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Ressources naturelles et croissance économique en Afrique


par Achille Ondoua
Université de Yaoundé II (Soa) - Master 2 en Economie 2019
  

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Section II : Dotation de ressources naturelles en Afrique : malédiction ou bénédiction ?

La littérature existante sur le lien entre les pays dotés en ressources naturelles et la croissance en Afrique nous a mené, à faire un constat controversé. En effet, certains pays dotés de ressources naturelles ont réussi à avoir des meilleures performances économiques grâce à l'exploitation de leurs matières premières tandis que d'autres ont des piètres performances malgré l'abondance des ressources. C'est ainsi qu'on peut constater les écarts de performance entre le Nigeria et le Botswana, deux pays riches en ressources naturelles en Afrique Subsaharienne. L'un affiche des résultats négatifs en matière de croissance économique durable avec son faible revenu par tête, l'autre au contraire est compté parmi ceux qui ont le revenu par tête le plus élevé de la sous-région.

II.2.1 : Le Nigeria : faible revenu par tête et des conflits autour de l'exploitation des ressources naturelles

Le développement économique et social du Nigéria depuis la découverte du pétrole est un cas d'école de la « malédiction des ressources ». Le Nigeria est un pays sous développé dont la qualité médiocre des institutions et le gaspillage des revenus pétroliers a contribué à sa faible croissance économique depuis les années 70 (Zacharie et al. 2014). Dans le cas du Nigeria, l'afflux des revenus pétroliers a enclenché la détérioration des institutions économiques déjà faibles. Les revenus pétroliers du Nigeria ont été un facteur causal de la dégénérescence industrielle de ce pays (Sala-i-Martin et Subramanian, 2003).

En 1970, le Nigeria avait un PIB par habitant de 1113 USD, et en 2000, son PIB par habitant était de 1084 USD (Sala-i-Martin et Subramanian, 2003). Gelb et al (1988) souligne que les Nigérians jouissaient d'un niveau de vie plus élevé avant les chocs pétroliers qu'après ceux-ci, malgré la manne qu'ils apportèrent aux recettes budgétaires de l'état. De 1965 à 1990, le Nigeria a recueilli plus de 355 milliards de royalties qui n'ont pas contribué de façon significative à l'augmentation du niveau de vie des Nigérians, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, le Nigeria a surestimé ses recettes pétrolières, qu'il a utilisées comme gage pour s'endetter sur les marchés de capitaux internationaux. Sur la base d'estimations surréalistes le pays emprunta un montant de dettes qui dépassa largement sa capacité d'absorption. Lorsque les prix du pétrole ont diminué dans les années 1980, le Nigéria ne disposa pas de ressources pour rembourser diligemment ses dettes acquises dans une période prospère. Le surendettement du Nigeria devint un fardeau qui contribua à son ralentissement économique.

Deuxièmement le Nigeria a surinvesti dans de nombreux projets non rentables. Selon Sala-i-Martin et Subramanian (2003) le surinvestissement dans des projets non rentables est l'une des caractéristiques des pays abondants en ressources naturelles tels que le Nigeria. Par exemple, le Nigeria développa à coût de milliards de fonds publics plusieurs complexes sidérurgiques de dernière génération dans les années 70 et 80 qui ne furent jamais rentables.Troisièmement, une gouvernance inefficace a aussi attribué aux malheurs du Nigeria ; le gouvernement nigérian a failli à mettre en oeuvre des politiques publiques efficaces pour préserver son secteur agricole qui fut anéanti par les dynamiques du « syndrome hollandais ». La politique agricole du Nigeria a été critiquée pour ses insuffisances dans la protection du secteur agraire, secteur sur lequel toute l'économie nationale reposait avant la découverte du pétrole. En particulier, il n'y a pas eu d'initiatives pour permettre aux agriculteurs de supporter l'appréciation du taux de change. De plus, les fonds destinés au maintien de l'infrastructure et de l'équipement agricole furent détournés. D'un exportateur net le Nigeria devint un importateur net de denrées agricoles pour satisfaire sa propre consommation. En se basant sur l'expérience du Nigeria, Salai-i-Martin et Subramanian (2003) démontrent qu'une fois la qualité des institutions prise en compte, la disponibilité des ressources naturelles n'a aucune influence sur la croissance économique. Selon eux, l'impact négatif des ressources naturelles sur la qualité des institutions publiques explique la croissance plus faible des pays producteurs de pétrole.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry