de partager leurs sentiments et émotions, et de la réciproque de la part des autres. On retrouve ces besoins dans le désir d'échange, de communiquer en général et de former des groupes. Ces besoins correspondent aux deux autres échelons de la pyramide de Maslow ; appartenance et estime.

? Les besoins de croissance : pour Alderfer, ces besoins englobent la recherche de défi
encore le désir de s'adonner à des activités propres à développer la créativité. Ils sont semblables aux besoins d'actualisation de Maslow.

Cette théorie entre en contradiction avec celle de Maslow qui présente une progression dans les besoins à satisfaire. Alderfer quant à lui reconnait que la frustration d'un besoin peut amener la régression dans l'ordre des besoins à satisfaire.

Alderfer ne présente pas une nouvelle théorie des besoins, mais plutôt un réaménagement de celle de Maslow. Sa contribution a surtout permis de montrer que l'ordre de la satisfaction des besoins n'est pas nécessairement progressif, et que l'on peut également chercher à satisfaire plusieurs besoins à la fois.

Le modèle d'Alderfer n'a pas fait l'objet de recherches aussi nombreuses que celui de Maslow, probablement parce que, malgré l'intention de son auteur, les deux schémas partagent le même défaut, dû à l'imprécision de la notion même de besoin. En outre, aucun des deux modèles ne précise s'il est possible de créer des besoins, et ne permet d'affirmer que certains besoins sont plus motivants que d'autres, ce qui rendrait ceux qui en sont animés plus productifs et plus ardents au travail.

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force des besoins et leurs degrés de satisfaction, de manière à ajuster une politique de personnel.

Autant de questions sans réponses qui font que ces deux théories représentent des étapes intéressantes, mais dépassées, de l'étude de la motivation au travail. Le problème reste posé : le concept même de besoin et la définition de la motivation comme la force visant à le satisfaire suffisent-ils à rendre compte de l'ensemble du processus motivationnel ?

o LE MODÈLE DES BESOINS MANIFESTES DE MURRAY

Une autre théorie fonde la motivation sur l'existence de besoins. Elle est due à Murray et elle a été considérablement développée par Atkinson et par McClelland. Comme dans le schéma de Maslow, les besoins sont, pour ces auteurs, les moteurs de la motivation; mais la ressemblance s'arrête là.

D'une part, parce qu'il s'agit de modèles qui se concentrent sur un petit nombre de besoins très spécifiques et d'autre part, parce qu'ils adoptent une vue beaucoup plus flexible de la motivation puisqu'ils admettent qu'un individu peut être animé simultanément par plusieurs besoins motivants, et que c'est la force relative de ces divers besoins qui caractérise chacun d'entre nous.

Surtout, les besoins sont considérés comme acquis et pas innés, en ce sens qu'ils sont activés par les contacts avec le milieu extérieur. En d'autres termes, et contrairement à ce qu'a cherché à prouver Maslow pour qui les besoins sont universels, chaque individu pourrait être caractérisé par une sorte de «profil de besoins», profil susceptible d'évoluer au fil des expériences, et besoins capables de déterminer les comportements. Bien que Murray ait distingué 20 besoins différents, quatre d'entre eux ont été considérés, par lui-même, puis par Atkinson et par McClelland, comme réellement importants dans le cadre des comportements organisationnels,- les besoins de réussir, - d'affiliation, -d'autonomie et- de pouvoir.

Le besoin de réussir représenterait un facteur important du succès professionnel, notamment chez les cadres. Il implique, chez ceux qui en sont animés, un fort désir d'assumer des responsabilités, d'avoir un retour d'information sur les résultats obtenus et d'affronter des risques de difficulté moyenne. Ce dernier point est particulièrement original

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parce qu'il est fondé sur l'idée que le besoin de réussir se combine presque toujours avec une forte crainte de l'échec.

D'où le souhait chez ceux qui en sont animés, de se confronter à des tâches suffisamment difficiles pour qu'elles donnent, lorsqu'on les surmonte, le sentiment de réussir, mais pas exagérément périlleuses, de manière à ne pas avoir à faire face à un risque d'échec trop important. McClelland a tenté de montrer que c'est l'éducation qui développe, chez le jeune enfant, et chez l'adolescent, le désir de réussir et que des séminaires de formation, qu'il a d'ailleurs essayé d'implanter en Inde avec peu de succès, peuvent également contribuer à les stimuler chez l'adulte.

Le besoin d'affiliation implique un fort désir d'être accepté par les membres d'un groupe, parce que cela rassure et soutient, ainsi qu'une tendance au conformisme vis-à-vis de la culture de ce groupe et un intérêt réel pour les opinions et les sentiments des autres.

Les personnes qui sont animées par ce besoin seraient, plus que les autres, sensibilisées par des environnements organisationnels bien structurés parce qu'ils leur apportent le cadre et le soutien social qu'ils recherchent.

Le besoin d'autonomie implique le désir de travailler seul, à son propre rythme, et sans être gêné par des règles trop contraignantes. Les individus qui ont un fort besoin d'autonomie s'adapteraient mal aux conditions particulières à la grande organisation traditionnelle.

Le besoin de pouvoir concerne le désir d'influencer les autres, de les diriger et de contrôler l'environnement extérieur. McClelland différencie, sur ce point, deux orientations, l'une vers les individus, désir de dominer autrui sans forcément exercer une autorité institutionnelle et l'autre vers les groupes, désir d'avoir un rôle de leader officialisé par l'organisation.

