Ø Paramètres physico-chimiques de l'eau
Au cours de l'expérience, la température a
varié entre 26,9 #177; 2,7 et 27,2 #177; 2,9°C. Ces valeurs de
températures trouvées se trouvent dans la gamme de valeurs
recommandées pour l'espèce utilisée (24-28°C), Des
telles températures seraient à la base d'une bonne utilisation de
la nourriture en accélérant le métabolisme et la
croissance (MELARD,1986), cité par IGA-IGA (2008).Nos résultats
sont comparables à ceux trouvés par ALUNGA (2010), en circuit
fermé avec une moyenne de 28,6 #177; 0,29°C.
Les valeurs moyennes de pH mesurées dans les aquariums
variaient entre 7,0 #177; 0,6 et 7,1 #177; 0,6. Ces valeurs,
légèrement alcalines, seraient favorables à la croissance
des poissons car les eaux légèrement alcalines seraient plus
productives en aquarium (MUDOSA, 1988). Ces valeurs se trouvent dans la gamme
de tolérance recommandée (entre 5 et 11) pour le Tilapia (BALARIN
et HATTON, 1979 cités par IGA-IGA, 2008).
Les valeurs moyennes d'oxygène dissous sont
situées entre 3,1 #177; 1,3 et 3,7 #177;1,2 mg/l. Ces valeurs
trouvées sont situées autour de la gamme de valeurs acceptables
pour l'espèce utilisée (> ou égal à 3mg/l)
(BALARIN et HATTON, 1979 cités par IGA-IGA, 2008; MELARD (1986)
cité par IGA-IGA, 2008).
Les fluctuations de l'oxygène observées au cours
de l'expérience seraient liées à plusieurs
paramètres, entre autres, la température de l'eau, les
matières organiques dissoutes (DE GRAAF, 1974).
Dans le cas de notre expérience, les variations de
l'oxygène dissous seraient liées aux coupures du courant qui
survenaient chaque 16h pour revenir à 18h,entraînant ainsi la
baisse de la température. Ces résultats sont similaires de ceux
trouvés par COCHE (1976) cité par VINKE (1985), sur les essais de
prégrossissement d'O. niloticus en étangs et cages
flottantes en Côte d' Ivoire en milieu lotique. Il a constaté que
la concentration de l'oxygène était parfois < 3 mg/l. Ces
similitudes peuvent être dues du fait que nous avons créé
les conditions presque identiques de celles du milieu naturel.
Ø Taux de Survie
Nous avons trouvé les taux de survies variant entre
91,5#177;1,2% et 100%. Le faible taux de survie a été
enregistré avec le régime1(91,5#177;1,2%). Comme IGA-IGA (2008)
suggère que le taux de survie de 90 % est la norme
généralement admise en élevage, nos
résultats(91,5#177;1,2% et 100%) sont donc très
intéressants parce qu'ils se situent dans la norme admise. Le petit taux
de mortalité serait dû au stress des manipulations. Aucun des
aliments ne présente donc de toxicité pour le tilapia O.
niloticus. Nos résultats sont comparables à ceux obtenus par
VINCKE (1985), soit (90%) en Côte-d'Ivoire, en travaillant sur le
grossissement de T. nilotica en cages flottantes à
différentes densités dans le lac Kossou. Des taux de survie
presque similaires, variant entre 87,15,99 et 90,76,663 %, ont été observés par AZAZA et al
(2005), en travaillant sur la même espèce, mais dans les bassins
des eaux géothermales à 29°C en Tunisie.
Ø SGR ou TCS
Le taux de croissance spécifiquea été de
2,6#177;0,6, 0,8#177;0 et 0,4#177;0,1 %/j, respectivement pour le
régime1, 2 et 3.Le TCSobtenu avec le régime1
(2,6#177;0,6 %/j) est supérieur à ceux de régimes 2
et 3. Il est aussi supérieur à (1,04 #177; 0,07 à 1,56
#177; 0,08 %/j) trouvés par IGA-IGA en 2008, en travaillant sur deux
régimes alimentaires dont le régime R1 été
majoritairement constitué de la drêche de brasserie et le
régime R2 formulé en incorporant une gamme plus large de
sous-produits d'origine agricole. Nos résultats obtenus avec le
régime 1 se rapprochent de ceux trouvés par JAUNCEY(1982), avec
des régimes plus équilibrés (taux de croissance
spécifique de (3 %/j). Ils sont supérieurs à ceux
trouvés par YACOUBA (2008) (1,13#177;0,03 et 1,80#177;0,33 %/j), en
travaillant sur les alevins de poids moyen de 0,7#177;0,06 g dans les
étangs (22-25 °C) à la ferme piscicole de BLONDEY,
Côte-d'Ivoire, soumis à trois régimes test formulés
à base des sous-produits agricoles (tourteau de soja, tourteau de coton,
son de maïs, son de mil, son de riz, son de blé). Ce TCS semble
être du au taux faible en cellulose brute de graines de moringa par
apport à la farine des poissons, parce que VIOLA etal. (1988),
suggèrent que la cellulose des régimes alimentaires à
l'état brute est peu digestible chez la plupart des
téléostéens. Toutefois, selon les mêmes auteurs, le
tilapia utiliserait efficacement les polysaccharides complexes et la
cellulose(jusqu'à une teneur de 10%) pour couvrir ses besoins
énergétiques.
Ø Taux de conversion alimentaire
Nous avons trouvé les valeurs de TCA de
2,2#177;0,9 ; 3,2#177;0,1 et 4,3#177;1,1 respectivement pour le
régime 1, 2 et 3. La valeur la plus faible a été
enregistrée avec le régime1, tandis que la plus
élevée a été enregistrée avec le
régime3. Ces résultats suggèrent que les poissons ont
mieux valorisé le régime1 et accessoirement le régime2. Le
régime1 apparait donc comme le meilleur aliment. Ces taux de conversion
alimentaire obtenus (2,2#177;0,9,3,2#177;0,1 et 4,3#177;1,1) se rapprochent
aux valeurs recommandées, 1,5 et 2 (MEVEL, 1999 ; STEVEN et
al., 2009), se rapprochent aussi à ceux trouvés par
PALUKU en 2014, (1,7#177; 0,3 et 2,1#177; 0,1), en travaillant dans les
mêmes conditions de température, de pH et d'oxygène dissous
que celles de notre travail, et à ceux trouvés par IGA-IGA en
2008, (2,57 #177; 0,59 ; 1,56 #177; 0,37 ; 1,41 #177; 0,24),en
travaillant dans une structure implantée en pleine eau (structure
hors-sol), sur deux régimes alimentaires dont le régime R1 qui a
été majoritairement constitué de la drêche de
brasserie et le régime R2 formulé en incorporant une gamme plus
large de sous-produits d'origine agricole, à la température
moyenne de 25°C. MANDIKI (2008), cité par ALUNGA (2010), montre
que, plus le régime est performant en termes de croissance, moins la
quantité d'aliment requise pour produire un gain d'unité de poids
est importante, ce qui se traduit par son indice TCA plus petit. Ces
résultats s'expliqueraient probablement par un apport
énergétique et protéique élevé des graines
de moringa par apport aux régime2 et régime3 fabriqués.
Ø Approche économique
Il est question ici d'établir la comparaison des
résultats économiques obtenus dans l'utilisation des trois
régimes, qui ont donné des performances zootechniques très
différents; ceci afin d'identifier l'aliment le plus rentable. Pour ce
qui est de notre étude, comme il s'agit d'un essai de production, nous
avons omis volontaire les autres charges inhérentes à
l'exploitation, pour ne confronter que le coût des aliments à la
valeur de la production induite.
Il ressort des résultats du tableau 9 que, produire un
kilogramme de poisson avec le régime2 coûte environ 2 fois plus
cher qu'avec le régime1, et produire un kilogramme de poisson avec le
régime3 coûte environ 3 fois plus cher qu'avec le régime1,
alors qu'en termes de croissance des poissons, les performances
apportées par régime1 sont supérieures aux performances
apportées par le régime2 et le régime3.
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