Section I : Ressources
naturelles et croissance de la productivité : rôle du capital et
du travail
Karimu et al.(2017)relevait déjà qu'une des
conditions importantes pour une gestion optimale des ressources naturelles pour
le développement durable est l'exigence de la transformation du capital
naturel en d'autres formes (humaines et physiques) de capital. Les rentes
prélevées au fur et à mesure de l'épuisement des
ressources naturelles doivent être réinvesties pour produire du
capital qui puisse remplacer les ressources naturelles épuisées.
Dans cette section, nous présenteront le rôle du capital physique
(Investissement) et du capital humain dans la gestion des ressources
naturelles.
I .1 : Ressources
naturelles et Investissement
La littérature existante sur le lien entre les
ressources naturelles et l'investissement utilise généralement
deux proxy, la formation brute de capital fixe et l'investissement direct
étranger. Il s'agira donc de présenter dans cette sous-section le
rôle de la formation de capital dans l'exploitations du capital naturel
puis celui de l'investissement direct avec les ressources naturelles.
I.1.1 : Formation de capital
fixe et ressources naturelles
Les recettes tirées des ressources naturelles sont une
source importante de revenu dans de nombreux pays en développement en
particulier les pays africains. Compte tenu des besoins énormes en
matière d'infrastructure dans ces pays, les recettes tirées des
ressources naturelles sont précieuses pour financer l'investissement
public, qui est considéré comme l'une des conditions pour la
croissance et le développement économique. Bien que de nombreux
auteurs -(Corden et Neary, 1982; Sachs et Warner, 1995, 2001; Auty, 2001
etc.)affirment que la dépendance à l'égard des ressources
naturelles peut entraîner une plus grande exposition à la
volatilité des prix des produits de base, ce qui pourrait
entraîner une plus grande incertitude et une baisse de la formation de
capital
Philippot(2008)dans « Rente naturelle et composition
des dépenses publiques », cherchant à mettre en
évidence l'impact de la rente naturelle sur la composition des
dépenses publiques, souligne quela rente tirée des ressources
dites « concentrées » (hydrocarbures,produits
miniers, cultures de plantation) est associée à une augmentation
des dépensespubliques courantes. L'auteur en utilise les dépenses
publiques consacrées aux communications et aux transports, comme proxy
de l'investissement destiné à l'infrastructure économique,
fait les régressions et trouve que la rente naturelle est
négativement corrélée à la part de ces
dépenses dans les dépenses publiques totales. Pour
Philippot(2008),« Cela peut être lié au caractère
rentier de l'économie. Considérant que les ressources naturelles
sont leur principale richesse, ces pays ne cherchent pas à
développer un environnement économique favorable. Des
infrastructures sont cependant nécessaires pour exporter les produits
primaires ».
Il existe un lien subtil entre les ressources naturelles et
l'investissement privé, avec le pétrole et d'autres combustibles
fossiles ayant un effet distinctif. Plus spécifiquement, une part plus
élevée des exportations des produits pétroliers dans les
exportations totales de marchandises est associée à des niveaux
plus élevés d'investissement.
Hartwick(1977), proposa d'investir dans le capital technique
et humain le montant des profits tirés de l'exploitation des ressources
naturelles. En effet pourHartwick(1977), les lacunes sociales et
infrastructurelles peuvent nettement justifier l'efficacité de l'impact
des ressources naturelles à travers le canal de l'investissement sur le
développement économique.(Karimu et al., 2017), en utilisant les
données panel pour la période 1990-2013, montrent que les rentes
de ressources augmentent de manière significative l'investissement
public en Afrique subsaharienne mais que cela tend à dépendre de
la qualité des institutions politiques.
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