Pour séduisante que soit cette analyse, peu de recherches ont tenté de la valider sur le terrain. On peut toutefois noter que Steers a observé une plus nette relation entre satisfaction et performance chez les cadres ayant un fort besoin de réussir. Pour eux, le plaisir d'avoir réussi serait une réelle récompense, en elle-même. Il n'en reste pas moins très difficile de mesurer de manière fiable ces différents besoins, encore plus de démontrer que les formations destinées à les stimuler sont réellement efficaces. D'une manière plus générale, la

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réussite professionnelle dans des professions très qualifiées ou dans des postes appartenant à des niveaux élevés de la hiérarchie est déterminée par un si grand nombre de facteurs,-aptitudes,- personnalité, - compétences...-, qu'il semble un peu puéril d'affirmer que ceux qui ont envie de réussir réussissent et que ceux qui souhaitent le pouvoir, l'exercent bien... Ceci dit, l'inverse, qui peut être vrai, reste à démontrer.

Si on ne valorise pas la réussite, pourquoi ferait-on des efforts pour l'atteindre? Mais, même dans ce cas, il faudrait mieux savoir comment se développent l'envie de réussir et le désir de pouvoir. Les données existantes font penser que ce ne sont pas là simplement des caractéristiques individuelles, mais plutôt le résultat d'expériences spécifiques auxquelles chacun réagit en fonction de sa personnalité et de ses valeurs propres. Une enquête effectuée en France auprès de cadres dirigeants nous a permis de montrer que l'ambition professionnelle se construit au cours de la carrière, qu'elle s'appuie sur les résultats obtenus, notamment sur les premiers succès, et qu'elle dépend fortement des informations sur ses propres qualités et des marques d'estime que vous donnent les autres.

o LA THEORIE DE MCCLELLAND

Toujours dans l'optique selon laquelle c'est la volonté de satisfaction d'un besoin qui motive les individus, McClelland a proposé en 1961 sa théorie selon laquelle un des trois besoins qu'il a recensés prédomine chez chaque individu et influe sur sa motivation. McClelland propose trois catégories de besoin, sans aucune hiérarchie :

? Le besoin d'affiliation. C'est le besoin de s'associer à d'autres personnes.

? Le besoin d'accomplissement. C'est le besoin de relever des défis, d'atteindre des objectifs.

? Le besoin de puissance. C'est le besoin d'avoir de l'influence sur ses pairs, d'être capable de les motiver vers un objectif précis.

La personnalité de chaque individu est marquée par la prédominance d'un des trois besoins qui sera la force motrice qui influera sur ses comportements.

o

Concernant Herzberg, il distingue deux types de besoins inhérents à l'homme. Les besoins lies aux besoins physiologiques, et les besoins spécifiquement humains de réaliser quelque chose

LA THEORIE DES FACTEURS DE HERZBERG

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afin de se développer personnellement. Ainsi, Herzberg distingue deux catégories de facteurs de motivation ou de satisfaction.

- Les facteurs d'hygiène, qui sont des facteurs lies aux besoins physiologiques, ne

peuvent apporter la satisfaction ou la motivation, mais peuvent en revanche conduire à la démotivation ou l'insatisfaction s'ils ne sont pas présents. Ce sont : la politique et l'administration de l'entreprise, les relations interpersonnelles, les conditions de travail, le statut, la sécurité de l'emploi, la rémunération, les facteurs qui ont un impact sur la

vie personnelle (ex. : horaires de travail, mutation).

- Les facteurs de motivation, ou facteurs internes, sont : le sentiment d'accomplissement,

la reconnaissance de l'accomplissement, la progression individuelle, le contenu du travail, la responsabilité, la promotion.

Pour Herzberg, l'inverse de la satisfaction (motivation) n'est pas l'insatisfaction, mais bien un point neutre appelé simplement absence de satisfaction. Les facteurs de satisfaction sont surtout lies au contenu des taches, tandis que les facteurs d'insatisfaction sont lies au contexte dans lequel s'accomplit le travail. Enfin si l'on veut que les employés passent du point de neutralité au point de satisfaction et de motivation, il faut mettre l'accent sur le contenu des taches.Herzberg recommande d'enrichir le travail pour qu'il suscite les facteurs de motivation.

L'enrichissement du travail, selon Herzberg, ne doit pas être confondu avec l'élargissement du travail, qui représente une charge de travail supplémentaire sans lien avec les facteurs de motivation. L'enrichissement du travail consiste essentiellement à donner plus de responsabilités et d'autonomie, à confier des taches plus complexes, a permettre à chacun de construire une expertise.

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Figure n° 4: facteurs de motivation

INSATISFACTION

POINT NEUTRE

SATISFACTION

Facteurs de motivation, relies au « contenu »

de la tâche :

- Réalisation

- Considération

- Travail lui-même

- Responsabilité

- Avancement

- Croissance

Lorsque ces facteurs sont présents, les

employés sont très satisfaits.

Source : (Locke, 1976, p.1300).

Facteurs d'hygiène, relies au « contexte » de

la tâche :

- Politiques et gestion

- Supervision reçu

- Relations interpersonnelles

- Salaires et bénéfices

- Conditions de travail

- Sécurité d'emploi

Lorsque ces facteurs sont convenables, les

employés cessent

L'absence d'insatisfaction et de satisfaction, rendement « neutre » également, c'est-à-dire convenable, ordinaire, moyen, soit juste assez pour ne pas perdre l'emploi.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus