3.2.2 Initiation pour la formation à distance des
maîtres (IFADEM)
IFADEM est une initiative francophone de formation à
distance des maîtres. Historiquement, c'était au cours de sommet
de la Francophonie de Bucarest en 2006 que les chefs d'Etats et de
gouvernements ont demandé à l'Agence universitaire de la
Francophonie (AUF) et à l'Organisation internationale de la Francophonie
(OIF) de mettre en commun les moyens dont elles disposent pour soutenir les
politiques nationales de modernisation des systèmes éducatifs
dans les pays membres. Cette demande a conduit l'AUF et l'OIF à
développer l'Initiative francophone pour la formation à distance
des maîtres (IFADEM). Cette collaboration a permis de lancer l'IFADEM
dès 2008 dans 4 pays puis d'étendre peu à peu
l'initiative. Actuellement, l'IFADEM est déployée dans 11 pays
(Bénin, Burundi, Côte d'Ivoire, Haïti, Liban, Madagascar,
Mali, Niger, République Démocratique du Congo,
Sénégal, Togo) et est mise en oeuvre en 2016 au Burkina Faso, au
Cameroun, aux Comores et au Tchad. Au Tchad, l'accord-cadre a été
élaboré par le ministère de CCI et a été
signé le 18 novembre 2016 à Paris, par le Ministre de l'Education
nationale et de la Promotion civique, le Directeur de l'Institut de la
Francophonie pour l'Education (IFEF), représentant l'Administrateur de
l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et le Recteur de
l'Agence Universitaire de la Francophonie. Il reprend les
éléments définis dans la phase préparatoire (public
cible, zone concernée, usage de la technologie, etc.) et détaille
les engagements des parties signataires. Cependant l'atelier co-construction de
l'initiative (Phase d'expérimentation) au Tchad s'est
déroulé le 18 et 19 juillet 2016 à N'Djamena.
Dans tous les pays participants à l'IFADEM, l'AUF
dispose de campus numériques francophones qui jouent un rôle
d'appui local aux ministères de l'Éducation de base et ont su
mobiliser leur expérience dans le domaine de l'ingénierie de la
formation ouverte et à distance (FOAD) en s'appuyant sur l'expertise des
universités membres de l'AUF. Cet appui scientifique a permis, depuis
presque 10 ans, d'accompagner l'IFADEM dans sa stratégie et son exigence
de qualité impliquant de nombreuses démarches
d'évaluation.
Assez rapidement, l'OIF et l'AUF ont donc opté pour la
formation ouverte et à distance (FOAD) avec un usage des TIC par les
formateurs. Les objectifs ont ainsi été reformulés comme
suit : renforcer les compétences professionnelles des instituteurs avec
peu ou sans formation initiale. Les maîtres communautaires de niveau 1 et
plus les instituteurs adjoints stagiaires. (2000 enseignants choisis dans la
zone d'inspections départementales de l'éducation et de la
promotion civique (IDENPC) ont suivi un parcours de formation entre le 18
janvier et le 17 novembre 2018) ; inauguration de l'espace numérique de
N'Djamena au deuxième trimestre de 2019 (chose faite) ; Création
d'un dispositif d'hébergement de ressources éducatives dans
les
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espaces numériques ; émission
radio-éducatives suivant les thématiques contenus dans le livret
de formation élaborée pour les enseignants et les directeurs
d'école publique ; signature de convention entre IFADEM-Tchad et
l'Université Virtuelle de N'Djamena pour la médiatisation des
contenus de formation et l'extension du dispositif sur l'ensemble du
territoire.
A en croire IFADEM 2019, les résultats d'une
étude sur l'état des lieux du patrimoine technologique et
infrastructurel dans les trois régions concernées ont conduit
à l'idée d'implanter les espaces numériques au sein des
écoles normales d'instituteurs (ENI) de ses régions. Les
instituteurs-élèves auront également l'accès
à distance aux ressources qui sont logées, de prendre en main la
disposition de formation à distance, ils doivent suivre les formations
par le biais d'une vidéo-conférence, ils auront un accès
aux contenus pédagogiques qui seront proposés sur la plate-forme
de formation en ligne. Il faut aussi dire que chacun des espaces doivent
disposer d'une vingtaine d'ordinateurs connectés à l'Internet et
à une capacité d'accueil de 100 apprenants. Malgré tous
ces efforts, le Tchad reste l'un des pays où les TIC sont à son
premier balbutiement.
Par ailleurs, le World Economic Forum (2013), a montré
dans son Rapport qu'en couvrant le nombre record de 144 pays, le rapport fait
autorité et représente une des meilleures évaluations
d'ensemble pour calculer l'impact des TIC sur la compétitivité
des nations et la prospérité de leurs citoyens. Pour le mesurer,
l'indice `'Networked Readiness index» (NRI) calcule la
disponibilité d'un pays à exploiter pleinement les TIC en termes
de : infrastructures TIC, coût d'accès et disponibilité des
compétences requises pour un usage optimal ; acceptation et utilisation
des TIC par les gouvernements, l'économie et la population ; contexte
économique et climat novateur, cadre politique et réglementaire,
impact économique et social des TIC. De ce fait, World Economic Forum
(2013), dans son Rapport sur les TIC (Global Information Technology Report),
qui selon l'analyse de l'impact et influence des TIC sur la croissance
économique et l'emploi dans le monde hyper connecté, place le
Tchad en dernier rang sur 144 pays étudiés.
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