2.3. Comment l'intégrer
D'après Jean-Jacques Atain Kouadio et al., la meilleure
méthode d'intégration d'un exosquelette professionnel en
situation de travail comprend trois phases. La première phase est une
aide à la décision sur l'acquisition d'exosquelette, puis vient
une évaluation de l'interaction entre l'homme et l'exosquelette puis en
phase final, c'est un retour d'expérience.
2.3.1. Phase 1
2.3.1.1. Analyse de la charge physique de travail
La première phase est une aide à la
décision sur l'acquisition ou non d'un Dispositif d'Assistance Physique
adapté à la situation. Dans le but d'évaluer au mieux
l'exosquelette adapté à la situation, c'est à dire
répondre aux besoins et aux attentes, connaître
l'acceptabilité de l'utilisateur, etc., il est indispensable
d'intégrer les acteurs concernés, des concepteurs aux
utilisateurs, afin de maîtriser les enjeux de la mise en place d'un
dispositif d'assistance physique. Il faut donc avant tout créer un
groupe de travail qui ne sera dissous qu'à la fin de la phase 3 lorsque
l'intégration de l'exosquelette sera finalisée.
Avant de pouvoir prendre une décision sur l'acquisition
d'un DAP, il faut réaliser une analyse complète de la charge
physique de travail grâce à l'ED 6161 de l'INRS.
Une phase de repérage du risque est une première
étape. Les données sur lesquels le groupe de travail peut
s'appuyer sont les suivantes :
- Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels
(DUERP)
- Différentes plaintes des opérateurs
- Indicateurs de santé au travail et de gestion du
personnel (Maladies professionnelles (MP), Accident du travail (AT),
absentéisme, turnover, etc.)
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Mémoire professionnel Master 2
Ergonomie
Vient ensuite une analyse plus approfondie de la charge
physique de travail pouvant engendrer des Troubles Musculo-Squelettique
comprenant :
- Les efforts physiques importants ou répétitifs
: lever-pousser-tirer, distance de déplacement, qualité de prise,
etc.
- Les contraintes temporelles
- Les facteurs environnementaux : température, bruit,
humidité, vibration, etc.
- Les facteurs organisationnels : travail posté ou de
nuit, formations des salariés aux risques professionnels du poste,
etc.
- Les facteurs individuels : liés aux
caractéristiques de chacun, l'âge, la résistance physique,
etc.
Se construit ensuite l'étape de recherche de pistes de
prévention en se basant sur les neufs principes généraux
définis par l'article L.4121-2 du code du travail décrit
ci-dessous.
1- Éviter les risques, en supprimant le danger ou son
exposition.
2- Évaluer les risques, en quantifiant l'exposition au
danger afin de prioriser les actions de prévention.
3- Combattre les risques à la source, en
intégrant la prévention le plus tôt possible, dès la
conception des équipements ou des postes de travail.
4- Adapter le travail à l'homme, en tenant compte des
différences interindividuelles.
5- Tenir compte de l'évolution de la technique.
6- Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l'est moins, en
réduisant au maximum l'utilisation d'un produit ou d'un
procédé dangereux si un même résultat peut
être obtenu avec moins de risques.
7- Planifier la prévention en intégrant
technique, organisation et conditions de travail, relations sociales et
environnement.
8- Donner la priorité aux mesures de protection
collective avant les équipements de protection individuelle.
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Mémoire professionnel Master 2
Ergonomie
9- Donner les instructions appropriées aux
salariés, en les formant et les informant sur les risques auxquels ils
sont exposés ainsi que les mesures de prévention existante.
D'après cet article du code du travail il est donc
important de prioriser les mesures de préventions collectives avant
d'envisager l'usage d'un Dispositif d'Assistance Physique et si ce dernier peut
répondre au besoin identifié.
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