VIII.2. L'agriculture comme facteur de recomposition de la
biodiversité
Malgré la pratique de la mise en valeur agricole comme
facteur de dégradation, elle a aussi des aspects positifs comme celle de
permettre la recomposition de la biodiversité.
D'où OLIVIER et CHAUVET (1993) pensent que
l'agriculture extensive sur brûlis dans les conditions de faible
densité de population est considérée comme un
système stable et durable d'un point de vue écologique
GUILLEMIN (1956) montre que les cultures extensives ne sont
forcément pas un facteur de dégradation du milieu naturel, dans
la mesure où certaines conditions sont réunies : très
faible population, souvent liée à une longue amplitude de la
phase de repos des sols et pratique d'une agriculture de subsistance.
RUTHENBERG (1974) après ces études montre que
les plantes cultivées utilisent pour leur croissance les
éléments présents dans le sol, ceci est une
caractéristique des systèmes itinérants qui fonctionnent
grâce à une longue période de jachère au cours de
laquelle s'effectue la reconstitution du stock d'éléments
minéraux.
MOUTTAPA (1974) pense à son tour que l'érosion
du sol est généralement faible dans les systèmes
traditionnels.
CAMARA (1989) montre que sur les trois espèces
cultivées (riz, arachide et manioc), la perte en terres diffèrent
suivant la culture et varient pour une même culture au cours de
l'année. Elles sont liées à la couverture
végétale mais aussi à la hauteur de la dernière
couche de végétation interceptant les gouttes de pluie.
L'arachide est l'espèce qui couvre le mieux. Par ordre
décroissant d'efficacité de la couverture végétale,
nous trouvons ensuite le riz et enfin le manioc. Les pertes en terre sont les
plus fortes en début de cycle végétatif, alors que la
saison des pluies est déjà bien avancée et que
l'espèce cultivée ne protège pas suffisamment le sol, ou
enfin de cycle après la récolte comme l'arachide.
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Pour VAN OERS (1988) les germinations de ligneux de savane,
dont les parties antérieures sont détruites chaque année
au moment des feux peuvent rejeter.
BAHUCHET (1997) pense que la mise en jachère pendant
laquelle la fertilité du sol sera restaurée, est une condition
sine qua non au bon fonctionnement de l'agriculture itinérante
simultanément lorsque les terres sont défrichées et
d'autres se régénèrent afin d'être utilisées
ultérieurement.
CESAR (1964) pense qu'au moment de l'abandon des champs, la
jachère est formée d'une mosaïque de petites parcelles ayant
subi un nombre d'années de culture et des traitements différents,
la végétation n'est plus sarclée mais les feux annuels
persistent en saison sèche, les ligneux présents sous forme de
rejets ou de germination, vont donc être soumis à des conditions
écologiques différentes et vont croitre plus ou moins rapidement
en compétition avec la végétation herbacée.
MOREL et QUANTIN (1964) ont montré que, dans les
savanes centrafricaines comparables à celles de Bafia, que la vitesse
d'apparition des stades successifs de reconstitution de la jachère
dépend de l'état structural initial du sol et de sa
fertilité, car pour lui ce sont les pratiques des feux de brousses et la
densité des populations. La progression des forets est stoppée
sur les lisières par un double-feu constitué par les peuplements
de zingiberaceaet de chromolalnaodorata. Cette espèce
il y'a 30ans comporte de façon offensive en savane, élimine les
graminées et favorise l'évolution de genres pionniers de foret :
comme Albizia l'action de cette espèce accélère
la progression forestière. D'où si rien n'est fait pour le
perturbé cela va permettre à la forêt de gagner plus de
territoire : d'où l'avancée des forets sur les savanes.
Pour ramener ces idées sur notre thème, nous
pouvons dire que la mise en jachère pendant laquelle la fertilité
du sol sera restaurée, est une condition sine qua non au bon
fonctionnement de l'agriculture itinérante simultanément lorsque
les terres sont défrichées et d'autres se
régénèrent afin d'être utilisées
ultérieurement.
S'agissant de notre point de vue, nous pouvons dire que la
mise en valeur n'a pas que pour but de dégrader le milieu, elle aussi
grâce à l'implantation des arbres dans les champs augmentent le
taux de boisement dans les milieux et de la biodiversité par
l'apparition de nouvelles espèces.
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